La guerre, à force d’être un récit transcendé, des images d'archives, des stèles fières et froides, des médailles et des commémoration, des discours enflammés, des jours de gloires et des jours fériés, des pensions et des médailles de vanité..., la guerre s'est désincarnée, elle est vidée de son crime sublimé, de son odeur de décomposition, de ses torrents de sang et de larmes.
On est enfermé dans l'imaginaire épique du sacrifice, de l’héroïsme qui conduit au paradis, on oublie, on efface le goût et le coût amer de la mort, on n'en retient que le goût de la bravade, le goût "historique" du triomphe national porté par les supranationalistes, des va-t'en guerre, d'une "guerre heureuse" des réseaux sociaux...On s'étonnera plus tard, après les premiers morts, que le délire ait pu toucher les plus lucides d'entre nous, comme on s'étonne après la catastrophe, de la vitesse au volant, du feu ravageur des incendies, ou du cataclysme de l'eau lors des inondations.
On opposera à l'alerte l'évidence des esprit encore lucides de part et d'autre de la haine qui n'est encore que politique ou numérique..., ce rêve de guerre peut l'emporter sur le sens de la vie, une guerre rêvée contre le Maroc, Israël, la France, qu'importe est un dangereux rêve national, un mythe suicidaire qui confond la fierté avec le meurtre. Et aujourd’hui ce cauchemar est vendu par tous et à tous...
Arezki HAMOUDI