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Les livres pour s'évader cet été

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  • Les livres pour s'évader cet été

    Corsaires, gares sur la bonne voie, plongée dans le Sénégal, aventures au Tibet, humour... De quoi lire en s'évadant.

    Le Trésor des Américains
    par Fabien Clauw. Ed. Paulsen, 344 p., 22 €.

    On a failli attendre. Le temps dure longtemps une fois bouquinées les sagas de Patrick O'Brian, d'Alexander Kent et de C. S. Forester. Plus de flibustiers hirsutes dans les cordages, de canonnades à la houle montante, de fiers commandants catogan au vent, ni de galion croûteux ou de tempêtes homériques à se mettre sous la dent. Le désert. Elle est encore loin, la mer ? La voici, démontée de main de maître par le Rochelais Fabien Clauw. A son palmarès, trois Solitaires du Figaro et un tour de l'Atlantique à la voile. Bonjour l'expert. Féru de romans maritimes, il a voulu naviguer à l'encre dans les remous du XVIIIe siècle. Un rêve d'enfant, dit-il. Son premier tome sur les équipées du capitaine Gilles Belmonte, Pour les trois couleurs, a été salué avec enthousiasme. Enfin un Français qui tient la dragée haute aux "Angliches". Dans Le Trésor des Américains, Talleyrand et le général Bonaparte demandent à Belmonte de voler des coffres d'or planqués quelque part à Philadelphie. Mission secrète à haut risque en période de guerres tous azimuts. De fait, ça chauffe. Gare aux caronades et aux taupes, l'intrigue conduite à océans battants dégorge de bigornes navales, de corsaires peu banals et de gabiers à la solde de l'ennemi. Aussi agile dans les vergues que dans les manigances de salon, Clauw vogue hardiment entre espionnage et aventure, patriotisme en pavillon. Comme ses modèles de plume et d'écume. Rien que ça. S.B.

    La note de L'Express : 17/20

    Petit éloge des gares
    par Pierre Lassus. Ed. François Bourin, 200 p., 14 €.


    Marre des grèves à la SNCF ? Rien de tel que ce charmant opuscule pour vous réconcilier avec les gares - à tout le moins. Pierre Lassus en parle si bien... Et pour cause : "Etre fils, neveu, petit-fils et arrière-petit-fils de cheminot ne va pas sans laisser d'empreinte", signale-t-il d'emblée. D'où ces heures passées, enfant, sur les quais de la gare de l'Est, à Paris (sa préférée), avant d'y travailler, à l'accueil, pendant les vacances. Il nous fait partager sa passion au gré de 26 chapitres, courts, singuliers. Impossible en effet d'évoquer les 3 029 gares qui existent en France.

    Alors va pour un embarquement immédiat sur des voies de traverse, entre souvenirs personnels, faits divers, haltes historiques. A Montoire, par exemple, dont la petite gare a "joué de malchance" en étant définitivement associée à la rencontre, le 24 octobre 1940, de Hitler et de Pétain qui s'engage alors officiellement dans la collaboration. La gare d'Austerlitz - ainsi rebaptisée en 1930, après s'être longtemps appelée "gare d'Orléans" - ou encore la gare Montparnasse des origines ne sont pas oubliées. Ni celle de Perpignan, consacrée par Dali comme "el centre del mom" (en catalan). Si la nostalgie affleure, la magie demeure. Assurément, les gares n'ont pas perdu leur âme. D.P.

    La note de L'Express : 16/20

    De purs hommes
    par Mohamed Mbougar Sarr. Ed. Philippe Rey/Jimsaan, 192 p, 16 €.

    Au Sénégal, on les appelle les "goor-jigéen", mettant dans un même sac les homosexuels, les transsexuels, les trop efféminés, les travestis... Tous ceux qui, par leurs manières et leurs gestes, s'écartent un tant soit peu de la norme. Dans ce court roman d'initiation, le jeune Mohamed Mbougar Sarr, né en 1990 à Dakar, s'intéresse à leur sort. Ndéné, son narrateur, est professeur de lettres à l'université de Dakar. Un jour, sur l'oreiller, son amie et belle amante lui fait visionner une vidéo virale où l'on voit le cadavre d'un homme déterré et traîné hors du cimetière par la foule. Son seul crime : avoir été, sans preuve, suspecté d'homosexualité. Hanté par cette image, Ndéné commence à remonter la trace de la victime. Lui-même tourmenté par un désir naissant, il cherche à comprendre les causes profondes de l'homophobie. A travers une série de portraits de tous les gens qu'ils rencontrent, il brosse un tableau des moeurs sénégalaises. Ode à la liberté et à la lucidité, son roman veut inviter à se regarder en face, quel que soit son visage. La tâche la plus difficile qui soit ? E.Le.

    La note de L'Express : 17/20

    Alexandra David-Neel, exploratrice et féministe
    par Laure Dominique Agniel. Ed. Tallandier, 282 p., 19,90 €.

    Ils sont légion, les ouvrages consacrés à la plus célèbre des exploratrices. Et pourtant, cette biographie épatante d'Alexandra David-Neel (1868-1969), rédigée au présent de l'indicatif, un bonheur, la montre sous un jour nouveau. Certes, elle emprunte les passages obligés du genre, de sa naissance, à Saint-Mandé, à son décès, à Digne-les-Bains, à 101 ans. Mais elle offre surtout un angle inédit, passionnant : le couple qu'Alexandra a formé, quarante ans durant, avec son mari, Philippe Neel de Saint-Sauveur, ingénieur. De sa femme, il sera "la balise, la bouée, le confident, le tourmenteur et le sauveur". Le plus à même de percevoir chez elle sa soif inextinguible de liberté. Au point de se risquer à gagner Lhassa, en 1924, capitale du Tibet alors interdite aux étrangers, qu'Alexandra David-Neel est la première femme européenne à pénétrer. Et de s'aventurer aussi au Népal, en Inde, en Chine. De la "jeune intrépide" à la militante féministe, cette "éternelle rebelle" renaît en majesté sous la plume vive, inspirée et très documentée de Laure Dominique Angiel. D.P.

    La note de L'Express : 17/20

    Elizabeth II ou l'humour souverain
    par Stephen Clarke, traduit de l'anglais par Béatrice Taupeau. Ed. Albin Michel, 234 P., 15 €.

    La royauté britannique, peuplade exotique. Aucun touriste n'est admis sur ses terres. Elle a survécu à des bêtes sauvages de la race des corgis, sorte de repose-pieds poilus à dentition de piranha. De rares informations filtrent sur ses us et coutumes. Stephen Clarke en est le héraut facétieux. Il a réuni assez d'anecdotes pour en dégager un pêle-mêle édifiant. On en retiendra quelques perles. La plus marrante : les chiens de la reine croquent n'importe quel mollet, noble ou roturier, encourageant la course en zigzags. La plus chic : victime d'un raseur, Sa Majesté change son sac à main de bras ou le pose, un code pour qu'on la libère. La plus étonnante : Zaza II identifie tous les avions survolant le château de Windsor, situé près de l'aéroport de Heathrow. Porte-t-elle un casque antibruit, comme dans Nous irons tous au paradis ? "That's the question." S.B.

    La note de L'Express : 15/20

    l'express
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