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Un documentaire entreprend de décrypter l’horreur nazie à travers le prisme de l’économie.
LES NAZIS ET L’ARGENT :
AU CŒUR DU III E REICH
Arte - 20 h 50
Quand Hitler arrive au pouvoir à Berlin, en 1933, il se trouve à la tête d’un pays ruiné par la Grande Dépression. Déterminé à engager l’Allemagne dans une politique d’expansion, il met en œuvre un réarmement aussi massif qu’illégal (en vertu du traité de Versailles, 1919), qui a pour effet, à court terme, de relancer l’économie. Cela est connu. Les moyens utilisés le sont sans doute moins. Se souvient-on en effet des bons « Mefo », du nom de cette société-écran créée par le régime nazi pour financer son programme sans attirer l’attention de la Société des Nations ? Par ce « tour de passe-passe monétaire », les industriels d’outre-Rhin ont vu, dès 1934, leurs carnets de commandes se remplir sans que cela n’apparaisse nettement dans le budget officiel du IIIe Reich.
Le premier mérite de ce documentaire est ainsi de rappeler l’implication, à des degrés divers, du grand patronat de l’époque dans la machine de guerre. On voit comment le capitalisme allemand, enchanté de toutes les mesures antisyndicales prises par le pouvoir hitlérien, s’est placé très tôt à son service.
Par le prisme de l’économie
Le réalisateur, Gil Rabier, rend compte de toutes les dimensions de l’horreur nazie, des spoliations de biens de la communauté juive jusqu’à l’extermination méthodique, en passant par le pillage systématique des territoires occupés. Néanmoins, cet axe n’est-il pas quelque peu dérisoire en regard du sujet ? « Antisémitisme, racisme, colonialisme, travail forcé… Les nazis ont récupéré et radicalisé des idées qui existaient dans la culture européenne depuis des siècles. En revanche, le régime hitlérien a su inventer une économie, un système de production et de financement structuré autour de la mort, du vol et de la prédation », fait valoir le commentaire, dans les dernières minutes.
Si la démarche d’ensemble est louable, on est parfois gagné par un sentiment de malaise, à l’écoute de certaines interventions de spécialistes. C’est que la « science économique » dominante, centrée sur la productivité, la mise en balance des coûts et des bénéfices, porte une vision froide et superficielle de l’être humain, bien loin de celle que réclame, a priori, toute déconstruction conséquente d’une idéologie meurtrière. Au moins ce film permet-il, grâce à des archives rares, d’affiner la connaissance historique.
(humanité)
LES NAZIS ET L’ARGENT :
AU CŒUR DU III E REICH
Arte - 20 h 50
Quand Hitler arrive au pouvoir à Berlin, en 1933, il se trouve à la tête d’un pays ruiné par la Grande Dépression. Déterminé à engager l’Allemagne dans une politique d’expansion, il met en œuvre un réarmement aussi massif qu’illégal (en vertu du traité de Versailles, 1919), qui a pour effet, à court terme, de relancer l’économie. Cela est connu. Les moyens utilisés le sont sans doute moins. Se souvient-on en effet des bons « Mefo », du nom de cette société-écran créée par le régime nazi pour financer son programme sans attirer l’attention de la Société des Nations ? Par ce « tour de passe-passe monétaire », les industriels d’outre-Rhin ont vu, dès 1934, leurs carnets de commandes se remplir sans que cela n’apparaisse nettement dans le budget officiel du IIIe Reich.
Le premier mérite de ce documentaire est ainsi de rappeler l’implication, à des degrés divers, du grand patronat de l’époque dans la machine de guerre. On voit comment le capitalisme allemand, enchanté de toutes les mesures antisyndicales prises par le pouvoir hitlérien, s’est placé très tôt à son service.
Par le prisme de l’économie
Le réalisateur, Gil Rabier, rend compte de toutes les dimensions de l’horreur nazie, des spoliations de biens de la communauté juive jusqu’à l’extermination méthodique, en passant par le pillage systématique des territoires occupés. Néanmoins, cet axe n’est-il pas quelque peu dérisoire en regard du sujet ? « Antisémitisme, racisme, colonialisme, travail forcé… Les nazis ont récupéré et radicalisé des idées qui existaient dans la culture européenne depuis des siècles. En revanche, le régime hitlérien a su inventer une économie, un système de production et de financement structuré autour de la mort, du vol et de la prédation », fait valoir le commentaire, dans les dernières minutes.
Si la démarche d’ensemble est louable, on est parfois gagné par un sentiment de malaise, à l’écoute de certaines interventions de spécialistes. C’est que la « science économique » dominante, centrée sur la productivité, la mise en balance des coûts et des bénéfices, porte une vision froide et superficielle de l’être humain, bien loin de celle que réclame, a priori, toute déconstruction conséquente d’une idéologie meurtrière. Au moins ce film permet-il, grâce à des archives rares, d’affiner la connaissance historique.
(humanité)