Au moment où ses débouchés en Europe sont menacés par la crise mondiale, le pays organise ses efforts commerciaux vers le sud. Ses banques ont montré le chemin de la conquête de nouveaux marchés.
Avec l’arrivée en force d’Attijariwafa Bank, le Maroc dispose désormais d’un dispositif bancaire impressionnant en Afrique subsaharienne. Le numéro un marocain reprend au Crédit agricole français ses filiales africaines (voir J.A. n° 2499), ce qui lui permet d’étendre sa présence à quatre pays (Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon), qui s’ajoutent au Mali et au Sénégal, où il était déjà implanté. Ensemble, ces établissements représentent le quart de son activité soit, sur la base des comptes 2007, quelque 200 millions d’euros.
BMCE Bank, deuxième groupe bancaire privé marocain, en affiche pratiquement autant au sud du Sahara, notamment à travers sa participation de 42,5 % dans Bank of Africa (BOA), groupe présent dans douze pays, dont sept francophones. « Nous étions déjà implantés en propre au Sénégal, au Congo et au Cameroun, rappelle Jaloul Ayed, directeur général de BMCE Bank. Un élan très fort a été insufflé à notre expansion géographique en 2007 avec l’entrée au capital de BOA. » Bien qu’engagés dans une vive concurrence commerciale, les deux groupes, respectivement septième et neuvième banques du continent, ont appliqué une stratégie similaire de développement à l’international, misant à la fois sur l’Europe - BMCE Bank est à Londres via MediCapital Bank, et Attijariwafa Bank se déploie en France - et l’Afrique subsaharienne, où ils emploient environ 2 000 personnes chacun.
Jusqu’à présent, les développements des entreprises marocaines vers le sud s’étaient plutôt effectués en ordre dispersé et au gré des opportunités. « Je suis allé à Dakar en 2002 et je me suis débrouillé pour rencontrer les autorités sanitaires », se souvient Abdelilah Chebihi, directeur international de Sothema. Premier laboratoire pharmaceutique de fabrication sous licence au Maroc, et l’un des sept sites au monde de production d’insuline, Sothema emploie 700 personnes dans six usines. Et bientôt sept, avec l’entrée en service l’année prochaine de son site en construction près de Dakar.
Il y a six ans aussi et de façon similaire, Youssef Tagmouti, directeur général des Câbleries du Maroc, arrive au Sénégal. Sa société de fabrication de câbles électriques et électroniques a déjà un bureau à Abidjan, ouvert en 2000, mais il veut une base physique d’exportation. Aujourd’hui, le hangar de stockage est devenu une usine qui représente un dixième de la production des Câbleries du Maroc. Le groupe emploie 900 personnes au total. « Et nous allons monter en puissance, explique Youssef Tagmouti. L’objectif de servir le marché sénégalais est atteint. Nous allons exporter dans les pays voisins, à partir de Dakar. »
Dix ans de chiffre d’affaires
Et l’on pourrait multiplier les exemples. Dans l’informatique, les sociétés HPS (monétique) et CBI (services et conseil) se développent en Afrique depuis cinq ans. Dans le BTP, l’homme d’affaires Miloud Chaabi s’adjuge le titre de premier industriel du royaume à avoir investi au sud du Sahara : 50 millions de dirhams (DH, 4,5 millions d’euros) en Côte d’Ivoire en 1997 pour une usine de fabrication de tuyaux en PVC. Son groupe, Ynna Holding, compte aujourd’hui plusieurs chantiers au Sénégal, au Gabon, en Mauritanie et au Mali. Son confrère Somagec, dirigé par Roger Sahyoun, est très impliqué en Guinée équatoriale, notamment dans l’extension du port de Malabo. Il vient de remporter de nouveaux contrats, dont le réseau d’adduction d’eau de Bata, la capitale continentale. Selon certaines indiscrétions, son carnet de commandes dépasserait le milliard d’euros, environ dix fois son chiffre d’affaires annuel.
Avec l’arrivée en force d’Attijariwafa Bank, le Maroc dispose désormais d’un dispositif bancaire impressionnant en Afrique subsaharienne. Le numéro un marocain reprend au Crédit agricole français ses filiales africaines (voir J.A. n° 2499), ce qui lui permet d’étendre sa présence à quatre pays (Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon), qui s’ajoutent au Mali et au Sénégal, où il était déjà implanté. Ensemble, ces établissements représentent le quart de son activité soit, sur la base des comptes 2007, quelque 200 millions d’euros.
BMCE Bank, deuxième groupe bancaire privé marocain, en affiche pratiquement autant au sud du Sahara, notamment à travers sa participation de 42,5 % dans Bank of Africa (BOA), groupe présent dans douze pays, dont sept francophones. « Nous étions déjà implantés en propre au Sénégal, au Congo et au Cameroun, rappelle Jaloul Ayed, directeur général de BMCE Bank. Un élan très fort a été insufflé à notre expansion géographique en 2007 avec l’entrée au capital de BOA. » Bien qu’engagés dans une vive concurrence commerciale, les deux groupes, respectivement septième et neuvième banques du continent, ont appliqué une stratégie similaire de développement à l’international, misant à la fois sur l’Europe - BMCE Bank est à Londres via MediCapital Bank, et Attijariwafa Bank se déploie en France - et l’Afrique subsaharienne, où ils emploient environ 2 000 personnes chacun.
Jusqu’à présent, les développements des entreprises marocaines vers le sud s’étaient plutôt effectués en ordre dispersé et au gré des opportunités. « Je suis allé à Dakar en 2002 et je me suis débrouillé pour rencontrer les autorités sanitaires », se souvient Abdelilah Chebihi, directeur international de Sothema. Premier laboratoire pharmaceutique de fabrication sous licence au Maroc, et l’un des sept sites au monde de production d’insuline, Sothema emploie 700 personnes dans six usines. Et bientôt sept, avec l’entrée en service l’année prochaine de son site en construction près de Dakar.
Il y a six ans aussi et de façon similaire, Youssef Tagmouti, directeur général des Câbleries du Maroc, arrive au Sénégal. Sa société de fabrication de câbles électriques et électroniques a déjà un bureau à Abidjan, ouvert en 2000, mais il veut une base physique d’exportation. Aujourd’hui, le hangar de stockage est devenu une usine qui représente un dixième de la production des Câbleries du Maroc. Le groupe emploie 900 personnes au total. « Et nous allons monter en puissance, explique Youssef Tagmouti. L’objectif de servir le marché sénégalais est atteint. Nous allons exporter dans les pays voisins, à partir de Dakar. »
Dix ans de chiffre d’affaires
Et l’on pourrait multiplier les exemples. Dans l’informatique, les sociétés HPS (monétique) et CBI (services et conseil) se développent en Afrique depuis cinq ans. Dans le BTP, l’homme d’affaires Miloud Chaabi s’adjuge le titre de premier industriel du royaume à avoir investi au sud du Sahara : 50 millions de dirhams (DH, 4,5 millions d’euros) en Côte d’Ivoire en 1997 pour une usine de fabrication de tuyaux en PVC. Son groupe, Ynna Holding, compte aujourd’hui plusieurs chantiers au Sénégal, au Gabon, en Mauritanie et au Mali. Son confrère Somagec, dirigé par Roger Sahyoun, est très impliqué en Guinée équatoriale, notamment dans l’extension du port de Malabo. Il vient de remporter de nouveaux contrats, dont le réseau d’adduction d’eau de Bata, la capitale continentale. Selon certaines indiscrétions, son carnet de commandes dépasserait le milliard d’euros, environ dix fois son chiffre d’affaires annuel.
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