Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'UE jure de rompre avec son hyper-dépendance du gaz russe

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'UE jure de rompre avec son hyper-dépendance du gaz russe

    BRUXELLES - Leur confiance en Moscou et Kiev ébranlée par deux semaines de coupure de gaz, les dirigeants européens ont juré mardi de s'armer pour éviter à l'avenir d'autres ruptures d'approvisionnement.

    "Nous devons tirer les leçons" de la plus grave crise énergétique de l'histoire de l'UE, "cesser de parler de sécurité énergétique et vraiment faire quelque chose", a admonesté mardi le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

    "C'est complètement déraisonnable pour un pays de dépendre entièrement d'un fournisseur", a-t-il insisté, en allusion à la Slovaquie et la Bulgarie, alors que les livraisons reprenaient progressivement mardi.

    Un appel à l'action relayé par la présidence tchèque de l'UE: "nous avons besoin de soutenir toutes les mesures pouvant protéger les citoyens européens contre le risque de devenir otages de futures disputes".

    Les Européens, appelés à rester très dépendants du gaz russe dans les prochaines décennies, vont devoir s'atteler à un chantier de longue haleine.

    Les remèdes sont déjà connus: améliorer la transparence de leurs propres marchés énergétiques, mieux relier leurs réseaux de transport de gaz, tout en diversifiant leurs sources d'approvisionnement et de transit.

    Bruxelles a détaillé en novembre cette stratégie énergétique, qui doit être approuvée par les dirigeants européens lors d'un sommet fin mars - une échéance qui permettra de mesurer leur détermination.

    "L'Europe doit penser à des sources d'approvisionnement et des gazoducs alternatifs. Dans ce contexte, le projet Nabucco devient plus important", a souligné devant le Parlement européen le ministre des affaires étrangères tchèque Karel Schwarzenberg.

    Ce gazoduc de 3.300 kilomètres - toujours à l'état de projet, faute d'approvisionnement suffisant - vise à fournir les Européens en gaz de la mer Caspienne, qui transiterait par la Turquie en contournant la Russie.

    Pour Moscou, les événements plaident au contraire pour la construction de deux gazoducs orientés vers l'Europe et évitant le territoire ukrainien, Nord Stream et South Stream. Même si leur capacité ne serait pas suffisante pour se passer des conduits traversant l'Ukraine.

    En 2006, une précédente dispute gazière russo-ukrainienne, avait légèrement perturbé durant 36 heures les livraisons vers l'Europe. Mais ce premier choc avait été suivi de peu d'effets concrets.

    Cette fois, les Européens ont laissé éclater leur énervement, même s'ils ont écarté toute véritable répercussion sur les relations diplomatiques avec Moscou et Kiev.

    "Le principal enseignement de la crise, c'est que la Russie et l'Ukraine ne sont pas des fournisseurs fiables", a conclu mardi Karel Schwarzenberg.

    José Manuel Barroso, "très déçu" par ces deux partenaires, a averti qu'il "n'oublierait pas" leur attitude "incroyable".

    "Il y a eu plusieurs fois des annonces qu'un accord avait été trouvé et le lendemain, voire le jour même, il n'y avait aucune conséquence sur le terrain, c'est très mauvais pour la crédibilité d'un pays", s'est-il indigné.

    Dans les coulisses de la Commission, on poussait néanmoins un soupir de soulagement en constatant la signature entre l'Ukraine et la Russie d'un contrat à long terme, de dix ans, évitant une renégociation annuelle.

    "Nous avions peur d'un nouveau contrat d'un an", confie un haut fonctionnaire.

    "L'accord à long terme entre l'Ukraine et la Russie est très important pour les consommateurs de l'UE, pour ne pas subir un blocage chaque hiver", a estimé le commissaire européen chargé de l'Energie Andris Piebalgs, parti pour Kiev dès l'annonce de la reprise des livraisons.

    Un expert reste néanmoins prudent: d'autres négociations devront être programmées cette année entre Moscou et Kiev sur le contrat séparé réglant le transit de gaz russe via l'Ukraine.

    (©AFP / 20 janvier 2009 17h41)
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X