15 Une action semblable a été faite, sous le consulat d’Atilius Calatinus, par un chef dont le nom nous a été diverse-ment transmis : les uns l’appellent Laberius, quelques autres Q. Céditius, la plupart Calpurnius Flamma . Voyant que les trou-pes étaient entrées dans une vallée dont toutes les hauteurs étaient occupées par l’ennemi, il demande et obtient trois cents hommes, qu’il exhorte à sauver l’armée par leur courage, et s’élance avec eux au milieu de cette vallée. les ennemis descen-dent de toutes parts pour les tailler en pièces ; mais, arrêtés par un combat long et acharné, ils laissent au consul le temps de s’échapper avec son armée.
16 En Ligurie, l’armée du consul L. Minucius s’étant enga-gée dans un défilé qui rappelait aux soldats le désastre des Fourches Caudines, ce général donna l’ordre aux Numides, ses auxiliaires, qui, ainsi que leurs chevaux, inspiraient le mépris par leur mauvaise mine, d’aller caracoler vers les issues oc-cupées par les ennemis. Ceux-ci, craignant une surprise, établi-rent des avant-postes. De leur côté, les Numides, pour se faire mépriser davantage, se laissaient à dessein tomber de cheval, se donnant en spectacle et excitant la risée. Cette étrange manœu-vre mit le désordre chez les barbares, qui abandonnèrent leurs rangs pour regarder, Aussitôt que les Numides s’en aperçurent, ils approchèrent peu à peu ; puis, donnant de l’éperon, ils passè-rent à travers les postes mal gardés de l’ennemi, firent irruption dans les campagnes voisines, et forcèrent par là les Liguriens à courir à la défense de ce qui leur appartenait, et à laisser échap-per les Romains, qu’ils tenaient enfermés.
17. Pendant la guerre Sociale, L. Sylla, surpris dans un défi-lé voisin d’Ésernia, se rendit près de l’armée ennemie, com-mandée par Mutilus, et, dans une entrevue qu’il avait deman-dée, il discuta sans succès les conditions de la paix ; mais, s’étant aperçu que les ennemis se tenaient peu sur leurs gardes, à cause de la suspension des hostilités, il sortit de son camp pendant la nuit, et, pour faire croire que son armée y était res-tée, il y laissa un trompette avec ordre de sonner chacune des veilles, et de le rejoindre après avoir annoncé la quatrième. Grâce à cette ruse, il put conduire en des lieux sûrs ses troupes, tous ses bagages et ses machines de guerre.
18 Le même général, faisant la guerre contre Archelaüs, lieutenant de Mithridate dans la Cappadoce, et ayant à lutter à la fois contre la difficulté des lieux et contre un grand nombre d’ennemis, fit des propositions de paix, conclut même une trêve, et, quand il eut par là trompé la vigilance de l’ennemi, il s’échappa.
19 Hasdrubal, frère d’Hannibal, ne pouvant sortir d’un dé-filé dont les issues étaient gardées par Claudius Néron, prit avec celui-ci l’engagement de quitter l’Espagne, si on lui laissait la retraite libre. Puis, chicanant sur les conditions du traité, il ga-gna quelques jours, qu’il mit tous à profit, pour faire échapper son armée par détachements, à travers des sentiers étroits, que l’ennemi avait négligé d’occuper. Après quoi il s’enfuit aisément lui-même avec ses troupes légères.
20 Spartacus, que M. Crassus tenait enfermé par un fossé, fit tuer des prisonniers et des bestiaux, combla le fossé avec leurs corps, pendant la nuit, et passa par-dessus .
21 Ce même chef, assiégé sur le Vésuve, fit des liens de vi-gne sauvage, à l’aide desquels il descendit la montagne du côté le plus escarpé, et par cela même le moins gardé ; et non seule-ment il s’échappa, mais encore il alla par un autre côté jeter une telle épouvante dans l’armée de Clodius, que plusieurs cohortes plièrent devant soixante-quatorze gladiateurs.
22 Le même Spartacus, enveloppé par l’armée du pro-consul P. Varinius, planta devant la porte de son camp, et à de faibles intervalles les uns des autres, des pieux auxquels furent attachés des cadavres vêtus et armés, qu’on devait prendre de loin pour un avant-poste, et alluma des feux dans toute l’éten-due du camp. Ayant trompé l’ennemi par cette fausse appa-rence, il emmena ses troupes pendant le silence de la nuit.
23 Brasidas, général lacédémonien, surpris dans les envi-rons d’Amphipolis par les Athéniens, qui lui étaient supérieurs en nombre, se laissa entourer, afin que les rangs de l’ennemi s’affaiblissent en formant une longue enceinte, et s’ouvrit un passage par l’endroit le plus éclairci.
24. Iphicrate, dans une expédition en Thrace, ayant établi son camp dans un lieu bas, et s’étant aperçu que les, ennemis occupaient une hauteur voisine, d’où ils ne pouvaient descendre que par un seul passage pour le surprendre, laissa dans le camp pendant la nuit quelques soldats auxquels il donna l’ordre d’al-lumer un grand nombre de feux ; et son armée, qu’il avait fait sortir, s’étant postée de chaque côté de cette issue, laissa passer les barbares Puis, tournant contre ceux-ci la difficulté que le terrain lui avait présentée à lui-même, Iphicrate, avec une partie des siens, les chargea en queue et les tailla en pièces, tandis que le reste de son armée s’emparait de leur camp.
25 Darius, pour cacher sa retraite aux Scythes, laissa des chiens et des ânes dans son camp . Les ennemis, entendant aboyer et braire ces animaux, ne se doutèrent point du départ de Darius.
26 Les Liguriens employèrent un moyen analogue pour tromper la vigilance des Romains : ils attachèrent à des arbres, en différents endroits de leur camp, de jeunes bœufs qui, ainsi séparés les uns des autres, redoublèrent leurs mugissements, et firent croire par là que l’armée était toujours présente.
27 Hannon, cerné par des troupes ennemies, amoncela sur le lieu par où il pouvait le plus facilement s’échapper, une grande quantité de menu bois auquel il mit le feu. Les ennemis ayant abandonné cette position pour aller garder les autres is-sues, il fit passer ses soldats à travers les flammes, après leur avoir recommandé de se couvrir le visage avec leurs boucliers, et les jambes avec des vêtements.
28 Hannibal, voulant sortir d’un lieu désavantageux où il était menacé de la disette, et serré de près par Fabius Maximus, chassa de côté et d’autre, pendant la nuit, des bœufs aux cornes desquels il avait attaché des faisceaux de sarment , qui furent allumés. Ces animaux, effrayés par la flamme que leurs mouve-ments excitaient encore, se répandirent au loin sur les monta-gnes, et firent paraître en feu tous les lieux qu’ils parcouraient. Les soldats romains, qui étaient venus en observation, crurent d’abord que c’était un prodige ; mais quand Fabius fut informé de la réalité, il craignit que ce ne fût un piège, et retint ses trou-pes dans le camp : alors les barbares s’échappèrent de ce lieu sans rencontrer aucun obstacle.
16 En Ligurie, l’armée du consul L. Minucius s’étant enga-gée dans un défilé qui rappelait aux soldats le désastre des Fourches Caudines, ce général donna l’ordre aux Numides, ses auxiliaires, qui, ainsi que leurs chevaux, inspiraient le mépris par leur mauvaise mine, d’aller caracoler vers les issues oc-cupées par les ennemis. Ceux-ci, craignant une surprise, établi-rent des avant-postes. De leur côté, les Numides, pour se faire mépriser davantage, se laissaient à dessein tomber de cheval, se donnant en spectacle et excitant la risée. Cette étrange manœu-vre mit le désordre chez les barbares, qui abandonnèrent leurs rangs pour regarder, Aussitôt que les Numides s’en aperçurent, ils approchèrent peu à peu ; puis, donnant de l’éperon, ils passè-rent à travers les postes mal gardés de l’ennemi, firent irruption dans les campagnes voisines, et forcèrent par là les Liguriens à courir à la défense de ce qui leur appartenait, et à laisser échap-per les Romains, qu’ils tenaient enfermés.
17. Pendant la guerre Sociale, L. Sylla, surpris dans un défi-lé voisin d’Ésernia, se rendit près de l’armée ennemie, com-mandée par Mutilus, et, dans une entrevue qu’il avait deman-dée, il discuta sans succès les conditions de la paix ; mais, s’étant aperçu que les ennemis se tenaient peu sur leurs gardes, à cause de la suspension des hostilités, il sortit de son camp pendant la nuit, et, pour faire croire que son armée y était res-tée, il y laissa un trompette avec ordre de sonner chacune des veilles, et de le rejoindre après avoir annoncé la quatrième. Grâce à cette ruse, il put conduire en des lieux sûrs ses troupes, tous ses bagages et ses machines de guerre.
18 Le même général, faisant la guerre contre Archelaüs, lieutenant de Mithridate dans la Cappadoce, et ayant à lutter à la fois contre la difficulté des lieux et contre un grand nombre d’ennemis, fit des propositions de paix, conclut même une trêve, et, quand il eut par là trompé la vigilance de l’ennemi, il s’échappa.
19 Hasdrubal, frère d’Hannibal, ne pouvant sortir d’un dé-filé dont les issues étaient gardées par Claudius Néron, prit avec celui-ci l’engagement de quitter l’Espagne, si on lui laissait la retraite libre. Puis, chicanant sur les conditions du traité, il ga-gna quelques jours, qu’il mit tous à profit, pour faire échapper son armée par détachements, à travers des sentiers étroits, que l’ennemi avait négligé d’occuper. Après quoi il s’enfuit aisément lui-même avec ses troupes légères.
20 Spartacus, que M. Crassus tenait enfermé par un fossé, fit tuer des prisonniers et des bestiaux, combla le fossé avec leurs corps, pendant la nuit, et passa par-dessus .
21 Ce même chef, assiégé sur le Vésuve, fit des liens de vi-gne sauvage, à l’aide desquels il descendit la montagne du côté le plus escarpé, et par cela même le moins gardé ; et non seule-ment il s’échappa, mais encore il alla par un autre côté jeter une telle épouvante dans l’armée de Clodius, que plusieurs cohortes plièrent devant soixante-quatorze gladiateurs.
22 Le même Spartacus, enveloppé par l’armée du pro-consul P. Varinius, planta devant la porte de son camp, et à de faibles intervalles les uns des autres, des pieux auxquels furent attachés des cadavres vêtus et armés, qu’on devait prendre de loin pour un avant-poste, et alluma des feux dans toute l’éten-due du camp. Ayant trompé l’ennemi par cette fausse appa-rence, il emmena ses troupes pendant le silence de la nuit.
23 Brasidas, général lacédémonien, surpris dans les envi-rons d’Amphipolis par les Athéniens, qui lui étaient supérieurs en nombre, se laissa entourer, afin que les rangs de l’ennemi s’affaiblissent en formant une longue enceinte, et s’ouvrit un passage par l’endroit le plus éclairci.
24. Iphicrate, dans une expédition en Thrace, ayant établi son camp dans un lieu bas, et s’étant aperçu que les, ennemis occupaient une hauteur voisine, d’où ils ne pouvaient descendre que par un seul passage pour le surprendre, laissa dans le camp pendant la nuit quelques soldats auxquels il donna l’ordre d’al-lumer un grand nombre de feux ; et son armée, qu’il avait fait sortir, s’étant postée de chaque côté de cette issue, laissa passer les barbares Puis, tournant contre ceux-ci la difficulté que le terrain lui avait présentée à lui-même, Iphicrate, avec une partie des siens, les chargea en queue et les tailla en pièces, tandis que le reste de son armée s’emparait de leur camp.
25 Darius, pour cacher sa retraite aux Scythes, laissa des chiens et des ânes dans son camp . Les ennemis, entendant aboyer et braire ces animaux, ne se doutèrent point du départ de Darius.
26 Les Liguriens employèrent un moyen analogue pour tromper la vigilance des Romains : ils attachèrent à des arbres, en différents endroits de leur camp, de jeunes bœufs qui, ainsi séparés les uns des autres, redoublèrent leurs mugissements, et firent croire par là que l’armée était toujours présente.
27 Hannon, cerné par des troupes ennemies, amoncela sur le lieu par où il pouvait le plus facilement s’échapper, une grande quantité de menu bois auquel il mit le feu. Les ennemis ayant abandonné cette position pour aller garder les autres is-sues, il fit passer ses soldats à travers les flammes, après leur avoir recommandé de se couvrir le visage avec leurs boucliers, et les jambes avec des vêtements.
28 Hannibal, voulant sortir d’un lieu désavantageux où il était menacé de la disette, et serré de près par Fabius Maximus, chassa de côté et d’autre, pendant la nuit, des bœufs aux cornes desquels il avait attaché des faisceaux de sarment , qui furent allumés. Ces animaux, effrayés par la flamme que leurs mouve-ments excitaient encore, se répandirent au loin sur les monta-gnes, et firent paraître en feu tous les lieux qu’ils parcouraient. Les soldats romains, qui étaient venus en observation, crurent d’abord que c’était un prodige ; mais quand Fabius fut informé de la réalité, il craignit que ce ne fût un piège, et retint ses trou-pes dans le camp : alors les barbares s’échappèrent de ce lieu sans rencontrer aucun obstacle.
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