3. Qu'en est-il des religions ?
Globalement, les historiens estiment que les Musulmans restent minoritaires dans l'ensemble de l'Empire islamique jusqu'au 10e siècle. Mais, il y avait naturellement des variations régionales et la situation exacte au Maghreb est parmi les plus difficiles à évaluer du fait de la pauvreté des sources d'information contemporaines.
Si l'on crois les sources arabes disponibles, la majorité du Maghreb était déjà devenu musulman au milieu de notre 8e siècle. Il est vrai qu'un pic de conversions a bien pu se produire sous le califat de Umar b. Abdelazīz dans les années 712, mais il est difficile d'en estimer la portée réelle sur l'ensemble du Maghreb. Possible donc que les régions orientales (Tunisie, E. algérien) aient été très touchées dès cette époque, mais il devait néanmoins subsister de larges pans de population chrétienne, même dans les zones très islamisées.
Le problème est que ce Christianisme supposé ne s'exprime prèsque plus dès cette époque, ce qui appuie la possibilité d'une islamisation précoce. D'un autre côté, l'ampleur de la rèvolte qui éclate en 739 et les motifs que les sources arabes lui imputent (le traitement discriminatoire des musulmans berbères par les gouverneurs ommeyades ... etc.) laisse aussi supposer une large diffusion de l'Islam parmi les tribus insurgées, et ce jusqu'aux lointaines régions du Maghreb Extrême. Il est donc probable que le niveau de l'islamisation au Maghreb eut été supérieur à celui des autres provinces de l'Empire en ce 8e siècle, et il se pourrait aussi que cette islamisation de l'intérieur du pays soit en partie l'œuvre des missionnaires Kharrijites, tant ibādites que Çofrites, qu'on vois se répandre un peu partout à partir des années 720, et qui seront justement à l'origine des révoltes qui éclatent après les années 740. Un autre élément spécifique au Maghreb aurait aussi pu favoriser cette évolution rapide : la structure tribale de la société. Cette organisation fait que la conversion des chefs de tribus entraîne systématiquement celle de leurs compatriotes, ce qui donne un schémas d'évolution très similaire à celui qui avait entraîné la conversion massive des Arabes à l'Islam un siècle auparavant.
On pourrait donc croire que l'islamisation aurait pris deux chemins parallèles chez-nous : d'un côté, les populations romano-africaines des zones urbanisées qui se rallient à l'Islam progressivement, plus ou moins au même rythme que celui qui aurait eu lieu en Espagne ou en Égypte par exemple et sous la même influence qui était celle des communautés arabo-musulmanes établies dans les villes ; et de l'autre côté, le monde des tribus Berbères qui s'islamise à un rythme plus élevés de par sa structure tribale, mais plutôt poussé à cela par l'action énergique et l'attrait politique de la chose telle que présentée par la da3wa kharrijite.
En somme, c'est tout ce que permet de supposer le trop peu d'informations dont on dispose sur cette question.
Globalement, les historiens estiment que les Musulmans restent minoritaires dans l'ensemble de l'Empire islamique jusqu'au 10e siècle. Mais, il y avait naturellement des variations régionales et la situation exacte au Maghreb est parmi les plus difficiles à évaluer du fait de la pauvreté des sources d'information contemporaines.
Si l'on crois les sources arabes disponibles, la majorité du Maghreb était déjà devenu musulman au milieu de notre 8e siècle. Il est vrai qu'un pic de conversions a bien pu se produire sous le califat de Umar b. Abdelazīz dans les années 712, mais il est difficile d'en estimer la portée réelle sur l'ensemble du Maghreb. Possible donc que les régions orientales (Tunisie, E. algérien) aient été très touchées dès cette époque, mais il devait néanmoins subsister de larges pans de population chrétienne, même dans les zones très islamisées.
Le problème est que ce Christianisme supposé ne s'exprime prèsque plus dès cette époque, ce qui appuie la possibilité d'une islamisation précoce. D'un autre côté, l'ampleur de la rèvolte qui éclate en 739 et les motifs que les sources arabes lui imputent (le traitement discriminatoire des musulmans berbères par les gouverneurs ommeyades ... etc.) laisse aussi supposer une large diffusion de l'Islam parmi les tribus insurgées, et ce jusqu'aux lointaines régions du Maghreb Extrême. Il est donc probable que le niveau de l'islamisation au Maghreb eut été supérieur à celui des autres provinces de l'Empire en ce 8e siècle, et il se pourrait aussi que cette islamisation de l'intérieur du pays soit en partie l'œuvre des missionnaires Kharrijites, tant ibādites que Çofrites, qu'on vois se répandre un peu partout à partir des années 720, et qui seront justement à l'origine des révoltes qui éclatent après les années 740. Un autre élément spécifique au Maghreb aurait aussi pu favoriser cette évolution rapide : la structure tribale de la société. Cette organisation fait que la conversion des chefs de tribus entraîne systématiquement celle de leurs compatriotes, ce qui donne un schémas d'évolution très similaire à celui qui avait entraîné la conversion massive des Arabes à l'Islam un siècle auparavant.
On pourrait donc croire que l'islamisation aurait pris deux chemins parallèles chez-nous : d'un côté, les populations romano-africaines des zones urbanisées qui se rallient à l'Islam progressivement, plus ou moins au même rythme que celui qui aurait eu lieu en Espagne ou en Égypte par exemple et sous la même influence qui était celle des communautés arabo-musulmanes établies dans les villes ; et de l'autre côté, le monde des tribus Berbères qui s'islamise à un rythme plus élevés de par sa structure tribale, mais plutôt poussé à cela par l'action énergique et l'attrait politique de la chose telle que présentée par la da3wa kharrijite.
En somme, c'est tout ce que permet de supposer le trop peu d'informations dont on dispose sur cette question.
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