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C'est ce qu'on appelle avoir le nez creux. Un an avant la crise financière mondiale, Lafarge s'offrait pour 8,8 milliards d'euros le cimentier du bassin méditerranéen, Orascom Cement.
Avec cette opération, le numéro un mondial des matériaux de construction devenait leader en Egypte, en Algérie, aux Emirats Arabes Unis (E.A.U.) et en Irak tout en voyant s'ouvrir toutes les portes du Moyen-Orient. Cerise sur le gâteau, la répartition des résultats de Lafarge dans les pays émergents passait de 45 à 58% et dont l'économie continue de croître entre 3 et 15%.
Un an après, Lafarge ne peut donc que se féliciter de son acquisition même si aujourd'hui la gestion de son endettement suite à ce rachat et la génération de cash flow sont clairement devenues ses priorités.
Plus spécifiquement, l'Egypte et les E.A.U. constituent ce que Lafarge appelle une "plateforme de croissance durable". Force est de constater qu'au pays des Pyramides où le cimentier dispose de 25% de parts de marché, le PIB ne va connaître en 2009 qu'un léger tassement passant de 7,2% à 6% avant de remonter, selon les économistes, à 6,9% en 2013. Plus significatifs, les investissements dans la construction, et plus particulièrement dans les infrastructures vont passer de 5,2 à 6,2 milliards d'euros : 2ème phase de l'extension de la ligne n°3 du métro du Caire, extension des aéroports d'Hurghada, de Sharm-el-Sheikh et de Sohag, construction d'une nouvelle centrale électrique près d'Alexandrie. A cela vient s'ajouter un vaste plan de construction et rénovation des hôpitaux et l'édification de 1316 écoles d'ici la fin 2009.
La plus grande cimenterie du groupe Lafarge (la 2ème du monde et exploitée en joint venture avec Holcim qui en détient 40%) avec une capacité de production de 10 millions de tonnes au sud-est du Caire devrait donc fonctionner intensément dans les mois qui viennent. Tout comme les trois carrières de granulats (3,5 millions de tonnes de capacité) et les 23 centrales de béton prêt-à-l'emploi (2 millions de tonnes de capacité). Car il suffit de se promener dans les rues de la capitale cairote pour constater une substitution du béton à la traditionnelle brique. Lafarge compte tripler ses volumes de BPE d'ici 2011 et introduire cette année une gamme de bétons décoratifs pour les aménagements extérieurs.
Abu Dhabi prend le relai de Dubaï
La situation aux E.A.U. est un peu plus contrastée où la croissance du PIB passerait de 7 à 6% en 2009 selon le FMI. L'extravagant Dubaï semble lever le pied sur ses projets démesurés comme la tour d'un kilomètre de haut "actuellement suspendu" ou encore les fameuses "iles palmiers" dont le promoteur Nakhell, a licencié 15% de son personnel fin novembre. La Burj Tower qui devrait culminer à plus de 800 mètres est quant à elle en phase d'achèvement du gros oeuvre. Lafarge en a fourni le béton, soit 360 000 m3.
Il semble que ce soit l'émirat voisin, Abu Dhabi, qui prenne le relai de la croissance en misant sur le tourisme. Outre la construction de 17 000 chambres d'hôtel supplémentaires à horizon 2015, la capitale des E.A.U. veut acquérir un vrai statut culturel. Pour ce faire, elle a fait appel à la fine fleur de l'architecture pour construire sur un même périmètre trois édifices : Jean Nouvel pour le Musée du Louvre, Frank Gehry pour le Guggenheim Abu Dhabi et Zaha Hadid pour le Centre des Arts Vivants.
Par ailleurs, il manque, selon les autorités émiraties 77 000 logements à Abu Dhabi, d'où une croissance du budget dédié à leur construction de 60%.
Parallèlement et comme en Egypte, de vastes programmes d'infrastructures sont en cours et sur lesquelles Lafarge est présent : le métro de Dubaï ou l'aéroport d'Abu Dhabi.
Thierry Devige-Stewart (envoyé spécial au Moyen-Orient) |
19/01/2009. Le Moniteur
Un an après, Lafarge ne peut donc que se féliciter de son acquisition même si aujourd'hui la gestion de son endettement suite à ce rachat et la génération de cash flow sont clairement devenues ses priorités.
Plus spécifiquement, l'Egypte et les E.A.U. constituent ce que Lafarge appelle une "plateforme de croissance durable". Force est de constater qu'au pays des Pyramides où le cimentier dispose de 25% de parts de marché, le PIB ne va connaître en 2009 qu'un léger tassement passant de 7,2% à 6% avant de remonter, selon les économistes, à 6,9% en 2013. Plus significatifs, les investissements dans la construction, et plus particulièrement dans les infrastructures vont passer de 5,2 à 6,2 milliards d'euros : 2ème phase de l'extension de la ligne n°3 du métro du Caire, extension des aéroports d'Hurghada, de Sharm-el-Sheikh et de Sohag, construction d'une nouvelle centrale électrique près d'Alexandrie. A cela vient s'ajouter un vaste plan de construction et rénovation des hôpitaux et l'édification de 1316 écoles d'ici la fin 2009.
La plus grande cimenterie du groupe Lafarge (la 2ème du monde et exploitée en joint venture avec Holcim qui en détient 40%) avec une capacité de production de 10 millions de tonnes au sud-est du Caire devrait donc fonctionner intensément dans les mois qui viennent. Tout comme les trois carrières de granulats (3,5 millions de tonnes de capacité) et les 23 centrales de béton prêt-à-l'emploi (2 millions de tonnes de capacité). Car il suffit de se promener dans les rues de la capitale cairote pour constater une substitution du béton à la traditionnelle brique. Lafarge compte tripler ses volumes de BPE d'ici 2011 et introduire cette année une gamme de bétons décoratifs pour les aménagements extérieurs.
Abu Dhabi prend le relai de Dubaï
La situation aux E.A.U. est un peu plus contrastée où la croissance du PIB passerait de 7 à 6% en 2009 selon le FMI. L'extravagant Dubaï semble lever le pied sur ses projets démesurés comme la tour d'un kilomètre de haut "actuellement suspendu" ou encore les fameuses "iles palmiers" dont le promoteur Nakhell, a licencié 15% de son personnel fin novembre. La Burj Tower qui devrait culminer à plus de 800 mètres est quant à elle en phase d'achèvement du gros oeuvre. Lafarge en a fourni le béton, soit 360 000 m3.
Il semble que ce soit l'émirat voisin, Abu Dhabi, qui prenne le relai de la croissance en misant sur le tourisme. Outre la construction de 17 000 chambres d'hôtel supplémentaires à horizon 2015, la capitale des E.A.U. veut acquérir un vrai statut culturel. Pour ce faire, elle a fait appel à la fine fleur de l'architecture pour construire sur un même périmètre trois édifices : Jean Nouvel pour le Musée du Louvre, Frank Gehry pour le Guggenheim Abu Dhabi et Zaha Hadid pour le Centre des Arts Vivants.
Par ailleurs, il manque, selon les autorités émiraties 77 000 logements à Abu Dhabi, d'où une croissance du budget dédié à leur construction de 60%.
Parallèlement et comme en Egypte, de vastes programmes d'infrastructures sont en cours et sur lesquelles Lafarge est présent : le métro de Dubaï ou l'aéroport d'Abu Dhabi.
Thierry Devige-Stewart (envoyé spécial au Moyen-Orient) |
19/01/2009. Le Moniteur