Deux cent trente années se sont écoulées depuis la libération des villes d’Oran et de Mers El-Kebir de la colonisation espagnole qui a duré trois siècles.
Le 27 février 1792 est une date particulière dans l’histoire du pays qui marque la libération définitive de la ville d'Oran après le siège imposé par le Bey de Mascara, Mohamed Benothmane El-Kebir, sur la garnison militaire espagnole d’Oran et de Mers El-Kebir. Les batailles glorieuses conduites par les volontaires de tout l’ouest du pays ont affligé aux troupes espagnoles une lourde défaite, les obligeant à se retirer.
Cet événement, encore solidement ancré dans la mémoire nationale, a été évoqué par de nombreux écrivains et historiens, dont le savant Abi Ras El-Naciri El-Djazaïri (1751-1823), témoin de cette victoire, qui en a relaté le déroulement dans son livre Ajaïb El-Asfar wa lataïf El-Akhbar, ainsi que l'intérêt de la littérature nomade pour les combats de la libération d'Oran. L'occupation espagnole d'Oran remonte au début du XVIe siècle, quand la localité côtière de Mers El-Kebir fut occupée en 1505 suivie de celle de la ville d'Oran en 1509, selon des sources historiques.
A partir d’Oran et tout au long de son occupation, l'armée espagnole a lancé des attaques contre la population locale pour s’étendre ensuite aux villes de Mostaganem, Tlemcen et Mascara, exterminant la totalité de plusieurs tribus, pillant les richesses et enlevant des femmes et des enfants. Des tribus entières ont été contraintes de fuir, en abandonnant leurs terres. Le professeur d’histoire à l’université Oran 1 Ahmed-Ben-Bella, Mohamed Bendjebbour, a indiqué à l’APS que les envahisseurs espagnols ont perpétré des actes barbares contre le peuple.
Des sources espagnoles indiquent même que «la ville d'Oran a été désertée même par les oiseaux et les animaux. Seuls ceux qui ont réussi à se réfugier dans les montagnes ont survécu. C’est ainsi qu’Oran est restée sous le contrôle des Espagnols». Cet universitaire a souligné que depuis que l'occupant espagnol a foulé le sol oranais, les campagnes pour la libération de la ville se sont poursuivies jusqu'à ce que la victoire soit arrachée en avril 1708, après de féroces batailles menées par le Bey de Mascara, Mostefa Benyoucef, dit Bouchelaghem, auquel le peuple s'est joint.
Suite à cette grande victoire, ce dernier a délocalisé la capitale du Beylik de Mascara à Oran et en a fait son quartier général. «Cependant, cette joie ne dura pas longtemps en raison de la reprise d’Oran et de Mers El-Kebir par les espagnols en 1732, après que Philippe V ait préparé une campagne, qui a duré trois années, contre Oran», ajoute le Pr Bendjebbour.
Un long siège pour libérer la ville
Après la seconde occupation d’Oran, les campagnes de sa libération ont repris de plus belle, notamment celles conduites par le Bey Mohamed Benothmane El-Kebir, pour laquelle il a mobilisé les ulémas et les étudiants du Saint Coran au niveau des différentes régions de l’Ouest algérien (Mascara, Mazouna, Ghriss, Nedroma et autres), qui ont bénéficié d’un entraînement avant de venir à Oran, selon le même interlocuteur.
Le Bey s'appuya sur la méthode des opérations-éclair consistant à attaquer et se retirer rapidement pour serrer l’étau sur les espagnols. En 1780, il lança une attaque surprise sur Oran, réussissant ainsi à éliminer un certain nombre d'espagnols. Le 14 septembre 1784, une autre attaque qui ciblait cette fois les Forts de la ville, et en 1787, il a imposé un long siège sur Oran qui dura jusqu’en 1790 et a mis en place plusieurs «relais», comme ceux de «Djebel El-Meïda» et «Ifri». Le Bey Mohamed Benothmane El-Kebir a intensifié les attaques mais, dans la même année, Oran a été secouée par un séisme qui a détruit les fortifications militaires espagnoles, ce qui a grandement aidé à les vaincre.
Le siège d’Oran et les batailles menées ont été couronnés par la défaite des espagnols, contraints de signer un traité de paix, le 12 septembre 1791. Un délai de quatre mois leur avait été fixé pour se retirer définitivement. Les Espagnols quittent Oran le 27 février 1792. Le Bey, fort de sa victoire, s’attelle à urbaniser la ville d’Oran, la développer et à relancer l’activité commerciale pour attirer les populations des différentes villes algériennes.
El Moudjahid
Le 27 février 1792 est une date particulière dans l’histoire du pays qui marque la libération définitive de la ville d'Oran après le siège imposé par le Bey de Mascara, Mohamed Benothmane El-Kebir, sur la garnison militaire espagnole d’Oran et de Mers El-Kebir. Les batailles glorieuses conduites par les volontaires de tout l’ouest du pays ont affligé aux troupes espagnoles une lourde défaite, les obligeant à se retirer.
Cet événement, encore solidement ancré dans la mémoire nationale, a été évoqué par de nombreux écrivains et historiens, dont le savant Abi Ras El-Naciri El-Djazaïri (1751-1823), témoin de cette victoire, qui en a relaté le déroulement dans son livre Ajaïb El-Asfar wa lataïf El-Akhbar, ainsi que l'intérêt de la littérature nomade pour les combats de la libération d'Oran. L'occupation espagnole d'Oran remonte au début du XVIe siècle, quand la localité côtière de Mers El-Kebir fut occupée en 1505 suivie de celle de la ville d'Oran en 1509, selon des sources historiques.
A partir d’Oran et tout au long de son occupation, l'armée espagnole a lancé des attaques contre la population locale pour s’étendre ensuite aux villes de Mostaganem, Tlemcen et Mascara, exterminant la totalité de plusieurs tribus, pillant les richesses et enlevant des femmes et des enfants. Des tribus entières ont été contraintes de fuir, en abandonnant leurs terres. Le professeur d’histoire à l’université Oran 1 Ahmed-Ben-Bella, Mohamed Bendjebbour, a indiqué à l’APS que les envahisseurs espagnols ont perpétré des actes barbares contre le peuple.
Des sources espagnoles indiquent même que «la ville d'Oran a été désertée même par les oiseaux et les animaux. Seuls ceux qui ont réussi à se réfugier dans les montagnes ont survécu. C’est ainsi qu’Oran est restée sous le contrôle des Espagnols». Cet universitaire a souligné que depuis que l'occupant espagnol a foulé le sol oranais, les campagnes pour la libération de la ville se sont poursuivies jusqu'à ce que la victoire soit arrachée en avril 1708, après de féroces batailles menées par le Bey de Mascara, Mostefa Benyoucef, dit Bouchelaghem, auquel le peuple s'est joint.
Suite à cette grande victoire, ce dernier a délocalisé la capitale du Beylik de Mascara à Oran et en a fait son quartier général. «Cependant, cette joie ne dura pas longtemps en raison de la reprise d’Oran et de Mers El-Kebir par les espagnols en 1732, après que Philippe V ait préparé une campagne, qui a duré trois années, contre Oran», ajoute le Pr Bendjebbour.
Un long siège pour libérer la ville
Après la seconde occupation d’Oran, les campagnes de sa libération ont repris de plus belle, notamment celles conduites par le Bey Mohamed Benothmane El-Kebir, pour laquelle il a mobilisé les ulémas et les étudiants du Saint Coran au niveau des différentes régions de l’Ouest algérien (Mascara, Mazouna, Ghriss, Nedroma et autres), qui ont bénéficié d’un entraînement avant de venir à Oran, selon le même interlocuteur.
Le Bey s'appuya sur la méthode des opérations-éclair consistant à attaquer et se retirer rapidement pour serrer l’étau sur les espagnols. En 1780, il lança une attaque surprise sur Oran, réussissant ainsi à éliminer un certain nombre d'espagnols. Le 14 septembre 1784, une autre attaque qui ciblait cette fois les Forts de la ville, et en 1787, il a imposé un long siège sur Oran qui dura jusqu’en 1790 et a mis en place plusieurs «relais», comme ceux de «Djebel El-Meïda» et «Ifri». Le Bey Mohamed Benothmane El-Kebir a intensifié les attaques mais, dans la même année, Oran a été secouée par un séisme qui a détruit les fortifications militaires espagnoles, ce qui a grandement aidé à les vaincre.
Le siège d’Oran et les batailles menées ont été couronnés par la défaite des espagnols, contraints de signer un traité de paix, le 12 septembre 1791. Un délai de quatre mois leur avait été fixé pour se retirer définitivement. Les Espagnols quittent Oran le 27 février 1792. Le Bey, fort de sa victoire, s’attelle à urbaniser la ville d’Oran, la développer et à relancer l’activité commerciale pour attirer les populations des différentes villes algériennes.
El Moudjahid
- 28-02-2022