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ÊTRE JEUNE
La jeunesse n’est pas une période de la vie,
elle est un état d’esprit, un effet de la volonté,
une qualité de l’imagination, une intensité émotive,
une victoire du courage sur la timidité,
du goût de l’aventure sur l’amour du confort.
On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années :
on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal.
Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l’âme.
Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont les ennemis qui,
lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.
Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille.
Il demande comme l’enfant insatiable : Et après ?
Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie.
Vous êtes aussi jeune que votre foi. Aussi vieux que votre doute.
Aussi jeune que votre confiance en vous-même.
Aussi jeune que votre espoir. Aussi vieux que votre abattement.
Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif.
Réceptif à ce qui est beau, bon et grand.
Réceptif aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini.
Si un jour, votre coeur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme,
puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.
moi aussi j'aime beaucoup ton texte Broken...il me rappelle un autre, de Jacques Prévert, qui va un peu dans le même sens :
La vie n'a pas d'âge
La vie n'a pas d'âge.
La vraie jeunesse ne s'use pas.
On a beau l'appeler souvenir,
On a beau dire qu'elle disparaît,
On a beau dire et vouloir dire que tout s'en va,
Tout ce qui est vrai reste là.
Quand la vérité est laide, c'est une bien fâcheuse histoire,
Quand la vérité est belle, rien ne ternit son miroir.
Les gens très âgés remontent en enfance
Et leur coeur bat
Là ou il n'y a pas d'autrefois. Jacques Prévert
Il est terrible
le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir d'étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim
elle est terrible aussi la tête de l'homme
la tête de l'homme qui a faim
quand il se regarde à six heures du matin
dans la glace du grand magasin
une tête couleur de poussière
ce n'est pas sa tête pourtant qu'il regarde
dans la vitrine de chez Potin
il s'en fout de sa tête l'homme
il n'y pense pas
il songe
il imagine une autre tête
une tête de veau par exemple
avec une sauce de vinaigre
ou une tête de n'importe quoi qui se mange
et il remue doucement la mâchoire
doucement
et il grince des dents doucement
car le monde se paye sa tête
et il ne peut rien contre ce monde
et il compte sur ses doigts un deux trois
un deux trois
cela fait trois jours qu'il n'a pas mangé
et il a beau se répéter depuis trois jours
Ça ne peut pas durer
ça dure
trois jours
trois nuits
sans manger
et derrière ces vitres
ces pâtés ces bouteilles ces conserves
poissons morts protégés par des boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégées par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines...
Un peu plus loin le bistrot
café-crème et croissants chauds
l'homme titube
et dans l'intérieur de sa tête
un brouillard de mots
un brouillard de mots
sardines à manger
œuf dur café-crème
café arrosé rhum
café-crème
café-crème
café-crime arrosé sang !...
Un homme très estimé dans son quartier
a été égorgé en plein jour
l’assassin le vagabond lui a volé
deux francs
soit un café arrosé
zéro francs soixante-dix
deux tartines beurrées
et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon.
Il est terrible
le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir d'étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim.
Jacques Prévert
On aura compris que Le titre du poème : "La grasse matinée" n'est pas en adéquation avec le texte.
"La grasse matinée" s'exerce sur plusieurs tableaux : tragique, mais aussi humoristique, certes, mais d'un humour sombre, amer...
Jacques Prévert s'inscrit donc dans la tradition de la "littérature engagée", introduite par V. Hugo dans son oeuvre "Les Misérables" et dans ses discours politiques dénonçant la misère.
On retrouve dans cet insolite poème toutes les idées du poète, à savoir : nécessité de solidarité avec les plus pauvres, les plus faibles , les plus démunis, les exploités, les marginaux, et la révolte contre l'ordre établi et contre la société souvent indifférente...
Peuple, souviens-toi que, si dans la République la justice ne règne pas avec un empire absolu, et si ce mot ne signifie pas l'amour de l'égalité et de la patrie, la liberté n'est qu'un vain nom !
Peuple, toi que l'on craint, que l'on flatte et que l'on méprise; toi, souverain reconnu, qu'on traite toujours en esclave, souviens-toi que partout où la justice ne règne pas, ce sont les passions des magistrats, et que le peuple a changé de chaînes, et non de destinées !
Souviens-toi qu'il existe dans ton sein une ligue de fripons qui lutte contre la vertu publique, et qui a plus d'influence que toi-même sur tes propres affaires, qui te redoute et te flatte en masse, mais te proscrit en détail dans la personne de tous les bons citoyens !
Rappelle-toi que, loin de sacrifier cette nuée de fripons à ton bonheur, tes ennemis veulent te sacrifier à cette poignée de fripons, auteurs de tous nos maux, et seuls obstacles à la prospérité publique !
Sache que tout homme qui s'élèvera pour défendre ta cause et la morale publique sera accablé d'avanies et proscrit par les fripons ; sache que tout ami de la liberté sera toujours placé entre un devoir et une calomnie ; que ceux qui ne pourront être accusés d'avoir trahi seront accusés d'ambition; que l'influence de la probité et des principes sera comparée à la force de la tyrannie et à la violence des factions ; que ta confiance et ton estime seront des titres de proscription pour tous tes amis ; que les cris du patriotisme opprimé seront appelés des cris de sédition, et que, n'osant t'attaquer toi-même en masse, on te proscrira en détail dans la personne de tous les bons citoyens, jusqu'à ce que les ambitieux aient organisé leur tyrannie.
Le soir tombe sur la Catalogne. Il tombe sur les Pyrénées , à la frontière de l'Espagne sur les chemins des bergers.Il tombe par delà la Méditerranée, sur le Maroc, la Tunisie, sur l Algérie, sur la Kabylie, étouffante dans la chaleur de l'été.
Il tombe dans les Aurès.
Partout où le monde semble bien fatigué, épuisé par ce jour qui finit, le soir tombe.
Bien des humains ne bénéficient pas du repos qu'ils apportent avec lui.
Mais le soir ne le sait pas;et peut être qu'il n'en a t il rien à faire ?
Est il à même de penser?
A t il quelque conscience? peu lui importe.
Il fait son travail.
il tombe.
Aucun compte à rendre.
Si on lui demande: "pourquoi tombes tu ?" sa réponse sera directe, ponctuelle et de saison: " nous sommes en juillet. il est 21 heures , l'heure c'est l'heure! En septembre, vous me verrez tomber plus tôt. Et encore si je le veux bien! "
Le soir a raison.
DANIEL PREVOST Tu ne sauras jamais combien je t'aime
La patience n'a l'air de rien, c'est tout de même une énergie.
Quand la vieille femme a choisi le sac en plastique pour ses produits d'épicerie, la caissière lui a reproché de ne pas se mettre au "VERT".
La caissière dit que la génération de la vieille femme ne comprenait tout simplement pas le mouvement environnementaliste; que seuls les jeunes allaient payer pour la vieille génération qui a gaspillé toutes les ressources !
La vieille femme s'est excusée auprès d'elle et a expliqué: " Je suis désolée, nous n'avions pas le mouvement vert dans mon temps".
Alors qu'elle quittait le magasin, la mine déconfite, la caissière en rajouta :
" Ce sont des gens comme vous qui ont ruiné toutes les ressources à notre dépend. C'est vrai, vous ne considériez absolument pas la protection de l'environnement dans votre temps!"
La vieille dame admit qu'à l'époque, on rapportait les bouteilles de lait, les bouteilles de Coke et de bière au magasin. Le magasin les renvoyait à l'usine pour être lavées, stérilisées et remplies à nouveau; on utilisait les mêmes bouteilles à plusieurs reprises. À cette époque, les bouteilles étaient réellement recyclées, mais on ne connaissait pas le mouvement vert.
En son temps, on montait l'escalier: on n'avait pas d'escaliers roulants dans tous les magasins ou dans les bureaux. On marchait jusqu'à l'épicerie aussi. On ne prenait pas un bolide à 300 chevaux-vapeur machine à chaque fois qu'il fallait se déplacer de deux coins de rue. Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement vert.
À l'époque, on lavait les couches de bébé; on ne connaissait pas les couches jetables. On faisait sécher les vêtements dehors sur une corde à linge; pas dans une machine énergétique avalant 110 ou 220 volts. On utilisait l'énergie éolienne et solaire pour vraiment sécher les vêtements.
À l'époque, on recyclait systématiquement les vêtements qui passaient d'un frère ou d'une sœur à l'autre. C'est vrai ! On ne connaissait pas le mouvement vert.
À l'époque, on buvait de l'eau à la fontaine quand on avait soif; on n'utilisait pas de verres ou de bouteilles en plastique à chaque fois qu'on voulait prendre de l'eau.
On remplissait les stylo-plumes au lieu d'acheter un nouveau stylo; on remplaçait les lames de rasoir au lieu de jeter le rasoir tout simplement à chaque rasage. Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement vert.
À l'époque, les gens prenaient le tramway et les enfants prenaient leur vélo pour se rendre à l'école au lieu d'utiliser la voiture familiale et Maman comme un service de taxi de 24 heures.
On avait une prise de courant par pièce, pas une bande multi-prises pour alimenter toute la panoplie des accessoires électriques indispensables aux jeunes d'aujourd'hui.
La vieille dame avait raison : à son époque, on ne connaissait pas le mouvement vert ; mais on vivait chaque jour de la vie dans le respect de l'environnement.
Joyna,
Merci de m'avoir rappelée par cet extrait du livre de D.Prevost qu'il faut que je le lise, absolument !
Il faut que je rencontre Prévost l'écrivain...
Illu
Excellent texte qui nous renvoie à une prise de conscience pour notre propre sauvagarde...Merci de nous le proposer en partage ...
Illu, ton texte m'a fait penser à ce sketch de George Carlin : Sauver la planète que j'ai visionné il y a quelque temps déjà...
cela me fait penser à la fameuse dédicace de St Exupéry dans sa belle oeuvre 'Le petit prince"
À LÉON WERTH
Je demande pardon aux enfants d’avoir dédié ce livre à une
grande personne. J’ai une excuse sérieuse : cette grande personne
est le meilleur ami que j’ai au monde. J’ai une autre excuse
: cette grande personne peut tout comprendre, même les
livres pour enfants. J’ai une troisième excuse : cette grande personne
habite la France où elle a faim et froid. Elle a bien besoin
d’être consolée. Si toutes ces excuses ne suffisent pas, je veux
bien dédier ce livre à l’enfant qu’a été autrefois cette grande personne.
Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants.
(Mais peu d’entre elles s’en souviennent.) Je corrige donc
ma dédicace :
À LÉON WERTH
QUAND IL ÉTAIT PETIT GARÇO
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