De tous les écrivains algériens, Jean El Mouhoub Amrouche, a été le plus frappé d’un ostracisme délibéré et écœurant pour avoir embrassé la religion chrétienne. pour le faire sortir de l’anonymat et rendre ce qui appartient à César que l’historienne française , Réjane Le Baut, professeur ès lettres, lui a consacré beaucoup de son temps et de son énergie.
L’historienne française, livre, dans son ouvrage "Jean El Mouhoub Amrouche, entre mythe et réalité", sorti aux éditions Du Tell, quelques repères biographiques de la famille des Amrouche en passant par" l’intelligence prémonitoire "de l’arrière grand-père, Hacéne ; le grand-père, Ahmed, "paresseux et prodigue", jusqu’au père Belkacem à "la douceur méditative". Même les femmes, belles et courageuses, à travers, Aïni et sa fille Fadhma, la mère de Jean Amrouche, y sont présentes.
Dans ce livre, riche et passionnant au demeurant, Réjane le Baut, décrit l’activité poétique très intense de Jean, homme de radio, critique littéraire, épistolier et journaliste, en citant ses œuvres à l’instar de Cendres publié d’abord à Tunis en 1934 puis à Paris en 1938, Etoile Secrète publié en 1937 et enfin Chants berbères de Kabylie en 1939.
Contrairement à certaines idées reçues et tendancieuses qui voulaient confiner "Cet inconnu", comme le désignait Kateb Yacine dans la nonchalance et la passivité, les prises de positions, toutes acerbes à l’égard du colonialisme, de Jean Amrouche ne souffrent aucune ambiguïté sur son engagement à la faveur de l’indépendance de ses semblables, les Algériens. Sa pensée politique fut complètement bouleversée par les évènements tragiques du 8 mai 1945. "Nous sommes au fond du puits et je ne sais si un miracle nous permettra d’en sortir.
J’ai peur que la blessure creusée au corps et au cœur d’un peuple ne demeure longtemps suppurante", écrivait Jean à son ami Jules Roy, un certain 4 juin 1945. Prenant la défense de son peuple d’origine, l’Algérie, il avait affirmé plus tard : " En un mot, je ne crois plus à l’Algérie française… Il y aura un peuple algérien parlant arabe, alimentant sa pensée, ses songes aux sources de l’Islam ou il n y aura rien. Ceux qui pensent autrement retardent d’une centaine d’années.
Le peuple algérien se trompe sans doute, mais ce qu’ils veulent obscurément, c’est constituer une vraie nation qui puisse être pour chacun de ses fils une patrie naturelle et non pas une patrie d’adoption". Jean Amrouche s’est toujours revendiqué "kabyle et chrétien" issu de "l’Algérie est l’âme de mon esprit" sans pour autant renier la France "l’esprit de mon âme", disait-il.
L’enfant d’Ighil Ali, majestueuse région agrippé aux conffins des Bibans dans la Petite Kabylie, opposait à la France mythique, celle des valeurs universelles, dans laquelle il croyait fermement, "l’Anti France, que les maquisards d’Algérie, mes frères, selon la nature, ont dû prendre les armes". Réjane Le Baut met en exergue, dans un autre chapitre, la thématique, fortement incrustée dans le terroir kabyle, dans lequel El Mouhoub évoquait le génie africain, incarné par la figure emblématique de Jugurtha, le guerrier numide qui s’était opposé aux envahisseurs romains. Jean Amrouche voulait inscrire Jugurtha dans l’universalité et la modernité.
L’autre thématique douloureuse est celle "l’hybride culturel". Réjane le Baut écrit dans son livre que l’auteur de Chants berbères de Kabylie a vécu comme "le pont sur lequel on marche et que l’on piétine" et "l’arche qui fait communiquer deux mondes". L’historienne française conclut son ouvrage par des textes choisis et des témoignages poignants d’éminentes personnalités à l’image de Mohammed Dib, François Mauriac, Krim Belkacem, Jean Lacouture, Kateb Yacine. En somme, un livre riche sur le parcours aux multiples voies de Jean El Mouhoub Amrouche, à lire et à relire.
Par La Dépêche de Kabylie
L’historienne française, livre, dans son ouvrage "Jean El Mouhoub Amrouche, entre mythe et réalité", sorti aux éditions Du Tell, quelques repères biographiques de la famille des Amrouche en passant par" l’intelligence prémonitoire "de l’arrière grand-père, Hacéne ; le grand-père, Ahmed, "paresseux et prodigue", jusqu’au père Belkacem à "la douceur méditative". Même les femmes, belles et courageuses, à travers, Aïni et sa fille Fadhma, la mère de Jean Amrouche, y sont présentes.
Dans ce livre, riche et passionnant au demeurant, Réjane le Baut, décrit l’activité poétique très intense de Jean, homme de radio, critique littéraire, épistolier et journaliste, en citant ses œuvres à l’instar de Cendres publié d’abord à Tunis en 1934 puis à Paris en 1938, Etoile Secrète publié en 1937 et enfin Chants berbères de Kabylie en 1939.
Contrairement à certaines idées reçues et tendancieuses qui voulaient confiner "Cet inconnu", comme le désignait Kateb Yacine dans la nonchalance et la passivité, les prises de positions, toutes acerbes à l’égard du colonialisme, de Jean Amrouche ne souffrent aucune ambiguïté sur son engagement à la faveur de l’indépendance de ses semblables, les Algériens. Sa pensée politique fut complètement bouleversée par les évènements tragiques du 8 mai 1945. "Nous sommes au fond du puits et je ne sais si un miracle nous permettra d’en sortir.
J’ai peur que la blessure creusée au corps et au cœur d’un peuple ne demeure longtemps suppurante", écrivait Jean à son ami Jules Roy, un certain 4 juin 1945. Prenant la défense de son peuple d’origine, l’Algérie, il avait affirmé plus tard : " En un mot, je ne crois plus à l’Algérie française… Il y aura un peuple algérien parlant arabe, alimentant sa pensée, ses songes aux sources de l’Islam ou il n y aura rien. Ceux qui pensent autrement retardent d’une centaine d’années.
Le peuple algérien se trompe sans doute, mais ce qu’ils veulent obscurément, c’est constituer une vraie nation qui puisse être pour chacun de ses fils une patrie naturelle et non pas une patrie d’adoption". Jean Amrouche s’est toujours revendiqué "kabyle et chrétien" issu de "l’Algérie est l’âme de mon esprit" sans pour autant renier la France "l’esprit de mon âme", disait-il.
L’enfant d’Ighil Ali, majestueuse région agrippé aux conffins des Bibans dans la Petite Kabylie, opposait à la France mythique, celle des valeurs universelles, dans laquelle il croyait fermement, "l’Anti France, que les maquisards d’Algérie, mes frères, selon la nature, ont dû prendre les armes". Réjane Le Baut met en exergue, dans un autre chapitre, la thématique, fortement incrustée dans le terroir kabyle, dans lequel El Mouhoub évoquait le génie africain, incarné par la figure emblématique de Jugurtha, le guerrier numide qui s’était opposé aux envahisseurs romains. Jean Amrouche voulait inscrire Jugurtha dans l’universalité et la modernité.
L’autre thématique douloureuse est celle "l’hybride culturel". Réjane le Baut écrit dans son livre que l’auteur de Chants berbères de Kabylie a vécu comme "le pont sur lequel on marche et que l’on piétine" et "l’arche qui fait communiquer deux mondes". L’historienne française conclut son ouvrage par des textes choisis et des témoignages poignants d’éminentes personnalités à l’image de Mohammed Dib, François Mauriac, Krim Belkacem, Jean Lacouture, Kateb Yacine. En somme, un livre riche sur le parcours aux multiples voies de Jean El Mouhoub Amrouche, à lire et à relire.
Par La Dépêche de Kabylie
Commentaire