Alors qu'il était, il y a quelques années, logé à la seconde position au Maghreb derrière la Tunisie, le Maroc est désormais assis confortablement sur le fauteuil de leader au niveau de la région, devenant la première puissance touristique maghrébine.
Ce classement ne risque pas d'être chamboulé par l'actuelle crise qui touche l'activité touristique, depuis plusieurs mois. En fait, selon les spécialistes du secteur, l'impact de la crise sur la Tunisie sera plus palpable que pour le Maroc.
Ainsi, les trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) réfléchissent à des mesures pour atténuer l'impact de la crise sur leur tourisme, mais si tous sont touchés, certains sont plus vulnérables que d'autres, observent les spécialistes du secteur, selon une dépêche de l'Agence AFP. L'atténuation de ce choc est due essentiellement, explique-t-on, à la réactivité du Maroc, principale destination touristique du Maghreb, qui a mis en place, grâce notamment à des infrastructures sophistiquées et à une offre diversifiée, une stratégie (CAP-2009), pour atténuer l'impact de la crise sur ce secteur, premier pourvoyeur de devises.
Selon des chiffres officiels, le Maroc a accueilli 8 millions de touristes en 2008, soit une croissance de 7% par rapport à 2007. Toutefois, nuance-t-on, les recettes ne suivent pas, s'élevant à 58 milliards de dirhams (5,2 milliards d'euros), en baisse de 1% par rapport à 2007. Pour le ministre du Tourisme, Mohamed Boussaid, ce recul des recettes s'explique principalement par les fluctuations des taux de change à l'étranger.
En ce qui concerne la Tunisie, « destination balnéaire réputée bon marché », il semble, selon la même dépêche, la plus exposée aux retombées sociales de la crise sur la classe moyenne européenne qui forme le gros des 7 millions de touristes reçus en 2008. Le tourisme, rappelle-t-on, deuxième employeur du pays, a rapporté 1,7 milliard d'euros en 2008 (6% du PIB) et n'a pas subi de baisse, mais un recul des réservations est attendu dès le premier trimestre 2009.
Incertitude, plan de crise et cellule de veille au ministère du Tourisme et chez les hôteliers qui «gèrent au jour le jour en regardant de près ce qui se passe en Europe», résume un expert indépendant. Le secteur hôtelier, avec environ 239.000 lits, représente 100.000 emplois directs (10% de la main-d'oeuvre) et 350.000 emplois indirects. «L'hiver, la plupart des 870 unités hôtelières réduisent ou recyclent le personnel et les saisonniers, au statut précaire. Ils ne seront réembauchés qu'à partir de juin. Le chômage technique est estimé à 70% du personnel recevant entre 80 et 50% des salaires, selon Abbas Rhimi, responsable de la Fédération syndicale», fait-on savoir.
Le cas de l'Algérie est tout autre. Si elle n'a été affectée que faiblement par la crise, c'est qu'elle accueille peu de touristes. Pour 2007 (derniers chiffres connus), le nombre de touristes a été estimé à 1,74 million : environ 510.000 étrangers (dont 170.000 Français) et 1,23 million d'Algériens résidant à l'extérieur du pays.
L'Algérie vise le chiffre de 2,5 millions de touristes en 2011, en développant le tourisme saharien, déclaré prioritaire. La baisse d'affluence d'environ 10%, constatée en janvier 2009 par rapport à 2008, dans la région de Tamanrasset ou Djanet (extrême sud), deux hauts lieux du tourisme saharien en Algérie, n'est pas forcément liée à la crise, selon les professionnels.
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Plan volontariste
Le ministre du Tourisme avait déclaré que l'impact limité de la crise sur les secteurs financier et bancaire marocains leur permet de maintenir leur soutien au tourisme, en continuant à assurer les financements nécessaires des projets touristiques et à attirer davantage d'investissements dans ce domaine. Surtout que le département du Tourisme, a-t-il rappelé, a formé, depuis l'apparition des signes avant-coureurs de la crise, une équipe «Task-force» composée de la Fédération nationale du tourisme (FNT), des Fédérations professionnelles, de l'Observatoire national du tourisme, de l'Office national marocain du tourisme (ONMT), des principaux conseils régionaux du tourisme et des représentants du ministère.
Cette équipe, a-t-il expliqué, est chargée de se pencher sur les mesures exceptionnelles à prendre pour faire face à cette conjoncture. Ainsi, a-t-il ajouté, la Task-force a réalisé, dans le cadre «d'une approche participative et concertée», un plan anticipé anti-crise «Cap 2009» auquel une enveloppe de 100 MDH.
Ce plan, a-t-il souligné, repose sur une multitude de mesures complémentaires et exceptionnelles qui appuieront les programmes tracés par la stratégie nationale du tourisme et sera mis en œuvre au niveau régional à travers les plans d'action des conseils régionaux du tourisme. Le plan Cap 2009 est basé sur six axes, a ajouté M. Boussaid.
Il s'agit d'attirer davantage de touristes étrangers à travers la diversification de l'offre et le ciblage de certains marchés (Europe de l'Est, Russie, Golfe), de créer une unité relevant de l'ONMT chargée de faire le marketing du tourisme des congrès, de renforcer le marketing via Internet, d'organiser des campagnes de promotion visant la communauté marocaine établie à l'étranger, d'ouvrir de nouvelles lignes aériennes, de renforcer les autres destinations touristiques et d'exonérer les charters de certaines taxations.
lematin le 30 janvier 2009
Ce classement ne risque pas d'être chamboulé par l'actuelle crise qui touche l'activité touristique, depuis plusieurs mois. En fait, selon les spécialistes du secteur, l'impact de la crise sur la Tunisie sera plus palpable que pour le Maroc.
Ainsi, les trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) réfléchissent à des mesures pour atténuer l'impact de la crise sur leur tourisme, mais si tous sont touchés, certains sont plus vulnérables que d'autres, observent les spécialistes du secteur, selon une dépêche de l'Agence AFP. L'atténuation de ce choc est due essentiellement, explique-t-on, à la réactivité du Maroc, principale destination touristique du Maghreb, qui a mis en place, grâce notamment à des infrastructures sophistiquées et à une offre diversifiée, une stratégie (CAP-2009), pour atténuer l'impact de la crise sur ce secteur, premier pourvoyeur de devises.
Selon des chiffres officiels, le Maroc a accueilli 8 millions de touristes en 2008, soit une croissance de 7% par rapport à 2007. Toutefois, nuance-t-on, les recettes ne suivent pas, s'élevant à 58 milliards de dirhams (5,2 milliards d'euros), en baisse de 1% par rapport à 2007. Pour le ministre du Tourisme, Mohamed Boussaid, ce recul des recettes s'explique principalement par les fluctuations des taux de change à l'étranger.
En ce qui concerne la Tunisie, « destination balnéaire réputée bon marché », il semble, selon la même dépêche, la plus exposée aux retombées sociales de la crise sur la classe moyenne européenne qui forme le gros des 7 millions de touristes reçus en 2008. Le tourisme, rappelle-t-on, deuxième employeur du pays, a rapporté 1,7 milliard d'euros en 2008 (6% du PIB) et n'a pas subi de baisse, mais un recul des réservations est attendu dès le premier trimestre 2009.
Incertitude, plan de crise et cellule de veille au ministère du Tourisme et chez les hôteliers qui «gèrent au jour le jour en regardant de près ce qui se passe en Europe», résume un expert indépendant. Le secteur hôtelier, avec environ 239.000 lits, représente 100.000 emplois directs (10% de la main-d'oeuvre) et 350.000 emplois indirects. «L'hiver, la plupart des 870 unités hôtelières réduisent ou recyclent le personnel et les saisonniers, au statut précaire. Ils ne seront réembauchés qu'à partir de juin. Le chômage technique est estimé à 70% du personnel recevant entre 80 et 50% des salaires, selon Abbas Rhimi, responsable de la Fédération syndicale», fait-on savoir.
Le cas de l'Algérie est tout autre. Si elle n'a été affectée que faiblement par la crise, c'est qu'elle accueille peu de touristes. Pour 2007 (derniers chiffres connus), le nombre de touristes a été estimé à 1,74 million : environ 510.000 étrangers (dont 170.000 Français) et 1,23 million d'Algériens résidant à l'extérieur du pays.
L'Algérie vise le chiffre de 2,5 millions de touristes en 2011, en développant le tourisme saharien, déclaré prioritaire. La baisse d'affluence d'environ 10%, constatée en janvier 2009 par rapport à 2008, dans la région de Tamanrasset ou Djanet (extrême sud), deux hauts lieux du tourisme saharien en Algérie, n'est pas forcément liée à la crise, selon les professionnels.
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Plan volontariste
Le ministre du Tourisme avait déclaré que l'impact limité de la crise sur les secteurs financier et bancaire marocains leur permet de maintenir leur soutien au tourisme, en continuant à assurer les financements nécessaires des projets touristiques et à attirer davantage d'investissements dans ce domaine. Surtout que le département du Tourisme, a-t-il rappelé, a formé, depuis l'apparition des signes avant-coureurs de la crise, une équipe «Task-force» composée de la Fédération nationale du tourisme (FNT), des Fédérations professionnelles, de l'Observatoire national du tourisme, de l'Office national marocain du tourisme (ONMT), des principaux conseils régionaux du tourisme et des représentants du ministère.
Cette équipe, a-t-il expliqué, est chargée de se pencher sur les mesures exceptionnelles à prendre pour faire face à cette conjoncture. Ainsi, a-t-il ajouté, la Task-force a réalisé, dans le cadre «d'une approche participative et concertée», un plan anticipé anti-crise «Cap 2009» auquel une enveloppe de 100 MDH.
Ce plan, a-t-il souligné, repose sur une multitude de mesures complémentaires et exceptionnelles qui appuieront les programmes tracés par la stratégie nationale du tourisme et sera mis en œuvre au niveau régional à travers les plans d'action des conseils régionaux du tourisme. Le plan Cap 2009 est basé sur six axes, a ajouté M. Boussaid.
Il s'agit d'attirer davantage de touristes étrangers à travers la diversification de l'offre et le ciblage de certains marchés (Europe de l'Est, Russie, Golfe), de créer une unité relevant de l'ONMT chargée de faire le marketing du tourisme des congrès, de renforcer le marketing via Internet, d'organiser des campagnes de promotion visant la communauté marocaine établie à l'étranger, d'ouvrir de nouvelles lignes aériennes, de renforcer les autres destinations touristiques et d'exonérer les charters de certaines taxations.
lematin le 30 janvier 2009
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