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Berlin tablerait sur un recul de 2,25% du PIB en 2009

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  • Berlin tablerait sur un recul de 2,25% du PIB en 2009

    [ 16/01/09 - 11H24 -

    Jamais le produit intérieur brut allemand ne s'est contracté de plus de 1% en une année depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les suppressions de postes devraient se monter à 500.000 emplois.


    L'Allemagne va connaître en 2009 à la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale. L'information n'est pas neuve, les signaux indiquant un fort ralentissement outre-Rhin s'étant multipliés ces derniers mois. Mais elle se confirme de plus en plus : le gouvernement allemand anticipe une contraction du produit intérieur brut (PIB) de l'ordre de 2,25% en 2009, révèle vendredi à l'agence Reuters un haut responsable, ayant requis l'anonymat.

    Cette prévision rejoint celle formulée officiellement, à la mi-décembre, par l'institut de conjoncture munichois IFO. Révisant à la baisse ses anticipations, il tablait, pour 2009, sur un repli du PIB de 2,2%, et de 0,2% en 2010. La Deutsche Bank s'est montrée, elle, encore plus pessimiste dans son dernier rapport mensuel publié début décembre. Parmi plusieurs scénarii, la première banque allemand dessine celui d'un plongeon de 4% du PIB en Allemagne. Un scénario, qui, selon elle, a une chance sur trois de se produire. Dans le meilleur des cas, le PIB reculerait de "seulement" 1%.

    L'Allemagne n'a pas connu une telle situation en plus de soixante ans : jamais, depuis la seconde guerre mondiale, son PIB ne s'est contracté de plus de 1% en une année. Dans ses pires années de l'après-guerre, la richesse nationale a reculé au maximum de 0,9% en 1975, 0,8% pendant l'année de la réunification en 1993, et 0,2% en 2003.

    2008, avec une croissance globale de 1,3%, a sauvé l'honneur, mais de justesse, grâce à un excellent premier trimestre. Mais la situation s'est nettement dégradée en cours d'année, le PIB chutant de 1,5% à 2% au quatrième trimestre par rapport au troisième, lui-même en repli en 0,5% par rapport au second, en baisse de 0,4% par rapport au trois premiers mois de l'année, selon les dernières estimations de l'office des statistiques. L'Allemagne est donc déjà officiellement entrée en récession.

    Le marché du travail témoigne, lui aussi, de la dégradation de la situation. Encore porteur ces derniers mois, il a connu un sérieux coup de frein en fin d'année : alors qu'il était en baisse quasi ininterrompue depuis trois ans, le taux de chômage a progressé au mois de décembre, à 7,4%, le nombre de chômeurs dépassant à nouveau le seuil symbolique des 3 millions.

    Pour les économistes, l'Allemagne, où le taux de chômage est tout de même descendu en 2008 à son plus bas niveau depuis seize ans, va devoir désormais faire face à une inversion de tendance. Début janvier, l'institut IW de Cologne, qui a interrogé 43 fédérations sectorielles, avait constaté que près des deux tiers d'entre elles s'attendaient à ce que leur branche détruise des emplois en 2009, alors qu'aucune ne pensaient en créer. Une évolution confirmée ce vendredi par le haut responsable anonyme : selon lui, les suppressions de postes devraient se monter cette année à 500.000 emplois, ce qui risque de se traduire par 250.000 chômeurs de plus.

    La crise mondiale explique, évidemment, le ralentissement allemand. Le pays, au coeur industriel, voit aujourd'hui se gripper ses exportations, ce qui frappe de plein fouet le secteur automobile et celui des machines-outils. Et, dans ce domaine, aucun soulagement n'est attendu pour l'année en cours : l'IFO, en décembre, misait sur un recul de 5,7% des exportations allemandes en 2009.

    Pour tenter de repartir de l'avant, la chancelière Angela Merkel a présenté mercredi devant le Bundestag son plan de relance de 50 milliards d'euros sur deux ans (voir ci-dessous). Ce plan, massif, vient s'ajouter à un premier plan de soutien à l'économie allemande. Voté en novembre, il prévoit 32 milliards d'euros d'aides, mais seuls 12 milliards correspondaient vraiment à des mesures nouvelles. Réunis, les deux plans représentent tout de même 1,6% du PIB par an sur deux ans, soit le coup de pouce budgétaire le plus important en Europe.

    La chancelière, hostile à l'idée de creuser le déficit public, a justifié cette semaine son interventionnisme par la gravité de la situation "partout autour du globe". "C'est la décision de politique intérieure la plus difficile que j'ai dû prendre jusqu'à présent en tant que chancelière (...). Ne rien faire n'était pas une option", a-t-elle expliqué aux députés, estimant qu'il fallait "faire de cette crise une chance".
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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