« Le pouvoir du peuple », telle est la définition littérale du terme "démocratie". Certes, les régimes bourgeois modernes montrent depuis plusieurs décennies un visage emprunt des libertés politiques fondamentales — à l’instar du suffrage universel et de la liberté de parole et de réunion —, mais ces
droits sont-ils suffisants et ces régimes sous lesquels nous vivons sont-ils pour autant de véritables démocraties ?
Est-il "démocratique" par exemple d’organiser des élections qui consacrent le départ et l’arrivée d’attelages gouvernementaux sur lesquels le peuple n’a aucun contrôle direct en cours de mandat et qui sont ainsi libres de ne pas tenir leurs promesses électorales ?
Est-il "démocratique" que de puissants groupes de pression économiques et en particulier les lobbies patronaux — non élus évidemment —, puissent faire pression, court-circuiter et corrompre les instances élues ?
Est-il "démocratique" que les masses populaires censées posséder le pouvoir politique soient totalement dépossédées du pouvoir économique qui est en définitive la véritable assise du pouvoir politique ?
La réponse à ces trois questions est évidemment non !
Dans des sociétés composées de classes sociales antagonistes — comme peuvent l’être le prolétariat et la bourgeoisie dont les intérêts sont sauf "accident" profondément divergents —, dans des sociétés où une minorité d’exploiteurs détient le monopole sur l’outil de production, les commerces,
les médias tandis que la majorité est forcée de se vendre pour obtenir les moyens de sa subsistance, la "démocratie" est forcément tronquée, limitée et en définitive mensongère.
Est-ce à dire que nos "démocraties" bourgeoises sont des dictatures ? Dans un sens oui.
Comme l’ont démontré il y a longtemps Marx et Lénine, la démocratie ne peut exister sous l’ordre bourgeois dans la mesure où il ne peut y avoir de libertés et d’égalité véritables "pour tous" dans des sociétés basées sur des classes sociales aux intérêts antagonistes, dans des sociétés où le pouvoir politique appartient plus ou moins directement à la classe qui détient le pouvoir économique.
Pendant des décennies, et en particulier au cours du dernier demi-siècle écoulé, le prolétariat des pays impérialistes d’Occident a certes pu avoir l’impression de l’avènement d’une "démocratie pour tous", que ce soit en termes de hausse du niveau des salaires ou de protection sociale. Une
démocratie faite d’acquis sociaux qui a vu une large frange du prolétariat des puissances impérialistes dominantes accéder à un relatif confort matériel et même aux loisirs de masse, gages pour la bourgeoisie de stabilité et de paix sociale. Dans ces conditions, c’est l’ensemble des strates de la société bourgeoise qui s’est embourgeoisée, et les partis dits "d’extrême gauche" n’y ont pas échappé.
Mais à quel prix ces chaînes dorées ont-elles été forgées ?
Au prix d’abord des guerres coloniales qui, en ce qui concerne l’impérialisme français, ont fait couler le sang des patriotes malgaches, algériens et indochinois.
Au prix ensuite de la délocalisation de toute une série de branches d’industries et en premier lieu celles dédiées à la production de biens de consommation destinés au prolétariat des pays impérialistes dominants. Ce dernier a ainsi vu sa condition matérielle s’améliorer sensiblement, mais
au prix de l’exploitation à grande échelle du prolétariat des pays dépendants semi-coloniaux.
Les avancées "démocratiques" de l’Occident au cours du dernier demi-siècle écoulé sont donc étroitement dépendantes de l’exploitation forcenée et parfois féroce du prolétariat des pays ateliers, qu’ils soient semi-coloniaux ou des puissances impérialistes naissantes. Depuis le Chili jusqu’au
Mexique, depuis la Thaïlande en passant par la Corée du Sud jusqu’à la Chine, c’est en définitive la sueur du prolétariat d’autres pays qui a permis aux puissances impérialistes d’Occident de créer leur "modèle économique", leur "modèle social" et leur ‘‘modèle démocratique".
Le comble, c’est évidemment quand ces pays continuent à perpétuer dans la coulisse leurs coups d’Etat (comme l’impérialisme français l’a récemment fait au Niger et en Côte d’Ivoire), ainsi que de souffler sur les braises des tensions ethniques et confessionnelles (comme l’Occident l’a fait en Libye et continue de le faire impunément en Syrie), afin d’attiser et d’appuyer le séparatisme sous de bien fumeux prétextes "humanitaires" et "démocratiques".
Ce qui paraît aujourd’hui presque naturel à un prolétariat embourgeoisé des décennies durant, à savoir imposer notre "démocratie" si besoin par la force des armes aurait fait bondir ceux que l’ordre bourgeois continue de dépeindre comme de cruels et sanguinaires "dictateurs", à l’instar des
camarades Staline et Hodja.
Pour Staline, imposer le socialisme par la force depuis l’extérieur — bien que la finalité d’abolir toute forme d’exploitation de l’homme par l’homme soit des plus louables —, était jugé aussi impensable que nuisible. Sous sa direction, l’URSS s’abstint ainsi de toute tentative d’exporter par la force la
révolution bolchévique, que ce soit en Yougoslavie ou en Grèce dans l’immédiate après-guerre.
Au contraire, les auteurs de la contre-révolution bourgeoise ne rechignèrent pas à faire marcher les chars sur Budapest (1956) et Prague (1968) afin de réprimer les pulsions séparatistes dans leur nouvelle sphère d’influence.
Si la "démocratie" bourgeoise pacifique est une fiction, elle devient le plus éhonté des mensonges quand on prétend l’imposer par la force.
A l’ère de l’impérialisme, c’est-à-dire du capitalisme pourrissant, la "démocratie pure", c’est-à-dire "pour tous" est impossible, car en définitive, toute forme d’Etat est une dictature.
Le régime bourgeois, sous son masque démocratique comme sous son masque fasciste, reste ainsi toujours la dictature du Capital, c’est-à-dire le pouvoir exercé plus ou moins directement par une minorité d’exploiteurs avec bien souvent très peu d’égards à l’attention des masses populaires exploitées et au contraire beaucoup de souplesse, de prévenance et d’indulgence avec les possédants et leurs représentants politiques.
Même le régime socialiste, tel qu’instauré en URSS pendant trois décennies et en Albanie pendant quatre décennies ne pouvait être cette chimère de démocratie bourgeoise prétendument "universelle".
droits sont-ils suffisants et ces régimes sous lesquels nous vivons sont-ils pour autant de véritables démocraties ?
Est-il "démocratique" par exemple d’organiser des élections qui consacrent le départ et l’arrivée d’attelages gouvernementaux sur lesquels le peuple n’a aucun contrôle direct en cours de mandat et qui sont ainsi libres de ne pas tenir leurs promesses électorales ?
Est-il "démocratique" que de puissants groupes de pression économiques et en particulier les lobbies patronaux — non élus évidemment —, puissent faire pression, court-circuiter et corrompre les instances élues ?
Est-il "démocratique" que les masses populaires censées posséder le pouvoir politique soient totalement dépossédées du pouvoir économique qui est en définitive la véritable assise du pouvoir politique ?
La réponse à ces trois questions est évidemment non !
Dans des sociétés composées de classes sociales antagonistes — comme peuvent l’être le prolétariat et la bourgeoisie dont les intérêts sont sauf "accident" profondément divergents —, dans des sociétés où une minorité d’exploiteurs détient le monopole sur l’outil de production, les commerces,
les médias tandis que la majorité est forcée de se vendre pour obtenir les moyens de sa subsistance, la "démocratie" est forcément tronquée, limitée et en définitive mensongère.
Est-ce à dire que nos "démocraties" bourgeoises sont des dictatures ? Dans un sens oui.
Comme l’ont démontré il y a longtemps Marx et Lénine, la démocratie ne peut exister sous l’ordre bourgeois dans la mesure où il ne peut y avoir de libertés et d’égalité véritables "pour tous" dans des sociétés basées sur des classes sociales aux intérêts antagonistes, dans des sociétés où le pouvoir politique appartient plus ou moins directement à la classe qui détient le pouvoir économique.
Pendant des décennies, et en particulier au cours du dernier demi-siècle écoulé, le prolétariat des pays impérialistes d’Occident a certes pu avoir l’impression de l’avènement d’une "démocratie pour tous", que ce soit en termes de hausse du niveau des salaires ou de protection sociale. Une
démocratie faite d’acquis sociaux qui a vu une large frange du prolétariat des puissances impérialistes dominantes accéder à un relatif confort matériel et même aux loisirs de masse, gages pour la bourgeoisie de stabilité et de paix sociale. Dans ces conditions, c’est l’ensemble des strates de la société bourgeoise qui s’est embourgeoisée, et les partis dits "d’extrême gauche" n’y ont pas échappé.
Mais à quel prix ces chaînes dorées ont-elles été forgées ?
Au prix d’abord des guerres coloniales qui, en ce qui concerne l’impérialisme français, ont fait couler le sang des patriotes malgaches, algériens et indochinois.
Au prix ensuite de la délocalisation de toute une série de branches d’industries et en premier lieu celles dédiées à la production de biens de consommation destinés au prolétariat des pays impérialistes dominants. Ce dernier a ainsi vu sa condition matérielle s’améliorer sensiblement, mais
au prix de l’exploitation à grande échelle du prolétariat des pays dépendants semi-coloniaux.
Les avancées "démocratiques" de l’Occident au cours du dernier demi-siècle écoulé sont donc étroitement dépendantes de l’exploitation forcenée et parfois féroce du prolétariat des pays ateliers, qu’ils soient semi-coloniaux ou des puissances impérialistes naissantes. Depuis le Chili jusqu’au
Mexique, depuis la Thaïlande en passant par la Corée du Sud jusqu’à la Chine, c’est en définitive la sueur du prolétariat d’autres pays qui a permis aux puissances impérialistes d’Occident de créer leur "modèle économique", leur "modèle social" et leur ‘‘modèle démocratique".
Le comble, c’est évidemment quand ces pays continuent à perpétuer dans la coulisse leurs coups d’Etat (comme l’impérialisme français l’a récemment fait au Niger et en Côte d’Ivoire), ainsi que de souffler sur les braises des tensions ethniques et confessionnelles (comme l’Occident l’a fait en Libye et continue de le faire impunément en Syrie), afin d’attiser et d’appuyer le séparatisme sous de bien fumeux prétextes "humanitaires" et "démocratiques".
Ce qui paraît aujourd’hui presque naturel à un prolétariat embourgeoisé des décennies durant, à savoir imposer notre "démocratie" si besoin par la force des armes aurait fait bondir ceux que l’ordre bourgeois continue de dépeindre comme de cruels et sanguinaires "dictateurs", à l’instar des
camarades Staline et Hodja.
Pour Staline, imposer le socialisme par la force depuis l’extérieur — bien que la finalité d’abolir toute forme d’exploitation de l’homme par l’homme soit des plus louables —, était jugé aussi impensable que nuisible. Sous sa direction, l’URSS s’abstint ainsi de toute tentative d’exporter par la force la
révolution bolchévique, que ce soit en Yougoslavie ou en Grèce dans l’immédiate après-guerre.
Au contraire, les auteurs de la contre-révolution bourgeoise ne rechignèrent pas à faire marcher les chars sur Budapest (1956) et Prague (1968) afin de réprimer les pulsions séparatistes dans leur nouvelle sphère d’influence.
Si la "démocratie" bourgeoise pacifique est une fiction, elle devient le plus éhonté des mensonges quand on prétend l’imposer par la force.
A l’ère de l’impérialisme, c’est-à-dire du capitalisme pourrissant, la "démocratie pure", c’est-à-dire "pour tous" est impossible, car en définitive, toute forme d’Etat est une dictature.
Le régime bourgeois, sous son masque démocratique comme sous son masque fasciste, reste ainsi toujours la dictature du Capital, c’est-à-dire le pouvoir exercé plus ou moins directement par une minorité d’exploiteurs avec bien souvent très peu d’égards à l’attention des masses populaires exploitées et au contraire beaucoup de souplesse, de prévenance et d’indulgence avec les possédants et leurs représentants politiques.
Même le régime socialiste, tel qu’instauré en URSS pendant trois décennies et en Albanie pendant quatre décennies ne pouvait être cette chimère de démocratie bourgeoise prétendument "universelle".
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