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Automobile - Fillon : des milliards, mais donnant-donnant

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    Automobile - Fillon : des milliards, mais donnant-donnant
    20 Janvier 2009
    • Le Premier ministre a annoncé aux états généraux de l'automobile une aide de "l'ordre de 5 ou 6 milliards d'euros", en réclamant des engagements sur l'emploi.
    • Le PDG de Renault Carlos Ghosn a demandé de son côté mardi la "suspension" de la taxe professionnelle pour aider l'automobile française.



    Ce sera donnant-donnant. Le gouvernement français a répondu aux appels à l'aide de la filière automobile sinistrée par la crise en promettant mardi 5 à 6 milliards d'euros pour aider les constructeurs, tout en exigeant des "contreparties", notamment sur le maintien de leurs activités en France.

    Ouvrant les états généraux de l'automobile convoqués au ministère des Finances pour réfléchir avec tous les acteurs de la filière aux moyens de sortir ce secteur de l'ornière, le Premier ministre François Fillon a annoncé que l'aide de l'Etat en faveur de Renault et PSA serait au total de "l'ordre de 5 ou 6 milliards d'euros". Mais sans en expliquer les modalités précises, avant l'annonce, au plus tard début février, du plan de soutien à la filière automobile. Mais François Fillon a averti qu'il n'y aurait "pas d'effort de l'Etat sans engagement des constructeurs". "Il n'est pas question que l'Etat vienne en aide à un constructeur qui déciderait de fermer purement et simplement un ou des sites de production en France", a-t-il insisté.

    Question de survie

    Le secrétaire d'Etat à l'industrie Luc Chatel a ensuite précisé que ces 5 à 6 milliards devaient servir à couvrir les "besoins de trésorerie à court terme" des constructeurs. Il a aussi détaillé les contreparties attendues par l'Etat: pas de fermeture d'usine en France - tout en reconnaissant une surproduction de 20% en Europe - et suppression des bonus et des dividendes pour les dirigeants et actionnaires.

    Que l'Etat demande des contreparties, "c'est tout à fait naturel", a réagi le PDG de Renault, répétant que Renault était "déterminé à maintenir ses actifs en France". Carlos Ghosn, qui est aussi président de l'Association des constructeurs européens de l'automobile (ACEA), a aussi souligné combien le situation du secteur était grave alors que l'allemand BMW a annoncé mardi qu'il allait mettre 26.000 de ses employés au chômage partiel. "C'est bien la survie d'un certain nombre de constructeurs, de fournisseurs et de distributeurs qui est jeu dans les mois à venir", a déclaré Carlos Ghosn. L'ACEA prévoit une baisse supplémentaire de la production automobile européenne de 15% en 2009 par rapport à 2008 et une réduction de 15 à 20% de la main d'oeuvre, soit 150.000 à 200.000 emplois en moins. Il a aussi fait part d'autres demandes pour aider la filière comme la suspension de la taxe professionnelle.

    Fillon impatient, le PS très critique

    Pour le président de Renault, "il est impératif d'agir vite pour assurer la survie de l'industrie automobile française et européenne". Un point de vue partagé par François Fillon, qui ne veut pas, comme à l'automne pour le plan d'aide aux banques, attendre plusieurs semaines avant d'obtenir le feu vert de Bruxelles.

    D'où la mise en garde lancée, sur un ton dont il est peu coutumier, par François Fillon à l'adresse de la Commission: "on ne va pas attendre trois mois. On ne va pas reproduire ce qui s'est passé pour le plan de financement des banques. Quand il y a un incendie, il faut agir". Selon lui, les autres pays européens partagent le même avis. Si l'intervention de l'Etat est "indispensable" pour aider ce secteur, il faut toutefois "s'assurer que les mesures prises par un gouvernement ne donnent pas d'avantage compétitif" à ce pays par rapport aux autres, a prévenu pour sa part Günther Verheugen, vice-président de la Commission européenne

    Le secrétaire national PS à l'Industrie a réagi en affirme que la France ne peut pas rester les "bras ballants" face à la crise du secteur automobile. Selon lui, les mesures prévues par le gouvernement "sont insuffisantes, inadaptées". "Axées sur l'aide aux grands constructeurs et équipementiers, ces mesures oublient les salariés, les consommateurs et les PME sous-traitantes", explique Guillaume Bachelay, à la veille de l'annonce par le PS de son "contre-plan" de relance.
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