Oran avant Oran
Période préhistorique
Le site d'Oran fut un lieu d'activité humaine préhistorique comme l'ont révélé les fouilles archéologiques entreprises aux xixe et xxe siècles. Les vestiges de plusieurs occupations humaines et pré-humaines furent découverts en Oranie. Les artefacts d'hominidés à Tighennif près de Mascara remontent à 400 000 ans, ainsi que les occupations de grottes du Cuartel, de Kouchet El Djir et des carrières d'Eckmühl remontant aux époques Paléolithique et Néolithique.
Il y a environ 21 000 ans, le groupe des Ibéromaurusiens voit le jour. À 120 km au sud ouest d'Oran, dans la région de Berkane, la grotte de Taforalt recèle le plus important gisement connu datant de cette époque. Cette civilisation se maintient et se répand sur l'ensemble du Maghreb avant de se métisser progressivement vers le neuvième millénaire avant notre ère avec les populations capsiennes pour former les ancêtres des Berbères et Touaregs.
Antiquité
L'installation dans la région des Phéniciens dont on peut étudier l'immense nécropole des Andalouses date de la période punique entre le vie et ier siècles av. J.-C..
Alors que les Phéniciens avaient choisi la crique de Madagh à l’ouest d’Oran pour y installer leur comptoir, les Romains préférèrent développer le site de Portus Magnus à 40 kilomètres à l’est, sur la ville actuelle de Bethioua43. Le port d'Oran ainsi que Mers-el-Kébir étaient connus sous le nom de Portus Divini (Port divin).
La région d'Oran, alors nommée Unica Colonia44, est réputée pour sa douceur de vivre et sa prospéritéa 4. De nombreuses statues antiques retrouvées dans l'oranais peuvent être vues au musée Ahmed Zabana. Au iie siècle, la région voit une immigration juive depuis la Cyrénaïque et l'Égypte à l'instar du reste du Maghreb45,46.
La présence romaine induit vraisemblablement l'arrivée de chrétiens comme l'attestent de nombreux restes du ive siècle dont certains sont visibles au musée d'Orana 4. C'est elle également qui induit l'arrivée tardive des premiers Juifs, qui n'est bien attestée qu'au Bas-Empire, d'abord dans les villes du littoral45.
Disparition de la Unica Colonia
À la chute de l'Empire romain, la ville s'éteint sous les coups de l'occupation vandale en 445, de la reprise de la ville par les Byzantins en 533, de la peste Justinenne à partir de 541, puis de la conquête arabe en 645.
Fondation d'Oran
Au début du xe siècle, après plusieurs siècles d'abandon, il ne restait rien du Portus Divini. La situation dans la région est confuse et laisse les criques de cette côte sans aucune juridiction stable, ni aucun contrôle officiela 5. Le royaume rostemide dominant la région est en proie aux combats contre les Fatimides et aux difficultés internes. Il n'est pas en mesure de défendre ses intérêts.
Pour les pouvoirs en place, la zone presque déserte d'Oran est d'un intérêt secondaire et reste sans contrôle.
D'autre part, les côtes du Maghreb étaient utilisées périodiquement par les marins de Pechina, alors sous domination d'Al-Andalus, pour commercer avec le royaume Rostemides, sa proche capitale Taherta 6 et la ville de Tlemcen. Peu à peu ces implantations devinrent permanentes. Parallèlement, les émirs omeyyades de Cordoue souhaitaient s’installer sur les côtes africaines. Aux premiers signes de dislocation de l’empire abbasside, les Arabes d’Andalousie, au faîte de leur puissance, choisirent de développer des comptoirs commerciaux sur la côte nord-africaine.
Ainsi Oran fut fondée en 90248 par les marins andalous Mohamed Ben Abou Aoun et Mohamed Ben Abdoun et un groupe de marins, appuyés par les émirs omeyyades de Cordoue39,49 et après avoir obtenu le consentement des Nefzas et des Mosguen faisaient partie de la grande tribu berbère des Azdadja qui occupait le Sahel d'Oran selon El Bekri. Ils fondèrent la ville pour commercer avec Tlemcen en développant l'occupation de la baie abritée de Mers el-Kébir.
Dynasties arabo-berbères
Peu après sa fondation, Oran devient un objet de conflit entre Omeyyades de Cordoue et Fatimides. La ville est prise et reprise au cours d'un conflit qui durera de 910 à 108250. Dès l'an 1000, la communauté juive est présente et structurée à Oranb 1. À cette époque, la valeur stratégique d'Oran dépasse celle d'Alger et de Tlemcen4. En 1077, la ville tombe sous le contrôle du fondateur de la dynastie des Almoravides, Youssef Ibn Tachfin, et subit cette souveraineté pendant 68 ans. En 1145, Oran est prise par les troupes Almohades de Abdl al Mumin Ibn Ali déjà victorieuses à Tlemcen, lorsque l'émir almoravide Tachfin Ben Ali et sa favorite Aziza sont tués lors de leur retraite en tombant avec leur cheval du haut d'une falaise de la montagne Murdjajoa 7, alors qu'ils comptaient rejoindre le port de Mers el-Kébir où ils devaient embarquer pour l’Andalousie51.
En arrière-plan, Bordj El-Mehel (tour des Cigognes), ou Rozalcazar puis Château-Neuf sous les Espagnols et les Français
Sous le règne almohade, la ville connait une longue période de stabilité et de prospérité de plus d'un siècle au cours de laquelle sont développés le port et des chantiers navals39. Malgré des persécutions sous les Almohades, la communauté juive se développe, et entre le xiie et le xive siècle, les Juifs de la Méditerranée occidentale commercent avec les Juifs d'Oranb 1.
L'empire almohade qui domine le Maghreb plusieurs décennies s'émiette peu à peu pour finalement donner naissance à trois dynasties locales : Hafsides en 1230, Zianides en 1235 et Mérinides en 1258. Oran devient Zianide dès 1228, quand elle tombe entre les mains de Yaghmurasen. Plus tard la ville est prise par les Mérinides, et Abou El Hassan vient y résider en 134752.
En moins d'un demi-siècle, dit M. L. Fey53, Oran passa neuf fois sous différents pouvoirs... Ben-Abbad réussit à se maintenir à la tête du gouvernement oranais, à la condition qu'il se reconnaîtrait vassal du royaume hafside (1437). Oran accueille dans ses murs à cette époque, le célèbre Mohammed IX al-Aysar, surnommé le gaucher et quinzième roi de Grenade, obligé de fuir devant ses sujets insurgés. À la mort de Ben-Abbad, Oran obéit aux Zianides de Tlemcen. Sous cette nouvelle domination, Oran jouit d'une grande prospérité ; elle devient le centre d'un commerce très actif et très étendu. Marmo et Alvarès Gomès en rendent témoignage53. L'ivoire, les dépouilles d'autruche, les peaux de bœuf tannées, la poudre d'or, les céréales étaient d'inépuisables sources de richesses pour les habitants, qui excellaient aussi dans la fabrication des étoffes de laine et dans celle des armes blanches. Les Vénitiens, les Pisans, les Génois, les Marseillais et les Catalans achetaient à l'envi ces produits, écoulant par contre des étoffes, des verroteries, de la quincaillerie grossière et du fer. Oran compte alors 6 000 maisons, des mosquées splendides, de vastes entrepôts commerciaux et de nombreux superbes édifices. Plusieurs édifices remarquables datent de cette époque, comme les fortifications de Mers El Kébir et probablement des donjons du Rozalcazar.
Au xive siècle, Oran devient un centre intellectuel52. Plusieurs écrivains y séjournent et en vantent les attraits :
Ibn Khaldoun : Oran est supérieure à toutes les autres villes par son commerce. C'est le paradis des malheureux. Celui qui arrive pauvre dans ses murs en repart riche54.
Al Idrissi : Wahran est près du bord de la mer, elle fait face à Almería sur la côte d'Andalousie dont elle est séparée par deux journées de navigation. Mers El Kébir est un port sans pareil sur tous les rivages de la Berbérie. Les navires d'Andalousie y viennent souvent. On trouve à Wahran, des fruits à profusion. Ses habitants sont des hommes d'action, puissants et fiers55.
Ibn Khémis : Les deux villes frontières qui m'ont plu dans le Maghreb sont Oran de Khazer et Alger de Bologhine55,56.
Léon l'Africain : Oran est une grande cité bien fournie d'édifices et de toutes sortes de choses qui sont séantes à une bonne cité, comme collèges, hôpitaux, bains publics et hôtellerie, la ville étant ceinte par ailleurs de belles et hautes murailles55.
Lors de la première expulsion en 1391 de juifs d'Espagne, les Séfarades prennent le chemin du Maghreb. En 1492, à la suite du décret de l'Alhambra, Séfarades et Marranes embarquent dans 25 navires au port de Santa Maria à Cadix à destination d'Oranb 1.
À cette époque, Oran est une République maritime, une cité-État se comportant en principauté détachée du royaume zianide4. La ville est en guerre contre les souverains de Tlemcen et les habitants refusent d'avoir un gouverneur au sein de la cité. Ils choisissent chaque année un Juge Souverain ainsi que des assesseurs pour le gouvernement de la ville. Les pouvoirs de la cour de Tlemcen sont limités à la perception de l'impôt57.
Deux phases d'occupation portugaise de la ville au XVe siècle sont signalées par quelques auteurs: de 1415 à 1437 et de 1471 à 147758.
À partir de 1493, Oran accueille un nombre important de réfugiés grenadins chassés par la Reconquista. L'envie de vengeance, de reconquête, et le grand nombre de réfugiés vont faire de la côte algérienne le point de départ d'un grand nombre d'attaques contre l'Espagne chrétienne. Au début du xvie siècle, les rois catholiques au sommet de leur puissance, vont ordonner en retour l'annexion de nombreux ports d'Algérie.
L'appui militaire ottoman chasse les Espagnols de tous les ports conquis, à l'exception de ceux d'Oran (1509-1708) et de Mers el-Kébir (1505-1792)
Période espagnole
Au mois de juillet 1501, les Espagnols lancent une expédition pour tenter d'accoster sur la plage des Andalouses60. L'opération tourna au désastre. Il faut attendre le débarquement de Mers-el-Kébir, en 1505, pour voir l'Espagne s'engager dans la première expédition organisée contre Oran.
Oran compte alors 6 000 feux, soit environ 25 000 habitants. Au lendemain de sa chute, le 17 mai 1509, Oran est désertée de ses habitants et totalement occupée par les troupes espagnoles. C'est la plus belle ville au monde, s'écrie le cardinal Jiménez de Cisneros après avoir vu la ville qu'il vient d'annexer pour le compte des rois catholiquesa 8. Cette même année, il fait construire sur les ruines de la mosquée Ibn El Beitar l'église Saint-Louis qui domine la vieille ville.
.../...
Période préhistorique
Le site d'Oran fut un lieu d'activité humaine préhistorique comme l'ont révélé les fouilles archéologiques entreprises aux xixe et xxe siècles. Les vestiges de plusieurs occupations humaines et pré-humaines furent découverts en Oranie. Les artefacts d'hominidés à Tighennif près de Mascara remontent à 400 000 ans, ainsi que les occupations de grottes du Cuartel, de Kouchet El Djir et des carrières d'Eckmühl remontant aux époques Paléolithique et Néolithique.
Il y a environ 21 000 ans, le groupe des Ibéromaurusiens voit le jour. À 120 km au sud ouest d'Oran, dans la région de Berkane, la grotte de Taforalt recèle le plus important gisement connu datant de cette époque. Cette civilisation se maintient et se répand sur l'ensemble du Maghreb avant de se métisser progressivement vers le neuvième millénaire avant notre ère avec les populations capsiennes pour former les ancêtres des Berbères et Touaregs.
Antiquité
L'installation dans la région des Phéniciens dont on peut étudier l'immense nécropole des Andalouses date de la période punique entre le vie et ier siècles av. J.-C..
Alors que les Phéniciens avaient choisi la crique de Madagh à l’ouest d’Oran pour y installer leur comptoir, les Romains préférèrent développer le site de Portus Magnus à 40 kilomètres à l’est, sur la ville actuelle de Bethioua43. Le port d'Oran ainsi que Mers-el-Kébir étaient connus sous le nom de Portus Divini (Port divin).
La région d'Oran, alors nommée Unica Colonia44, est réputée pour sa douceur de vivre et sa prospéritéa 4. De nombreuses statues antiques retrouvées dans l'oranais peuvent être vues au musée Ahmed Zabana. Au iie siècle, la région voit une immigration juive depuis la Cyrénaïque et l'Égypte à l'instar du reste du Maghreb45,46.
La présence romaine induit vraisemblablement l'arrivée de chrétiens comme l'attestent de nombreux restes du ive siècle dont certains sont visibles au musée d'Orana 4. C'est elle également qui induit l'arrivée tardive des premiers Juifs, qui n'est bien attestée qu'au Bas-Empire, d'abord dans les villes du littoral45.
Disparition de la Unica Colonia
À la chute de l'Empire romain, la ville s'éteint sous les coups de l'occupation vandale en 445, de la reprise de la ville par les Byzantins en 533, de la peste Justinenne à partir de 541, puis de la conquête arabe en 645.
Fondation d'Oran
Au début du xe siècle, après plusieurs siècles d'abandon, il ne restait rien du Portus Divini. La situation dans la région est confuse et laisse les criques de cette côte sans aucune juridiction stable, ni aucun contrôle officiela 5. Le royaume rostemide dominant la région est en proie aux combats contre les Fatimides et aux difficultés internes. Il n'est pas en mesure de défendre ses intérêts.
Pour les pouvoirs en place, la zone presque déserte d'Oran est d'un intérêt secondaire et reste sans contrôle.
D'autre part, les côtes du Maghreb étaient utilisées périodiquement par les marins de Pechina, alors sous domination d'Al-Andalus, pour commercer avec le royaume Rostemides, sa proche capitale Taherta 6 et la ville de Tlemcen. Peu à peu ces implantations devinrent permanentes. Parallèlement, les émirs omeyyades de Cordoue souhaitaient s’installer sur les côtes africaines. Aux premiers signes de dislocation de l’empire abbasside, les Arabes d’Andalousie, au faîte de leur puissance, choisirent de développer des comptoirs commerciaux sur la côte nord-africaine.
Ainsi Oran fut fondée en 90248 par les marins andalous Mohamed Ben Abou Aoun et Mohamed Ben Abdoun et un groupe de marins, appuyés par les émirs omeyyades de Cordoue39,49 et après avoir obtenu le consentement des Nefzas et des Mosguen faisaient partie de la grande tribu berbère des Azdadja qui occupait le Sahel d'Oran selon El Bekri. Ils fondèrent la ville pour commercer avec Tlemcen en développant l'occupation de la baie abritée de Mers el-Kébir.
Dynasties arabo-berbères
Peu après sa fondation, Oran devient un objet de conflit entre Omeyyades de Cordoue et Fatimides. La ville est prise et reprise au cours d'un conflit qui durera de 910 à 108250. Dès l'an 1000, la communauté juive est présente et structurée à Oranb 1. À cette époque, la valeur stratégique d'Oran dépasse celle d'Alger et de Tlemcen4. En 1077, la ville tombe sous le contrôle du fondateur de la dynastie des Almoravides, Youssef Ibn Tachfin, et subit cette souveraineté pendant 68 ans. En 1145, Oran est prise par les troupes Almohades de Abdl al Mumin Ibn Ali déjà victorieuses à Tlemcen, lorsque l'émir almoravide Tachfin Ben Ali et sa favorite Aziza sont tués lors de leur retraite en tombant avec leur cheval du haut d'une falaise de la montagne Murdjajoa 7, alors qu'ils comptaient rejoindre le port de Mers el-Kébir où ils devaient embarquer pour l’Andalousie51.
En arrière-plan, Bordj El-Mehel (tour des Cigognes), ou Rozalcazar puis Château-Neuf sous les Espagnols et les Français
Sous le règne almohade, la ville connait une longue période de stabilité et de prospérité de plus d'un siècle au cours de laquelle sont développés le port et des chantiers navals39. Malgré des persécutions sous les Almohades, la communauté juive se développe, et entre le xiie et le xive siècle, les Juifs de la Méditerranée occidentale commercent avec les Juifs d'Oranb 1.
L'empire almohade qui domine le Maghreb plusieurs décennies s'émiette peu à peu pour finalement donner naissance à trois dynasties locales : Hafsides en 1230, Zianides en 1235 et Mérinides en 1258. Oran devient Zianide dès 1228, quand elle tombe entre les mains de Yaghmurasen. Plus tard la ville est prise par les Mérinides, et Abou El Hassan vient y résider en 134752.
En moins d'un demi-siècle, dit M. L. Fey53, Oran passa neuf fois sous différents pouvoirs... Ben-Abbad réussit à se maintenir à la tête du gouvernement oranais, à la condition qu'il se reconnaîtrait vassal du royaume hafside (1437). Oran accueille dans ses murs à cette époque, le célèbre Mohammed IX al-Aysar, surnommé le gaucher et quinzième roi de Grenade, obligé de fuir devant ses sujets insurgés. À la mort de Ben-Abbad, Oran obéit aux Zianides de Tlemcen. Sous cette nouvelle domination, Oran jouit d'une grande prospérité ; elle devient le centre d'un commerce très actif et très étendu. Marmo et Alvarès Gomès en rendent témoignage53. L'ivoire, les dépouilles d'autruche, les peaux de bœuf tannées, la poudre d'or, les céréales étaient d'inépuisables sources de richesses pour les habitants, qui excellaient aussi dans la fabrication des étoffes de laine et dans celle des armes blanches. Les Vénitiens, les Pisans, les Génois, les Marseillais et les Catalans achetaient à l'envi ces produits, écoulant par contre des étoffes, des verroteries, de la quincaillerie grossière et du fer. Oran compte alors 6 000 maisons, des mosquées splendides, de vastes entrepôts commerciaux et de nombreux superbes édifices. Plusieurs édifices remarquables datent de cette époque, comme les fortifications de Mers El Kébir et probablement des donjons du Rozalcazar.
Au xive siècle, Oran devient un centre intellectuel52. Plusieurs écrivains y séjournent et en vantent les attraits :
Ibn Khaldoun : Oran est supérieure à toutes les autres villes par son commerce. C'est le paradis des malheureux. Celui qui arrive pauvre dans ses murs en repart riche54.
Al Idrissi : Wahran est près du bord de la mer, elle fait face à Almería sur la côte d'Andalousie dont elle est séparée par deux journées de navigation. Mers El Kébir est un port sans pareil sur tous les rivages de la Berbérie. Les navires d'Andalousie y viennent souvent. On trouve à Wahran, des fruits à profusion. Ses habitants sont des hommes d'action, puissants et fiers55.
Ibn Khémis : Les deux villes frontières qui m'ont plu dans le Maghreb sont Oran de Khazer et Alger de Bologhine55,56.
Léon l'Africain : Oran est une grande cité bien fournie d'édifices et de toutes sortes de choses qui sont séantes à une bonne cité, comme collèges, hôpitaux, bains publics et hôtellerie, la ville étant ceinte par ailleurs de belles et hautes murailles55.
Lors de la première expulsion en 1391 de juifs d'Espagne, les Séfarades prennent le chemin du Maghreb. En 1492, à la suite du décret de l'Alhambra, Séfarades et Marranes embarquent dans 25 navires au port de Santa Maria à Cadix à destination d'Oranb 1.
À cette époque, Oran est une République maritime, une cité-État se comportant en principauté détachée du royaume zianide4. La ville est en guerre contre les souverains de Tlemcen et les habitants refusent d'avoir un gouverneur au sein de la cité. Ils choisissent chaque année un Juge Souverain ainsi que des assesseurs pour le gouvernement de la ville. Les pouvoirs de la cour de Tlemcen sont limités à la perception de l'impôt57.
Deux phases d'occupation portugaise de la ville au XVe siècle sont signalées par quelques auteurs: de 1415 à 1437 et de 1471 à 147758.
À partir de 1493, Oran accueille un nombre important de réfugiés grenadins chassés par la Reconquista. L'envie de vengeance, de reconquête, et le grand nombre de réfugiés vont faire de la côte algérienne le point de départ d'un grand nombre d'attaques contre l'Espagne chrétienne. Au début du xvie siècle, les rois catholiques au sommet de leur puissance, vont ordonner en retour l'annexion de nombreux ports d'Algérie.
L'appui militaire ottoman chasse les Espagnols de tous les ports conquis, à l'exception de ceux d'Oran (1509-1708) et de Mers el-Kébir (1505-1792)
Période espagnole
Au mois de juillet 1501, les Espagnols lancent une expédition pour tenter d'accoster sur la plage des Andalouses60. L'opération tourna au désastre. Il faut attendre le débarquement de Mers-el-Kébir, en 1505, pour voir l'Espagne s'engager dans la première expédition organisée contre Oran.
Oran compte alors 6 000 feux, soit environ 25 000 habitants. Au lendemain de sa chute, le 17 mai 1509, Oran est désertée de ses habitants et totalement occupée par les troupes espagnoles. C'est la plus belle ville au monde, s'écrie le cardinal Jiménez de Cisneros après avoir vu la ville qu'il vient d'annexer pour le compte des rois catholiquesa 8. Cette même année, il fait construire sur les ruines de la mosquée Ibn El Beitar l'église Saint-Louis qui domine la vieille ville.
.../...
Commentaire