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Que s'est il passé à Yakouren en 1958

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  • #61
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    [B]Le 2 juillet 1957, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne devant un auditoire de 2000 officiers de réserve et d'actives, en partance pour la désormais " guerre d'Algérie ". Au premier rang desquels se trouve au milieu d'un parterre de généraux, le major général des forces années, le général d'aviation Maurice Challe, (futur commandant du putsch d'avril 1961).[/B]

    Le lieutenant-colonel Lacheroy parle pendant une heure et demie, sans la moindre note, de " La guerre révolutionnaire et l'arme psychologique ". L'éditorialiste du " Figaro " écrit alors- " Maintenant je sais qui, un jour, sera le grand chef de l'Armée française !". Ce qu'ignore le journaliste, c'est que de 1955 à 1956 (année où nous nous sommes rencontrés), le colonel Lacheroy a déjà effectué plusieurs missions en Algérie.

    Il ne rejoindra cependant l'état-major du commandant en chef, son ami, qu'il connaît depuis quinze années, le général Raoul Salan, qu'en 1957. Ce sera la naissance, au niveau de tous les états-majors de 5ème bureau d'Action psychologique et Guerre subversive et également la création des Centres d'Instruction de la Pacification et de la contre-guerilla, (C.I.P.C.G.), confiée au colonel Marcel Bigeard, à Philippeville dans le Constantinois et à Arzew, en Oranie, dont je fréquenterai régulièrement, O.R.oranien, les stages de 1957 à la fin 1960. Il accueillera, au cours de ces années-là, près de 8000, officiers et sous-officiers, actives et réserves, stagiaires volontaires des trois Armes.

    Ce sont les services des colonels Lacheroy, Trinquier, des commandants Faulques et Cogniet, du capitaine Léger qui feront monter les Français musulmans, hommes et femmes de la Casbah et des villages voisins sur le forum devant le G.G, le 13 mai 1958. Salan a promu Lacheroy, responsable des activités d'information et d'action psychologique et également porte-parole du comité de Salut Public d'Alger. Le 16 mai, devant les représentants de la Presse mondiale, il se fait le chantre de l'intégration: " Nous offrons aux musulmans français, le plus beau cadeau que nous puissions leur faire, nous leur disons : Tu seras semblable à nous !".

    Au début du mois de juin suivant, il a un accrochage téléphonique avec Chaban-Delmas, nouveau ministre de la Défense nationale. Peu de jours après, il se trouve convoquè à Paris pour un entretien personnel avec le général de Gaulle. Lacheroy pense que De Gaulle veut s'informer de l'atmosphère populaire, là-bas, avant d'entreprendre son périple politique. En réalité ce qui l'intéresse c'est de savoir s'il a été plébiscité, le 13 mai 1958, par tous les Français d'Algérie, de toutes confessions, et par toute l'Armée. En toute franchise, Lacheroy répond qu'au début du mouvement, jamais son nom n'avait été prononcé et qu'il le fut, pour la première fois par le général Salan. Une minute plus tard, l'entretien tournait court. A la vue du regard glacé et du visage fermé de Gaulle, il comprit qu'il avait fait une gaffe : De Gaulle attendait une toute autre réponse, plutôt celle vers un plébiscite qu'il s'était imaginé. S'en entretenant, quelques heures plus tard, avec Jacques Foccart, ce dernier lui confirma que c'était une " bévue " qui mettrait sans doute un lourd frein à sa carrière, étant donné le caractère rancunier de son interlocuteur.

    Ce fut le cas ! Lacheroy n'entendra plus parler de ses étoiles de général ! En plus, en décembre 1958, ils seront le général Salan et lui, les premiers rappelés vers des placards à Paris. Raoul Salan sera " enterré " dans le poste honorifique de Gouverneur de Paris. Lacheroy attendra, pendant six mois, une affectation. Le général de Maisonrouge qu'il avait connu en Indochine, lui proposa une chaire de conférencier sur l'action psychologique, à l'Ecole Supérieure de guerre qu'il dirigeait. Sur ordre du général De Gaulle, lui-même, il en fut écarté. Quelques mois après, il est affecté à la direction de l'E.S.O.R.S.E.M., (Ecole supérieur des officiers de réserve d'Etat-major), où il prodigue ses enseignements à l'élite civile de la Nation Cela ne peut toutefois le guérir de sa grande nostalgie de la guerre d'Algérie qui lui tient tant à cœur, et dont il suit les événements au jour le jour, surtout qu'il a parfaitement conscience que le a pouvoir politique, en place, ne lui permettra jamais d'y retourner.

    Lorsqu'il entend De Gaulle déclarer à son armée, à propos de l'Algérie: " Comment penser que moi, De Gaulle, je ne puisse pas être pour la solution la plus française? " il bondit, lui, le créateur de l'Action psychologique. Il ne peut tomber dans un tel piège politique car il réalise bien que c'est encore là, un denier mensonge en attendant le suivant. Charles Lacheroy, toujours colonel, a 54 ans, il envisage de démissionner et de quitter l'Armée, pour la vie civile. Le colonel Garde et d'autres amis, officiers toujours présents en Algérie viennent l'en dissuader, disant qu'ils ont besoin de lui, parce que, selon eux, " les dés ne sont pas encore joués et qu'il était encore possible de tenter de renverser la vapeur ! ".

    C'est ainsi que va naître l'idée d'un nouveau coup d'Etat à l'image du 13 mai 1958, dont lui, Lacheroy et les et les 5èmes bureaux des E.M. avaient été les premières pierres d'assise de la réussite. Les bâtiments et les salles de conférences de l'E.S.O.R.S.E.M, avec le bureau feutré de son directeur, fréquentés uniquement par des gens en civils, constituent le lieu idéal pour les réunions préparatoires de 21 heures à minuit avec la cartographie nécessaire. Tour à tour, pour le commandement de l'opération des noms vont se succéder, Vanuxem, Faure, Salan, Jouhaud, mais il apparaîtra que la troupe opterait plutôt pour Massu ou Challe. Massu ayant refusé, ce fut donc Challe, que les généraux Jouhaud, Zeller, Gardy et les colonels Argoud, Broizat, Garde, Godard et Lacheroy épauleront. Ils constituent la trame de la conspiration depuis Paris! Le colonel Charles Lacheroy part le premier à Alger pour mettre au point les derniers préparatifs sur place. Le décollage de l'avion du général Maurice Challe ayant été retardé, c'est Lacheroy qui signera, d'ailleurs, en son absence, dans la nuit du 21 avril 1961, l'ordre des opérations prévues.

    Tiré du recit d'Yves Henry -Algerianiste et élève du Colonel Lacheroy
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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    • #62
      Le capitaine Leger raconte

      Le 12 novembre 1996 à Liverpool, j’ai interrogé un autre témoin, le capitaine Léger qui dirigeait à l’époque le groupe de recherche et d’exploitation. À la fin de l’entretien, il me confie qu’il n’a jamais torturé. Il avait inventé ce qu’on a appelé la « Bleuïte » (40) . Selon lui, la méthode la plus efficace consiste à distiller le doute. Il cite en exemple le cas de ce haut responsable de la résistance, arrêté par l’armée française, et dont il se doute que celui-ci doit être vraisemblablement un proche collaborateur d’ Abbane Ramdane (41) et d’Amirouche qui est responsable de la willaya 3 (l’armée insurgée de la grande Kabylie). Plutôt que de livrer cet homme aux services de renseignements du type Aussaresses, il « confisque » le prisonnier et l’amène dans son poste de commandement au cœur de la Kasba. Il lui demande de bien vouloir s’asseoir, lui propose une cigarette et s’adresse à lui en utilisant de terme de « commandant ». Les heures passent, les jours passent et le capitaine Léger continue à le traiter avec déférence. Le capitaine Léger ordonne à ses soldats de « gaver » de nourriture leur prisonnier de telle sorte qu’il prenne plusieurs kilos. Au terme de ce séjour d’une quinzaine de jours au cours de laquelle le capitaine et son prisonnier ont de longues de discussion à caractère philosophique, le capitaine finit par lui annoncer en s’excusant qu’il va être obligé de le livrer au centre Paul-Cazelle, de sinistre mémoire. Alors le capitaine Léger monte une mise en scène en accord avec les gendarmes : le prisonnier sera transféré dans une voiture légère vers midi à l’heure des embouteillages – deux des gendarmes feront semblant de s’assoupir…
      Comme prévu, le prisonnier en profite pour ouvrir la portière qui n’était pas fermée, comme par hasard, et au moment où il est déjà loin, les gendarmes tirent quelques coups de pistolet en l’air.
      Une fois que le prisonnier a rejoint ses camarades, après l’échange d’amabilités d’usage, ceux-ci ne manquent pas de remarquer qu’il a grossi…Il est donc fortement suspecté d’avoir trahi et il est alors torturé par ses anciens camarades ainsi que tous les officiers qui travaillaient auparavant avec lui.
      Selon Gilbert Meynier, l’affaiblissement de la wilaya d’Amirouche, l’une des plus puissantes, est le résultat de cette technique de désinformation reposant sur le doute et qui a été baptisée la Bleuïte. Si bien qu’il y aura plus de résistants tués par les leurs que par le déclenchement du plan Challe (42) en 1959.

      Par Jean-Charles Jauffret
      ACAT Paris V
      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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      • #63
        merci Zwina pour ces instructives pages.

        NB: faites gaffe à la bleuite sur FA

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        • #64
          Reeverblu

          Elle ne peut pas me toucher j'ai été vaccinée
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          • #65
            Les discordes des nationalistes
            Face à la colonisation française, les élites musulmanes se partagent d'abord en assimilationnistes et en réfractaires. Le mouvement des Jeunes Algériens, converti par l'école française aux valeurs des Lumières, se prononce pour l'égalité des droits, alors que les Vieux Turbans, attachés à la tradition religieuse, refusent ce qu'ils considèrent comme une apostasie. Le nationalisme algérien naît après la guerre de 1914-1918, le courant radical est représenté par Messali Hadj, formé initialement par le communisme, tandis que Ferhat Abbas et les Oulemas sont davantage réformistes que révolutionnaires. Le débarquement américain de novembre 1942 accélère la montée du nationalisme, dont le soulèvement de mai 1945 dans le Constantinois constitue l'acte fondateur.
            Au sein du PPA (Parti populaire algérien) de Messali Hadj, qui après sa dissolution est devenu MTLD (Mouvement pour le triomphe des Libertés démocratiques), divers courants voient le jour, à la suite du démantèlement de l'Organisation Spéciale (O.S.) qui a perpétré quelques attentats dans les années 1949-50. Les centralistes du Comité s'opposent au pouvoir personnel de Messali Hadj et créent le CRUA (Centre Révolutionnaire d'Unité et d'Action) pour préparer l'insurrection de novembre 1954. Cette opposition sera à l'origine du conflit entre le FLN, Front de libération nationale, auquel se rallient en 1956 les modérés et les oulémas, et le MNA (Mouvement national algérien), nouveau parti de Messali.
            D'autres rivalités apparaissent entre les dirigeants réfugiés au Caire et ceux de l'Intérieur, entre les régionalistes de Kabylie et de l'Aurès, puis entre les wilayas de l'intérieur et la direction de Tunis. Alors que les éléments européens et musulmans du PCA (Parti communiste algérien) sont en désaccord, les communistes tentent de créer leur propre mouvement des Combattants de la Liberté, mais sont finalement contraints de s'intégrer individuellement au FLN.
            Tout en reconnaissant qu'in fine le FLN l'emporte en créant un Etat reconnu par la communauté internationale, il faut bien souligner qu'au cours d'un conflit de huit années, se font jour bien des comportements et des conceptions divergentes. Les Chaouia n'acceptent une
            direction que si elle est aurésienne. Les Oranais contestent les responsables originaires du Constantinois qui dirigent la wilaya 5. L'ancrage maraboutique des uns, la cohésion patriarcale et le conservatisme anti-intellectuel des autres, sont en désaccord avec le réformisme des modérés, autant qu'avec la volonté révolutionnaire, moderniste et laïque des nationalistes les plus radicaux(8)
            Dans l'Aurès, un mouvement de dissidence provoque le ralliement de Adjoul Adjoul aux forces françaises, la contestation de Mahmoud Cherif par ses pairs, et les tentatives de prise en mains népotiques du clan des Abidi. Dans la wilaya 3, après la mort d'Amirouche (dont la responsabilité est attribuée par certains aux dirigeants de Tunis), le pouvoir est disputé entre Mohand ou el Hadj et Abderahmane Oumira; le complot des lieutenants destitue à la fois les deux concurrents, avant que Oumira ne meurre au combat.
            Ces dissentiments seront à l'origine de maintes liquidations : l'exécution de Chihani Bachir par ses pairs de l'Aurès, l'assassinat de Ali Mellah, du capitaine Rouget et de Tayeb Djoghlali dans la wilaya 6, l'élimination de cadres de la wilaya 5 par Si Mohammed, responsable militaire de la wilaya 4. Les purges contre les traîtres présumés des wilayas 3, 4 et 6 se traduisent par des milliers d'exécutions sommaires, accompagnés d'horribles supplices. Le ralliement de Si Salah et d'une vingtaine d'officiers supérieurs à la paix des braves entraîne leur élimination physique. L'épuration de la wilaya 4 est poursuivie par les commissions de purge itinérantes du commandant Hassan (le docteur Youssef Khatib). Se prononçant contre l'attitude bienveillante du colonel Lotfi, les officiers de la wilaya 5 sont partisans de décapiter à la hache les déviants (8).
            Le FLN a l'ambition d'assurer la direction du peuple, mais ne parvient pas à éliminer le tribalisme, le régionalisme et le clientélisme. Pour s'imposer, il n'hésite pas à recourir à la violence et à éliminer physiquement les notables pro-français et les anciens combattants. De 1955 à 1956, on passe de 4 à 16 égorgés par jour (voir courbe jointe). La terreur s'installe dans les villages. Des centaines de mutilations faciales punissent ceux qui enfreignent l'interdiction de fumer et de boire.
            La criminalité indigène, étudiée par les professeurs de la Société médicale d'Alger(9),est marquée par certains réflexes des temps barbares, où l'on supprime les humains aussi facilement, et du même geste que l'on égorge les moutons. En médecine légale occidentale, les égorgements, éventrations et mutilations faciales et génitales sont assimilées à des actes de sadisme, et les lynchages de la foule à une explosion de folie collective. Cette explication ne satisfait pas ces experts, qui recherchent les causes profondes de ces violences dans l'anarchie des siècles passés, dans la brutalité de la justice ottomane, et dans le mépris de la vie humaine, attestée par la pratique de la Rebka (vendetta kabyle). Le sentiment de l'honneur conduit à venger dans le sang les manquements à ce code, il autorise le fils à sacrifier sa mère et le mari à exécuter la femme adultère et son amant.
            Reconnaisant le haut idéal de la religion musulmane, son attachement aux valeurs de fraternité et d'hospitalité, ces médecins observent cependant que c'est aussi une religion guerrière, intolérante envers les déviants. Selon eux, la reconnaissance de l'égale dignité de la femme aurait dû tempèrer la cruauté des moeurs.
            Le 20 août 1955, le chef du Nord Constantinois Zirout Youssef entraîne la population à attaquer une vingtaine de villages, de façon à provoquer une répression massive des forces de
            l'ordre; 73 Européens sont tués ainsi que 30 musulmans jugés réfractaires à la Révolution(10).
            La répression sera évidemment très lourde (1200 tués selon le SLNA du colonel Schoen).
            Au début de 1956, le chef kabyle Amirouche fait attaquer les villages qui s'étaient constitués en auto-défense; à Ioun Dagen et Aïn Ourabah, des centaines de villageois sont ainsi éliminés au cours d'une dramatique "nuit rouge". En même temps dans l'Oranais, des dizaines de fellah sont assassinés à Ain Menaa, Wagram et Honaïn.
            En sept ans de guerre, 16.000 civils musulmans seront tués, des dizaines de milliers blessés, et des milliers de disparus dont on ignore la destination.
            La lutte FLN-MNA (11)
            Surpris par les attentats du 1er novembre 1954, les chefs du MTLD s'efforcent de prendre le train en marche et de s'entendre avec les responsables FLN auxquels ils accordent une importante aide financière. En Kabylie et dans l'Aurès en effet, c'est au nom de Messali que Krim Belkacem et Mostefa Benboulaïd ont lancé l'appel à la lutte. Cependant le gouvernement dissout le MTLD le 6 novembre, et fait arrêter plus de 400 messalistes. Le Zaïm réagit en créant le MNA, Mouvement National Algérien, et en envoyant deux délégués, El Mekki et Mazerna, auprès des dirigeants extérieurs du FLN au Caire, auxquels il reproche "les promesses non tenues". Mais les Services égyptiens du major Fathi Dib font arrêter les envoyés de Messali. Mazerna se range alors aux côtés de Boudiaf.
            A Alger, le FLN est opposé à une action autonome du MNA. Messali est considéré comme traître à la Révolution. Abane Ramdane donne l'ordre au printemps 1955 d'éliminer les maquis MNA en cours de constitution en Kabylie, et même de liquider Messali. En avril, le MNA procède à quelques attentats à Boufarik et à Alger, où des bagarres éclatent entre collecteurs de fonds. Yacef Saadi recrute des truands dont la mission sera d'épurer la casbah des militants MNA. En septembre, le chef messaliste Azzouzi est tué à Alger. Messali autorise alors l'action terroriste, mais recommande d'épargner la vie et les biens des Européens.
            The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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            • #66
              En Kabylie, Krim Belkacem charge Amirouche d'éliminer les maquis du MNA. 800 djoundi de l'ALN écrasent en juin 1955 les groupes armés constitués à Bouira, Dra el Mizan, aux Ouadhia, à Seddouk, au Guergour, aux douars Beni Bou Abdou et Amlouline, à Ain Bessem et Ménerville. Les combats les plus durs se déroulent à Guenzet, où 500 messalistes sont massacrés. Leur chef Belounis est chassé de Er Rich près de Bouira, et s'enfuit vers le sud, où il reconstitue un groupe de choc. Au printemps 1956, la Kabylie est normalisée, et la force K, à base de messalistes recrutés par la DST, est prise en mains par Krim Belkacem.
              Simultanément, le FLN élimine le MNA à Oujda et Marnia. Mais dans la vallée du Cheliff, Si Ahmed et Djillali Belhadj ont constitué deux maquis qui ne relèvent pas du FLN. Djillali, surnommé Kobus, est un leader messaliste d'Alger, mais son maquis reste indépendant du MNA. Il élimine à la fois les groupes communistes du maquis rouge, et le réseau FLN dirigé par Bagadi. Manipulé par la DST, il est soutenu à partir de 1957 par l'armée française. Disposant de 600 hommes et de 460 fusils de guerre, il devient le Commando du Doui, sous le contrôle du lieutenant Heux. Mais le FLN réussit à retourner ses subordonnés qui assassinent Kobus le 28 avril 1957.
              Une autre bande messaliste va se rallier à l'armée française en juillet 1957. Il s'agit de la bande de Labhri Cherif, dit Si Cherif, qui dispose de 300 hommes implantés dans le sud algérois. Son djich, baptisé Forces auxiliaires franco-musulmanes (FAFM), va liquider les troupes de la wilaya 6. Porté à 1100 hommes armés, il participe alors à la lutte contre l'ALN et à la pacification du Sud algérois jusqu'en juin 1962.
              Une autre tentative de 3ème Force est celle de Belounis, qui est crédité de 1500 combattants armés en mai 1957. Chassé de la région de Bouira, il agit d'abord autour d'Aumale contre le FLN; plus au sud, il subit une attaque de bandes ALN venues du Maroc; dans le djebel Amour, son adjoint Si Ziane est assassiné par Amor Driss. Traversant l'Ouarsenis, il est dénoncé par des agents FLN et accroché près de Boghari par des unités françaises. Il se rapproche alors des Beni Ilmane avec les 800 hommes qui lui restent. C'est alors que la wilaya 3 intervient et avec l'aide des kabyles de Melouza, massacre le 28 mai 1957, à Mechta Kasbah, 300 messalistes arabes des Beni Ilmane. Aussitôt, Belounis rencontre le capitaine Combette qui
              avait entrepris de pacifier la région. Contacté par les envoyés du général Salan, il accepte de collaborer avec l'armée, mais refuse de se rallier au drapeau français et de conclure un accord politique. Suivi par un détachement de liaison du CCI, puis du 11ème Choc, il reçoit armement, véhicules militaires, postes radio et crédits de fonctionnement pour un effectif de 3.500 hommes.
              L'Armée nationale Populaire algérienne (ANPA) de Belounis est baptisée par le commandement français Commandos du Sud Algérois (CSA). Elle participe à des opérations en liaison avec l'armée française, en particulier à l'opération Nivose en février 1958, qui a pour but de contrer l'offensive que les wilayas de l'ALN ont déclenchée contre l'ANPA. En mai et juin, l'ANPA obtient plusieurs succès dans la lutte contre l'ALN.
              En contrepartie, Belounis a l'ambition d'étendre son influence à toute l'Algérie, il crée sa propre organisation politico-administrative, impose des réquisitions abusives et pressure la population. Son action est condamnée par Messali Hadj à la suite d'une mission d'information de Jacques Simon. Rencontrant de plus en plus d'oppositions internes, il se livre à des exécutions sommaires. Le général Salan décide de mettre fin à la coopération. Belounis est tué le 14 juillet 1958 dans des circonstances mal éclaircies. Un charnier de 430 cadavres sera alors découvert. Une partie de ses troupes se rallie au FLN, tandis que les autres continuent leur combat autonome et observent une stricte neutralité vis-à-vis des forces françaises. On en retrouvera une partie en 1961 dans les maquis constitués par le Front algérien d'action démocratique (FAAD) dans le Sud algérois.
              En métropole, où le MNA était solidement implanté en région parisienne, dans le Nord et dans l'Est, les règlements de compte avec le FLN seront sanglants. Les messalistes accusent le FLN de collusion avec le Parti communiste, lequel avait condamné en mai 1955 la position du MNA. La volonté d'hégémonie du FLN est confirmée par une directive de Ben Bella qui ordonne d'exterminer tous les messalistes. Les hotels où ils logent sont attaqués par les commandos de choc du FLN en 1956 et 1957. En juin 1957, un cessez-le-feu est conclu en Belgique entre groupes rivaux. En revanche à Paris, les commandos FLN assassinent les responsables du syndicat messaliste (USTA), puis les dirigeants Abdallah Filali et Ahmed Bekhat. En décembre 1957, le FLN a pris le dessus en France, mais la lutte se poursuivra en 1958. Le bilan des affrontements en métropole est évalué à 12.000 agressions, 4.000 morts et 9.000 blessés.
              Le 29 août 1959, le Bureau politique du MNA adresse à la Ligue arabe un message qui stigmatise les crimes et massacres dont sont victimes les "patriotes algériens" : il affirme que des charniers sont découverts tous les jours, et que le pays subit un bain de sang. Le 30 mars 1961, la déclaration de Louis Joxe affirmant qu'il négociera avec le MNA est rejetée par le FLN. Le MNA ne sera admis ni aux négociations, ni au référendum d'autodétermination. En 1962, la répression contre le MNA est relancée en Algérie par le FLN. Au sein de l'Exécutif provisoire, on l'accuse d'avoir "vendu son âme au diable ". Le 1er novembre, le dirigeant Moulay Merbah sera emprisonné et torturé.
              Discordes au sein du FLN et de l'ALN extérieurs (12)
              Soutenus par les services spéciaux égyptiens, Ben Bella et les dirigeants de l'extérieur mettent en place en 1955 des filières d'armement qui ne conviennent pas aux dirigeants de l'intérieur, Krim Belkacem et Abane Ramdane. Les représentants des premiers, Mahsas et Abdelhaï, sont éliminés par la force à Tripoli et Tunis, au profit d'Ouamrane, alors que Boussouf, qui se réclame à la fois de Napoléon, de Franco et de Staline, s'impose au Maroc. Non invité au Congrès de la Soummam, Ben Bella en refusera les décisions, en particulier la primauté de l'intérieur sur l'extérieur, et l'absence de référence aux valeurs de l'Islam. Au rejet de ces conclusions par une partie des wilayas 1 et 2 s'ajoutaient les oppositions traditionnelles entre l'Aurès, les Nementcha et les Kabylie, le conflit entre bourguibistes-conciliateurs et nassériens-radicaux, et la compétition pour la possession des armements. On peut y voir aujourd'hui les prémisses de la lutte pour le pouvoir.
              Les bandes qui s'installent en Tunisie et au Maroc se rattachent d'abord à leurs autorités territoriales. Les partisans d'une guérilla régionalisée s'opposent à la direction dictatoriale des trois B: Belkacem, Boussouf, Bentobbal. Après avoir assassiné Abane Ramdane, Boussouf impose au
              Maroc une discipline fondée sur la prison, les tortures et les exécutions. Des pétitions circulent, condamnant cette direction arbitraire.
              Après l'échec de la bataille des frontières, l'ALN ne réussit pas à introduire en Algérie les cadres et l'armement dont ont besoin les wilayas de l'intérieur. Exclu du Commandement Est et exilé au Caire par le CCE en septembre 1958, le colonel Lamouri exprime sa haine du clan kabyle. Avec l'aide du commandant Lakhal, le soutien des services égyptiens et du clan radical de la wilaya 1, il organise un putsch visant au renversement du GPRA et à la pénétration des unités frontalières en Algérie. Ayant découvert le complot, les 3 B font appel à Bourguiba qui fait encercler les insurgés par sa Garde nationale. En février 1959, un tribunal présidé par Boumediene prononce quatre condamnations à mort et la détention de treize officiers. La gravité de ce complot fait oublier la "trahison" du commandant Azzedine, qui, converti à "la paix des braves"à Alger, venait plaider cette cause à Tunis.
              Du 6 au 12 décembre 1958, quatre chefs de wilayas se sont réunis et ont établi un bilan négatif de l'action du GPRA, jugé incapable de remplir sa mission de ravitailleur en armes. La mort au combat d'Amirouche et de Si Haouès (28 mars 1959) met un terme à leur projet d'aller protester à Tunis. Dans le même temps, Mohammedi Saïd est rejeté par la base de l'Est, qu'il voulait diriger. Le 21 mars, le capitaine Ali Hambli avec ses 150 djoundi, se rallie aux forces françaises; il accuse les responsables politiques de vivre dans le luxe alors que les forceurs de barrage endurent les pires souffrances.
              Les sept colonels réunis de juillet à novembre 1959 refusent la présence des membres du triumvirat et mettent Belkacem Krim en minorité. Ils imposent une participation accrue des militaires au CNRA (Conseil national de la Révolution algérienne), et confient le commandement de l'ALN à Boumediene. D'anciens officiers français complotent alors pour kidnapper trois colonels dont Boumediene.
              The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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              • #67
                Pendant le même été, l'insubordination se répand dans les bataillons de Tunisie. Par compagnies entières, les soldats abandonnent leur cantonnement. La psychose des cadavres suspendus aux barbelés électrifiés amplifie la baisse du moral. Lors d'une visite à Ghardimaou, fin 1959, Krim Belkacem est hué aux cris de «Vive la paix, vive de Gaulle ».
                Les efforts d'organisation poursuivis par l'EMG n'empêchent pas les querelles internes de se développer. Au Maroc, le colonel Ben Boulaïd échappe à un attentat. Le capitaine Zouibir, avec une centaine de djoundi, entre en dissidence contre la wilaya 5 ; il attaque un détachement de l'ALN avant d'être cerné, puis condamné à mort par un tribunal présidé par Boumediene. Le capitaine Moussa est l'auteur en septembre d'une nouvelle conjuration.
                Tandis que l'armée tunisienne s'oppose par la force aux infiltrations vers le Sud, l'ALN de Tunisie n'est pas à l'abri des dissensions et des manifestations d'indiscipline. Les désertions d'un bataillon à l'autre et les absences irrégulières obligent Boumediene à brandir la menace de sanctions. En août 1960, Ferhat Abbas dresse un contat alarmiste de la fracture entre les maquis et le FLN extérieur. Au début de 1961, il se rend à deux reprises à Ghardimaou pour faire la leçon à Boumediene. Leur différend concerne la passivité de l'ALN, et surtout le commandement des wilayas, que le GPRA veut conserver, alors que l'EMG le revendique. Opposé au Comité interministériel de Guerre (CIG), Boumediene constitue une nouvelle faction et cherche des alliés parmi les chefs historiques détenus en France : Ben Bella, Khider et Bitat(13).
                Le GPRA, à la demande de Bourguiba, demande que l'EMG livre à la police tunisienne un pilote français abattu le 21 juin 1961. Boumediene s'incline avec difficulté, mais le 15 juillet, l'EMG donne sa démission et se constitue en direction autonome. Le 19 août, 21 officiers votent une motion réclamant le retour à la Révolution et la transformation de l'ALN en armée de militants. Le conflit ne fait que s'envenimer avec la désignation de Ben Khedda (ancien centraliste du MTLD) à la tête du GPRA, à la fin du mois d'aôut.
                Les représentants de l'EMG voteront contre les accords d'Evian en février, puis en mai 1962. L'ordre du jour de Boumediene affirme que le cessez-le-feu n'est pas la paix...la lutte continue jusqu'à la Révolution. Représentant l'EMG, le capitaine Bouteflika se rend à Aulnoye en décembre 1961 et rallie Ben Bella au camp des militaires. Après l'échec du CNRA de Tripoli au début de juin 1962, Boumediene achemine des responsables et des armes en Algérie. Le 30 juin le GPRA destitue l'EMG, décision sans conséquence du fait que l'Armée Nationale Populaire est derrière Boumediene. Profondément politisée, l'armée de métier qui entre en Algérie en juillet 1962 est aussi un instrument de conquête du pouvoir.
                L'anarchie de l'été 1962 (14)
                Dans un interview de juin 1963, Aït Ahmed estime que « les causes de la crise, c'est la ligne Morice, c'est la ligne Challe, ce sont les barrages électrifiés...Asphyxiée, l'ALN poursuivait un combat de plus en plus inégal. La crise de direction fut fondamentalement une conséquence de la crise sur le terrain ».
                Rejeter la crise sur des facteurs extérieurs, c'est oublier ou ne pas admettre les ambitions personnelles des chefs historiques de la rébellion. C'est l'attrait du pouvoir absolu qui a déterminé le choix de nos dirigeants, écrit Ferhat Abbas. Installés sur leur trône, ils se sont entourés de courtisans. Ainsi Ben Bella, désireux de prendre sa revanche, va-t-il cristalliser les oppositions, avec le soutien de Boumediene. Après avoir recherché l'investiture de Nasser, il se fait acclamer à Oujda aux dépens de Boudiaf et d'Aït Ahmed, et proclame son allégeance ethnique par le cri répété de « Nous sommes Arabes ! ».
                Après la fuite de Tripoli de Ben Khedda et de quelques ministres, 39 congressistes du CNRA avaient adopté un "procès-verbal de carence", sans se mettre d'accord sur la constitution du Bureau politique. La lutte pour le pouvoir va opposer Boudiaf, Krim, Ben Khedda et la Fédération de France au clan Ben Bella- Boumediene. Ben Bella impose son propre Bureau Politique à Tlemcen, auquel Ferhat Abbas et Mohamed Khider se rallient pour des raisons personnelles d'opportunité.
                En raison de cette discorde, il est impossible au GPRA d'approuver les accords Susini -Mostefaï, que Ben Khedda avait d'abord autorisés. Les wilayas prennent parti pour l'un ou l'autre camp, après l'échec relatif de la réunion inter-wilaya du 24-25 juin. Les wilayas 3 et 4 se prononcent pour Ben Khedda, les autres pour Ben Bella, non sans désaccords internes. En Wilaya 3 en effet, Mohammedi Saïd et Yazourene s'opposent à leur colonel Mohand ou El Hadj, qui s'est rallié au pouvoir établi. En wilaya 2, les commandants Berredjem et Beloucif se déclarent contre leur chef benbelliste, et enlèvent le ministre Bentobbal. Boudiaf est détenu par la wilaya 1 à M'sila. Après avoir créé le Comité de la Révolution algérienne, Belkacem Krim signe avec le Bureau politique un accord de compromis, valable un mois, que Boudiaf et Aït Ahmed rejettent. La wilaya 4 prend en main la Zone autonome d'Alger (ZAA), et Yacef Saadi déclenche une fusillade en haute casbah. Il y a des morts, et la population, qui vit sa situation comme une occupation militaire (14), manifeste aux cris de « Sept ans, ça suffit !».
                Trois pouvoirs coexistent alors en Algérie, entre lesquels naviguent les wilayas. Ben Khedda se déconsidère dans une guerre de communiqués. L'Exécutif provisoire de Farès est amputé de ses conseillers démissionnaires, et de la Force de l'ordre qui a déserté avec armes et bagages. Ben Bella est le plus fort et tactiquement le plus habile.
                Cette anarchie favorise toutes les violations des accords d'Evian : occupation de biens vacants abandonnés par les Européens, extorsion de fonds auprès des commerçants et des colons, pillages, enlèvements ( 3.093 Européens enlevés, dont un millier seulement seront retrouvés vivants), internement des messalistes et massacre de plus de 60.000 harkis. S'agissant de ces derniers, la préméditation et la duplicité sont évidentes : les directives des wilayas recommandent en effet de les traiter avec bienveillance, en attendant leur jugement final devant Dieu et devant le Peuple. Ces directives contredisent les promesses de novembre 1961.
                Le 30 août, le Bureau politique donne l'ordre aux troupes de l'ANP de se diriger vers Alger. A Boghari, Aumale, Sidi Aissa et Chlef, le choc avec la wilaya 4, bref et meurtrier, se traduit par des centaines de morts. Ben Bella révise ensuite les listes électorales et élimine ses adversaires. L'armée des frontières impose ses propres représentants, sur une liste unique de 195 militants.
                Tendances et factions prolifèrent. Le FLN a éclaté. Hocine Aït Ahmed crée le Front des Forces socialistes, Boudiaf le Parti de la Révolution socialiste, aussitôt interdits (14). Le parti de Messali Hadj et le parti communiste sont également interdits. Le peuple algérien, une fois passées les fêtes de l'indépendance, qui sont aussi celles de la paix espérée, ne se rend pas encore compte que le régime de parti unique ne répond pas aux espoirs que pouvaient formuler les partisans des droits de l'homme, du pluralisme et de la démocratie. La déception n'en sera que plus amère.
                Le colonialisme a duré 130 ans. Combien de temps durera l'indépendance ?, demandent les interlocuteurs de Mohammed Benyaha, lequel, regagnant la Kabylie, constate que la Soummam vit dans la terreur(15) .
                The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                • #68
                  Solas

                  Tu as été pioché chez Maurice Faivre qui bien entendu ne connait que le son de cloches du côté français et son recit est à placer dans le contexte qu'il decrivait à cette époque : la montée du terrorisme parce que c'est ainsi que l'on nommait la revolution algerienne côté français. et des fois que tu ne le saurais pas il s'agit du General Maurice Faivre......

                  le pouvoir est disputé entre Mohand ou el Hadj et Abderahmane Oumira; le complot des lieutenants destitue à la fois les deux concurrents, avant que Oumira ne meurre au combat.
                  Une erreur parmi tant d'autres : il s'agit du Tigre de la Soummam Abderramane Mira (ps) qui n'a jamais été le concurrent de Mohand Oulhadj ; les deux avaient la même optique l'Algérie algérienne. C'est d'ailleurs pour cela que les deux ont été vendu et liquidé.=

                  ps : c'est le père du fameux Smail Mira qui a defrayé la chronique il y a peu......

                  Lis donc ce qu'il ecrit ici cela va surement te rappeler et à bien d'autres quelque chose :

                  Le 20 août 1955, le chef rebelle du Nord constantinois, Zirout Youssef, organise l’attaque d’une vingtaine de villages européens, en vue de rallier la population « qui ne suit pas la révolution » (sic). 123 personnes sont massacrées dans des conditions horribles, en particulier à la mine d’El Halia et au village d’Ain Abid (femmes éventrées, enfants fracassés contre les murs).

                  encore une autre erreur il s'agit de Youcef Zighout.
                  Dernière modification par zwina, 19 août 2007, 02h07.
                  Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                  • #69
                    mohand oulhadh est mort de sa retraite

                    pour l autre voyou (c un cousin par alliance)
                    si son pere etait vivant
                    il l y aurait mis une balle entre les prunelles
                    nb: suis abonne a stratisc

                    et tu ne m apprends rien

                    mon propos
                    la bleuite n est pas seulement un fixe kabyle

                    ps: la wilaya2 de kafi n a pas marche dans le complot
                    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                    • #70
                      Solas

                      Il est mort en 1972 près de Bouzeguene qui était son village mais pas en retraite et en ayant eu une fin de vie pas très jolie.......Son nom restera associé à ceux d'Abderramane Mira, Cheikh Tayeb, H’mimi, Mohand Saïd Bouda et bien d'autres inconnus pour toi mais si célèbres pour moi.

                      Je n'accablerais pas davantage Smain car je pense que sa conscience le fait et surtout qu'il connait aujourd'hui des gens (les mauvais qu'il n'aurait jamais du cotoyer) qui lui font etat de ce qui se dit. Il a salit le nom de son père, cela est pire que tout et il le sait parfaitement car il le venerait........
                      Dernière modification par zwina, 19 août 2007, 02h43.
                      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                      • #71
                        Pour l'Histoire de la ... Bleuite:

                        Sachez que cette Histoire de bleuite, n'est qu'une vangeance de la France. Veangeance après qu'un homme très peu connu du public algérien ait réussi un coup contre les français.
                        Je vous invite à lire la suite:
                        OPÉRATION OISEAU BLEU.
                        Le chahid commandant Ahmed Zaïdat, commandant de la Wilaya III historique, principal artisan avec d’autres militants de l’opération “l’oiseau bleu”, a été tiré, dimanche, à l’occasion de la Journée nationale du chahid, des serres de l’oubli, 50 ans après qu’il fut tombé au champ d’honneur et 45 ans après l’Indépendance, à travers un vibrant hommage qui lui a été rendu dans sa ville natale d’Azazga.
                        Une initiative de l’ONM, nahia d’Azazga, et de l’APC qui a permis de ressusciter une figure emblématique de la Révolution, considéré par ses pairs comme l’un des pionniers du mouvement national. La riche biographie du chahid atteste, en effet, d’un glorieux parcours militant qui s’est poursuivi en 1947 au sein de l’émigration où il avait continué la lutte politique. Il a rejoint Azazga en juillet 1954 dans le cadre de l’organisation de la lutte de Libération nationale après sa participation au congrès d’Hornu en Belgique. Il est ensuite désigné par Krim Belkacem comme responsable du recrutement de la formation et de l’information au FLN. C’est lui qui a organisé le déclenchement du 1er Novembre 1954 à Azazga par l’attaque de la gendarmerie et de la sous-préfecture. En mai 1955, il organise avec d’autres militants un faux contre- maquis (opération “l’oiseau bleu”) avec un effectif de 1 500 hommes vêtus et armés par l’armée coloniale, équipement destiné en fait au FLN. Après que la supercherie fut découverte par les services de renseignements français, Ahmed Zaïdat regagne le maquis avec tous ses hommes. Nommé commandant de la Wilaya III par Krim Belkacem, il tombe au champ d’honneur en 1957 alors qu’il se rendait en Tunisie.
                        .....................................
                        (Source:le soird'algérie)
                        N.B. Ayant été moi meme témoin des évènements, je dois avouer qu'il y a des erreurs dans ce récit.Mais je ne prends pas la liberté de les citer ici.
                        Dernière modification par Avucic, 19 août 2007, 03h06.
                        L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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                        • #72
                          J'ai envie de mettre ce message car il expliquera beaucoup de choses à certains. Pour avoir la vérité il faut des personnes plein de bonté et sans haine qui comprennent le combat de chacun :

                          Avec gravité et émotion, je viens de visionner ces photos. Je suis un vieil homme. Français, j’ai combattu contre vous. J’étais jeune et je pensais défendre la juste cause. C’était ce que l’école de la République m’avait enseigné.Depuis, j’ai compris. C’était vous qui défendiez la juste cause ! Les horreurs ont été commises. Je ne demande pas qu’on les oublie, ou que l’on pardonne. Je pense qu’il est temps de se parler. Sans haine. J’ai conservé de votre pays un souvenir fort . Votre peuple est un peuple fier. Il m’arrive de parler de " Tamurth alkbael" Si quelqu’un veut échanger queque idées cela me permettait d’évacuer un peu ce passé qui me hante. Je voudrais aussi parler du problème des harkis : En ce qui les concerne, la seule responsabilité est celle des français. Eux ce sont les victimes. Je peux parler de cela longuement,avec passion, mais sans HAINE.
                          Ce monsieur moi je le contacte parce que je veux la vérité............J'ai même parmi mes relations celui qui a fait toute les prhotographies de l'armée française dans notre region mais il a eu du mal, beaucoup même à me parler des tueries mais surtout des tortures.
                          Dernière modification par zwina, 19 août 2007, 03h56.
                          Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

                          Commentaire


                          • #73
                            Solas

                            J'ai Discute Avec Mon Noncle Ancien Moudjahid Al N
                            Qui Me Confirme Bcp Ce Qui A Ete Ecrit Dans Cet Article

                            C Comme Ca La Revolution Mange Bien Ses Propres Enfants Avant Tout

                            Il Ya Aussi D'autres Choses Qu'on Ne Peut Ecrire
                            Tu Comprends
                            Gone with the Wind.........

                            Commentaire


                            • #74
                              Solas

                              Une autre tentative de 3ème Force est celle de Belounis, qui est crédité de 1500 combattants armés en mai 1957. Chassé de la région de Bouira, il agit d'abord autour d'Aumale contre le FLN; plus au sud, il subit une attaque de bandes ALN venues du Maroc; dans le djebel Amour, son adjoint Si Ziane est assassiné par Amor Driss. Traversant l'Ouarsenis, il est dénoncé par des agents FLN et accroché près de Boghari par des unités françaises. Il se rapproche alors des Beni Ilmane avec les 800 hommes qui lui restent. C'est alors que la wilaya 3 intervient et avec l'aide des kabyles de Melouza, massacre le 28 mai 1957, à Mechta Kasbah, 300 messalistes arabes des Beni Ilmane. Aussitôt, Belounis rencontre le capitaine Combette qui
                              avait entrepris de pacifier la région.
                              voilà ci dessus un des exemples de la bleuite faire croire que ce qui s'était passé à Machta était une guerre interethnique :

                              La lutte acharnée que les contingents de l’ALN de la wilaya III ont livrée à ce qui est appelé armée de Belounis s’est terminée à Machta El Kasba, près de Melouza. Les services de l’action psychologique de l’armée coloniale ont tenté d’exploiter l’erreur du colonel Mohammedi Saïd dit Si Nacer en faisant passer ce massacre pour une guerre interethnique entre Arabes et Kabyles.
                              Voici la version de l'ALN :

                              Outre les troupe coloniales, la Wilaya III a du affronter la troisième force opposée à la Révolution et notamment le mouvement de Bellounis qui était basé au village de Melouza et source d'exactions et d'agressions aussi bien contre les révolutionnaires que le peuple. L'Armée de Libération Nationale fit face à cette situation avec constance et sagesse. En effet, il était nécessaire de mettre fin à la discorde et circonscrire la trahison avant qu'elle ne se propage à la Révolution. L'Armée de Libération encercla donc le village le 28 mai 1957 et liquida les partisans de Bellounis.
                              Dernière modification par zwina, 19 août 2007, 18h08.
                              Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                              • #75
                                Revue de la presse suite à cet evenement

                                Article du Washington Post, du 4 juin 1957. : "L'impitoyable massacre de toute la population adulte du village algérien de Mélouza a rempli d'horreur et de dégoût même notre génération blasée et endurcie. Comment des hommes peuvent-ils se rendre coupables de telles atrocités envers des civils qui ne sont coupables d'aucun crime, qui sont innocents de toute faute, qui n'ont rien à voir avec la lutte révolutionnaire entreprise ? Les mots de "liberté" et "d'indépendance" ne peuvent être invoqués pour excuser de tels crimes.

                                Les aspirations des nationalistes algériens peuvent être comprises, elles le sont, particulièrement dans notre pays. La politique française n'est pas exempte de fautes et il se peut qu'il en soit de même aujourd'hui. Mais un massacre aussi bestial, aussi cruel ne sera ni compris ni excusé dans n'importe quel pays civilisé où l'on accorde une valeur toute particulière au respect de la vie individuelle. Des excès aussi terribles font du mal à qui ils ont été perpétrés."

                                New York Times, du 2 juin 1957. : "Le Président de la République française, René Coty, a eu raison d'inviter le monde civilisé tout entier à condamner l'horreur d'actes tels que le récent massacre survenu en Algérie. Ce ne sont pas des Français qui ont été massacrés. Ce sont plus de 300 membres mâles d'une communauté musulmane, qui étaient impliqués dans la lutte pour savoir quelle faction l'emporterait dans le combat pour l'indépendance, certains d'entre eux étant accusés d'avoir recherché la protection française. Il a été montré là, de façon horrible, comment ne doit pas être menée une campagne pour l'autonomie. Des actes de barbarie et de terrorisme tels que celui-là sont de nature à détruire quantité d'arguments raisonnables en faveur d'un statut différent pour l'Algérie. Les terroristes n'ont pas compromis le prestige ou la position de la France. Ils ont compromis leur propre cause anti-française. Les accusations largement répandues contre les "atrocités" des Français, telles que celles qui ont été présentées devant notre Département d'Etat dans un mémoire des pays arabes, ne peuvent plus servir à soutenir cette cause, mais sonnent creux après ce qui vient de se passer. Le nationalisme est une chose, le banditisme et le terrorisme, autre chose.


                                "Al Alam", organe de l'Istiqlal marocain, bien qu'il ait présenté le 3 juin la tuerie comme une expédition punitive du F.L.N., se rétracte le 5 juin et écrit: "Les troupes françaises ont encerclé le village de Melouza et tué 300 civils pacifiques."

                                En Tunisie, M. BOURGUIBA, le 6 juin, considère que cette affaire "compte beaucoup de données obscures". (Cependant, toute liberté a été donnée aux personnes désirant se rendre sur place pour interroger les survivants.)

                                "Radio-Moscou" du 4 juin 1957, déclare: "Les accusations de la France contre les nationalistes algériens ont provoqué la stupéfaction du monde entier."

                                En France, L'Humanité et Libération présentent les accusations du F.L.N. de telle façon que ces deux journaux paraissent les accréditer.


                                Le président Coty signe une affiche destinée à être posée dans les villages d'Algérie, où il est écrit : "Aux familles qui sont venues se placer sous notre protection je donne l'assurance solennelle que la France, qui veut garantir la sécurité et la justice, ne les abandonnera jamais".

                                Le tapage mediatique qui en a suivit à beaucoup bénéficié aux français qui ont installé une SAS et des campements militaires dans ce village avec l'assentiment de la population. Il existe des photos et des videos à l'INA où l'on peut voir et entendre des survivants ainsi que l'arrivée de l'armée française deux jours après le massacre.
                                Dernière modification par zwina, 19 août 2007, 18h13.
                                Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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