Devant la persistance de la crise et la menace sur le fleuron de l’industrie nationale
Le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, qui connaît actuellement de sérieux problèmes dus à la crise mondiale, pourrait revenir dans le giron de l’Etat, croit-on savoir dans les milieux économiques avertis.
Les spécialistes estiment que le complexe sidérurgique, réalisé sous le règne de Houari Boumediene avant d’être revendu au congloméra indien Mittal Steel au début des années 2000, devrait revenir au bercail. Autrement dit, une éventuelle nationalisation de ce que fut durant plus de vingt ans le fleuron de l’industrie algérienne n’est pas à écarter. Les analystes s’attendent à ce qu’une décision allant dans le sens de l’«intérêt suprême de la nation» soit prise dans les prochains jours. Ce qui mettrait l’Algérie à l’abri d’une récession d’autant plus qu’il est aujourd’hui établi que le monde va manquer cruellement d’acier. Il faut rappeler que cet état de fait a été annoncé par Lakshmi Mittal en personne il y a trois mois. Le patron indien d’Arcelor Mittal, numéro 1 mondial de la production d’acier, avait déclaré dans une interview publiée le 31 juillet 2008 par le journal français le Figaro, que les capacités de production demeurent insuffisantes. Le patron d’Arcelor Mittal qui contrôle aussi le complexe d’El-Hadjar à concurrence de 70 % avait déclaré qu’une demande supplémentaire de l’ordre de 50 à 75 millions de tonnes d’acier émanait des pays dits de la zone «Bric», à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Lakshmi Mittal a également mis dans le registre des demandeurs d’acier des pays du Moyen-Orient, la Turquie et l’Afrique du Sud. L’Algérie, encore le moins le Maghreb ne figurent pas dans le lot. Comme si cette région du monde n’était pas concernée par la sidérurgie alors que des mégaprojets industriels sont sur le point d’être concrétisés. En éludant l’Algérie, qui maintient malgré les aléas de la mondialisation une industrie performante de transformation mécanique (camions, tracteurs, engins de travaux publics et de levage, complexe de moteurs… ), Mittal Steel commet ainsi un impair qui pourrait coûter cher à celui qui contrôle l’acier au niveau mondial. «La feuille de route économique du gouvernement fonce droit vers la mise sous contrôle étatique des secteurs stratégiques du pays. Il ne s’agit guère d’une vision centraliste à la soviétique mais d’une vision économique réaliste et pragmatique que l’on a tendance aujourd’hui à adopter même dans des pays occidentaux», commente une source proche du ministère de l’Industrie et de la Promotion des investissements.
Un secteur stratégique à la mesure des potentialités minières de l’Algérie
Selon nombre de spécialistes, bien instruits du dossier «El-Hadjar», l’Algérie devrait récupérer ses «richesses» sidérurgiques, plaidant également pour l’arrêt immédiat des exportations des déchets ferreux. La ferraille exportée, qui fait d’ailleurs le bonheur de l’industrie de transformation de nombreux pays émergents, est de l’ordre de 150 000 tonnes par an. «Nous avons enregistré un pic important durant ces deux dernières années de l’ordre de 600 000 tonnes par an», s’est alarmé M. Chettih, dernier directeur général d’El-Hadjar nommé par l’Etat. L’ex-gestionnaire qui s’exprimait récemment, à quelques jours du Salon international de l’industrie, de la sidérurgie, de la métallurgie et de la transformation qui doit se tenir du 15 au 18 novembre au palais des Expositions à Alger, regrette que l’arrivée d’Arcelor Mittal a favorisé en fait la régression du complexe. Il a révélé que la multinationale n’arrive toujours pas à porter la production à son niveau initial, regrettant que le complexe se soit vidé de ses potentialités humaines en raison des départs et des compressions qui se sont accélérés à partir de 1995. L’Algérie qui s’apprête à exploiter le gigantesque gisement de fer de Gara Djebilet, dans la région de Tindouf, aura besoin de ses propres hauts fourneaux, évitant ainsi le diktat des multinationales monopolistes dans le secteur de l’acier.
Évaluée en acier dite liquide, la consommation nationale a atteint 5 millions de tonnes en 2007, alors que la production locale stagne a 1,1 million de tonnes d’acier liquide par an depuis 2002, première année de la prise en charge du complexe sidérurgique d’El-Hadjar par Ispat devenu Arcelor Mittal. Le monde économique s’accorde à dire que la venue d’Arcelor Mittal Steel n’a apporté aucune augmentation de la production par rapport à celle de Sider au cours des douze années précédant la privatisation du complexe. Selon les spécialistes, la production de l’année 2008 risque d’être en deçà de ce niveau du fait d’incidents techniques survenus dans quelques installations du complexe d’El-Hadjar.
Le Jeune Indépendant
Le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, qui connaît actuellement de sérieux problèmes dus à la crise mondiale, pourrait revenir dans le giron de l’Etat, croit-on savoir dans les milieux économiques avertis.
Les spécialistes estiment que le complexe sidérurgique, réalisé sous le règne de Houari Boumediene avant d’être revendu au congloméra indien Mittal Steel au début des années 2000, devrait revenir au bercail. Autrement dit, une éventuelle nationalisation de ce que fut durant plus de vingt ans le fleuron de l’industrie algérienne n’est pas à écarter. Les analystes s’attendent à ce qu’une décision allant dans le sens de l’«intérêt suprême de la nation» soit prise dans les prochains jours. Ce qui mettrait l’Algérie à l’abri d’une récession d’autant plus qu’il est aujourd’hui établi que le monde va manquer cruellement d’acier. Il faut rappeler que cet état de fait a été annoncé par Lakshmi Mittal en personne il y a trois mois. Le patron indien d’Arcelor Mittal, numéro 1 mondial de la production d’acier, avait déclaré dans une interview publiée le 31 juillet 2008 par le journal français le Figaro, que les capacités de production demeurent insuffisantes. Le patron d’Arcelor Mittal qui contrôle aussi le complexe d’El-Hadjar à concurrence de 70 % avait déclaré qu’une demande supplémentaire de l’ordre de 50 à 75 millions de tonnes d’acier émanait des pays dits de la zone «Bric», à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Lakshmi Mittal a également mis dans le registre des demandeurs d’acier des pays du Moyen-Orient, la Turquie et l’Afrique du Sud. L’Algérie, encore le moins le Maghreb ne figurent pas dans le lot. Comme si cette région du monde n’était pas concernée par la sidérurgie alors que des mégaprojets industriels sont sur le point d’être concrétisés. En éludant l’Algérie, qui maintient malgré les aléas de la mondialisation une industrie performante de transformation mécanique (camions, tracteurs, engins de travaux publics et de levage, complexe de moteurs… ), Mittal Steel commet ainsi un impair qui pourrait coûter cher à celui qui contrôle l’acier au niveau mondial. «La feuille de route économique du gouvernement fonce droit vers la mise sous contrôle étatique des secteurs stratégiques du pays. Il ne s’agit guère d’une vision centraliste à la soviétique mais d’une vision économique réaliste et pragmatique que l’on a tendance aujourd’hui à adopter même dans des pays occidentaux», commente une source proche du ministère de l’Industrie et de la Promotion des investissements.
Un secteur stratégique à la mesure des potentialités minières de l’Algérie
Selon nombre de spécialistes, bien instruits du dossier «El-Hadjar», l’Algérie devrait récupérer ses «richesses» sidérurgiques, plaidant également pour l’arrêt immédiat des exportations des déchets ferreux. La ferraille exportée, qui fait d’ailleurs le bonheur de l’industrie de transformation de nombreux pays émergents, est de l’ordre de 150 000 tonnes par an. «Nous avons enregistré un pic important durant ces deux dernières années de l’ordre de 600 000 tonnes par an», s’est alarmé M. Chettih, dernier directeur général d’El-Hadjar nommé par l’Etat. L’ex-gestionnaire qui s’exprimait récemment, à quelques jours du Salon international de l’industrie, de la sidérurgie, de la métallurgie et de la transformation qui doit se tenir du 15 au 18 novembre au palais des Expositions à Alger, regrette que l’arrivée d’Arcelor Mittal a favorisé en fait la régression du complexe. Il a révélé que la multinationale n’arrive toujours pas à porter la production à son niveau initial, regrettant que le complexe se soit vidé de ses potentialités humaines en raison des départs et des compressions qui se sont accélérés à partir de 1995. L’Algérie qui s’apprête à exploiter le gigantesque gisement de fer de Gara Djebilet, dans la région de Tindouf, aura besoin de ses propres hauts fourneaux, évitant ainsi le diktat des multinationales monopolistes dans le secteur de l’acier.
Évaluée en acier dite liquide, la consommation nationale a atteint 5 millions de tonnes en 2007, alors que la production locale stagne a 1,1 million de tonnes d’acier liquide par an depuis 2002, première année de la prise en charge du complexe sidérurgique d’El-Hadjar par Ispat devenu Arcelor Mittal. Le monde économique s’accorde à dire que la venue d’Arcelor Mittal Steel n’a apporté aucune augmentation de la production par rapport à celle de Sider au cours des douze années précédant la privatisation du complexe. Selon les spécialistes, la production de l’année 2008 risque d’être en deçà de ce niveau du fait d’incidents techniques survenus dans quelques installations du complexe d’El-Hadjar.
Le Jeune Indépendant
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