Les mauvaises nouvelles n’en finissent pas. La faillite de l’action arabe commune est à ciel ouvert. La pérennité de l’autoritarisme des régimes arabes, la plupart répressifs, fermés et incapables même de répondre aux besoins vitaux des populations, devient indécente. Dans ce contexte, les sociétés arabes, malgré une prise de conscience des citoyens, subissent la généralisation galopante de la violence sociale, des archaïsmes et des comportements passéistes et obscurantistes, accompagnés par une inquiétante dégradation des moeurs.
Tout cela se développe comme réaction, de par l’absence de libertés, l’ignorance et la manipulation. De plus, on constate une fuite accélérée des élites. Sur le plan des agressions et des conflits, la guerre civile s’exacerbe en Irak, sous une occupation brutale et traumatisante qui risque de s’éterniser. Dans la Corne arabe de l’Afrique, la situation est préhistorique et sauvage, en Somalie et au Darfour. Dans le golfe arabo-persique, il y a un risque de nouvelles guerres et des mesures de la première puissance pointent à l’horizon encore plus hégémoniques et arrogantes au détriment du monde arabe pris comme nouvel ennemi et épouvantail. Dans les territoires occupés on assiste impuissants à l’aggravation tragique des conditions de vie précaires des Palestiniens, sans aucune perspective. En Occident, malgré l’attachement à l’art et à la science, la spirale de l’accentuation de la marchandisation de la vie et du culte du veau d’or est effrayante, car elle se mondialise.
De plus, les multiplications des actes xénophobes et islamophobes et les provocations théâtrales contre les musulmans risquent de déboucher sur l’innommable. Les quiproquos et les dialogues de sourds sont de plus en plus pathétiques entre les deux rives de la Méditerranée, au point où l’idée d’une Union parait illusoire et utopique. La gestion de dossiers pourtant sensibles comme celui de la présence musulmane en Occident et chrétienne en terre musulmane, que chacun enferme dans la victimisation instrumentalisée, est inefficiente.
On pourrait continuer à énumérer la liste des échecs, des drames et des impasses du monde et de nos sociétés. Notre époque malgré ses acquis et progrès apparaît comme sombre, insaisissable et énigmatique, la désorientation est totale. L’Occident n’est pourtant pas une civilisation foncièrement mortifère. Et des potentialités, des ressources notamment humaines et des références fondatrices incomparables, existent dans le monde arabe pour faire face à tous les défis, menaces et provocations. Du rapport entre ces deux mondes qui sont imbriqués et liés, dépend l’avenir. Cependant, le citoyen de la rive Sud est comme perdu face à la complexité de la situation et aux provocations de toutes sortes. Il faut savoir que l’ordre dominant mondial, tout comme les systèmes internes, sont malades; tout sociologue ou philosophe, ou même le bon sens, peut le constater; un jour, ils finiront par s’effronder. La crise et le malaise sont profonds. Cependant, à quel prix? Le changement, la paix, la justice ne tomberont pas du ciel.
Que faut-il faire?
Que faut-il faire? Le mode d’emploi passe par le discernement et la prise de parole réfléchie. D’un côté, on donne absolument et entièrement raison à ceux qui, comme la plupart d’entre nous, essayent de dénoncer, de manière raisonnable, les agressions et les provocations externes et les contradictions internes, voire le choc des barbaries. Il y a de la provocation raciste, vulgaire, stupide et minable par exemple dans les caricatures du Prophète (Qsssl), le documentaire grossier, infantile et informe, hollandais, sur l’Islam et tous les discours néo-conservateurs ou néo-coloniaux qui pratiquent l’islamophobie et l’amalgame entre la religion et l’extrémisme. Expliquer à l’opinion publique internationale la nature et les visées des offenses subies, de manière raisonnée, est vital, car les réactions passionnées, violentes, aveugles et nihilistes ruinent la cause juste et donnent de l’eau au moulin des xénophobes. A un autre niveau, il y a des faits où on doit interpeller, avec mesure et justesse, comme au sujet, si décevant, sous prétexte de soutenir la liberté de conscience, du baptême solennel par Sa Sainteté le pape Benoît XVI lui-même, d’un musulman converti au christianisme, journaliste italien d’origine égyptienne, connu pour sa haine féroce et aveugle contre l’Islam. D’un autre côté, la mécanique de l’ordre dominant mondial, tout en mettant en avant la sempiternelle liberté sans bornes ni limites, uniquement lorsqu’il s’agit de l’Islam, se met en place et se moque de savoir qui a tort et qui a raison, parce qu’elle ne s’intéresse nullement au fond des choses et à nos étonnements ou protestations légitimes et pacifiques.
Tout cela se développe comme réaction, de par l’absence de libertés, l’ignorance et la manipulation. De plus, on constate une fuite accélérée des élites. Sur le plan des agressions et des conflits, la guerre civile s’exacerbe en Irak, sous une occupation brutale et traumatisante qui risque de s’éterniser. Dans la Corne arabe de l’Afrique, la situation est préhistorique et sauvage, en Somalie et au Darfour. Dans le golfe arabo-persique, il y a un risque de nouvelles guerres et des mesures de la première puissance pointent à l’horizon encore plus hégémoniques et arrogantes au détriment du monde arabe pris comme nouvel ennemi et épouvantail. Dans les territoires occupés on assiste impuissants à l’aggravation tragique des conditions de vie précaires des Palestiniens, sans aucune perspective. En Occident, malgré l’attachement à l’art et à la science, la spirale de l’accentuation de la marchandisation de la vie et du culte du veau d’or est effrayante, car elle se mondialise.
De plus, les multiplications des actes xénophobes et islamophobes et les provocations théâtrales contre les musulmans risquent de déboucher sur l’innommable. Les quiproquos et les dialogues de sourds sont de plus en plus pathétiques entre les deux rives de la Méditerranée, au point où l’idée d’une Union parait illusoire et utopique. La gestion de dossiers pourtant sensibles comme celui de la présence musulmane en Occident et chrétienne en terre musulmane, que chacun enferme dans la victimisation instrumentalisée, est inefficiente.
On pourrait continuer à énumérer la liste des échecs, des drames et des impasses du monde et de nos sociétés. Notre époque malgré ses acquis et progrès apparaît comme sombre, insaisissable et énigmatique, la désorientation est totale. L’Occident n’est pourtant pas une civilisation foncièrement mortifère. Et des potentialités, des ressources notamment humaines et des références fondatrices incomparables, existent dans le monde arabe pour faire face à tous les défis, menaces et provocations. Du rapport entre ces deux mondes qui sont imbriqués et liés, dépend l’avenir. Cependant, le citoyen de la rive Sud est comme perdu face à la complexité de la situation et aux provocations de toutes sortes. Il faut savoir que l’ordre dominant mondial, tout comme les systèmes internes, sont malades; tout sociologue ou philosophe, ou même le bon sens, peut le constater; un jour, ils finiront par s’effronder. La crise et le malaise sont profonds. Cependant, à quel prix? Le changement, la paix, la justice ne tomberont pas du ciel.
Que faut-il faire?
Que faut-il faire? Le mode d’emploi passe par le discernement et la prise de parole réfléchie. D’un côté, on donne absolument et entièrement raison à ceux qui, comme la plupart d’entre nous, essayent de dénoncer, de manière raisonnable, les agressions et les provocations externes et les contradictions internes, voire le choc des barbaries. Il y a de la provocation raciste, vulgaire, stupide et minable par exemple dans les caricatures du Prophète (Qsssl), le documentaire grossier, infantile et informe, hollandais, sur l’Islam et tous les discours néo-conservateurs ou néo-coloniaux qui pratiquent l’islamophobie et l’amalgame entre la religion et l’extrémisme. Expliquer à l’opinion publique internationale la nature et les visées des offenses subies, de manière raisonnée, est vital, car les réactions passionnées, violentes, aveugles et nihilistes ruinent la cause juste et donnent de l’eau au moulin des xénophobes. A un autre niveau, il y a des faits où on doit interpeller, avec mesure et justesse, comme au sujet, si décevant, sous prétexte de soutenir la liberté de conscience, du baptême solennel par Sa Sainteté le pape Benoît XVI lui-même, d’un musulman converti au christianisme, journaliste italien d’origine égyptienne, connu pour sa haine féroce et aveugle contre l’Islam. D’un autre côté, la mécanique de l’ordre dominant mondial, tout en mettant en avant la sempiternelle liberté sans bornes ni limites, uniquement lorsqu’il s’agit de l’Islam, se met en place et se moque de savoir qui a tort et qui a raison, parce qu’elle ne s’intéresse nullement au fond des choses et à nos étonnements ou protestations légitimes et pacifiques.
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