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Pourquoi Éric Zemmour dit n'importe quoi sur l'histoire de l'Algérie

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  • Pourquoi Éric Zemmour dit n'importe quoi sur l'histoire de l'Algérie

    Éric Zemmour a récemment tweeté en réponse à l'eurodéputée LFI Rima Hassan, que « l’Algérie n’avait jamais été une nation. Elle n’avait jamais été un peuple. Elle n’avait jamais été un État. Elle n’avait jamais été souveraine », avant la colonisation française. Des contre-vérités, d'après la philosophe et islamologue franco-algérienne Razika Adnani, qui lui répond.

    Sur son compte X, repris ensuite par certains sites, Éric Zemmour a répété des idées reçues sur l’Algérie sans les vérifier. Il a affirmé que l’Algérie n’avait jamais été une nation, qu’elle n’avait jamais été un peuple, qu’elle n’avait jamais été un État, qu’elle n’avait jamais été souveraine. Il a surenchéri en affirmant que l’Algérie avait toujours été une terre coloniale, ce qui est pourtant historiquement faux.

    Le royaume de Numidie (202 av. J.C-46 av. J.C) suffit pour rappeler que, sur la terre qu’on appelle l’Algérie, il y a eu un grand État, fondé par Massinissa (vers 238 av. J.-C.- 148 av. J.-C.) un des plus grands rois berbères, dont la capitale était Cirta, l'actuelle Constantine. Le royaume de Numidie s’étendait du sud de la Tunisie à une partie du Maroc.

    Massinissa a été le bâtisseur d’une grande civilisation et les pièces de monnaie représentant sa tête en sont la preuve. Gilbert Meynier rapporte dans son ouvrage, L’Algérie des origines (La découverte, 2007), que le grand historien français Stéphane Gsell a pu écrire, en parlant de Massinissa et de ses successeurs, que, « au second siècle, et même jusqu’au milieu du premier, la Numidie fait plus de progrès sous ce roi que la province sous le gouvernement de la république romaine ».

    UNE NATION ANCIENNE

    Si la nation, comme disait Ernest Renan, est « une grande solidarité constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore », autrement dit le sentiment d’avoir des liens communs qui crée le désir de construire un avenir ensemble, Massinissa a unifié les Massyles (Numidie orientale) et les Massaesyles (Numidie occidentale, royaume de Syphax) parce qu’il a réussi à créer cette solidarité et ce sentiment chez les populations des deux royaumes.

    Prétendre que l’Algérie n’a jamais été un État est démenti par l’histoire, non seulement celle d’avant l’islam, mais aussi celle d’après l’islam. Plusieurs États fondés par le peuple autochtone, les Berbères, ont vu le jour au Maghreb de l’ouest à l’est, tel que l’État des Zianides (1235-1554) fondé par Yaghmoracen Ibn Ziane en 1235, dont la capitale était Tlemcen en Algérie et qui s'étendait sur le Maghreb central.

    C’était un État musulman certes, mais berbère comme le nom de son fondateur l’indique. Le royaume des Hafsides ou « Iḥafsiyen » en berbère (1207-1574), dont la capitale était Tunis, s’étendaient jusqu’à Béjaïa (en Algérie) avant que Béjaïa ne se sépare de Tunis et fonde son propre royaume. Cela ne veut pas dire que la Tunisie avait occupé l’Algérie, car les États n’avaient pas les mêmes frontières qu’aujourd’hui. Il est absurde de vouloir regarder le monde d’hier avec les critères d’aujourd’hui.

    L’ALGÉRIE N’A PAS ÉTÉ COLONISÉE PAR LES ARABES

    L’Algérie n’a pas été colonisée par les Arabes ni d’ailleurs les autres pays du Grand Maghreb malgré l’arabisation des noms des différentes dynasties qui les ont occupés. La théorie selon laquelle il y eu à la fin du Xe siècle une invasion arabe dans le pays des Berbères est davantage un mythe qu’une réalité comme je le démontre dans mon ouvrage La nécessaire réconciliation (Vasca-UPblisher, 2014). Le premier facteur qui explique ce phénomène est le besoin d’accéder à la légitimité politique. Dans la pensée musulmane, les deux théories politiques, chiite et sunnite, ne reconnaissent la légitimité qu’aux Arabes : à la famille du Prophète pour les chiites et à la tribu du prophète Quraych pour les sunnites.

    L’extrémisme religieux est un autre facteur qui a fait que beaucoup de populations berbères ont nié l’histoire de leur pays et ont prétendu avoir des origines arabes. Phénomène qu’Ibn Khaldûn (1332-1406) avait soulevé et qu’il a expliqué par un excès de zèle religieux qui a poussé une grande partie des Berbères à ne pas vouloir se contenter d’être musulmans, mais à vouloir être également arabes. Beaucoup étaient rongés par la honte que leurs ancêtres aient été païens, chrétiens et juifs et par la culpabilité d’avoir combattu les Arabes porteurs de la nouvelle religion. Ils voulaient effacer l’histoire qui le leur rappelait. Aujourd’hui encore plus l’individu est dans une pratique fondamentaliste de l’islam, plus il dénigre et rejette l’histoire de son pays, ses origines.

    MÉCONNAISSANCE DE L'HISTOIRE

    Prétendre que l’Algérie a été colonisée par les Arabes est une grande erreur qui émane d’une méconnaissance de l’histoire d’une part, et, d’autre part, c’est répéter le discours des islamistes fondamentalistes et faire même sa promotion. Il ne suffit pas, en effet, de dire qu’on est contre l’islamisme pour l’être réellement. Cependant, le dénigrement de soi n'épargne pas ceux qui ne sont pas dans l’extrémisme religieux, voire qui ont quitté l’islam, ni d’ailleurs les non-musulmans. La preuve en est qu’Éric Zemmour est juif d’origine berbère d’Algérie, comme il le revendique lui-même et comme l’indique son nom Zemmour qui veut dire olive en berbère.

    Cependant, à présent, en Algérie et dans d’autres pays du monde berbère, beaucoup sont ceux qui se réconcilient avec l’histoire de leur pays et avec ce qu’ils sont, et ils ont raison de le faire, car celui qui a honte de son passé ne peut pas construire son avenir et celui qui n’a pas une bonne relation avec lui-même ne peut avoir une relation sereine avec les autres. Je suis convaincue que la réconciliation avec son histoire et avec soi-même est un moyen de lutte important contre le fondamentalisme islamique non seulement au nord de l’Afrique, mais aussi en France où vit une importante population maghrébine.

    La berbérité de l’Algérie ne se limite pas aux Kabyles, comme le pensent Éric Zemmour et beaucoup d’autres. Sous-entendre ou prétendre que seuls les Kabyles sont berbères et que les autres sont des colonisateurs arabes est une erreur historique et sociologique. Quand la France est arrivée en Algérie, la majorité de la population était berbérophone et aujourd’hui encore dans beaucoup d’endroits comme à Timimoune, à Cherchell, dans les Aurès, dans le Mzab et à Tamanrasset, on parle le berbère ou la langue tamazight.

    LES TURCS N’ONT PAS OCCUPÉ TOUTE L’ALGÉRIE

    Quant aux Turcs, ils n’ont jamais occupé toute l’Algérie. Au nord, le royaume Koukou qui a fondé un État de 1515 à 1730 régnait sur la grande Kabylie jusqu’à la ville d’Alger. « Dès les premières décennies du XVIe siècle, les seigneurs de Koukou furent des figures importantes de la scène maghrébine, et plus précisément de l’aire méditerranéenne. Leur histoire s’inscrit dans celle du Maghreb en pleine configuration politique, dont l’historiographie européenne a essentiellement retenu qu’il fut convoité par deux grands empires, celui des Habsbourg et celui des Osmanlis », écrit Natividad Planas dans son ouvrage Koukou, le royaume enfoui (Fayard, 2023).

    Le royaume des Ait Abbas, en berbère (tagelda Naït Ɛabbas), désigné dans l'historiographie espagnole comme « reino de Labes », est un autre État qui régna sur la petite Kabylie de 1510 à 1872. Ce n’est qu’après sa défaite contre la France qui a déporté beaucoup de ses membres en Nouvelle-Calédonie, que son règne a pris fin. Dans le sud, le royaume de Touggourt régnait lui aussi sur un territoire important de 1414 à 1881. Sur le plan architectural, les différentes gravures et peintures de la ville d’Alger du XVIIe siècle au début du XIXe siècle, réalisées par des Européens, prouvent qu’en Algérie il n’y avait pas que des marécages, mais aussi un urbanisme structuré.

    Ce bref aperçu historique montre que l’Algérie a eu dans son passé plusieurs États souverains qui avaient leur peuple, leur territoire et leur histoire qui s’inscrit dans celle de l’Afrique du nord et de la Méditerranée. La théorie selon laquelle l’Algérie n’a aucune histoire et qu’elle était un « cloaque » (terme utilisé par Éric Zemmour sur BFM), a comme objectif de légitimer le colonialisme français. Cependant, le colonialisme a pris fin il y a 62 ans.

    DES FRONTIÈRES QUI ONT BEAUCOUP CHANGÉ DEPUIS LE XIXE SIÈCLE

    Certes, l’Algérie ne connaissait pas les frontières géographiques actuelles qu’elle a héritées de la France. Cependant, les pays qui avaient, au début du XIXe siècle, les frontières qu’ils ont aujourd’hui sont peu nombreux. Si l’Algérie n’a été ni un peuple ni une nation parce qu’elle n’avait pas les frontières qu’elle a aujourd’hui, les pays qui ont été un peuple et une nation seraient dans ce cas un tout petit nombre.

    Rappelons que l’Allemagne était formée de plusieurs principautés jusqu’en 1871, date à laquelle elle a été unifiée par Bismarck et c’est la même chose pour l’Italie qui a été unifiée en 1861 et a annexé Rome en 1870. Quant à la Pologne, ses frontières ont beaucoup évolué au cours des siècles et le pays a même disparu politiquement à deux reprises, entre 1776 et 1919 et entre 1939 et 1945. C’est parce que les peuples et le sentiment de constituer une nation ne disparaissent pas quand leur pays est sous la domination d’un autre pays qu’ils luttent pour leur indépendance.

    En conclusion, le paradoxe de l’extrême droite française est de se présenter comme celle qui veut lutter contre l’émigration, mais se comporte à l’encontre de son désir, car il n’y a pas mieux pour pousser les peuples à partir que de leur dire que leur pays est nul et qu’il n’a rien à leur offrir.

    Par Razika Adnani
    Publié le 17/02/2025
    Marianne
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

  • #2
    Ce clown aux oreilles d'âne finira comme Macias lorsqu'il approche de la fin de vie, il va supplier l'Algérie pour le laisser visiter le pays avant de disparaitre , l'Algérie n'oubliera jamais ses insultes et le préjudice grave qu'il lui porte
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

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    • #3
      l’Algérie n’avait jamais été une nation. Elle n’avait jamais été un peuple. Elle n’avait jamais été un État. Elle n’avait jamais été souveraine »,
      en 1830 ,quels peuples du monde étaient des nations ?

      Elle n’avait jamais été un État.
      contre qui alors ,la france de 1832 envahis les terres et pour quelle raison officiellement ?
      Les frontiéres Est /Ouest Algériennes actuelles sont parmi les plus anciennes de l'histoire ,elles ont 2200 ans.

      à un moment donné , il faudrait peut être arrêter de donner du crédit ou répondre à des gens revenchards , des parvenus sans racines qui de toutes façon ,la haine qu'ils éprouvent feront toujours d'eux des négationnistes et des révisionnistes .
      Dernière modification par xenon, 19 février 2025, 01h26.
      ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
      On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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      • #4
        Envoyé par Razika Adnani
        L’Algérie n’a pas été colonisée par les Arabes
        La menteuse Razika dénonce les mensonges du menteur Eric Zemmour en débitant elle-même des mensonges. Si la conquête arabo-musulmane de l'Algérie n'était pas une "colonisation arabe" de l'Algérie, elle était quoi alors? Un tourisme arabe en Algérie avec des centaines de miliers de djihadistes et de colons arabes venus d'Arabie pour passer des vacances en Algérie?! Cette pseudo philosophe se ridiculise totalement en répondant aux mensonges avec des mensonges!

        La colonisation arabe de l'Algérie est une réalité historique largement documentée. Pour plus de détails, il y a un bon article sur Wikipedia intitulé : Muslim conquest of the Maghreb.

        Pendant la colonisation arabe de l'Algérie, l'Islam a été exploité comme instrument de manipulation et de domination de la population locale tout comme le Christianisme a été exploité dans le cadre des colonisations européennes. Les religions ont toujours été des instruments politiques au service du colonialisme et de l'impérialisme au profit de califes/sultans/rois autoproclamés "commandeurs des croyants" et "envoyés de Dieu" désignés par Dieu lui-même pou régner sur leurs sujets.

        Sinon, le déchet dépravé Eric Zemmour s'acharne contre l'Algérie avec sa propagande débile car l'Algérie est coupable d'un crime grave aux yeux des déchets sionistes : l'Algérie est solidement pro-Palestine et anti-Israel. Les déchets sionistes aiment le Maroc car le charlatan dépravé et autoproclamé "commandeur des croyants" Mohamed VI est ouvertement pro-Israel.

        Avec sa tronche hideuse et son déficit de charisme, le déchet dépravé Eric Zemmour sait qu'il doit jouer au troll enragé pour créer le buzz et attirer l'attention de médias français de plus en plus pourris qui sacrifient l'éthique journalistique au profit du buzz et des profits. L'exemple ultime à ce sujet étant celui des Etats-Unis qui sont une superpuissance économique mais qui sont réduits politiquement au statut d'un pays pourri dirigé par le déchet dépravé et le troll enragé qu'est le violeur arnaqueur Donald Trump qui est un menteur pathologique qui ment comme il respire.

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        • #5
          Les arabes n'étaient pas assez nombreux pour pouvoir occuper un territoire aussi étendu que le Maghreb. Pour preuve, toutes les dynasties qui ont régné sur l'Algérie étaient Berbères.
          ثروة الشعب في سكانه ’المحبين للعمل’المتقنين له و المبدعين فيه. ابن خلدون

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          • #6
            Ce n'était pas une colonisation de peuplement ,à part les tribus des beni Hilal et des banou Salim qui sont venus beaucoup plus tard ,il n'y avait pas de déplacement de masses arabes vers le Maghreb .
            بلادي وإن جارت على عزيزة .. وأهلي وإن ضنوا على كرام

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            • #7
              nassim

              Si la conquête arabo-musulmane de l'Algérie n'était pas une "colonisation arabe" de l'Algérie, elle était quoi alors?
              Tu sembles confondre conquête et colonisation. La conquête arabo-musulmane de l'Algérie est un fait historique. Mais la qualifier de « colonisation arabe » dans le même sens que la colonisation française de l’Algérie est une simplification abusive.

              La colonisation, au sens moderne, implique une occupation territoriale, une administration directe par une puissance étrangère et souvent un remplacement démographique massif. La conquête arabo-musulmane de l'Algérie, certes, a impliqué une domination militaire et l'instauration de l’Islam comme religion, mais elle n’a pas conduit à une substitution de population.

              Les Berbères ont majoritairement adopté l’Islam et, dans bien des cas, se sont eux-mêmes approprié cette nouvelle religion, fondant des dynasties puissantes comme les Rostémides, les Zirides ou les Hammadides.

              Quant à l’argument selon lequel l’Islam aurait été un simple instrument de domination, c’est une vision réductrice et anachronique. L’Islam n’a pas été imposé uniquement par la force, il a aussi été adopté par les populations locales.

              Les prédicateurs arabes avaient avant tout pour motivation de transmettre l'Islam. Ils ne sont pas venus en conquérants à la manière romaine, et certainement pas comme le colonialisme français, qui est la négation même de toute humanité au vaincu.
              Dernière modification par shadok, 20 février 2025, 14h35.
              Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

              Commentaire


              • #8
                Envoyé par Ellebore
                Ce n'était pas une colonisation de peuplement
                Biensûr que si. En plus de la brutale invasion arabe de l'Algérie, il y a aussi eu une colonisation arabe massive de l'Algérie. D'après Wikipedia, les historiens estiment jusqu'à 1 million le nombre de colons arabes arrivés au Maghreb rien que dans le cadre de l'invasion hilalienne au 11e siècle. Une invasion arabe qu'Ibn Khaldoun lui-même avait considéré comme destructrice.

                Envoyé par shadok
                Tu sembles confondre conquête et colonisation.
                Pas du tout. Une conquête d'un pays était généralement accompagnée d'une colonisation du pays. La colonisation arabe de l'Algérie est largement documentée y compris par Ibn Khaldoun qui était lui-même un Arabe mais qui avait comparé l'invasion hilalienne du Maghreb à une invasion de sauterelles en raison du caractère destructeur de cette invasion arabe sur le Maghreb.

                Envoyé par shadok
                Les Berbères ont majoritairement adopté l’Islam
                L'Algérie avait été victime d'une brutale invasion arabo-musulmane menée par des djihadistes et des fous de Dieu qui se prenaient littéralement pour des soldats de Dieu et qui voulaient conquérir par la force le territoire algérien au profit d'un calife basé au Moyen-Orient. La religion était simplement un instrument de manipulation et de domination de la population pour convaincre les Algériens de se soumettre et de devenir des sujets serviles au service d'un calife étranger.

                Durant cette période marquée par des tribus berbères faibles et très vulnérables aux invasions étrangères, se convertir à l'Islam était avant tout un moyen de survie pour éviter d'être fortement taxés, ou capturés et vendus comme esclaves ou tués par les envahisseurs djihadistes arabes.

                En Algérie, on n'apprend pas l'histoire réelle de l'Algérie mais la version propagandiste et islamiste de l'histoire de l'Algérie. Une version mensongère qui met l'accent sur les bienfaits de la colonisation arabe de l'Algérie comme d'autres font l'accent sur les bienfaits de la colonisation française de l'Algérie. Toutes les colonisations représentent des crimes contre l'humanité, indépendamment de la langue parlée et de la religion pratiquée par le colonisateur.

                Envoyé par shadok
                Quant à l’argument selon lequel l’Islam aurait été un simple instrument de domination, c’est une vision réductrice et anachronique.
                Ci-dessous, un petite vidéo d'un prêcheur saoudien qui explique simplement le principe des conquêtes musulmanes qui visaient avant tout à conquérir de nouvelles terres et richesses au profit de califes rapaces. Les religions étaient les systèmes politiques parfaits au service de rois/califes/sultans/tsars qui régnaient au nom de Dieu en se prétendant comme représentants de Dieu.

                Les rois/sultans/califes/tsars vivaient dans le paradis sur terre et le grand luxe pendant qu'ils manipulaient leurs sujets avec la religion en leur faisant croire que s'ils se soumettaient, ils vont eux aussi vivre dans le grand luxe éternel dans le paradis après la mort. D'où la célèbre citation de Karl Marx qui avait accusé les puissants d'exploiter la religion comme une drogue pour manipuler le peuple et lui faire accepter sa misère. D'ailleurs, le charlatan rapace et dépravé Mohamed VI illustre parfaitement le sujet : il vit dans le grand luxe d'un milliardaire tout en s'autoproclamant "commandeur des croyants" pendant que des milions de ses sujets vivent dans la pauvreté.

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                • #9
                  La colonisation, au sens moderne, implique une occupation territoriale, une administration directe par une puissance étrangère et souvent un remplacement démographique massif.
                  Les Arabes ont bien colonisé le Maghreb.
                  Des centaines de milliers d'Arabes ont bien pris racine au Maghreb. Un peu comme les centaines de milliers d'Européens ont colonisé l'Algérie au 19e siècle. Pour civiliser disent les uns comme les autres.
                  La différence entre ces deux colonisations et elle est de taille, c'est que la 1ere a réussi à s'intégrer aux autochtones et faire souche au territoire alors que la seconde a été totalement rejetée. Selon moi, cela s'explique par la religion. Le Maghreb étant fortement islamisé, il était impossible pour une autre colonisation non musulmane de s'y intégrer.
                  Plus d'un siècle de colonisation française et quasiment aucun lien social entre colon et colonisé. Des mariages mixtes, par exemple, c'est rarissime pour ne pas dire inexistants
                  Dernière modification par Bachi, 23 février 2025, 23h02.
                  ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

                  Commentaire


                  • #10
                    Plus d'un siècle de colonisation et quasiment aucun lien entre colon et colonisé.
                    Ce n'était aucunement leur objectif .. Leur objectif était d'effacer toute l'identité d'un peuple, de l'appauvrir et piller leurs richesses, il faut le dire sans chercher à choisir ses mots ..
                    Il faut toujours viser la lune, car même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles. - Oscar Wilde.

                    Commentaire


                    • #11
                      Les Arabes ont bien colonisé le Maghreb. Des centaines de milliers d'Arabes ont bien pris racine au Maghreb. Un peu comme les centaines de milliers d'Européens ont colonisé l'Algérie au 19e siècle. Pour civiliser disent les uns comme les autres. La différence entre ces deux colonisations et elle est de taille, c'est que la 1ere a réussi à s'intégrer aux autochtones et faire souche au territoire alors que la seconde a été totalement rejetée. Selon moi, cela s'explique par la religion. Le Maghreb étant fortement islamisé, il était impossible pour une autre colonisation non musulmane de s'y intégrer. Plus d'un siècle de colonisation française et quasiment aucun lien social entre colon et colonisé. Des mariages mixtes, par exemple, c'est rarissime pour ne pas dire inexistants" Fais moi une analyse critique et cinglante de ce texte
                      Tenter de comparer deux colonisations (arabo-musulmane et européenne) en ignorant des contextes historiques, culturels et politiques radicalement différents, tout en adoptant un prisme simpliste et unilatéral.
                      1. Anachronisme historique et généralisation excessive
                      Comparer la colonisation arabo-musulmane (VIIᵉ siècle) à la colonisation européenne (XIXᵉ siècle) revient à ignorer 1200 ans d’évolution des sociétés humaines, des États-nations, des idéologies et des systèmes économiques. Assimiler ces deux phénomènes revient à nier la complexité des motivations et des conséquences de chaque colonisation.
                      • Colonisation arabo-musulmane : Expansion religieuse et culturelle qui a abouti à une arabisation progressive par le biais de mariages mixtes, de conversions religieuses et d'une évolution linguistique lente.
                      • Colonisation européenne : Entreprise impérialiste motivée par des intérêts économiques (ressources naturelles, exploitation humaine) et des idéologies raciales de supériorité.
                      Comparer ces deux colonisations revient à comparer l’incomparable : deux périodes, deux objectifs, deux méthodes, deux résultats.
                      2. Causalité biaisée : Religion comme seule explication
                      L'argument selon lequel la religion serait le facteur déterminant de l'intégration ou du rejet est une simplification grossière. Si l’islamisation du Maghreb a effectivement joué un rôle d'unification culturelle, cela n'explique pas à elle seule l'absence de liens sociaux avec les colons européens.
                      • Les Européens ont imposé un apartheid social et juridique basé sur la ségrégation raciale et religieuse, érigeant une barrière sociale infranchissable. Les "Indigènes" étaient des sujets de second rang sans droits politiques, économiques ou sociaux équivalents à ceux des colons.
                      • En revanche, la conquête arabo-musulmane, bien que violente à ses débuts, a rapidement intégré les élites locales dans les systèmes de pouvoir, favorisant un métissage culturel et linguistique. La langue arabe est devenue un vecteur de culture et de savoir, facilitant l'assimilation.
                      3. Mariages mixtes : Une preuve insuffisante d'intégration ou de rejet
                      L'absence de mariages mixtes sous la colonisation française n'est pas due à un facteur religieux, mais à une politique raciale explicite. Le Code de l'indigénat en Algérie imposait une hiérarchie où le "colonisé" était perçu comme inférieur.
                      • Les mariages mixtes étaient juridiquement et socialement découragés par un système ségrégationniste. L'administration coloniale craignait le "métissage" car il menaçait la pureté raciale de l'élite coloniale.
                      • En revanche, l'arabisation a été marquée par une assimilation culturelle progressive, où les unions mixtes étaient fréquentes car il n'y avait pas de concept de "pureté raciale" à préserver.
                      4. L'hypocrisie de la “civilisation” comme justification
                      Le texte mentionne que les deux colonisations ont été justifiées par un discours de "civilisation". Toutefois, il omet de rappeler que :
                      • La colonisation française était fondée sur une mission civilisatrice raciste : l'indigène devait être "éduqué" pour devenir un sous-citoyen, jamais l'égal de l'Européen. La France a systématiquement détruit les structures éducatives locales et imposé un modèle assimilationniste brutal.
                      • En revanche, la civilisation arabo-musulmane a apporté des structures de savoir (universités, sciences, philosophie) qui ont été adoptées par les populations locales. L'arabe a été un véhicule de savoir partagé, contrairement au français, réservé à une élite choisie.
                      5. Un manichéisme historique dangereux: Ce texte fait preuve d’un manichéisme historique en opposant une colonisation "réussie" à une autre "échouée" sans contextualisation.
                      • La colonisation arabo-musulmane n'a pas été un long fleuve tranquille : elle a rencontré des résistances locales (Kahina, Kusaila) et a imposé des changements sociaux majeurs.
                      • La colonisation européenne a été rejetée non seulement pour des raisons religieuses mais aussi politiques, sociales et économiques : expropriation des terres, exploitation économique, racisme institutionnalisé.
                      6. Un prisme idéologique et une manipulation historique
                      En opposant les deux colonisations, c'est chercher subtilement à minimiser l'impact du colonialisme européen en insinuant que son rejet était principalement dû à des facteurs religieux et non à une politique d'oppression systémique. C’est une réécriture historique dangereuse qui banalise les crimes coloniaux.
                      Une analyse biaisée et idéologiquement orientée
                      Ce texte instrumentalise l’histoire pour imposer une vision idéologique simpliste. En ignorant les spécificités politiques, économiques et sociales de chaque période, il déforme la réalité historique pour légitimer des conclusions fallacieuses. L'histoire ne peut pas être réduite à des comparaisons faciles : elle nécessite une contextualisation rigoureuse, une analyse des sources et une prise en compte de la complexité des interactions humaines.

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                      • #12
                        nassim

                        La colonisation arabe de l'Algérie est largement documentée y compris par Ibn Khaldoun qui était lui-même un Arabe mais qui avait comparé l'invasion hilalienne du Maghreb
                        L’argument d’Ibn Khaldoun, souvent cité, ne peut pas être pris hors contexte. Il parlait d’une invasion spécifique, celle des Hilaliens qui était en effet brutale, mais elle ne doit pas être confondue avec l’ensemble de l’histoire de la conquête arabo-musulmane.

                        Bien que des populations arabes se soient installées en Afrique du Nord, notamment avec les tribus Banu Hilal et Banu Sulaym au 11e siècle, il n’y a jamais eu de remplacement total des populations berbères. En revanche, il y a eu une arabisation progressive, accélérée par l’Islamisation des Berbères.

                        Bien que les Berbères aient initialement résisté à la conquête arabo-musulmane, ils ont fini par adopter l’Islam avec enthousiasme et ont même contribué activement à son expansion en fondant de grandes dynasties musulmanes.

                        Ibn Khaldoun lui même explique dans son livre "Kitab al-Ibar" (Le Livre des exemples) que la conversion des Berbères à l’Islam ne s’est pas faite uniquement par la conquête militaire, mais aussi par l’influence des religieux, des commerçants et des dynasties berbères islamisées.

                        L'Algérie avait été victime d'une brutale invasion arabo-musulmane menée par des djihadistes et des fous de Dieu
                        Si des éléments de violence existent, il faut également prendre en compte l'intégration progressive et la diversité des processus de conversion. Beaucoup de Berbères ont adopté l’Islam de manière volontaire, non pas sous contrainte systématique, mais par affinité spirituelle, car l’Islam était perçu comme un facteur d’unité et de modernité dans un contexte de fragmentation politique et sociale.

                        La réalité historique de la conquête arabe est bien plus complexe que l’idée d’une « colonisation » telle qu’on la définit dans le contexte moderne. Ce que tu appelles "colonisation arabe" ne correspond en aucun cas à la mise en place d’un empire colonial avec des structures administratives et un remplacement massif de populations, comme cela a été le cas avec la colonisation européenne.

                        Les processus de domination arabe en Afrique du Nord ont été fondamentalement différents des formes de colonisation européennes, en raison du rôle plus intégré des élites locales dans les structures politiques et religieuses.
                        Dernière modification par shadok, 26 février 2025, 16h48.
                        Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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                        • #13
                          shadok
                          Salam!
                          ça fait un bail!
                          Si on s'intéresse au Coran comme texte fondateur la civilisation musulmane. On comprend mieux ce qu'on appelle "colonisation" mais plutôt invasions ne sont pas la raison
                          de la diffusion de la civilisation musulmane.
                          Voici qq exemples sur les concepts de justice:

                          Dans le Coran, la justice est présentée comme un principe divin fondamental. Elle est un attribut de Dieu et un devoir pour l'humanité. Le terme arabe ʿadl signifie équité, rectitude et équilibre.
                          Principaux versets sur la justice :


                          Sourate An-Nisa (4:135) :
                          "Ô vous qui croyez ! Soyez stricts dans vos devoirs envers Allah, et témoignez avec justice. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Soyez justes : cela est plus proche de la piété. Craignez Allah, car Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites."
                          • Commentaire : Ce verset établit le principe de l'impartialité en justice, même envers ceux que l'on pourrait ne pas aimer. La justice est ici présentée comme un acte de piété.
                          Sourate Al-Ma'idah (5:8) :
                          "Ô vous qui croyez ! Soyez stricts envers Allah et soyez équitables dans le témoignage, même si cela va à l'encontre de vous-mêmes, de vos parents ou de vos proches."
                          • Commentaire : La justice transcende les liens personnels. La notion de vérité et d'équité en témoignage est soulignée pour maintenir l'intégrité sociale.
                          Sourate Al-An'am (6:152) :
                          "Et quand vous donnez une mesure ou pesez, faites-le avec équité. Nous n'imposons à personne que ce qu'il peut supporter."
                          • Commentaire : Ce verset aborde la justice économique, notamment dans le commerce, en insistant sur l'honnêteté dans les transactions.

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                          • #14
                            Envoyé par shadok
                            il n’y a jamais eu de remplacement total des populations berbères.
                            Une colonisation ne signifie pas forcément un remplacement total de la population locale. La France et l'Angleterre ont colonisé des dizaines de pays sans pour autant remplacer totalement les populations colonisées.

                            Les conquérants arabo-musulmans qui avaient conquis l'Algérie étaient ce qu'on appelle de nos jours les terroristes djihadistes de Daech : Ils avaient attaqué la population algérienne pour s'emparer des richesses algériennes y compris en forçant les Algériens à devenir des sujets soumis à un calife étranger. L'argument de la propagation de la parole de Dieu n'était rien d'autre qu'une manipulation politicienne visant à dominer facilement et durablement la population algérienne. Et pour cause, le Coran n'est pas la parole de Dieu mais la parole d'hommes quraychites qui s'adressaient à d'autres hommes quraychites. Le Coran est un peu la constitution quraychite du 7e siècle qui a été progressivement imposée dans les territoires conquis par les conquérants djihadistes. De la même manière que le parti communiste a imposé le communisme sur tout le terriroire chinois après sa victoire dans la guerre civile.

                            La conquête arabo-musulmane de l'Algérie, comme beaucoup d'autres conquêtes à travers le monde et à travers l'histoire de l'humanité, visait avant tout à s'emparer de nouvelles terres et de nouvelles richesses y compris à travers l'exploitation des populations locales et le commerce d'esclaves. D'ailleurs, les califes s'étaient énormément enrichis grâce au commerce d'esclaves et certains califes avaient même des harems qui comptaient des centaines voire des milliers d'esclaves sexuelles.

                            En Algérie, le gouvernement falsifie l'histoire réelle de l'Algérie pour des raisons religieuses y compris en imposant le mensonge quraychite de l'origine divine du Coran et en prêchant les bienfaits de la colonisation arabe de l'Algérie comme le font les nostalgiques de l'Algérie française qui prêchent les bienfaits de la colonisation française de l'Algérie. Indépendamment qu'elle soit française ou arabe, une colonisation est fondamentalement un terrible crime contre la population locale. En Algérie, on est endoctrinés dès l'enfance à croire que les envahisseurs esclavagistes arabes qui avaient attaqué et conquis l'Algérie étaient en fait des héros au service de Dieu!

                            D'ailleurs, l'Algérie demeure en 2025 une quasi colonie saoudienne en étant politiquement et religieusement soumise à l'Arabie Saoudite du psychopathe sanguinaire MBS. Non seulement le gouvernement impose un endoctrinement saoudien obligatoire à tous les enfants algériens, mais en plus, le gouvernement impose des peines de prison ferme contre tout citoyen algérien qui critique la charia saoudienne.

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                            • #15
                              Une colonisation ne signifie pas forcément un remplacement total de la population locale. La France et l'Angleterre ont colonisé des dizaines de pays sans pour autant remplacer totalement les populations colonisées.

                              Les conquérants arabo-musulmans qui avaient conquis l'Algérie étaient ce qu'on appelle de nos jours les terroristes djihadistes de Daech : Ils avaient attaqué la population algérienne pour s'emparer des richesses algériennes y compris en forçant les Algériens à devenir des sujets soumis à un calife étranger. L'argument de la propagation de la parole de Dieu n'était rien d'autre qu'une manipulation politicienne visant à dominer facilement et durablement la population algérienne. Et pour cause, le Coran n'est pas la parole de Dieu mais la parole d'hommes quraychites qui s'adressaient à d'autres hommes quraychites. Le Coran est un peu la constitution quraychite du 7e siècle qui a été progressivement imposée dans les territoires conquis par les conquérants djihadistes. De la même manière que le parti communiste a imposé le communisme sur tout le terriroire chinois après sa victoire dans la guerre civile.

                              La conquête arabo-musulmane de l'Algérie, comme beaucoup d'autres conquêtes à travers le monde et à travers l'histoire de l'humanité, visait avant tout à s'emparer de nouvelles terres et de nouvelles richesses y compris à travers l'exploitation des populations locales et le commerce d'esclaves. D'ailleurs, les califes s'étaient énormément enrichis grâce au commerce d'esclaves et certains califes avaient même des harems qui comptaient des centaines voire des milliers d'esclaves sexuelles.

                              En Algérie, le gouvernement falsifie l'histoire réelle de l'Algérie pour des raisons religieuses y compris en imposant le mensonge quraychite de l'origine divine du Coran et en prêchant les bienfaits de la colonisation arabe de l'Algérie comme le font les nostalgiques de l'Algérie française qui prêchent les bienfaits de la colonisation française de l'Algérie. Indépendamment qu'elle soit française ou arabe, une colonisation est fondamentalement un terrible crime contre la population locale. En Algérie, on est endoctrinés dès l'enfance à croire que les envahisseurs esclavagistes arabes qui avaient attaqué et conquis l'Algérie étaient en fait des héros au service de Dieu!

                              D'ailleurs, l'Algérie demeure en 2025 une quasi colonie saoudienne en étant politiquement et religieusement soumise à l'Arabie Saoudite du psychopathe sanguinaire MBS. Non seulement le gouvernement impose un endoctrinement saoudien obligatoire à tous les enfants algériens, mais en plus, le gouvernement impose des peines de prison ferme contre tout citoyen algérien qui critique la charia saoudienne.
                              nassim

                              Ton texte aborde des questions complexes avec une approche très engagée qui tire des conclusions qui me semble injuste. Pour ma part, dans un soucis de débat contradictoire, je me permets de répondre aux points que tu as soulevés, je perçois les choses sous un autre angle et considère qu’il est nécessaire d’équilibrer l’analyse en intégrant d’autres perspectives afin de mieux rendre compte de la complexité du sujet :
                              1. Comparaison avec Daech et contexte historique
                              • Les conquêtes arabo-musulmanes du 7e siècle visaient à étendre le pouvoir politique et économique des califes. Cela incluait des stratégies militaires et économiques, mais aussi la diffusion de l'islam.
                              • Cependant, les guerres de conquête étaient alors une pratique universelle, commune aux Byzantins, aux Perses et aux royaumes européens. Ces expansions territoriales n’étaient pas uniquement motivées par la religion, mais aussi par des impératifs politiques et économiques.
                              • Comparer directement ces conquêtes avec Daech est historiquement anachronique :
                                • Daech utilise une idéologie moderne dans un contexte post-colonial et globalisé, avec des moyens technologiques modernes (médias numériques).
                                  • Les manipulations géopolitiques des grandes puissances (CIA, Mossad, services saoudiens et qataris).
                                  • Les jeux d'alliances complexes et les intérêts économiques sous-jacents (contrôle des ressources énergétiques).
                                  • Des campagnes de désinformation orchestrées ont été utilisées pour diviser l'opinion publique, en Occident comme au Moyen-Orient.
                                  • Les services de renseignement occidentaux ont également utilisé les médias pour manipuler les perceptions sur Daech, parfois pour justifier des interventions militaires (ex : frappes aériennes en Syrie et en Irak).
                                • Les conquérants arabo-musulmans ont imposé un système de protection pour les populations non musulmanes (dhimmi) en échange d'un impôt (jizya), garantissant une certaine autonomie religieuse. Cette politique de coexistence n’a pas d’équivalent dans l’idéologie de Daech.
                              • Pour nuancer la comparaison : On peut critiquer les méthodes de conquête en les replaçant dans leur contexte historique sans nécessairement utiliser des comparaisons modernes. Cela permet de mieux comprendre les motivations de l’époque sans pour autant les justifier.
                              2. Utilisation politique du Coran
                              • Le Coran a été compilé sous le califat d'Othman pour unifier les interprétations religieuses au sein de l'Empire islamique, ce qui a effectivement consolidé le pouvoir politique du calife.
                              • Cependant, il est inexact de dire que le Coran est uniquement une « constitution quraychite ». Historiquement, le texte contient à la fois des aspects religieux, éthiques et législatifs, reflétant les réalités sociales de l’Arabie du 7e siècle.
                              • Si le Coran a été utilisé politiquement, il a également été interprété de manière diverse au cours des siècles, avec des écoles de pensée juridiques et théologiques variées (mutazilites, soufis, etc.).
                              • Fait important à noter : Le Coran est l'un des premiers systèmes légaux à reconnaître l'universalité de certains droits humains, notamment :
                                • L’égalité spirituelle de tous les êtres humains indépendamment de leur race ou de leur origine (Coran 49:13).
                                • Le droit à la vie et à la sécurité (Coran 5:32).
                                • La protection des minorités religieuses et le respect de la liberté de croyance (Coran 2:256).
                                • Le droit à la propriété privée et à l’héritage, y compris pour les femmes (Coran 4:7).
                              • Ces principes étaient révolutionnaires pour l’époque et ont influencé le développement du droit islamique (fiqh). Cependant, leur application a varié selon les contextes historiques et culturels.
                              • Pour nuancer l’argument : Si on prend en compte ce que le Coran a introduit des principes universels tout en étant utilisé politiquement, on donne une vision plus équilibrée et factuelle de son influence historique.
                              3. Esclavage et harems dans le monde islamique
                              • L’esclavage était effectivement pratiqué dans le monde islamique, comme dans toutes les sociétés de l’époque (Europe, Asie, Afrique). Cependant, il existait des règles spécifiques, notamment la possibilité pour les esclaves de devenir affranchis (mawali) et d’occuper des fonctions élevées (ex : mamelouks en Égypte).
                              • Les harems étaient présents dans les cours impériales islamiques, mais ils l’étaient aussi dans les empires byzantins, persans et chinois.
                              • Les pratiques esclavagistes dans le monde islamique ont décliné sous la pression européenne au XIXe siècle, mais elles ont aussi été contestées de l’intérieur par des juristes musulmans.
                              • Pour nuancer l’analyse : En replaçant ces pratiques dans un contexte global, on peut critiquer les systèmes de pouvoir de l’époque sans pour autant pointer du doigt une civilisation en particulier.
                              4. Influence saoudienne en Algérie
                              • Depuis les années 1970, l’Arabie Saoudite a financé la construction de mosquées et la diffusion du wahhabisme en Algérie, influençant fortement le discours religieux local.
                              • Cela a conduit à un affaiblissement des pratiques religieuses locales (soufisme, malikisme) au profit d’une vision plus rigoriste de l’islam.
                              • Toutefois, l’influence saoudienne n’est pas seulement religieuse ; elle est également économique et politique, avec des alliances stratégiques entre l'Algérie et l'Arabie Saoudite sur le plan énergétique (OPEP).
                              • Pour enrichir le débat : Explorer les motivations géopolitiques derrière cette influence, notamment le rôle stratégique de l’Algérie dans le monde arabe et son poids en tant que puissance énergétique, permettrait de mieux comprendre ses enjeux. Cela révélerait que cette influence dépasse le cadre religieux et répond également à des intérêts économiques et politiques plus vastes. Par ailleurs, l'Algérie contrebalance cette influence en soutenant activement son école malékite, affirmant ainsi son identité religieuse propre face au wahhabisme saoudien.
                              5. Identité algérienne et résistances culturelles
                              • L’identité algérienne est le résultat de plusieurs strates historiques : amazighe (berbère), phénicienne, romaine, vandale, byzantine, arabe, ottomane et française.
                              • La politique d’arabisation post-indépendance a effectivement marginalisé les langues et cultures berbères, ce qui a conduit à des mouvements de résistance en Kabylie et dans d'autres régions amazighes.
                              • La revendication identitaire berbère reste forte en Algérie, comme en témoignent les manifestations pour la reconnaissance de Tamazight comme langue officielle (reconnue en 2016).
                              • Par ailleurs, l’islam en Algérie a connu des évolutions locales avec des courants soufis et maraboutiques, qui diffèrent du wahhabisme saoudien.
                                • Les influences andalouses : L'arrivée des réfugiés andalous au 15e siècle a profondément influencé la culture et la musique algérienne.
                                • Le rôle du malékisme : Le choix du malékisme par l'État postcolonial n'est pas anodin et a permis de contrer certaines influences extérieures tout en unifiant le pays religieusement.
                              • Pour approfondir la discussion : Prendre en compte cette diversité historique permet de montrer que l’identité algérienne est dynamique et évolutive, façonnée par des résistances et des adaptations culturelles au fil du temps. Par exemple :
                                • Résistances culturelles : Le mouvement berbériste en Kabylie a résisté à l’arabisation imposée par l’État, préservant la langue et la culture amazighe. La reconnaissance officielle de Tamazight comme langue nationale en 2016 illustre cette résistance réussie.
                                • Adaptations religieuses : L'Algérie a historiquement intégré le soufisme dans sa pratique de l'islam, ce qui diffère du rigorisme wahhabite. Aujourd’hui encore, les confréries soufies jouent un rôle social et spirituel important, affirmant une identité religieuse locale face aux influences extérieures.
                                • Mélange culturel postcolonial : L’héritage colonial français continue d’influencer l’éducation, le droit et la langue en Algérie. Le bilinguisme (arabe-français) et les débats sur l’enseignement illustrent une adaptation continue à cet héritage complexe.
                              • En intégrant ces exemples, on montre concrètement comment l’identité algérienne s’est construite à travers des interactions culturelles complexes.
                              Conclusion
                              Ton texte aborde des questions essentielles sur la manipulation historique et la domination idéologique, mais de mon point de vue, il passe à côté de certains aspects clés tels que le contexte global des conquêtes de l'époque, la pluralité des interprétations du Coran et les résistances culturelles locales qui ont façonné l'identité algérienne. En prenant en compte ces dimensions historiques et en évitant certains anachronismes, l’argumentation gagnerait en profondeur et en solidité. Cela permettrait également de mieux distinguer les dynamiques historiques des enjeux contemporains.
                              Prendre en compte cette complexité est indispensable pour éviter de tomber dans une vision orientalisante et réductrice de l'histoire et des cultures du monde arabo-musulman.

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