Plus connu pour son rôle moteur au congrès de la Soummam du 20 août 1956, Abane Ramdane a surtout été ce grand rassembleur qui a permis à la Révolution d’avoir un ancrage à la fois politique et populaire. Mu de cet esprit d’ouverture et de réconciliation, transcendant les clivages claniques et idéologiques qui avaient miné la cause nationale durant des décennies, Abane a tenu à obtenir l’adhésion de tous les segments du mouvement national à l’insurrection armée, sans a priori, mais en faisant en sorte que ces adhésions se fassent individuellement, pour maintenir à la fois l’unité des rangs, qui était indiscutable, et la cohésion de la direction du Front de libération nationale.
Benyoucef Benkhedda
C’est ainsi qu’il put facilement convaincre des hommes d’envergure tels que Ferhat Abbas et son courant politique (AML, puis l’UDMA) à l’idée de rejoindre la Révolution, alors qu’il connaissait ses positions antérieures, plutôt réservées et parfois réfractaires, sur l’indépendance. La suite des événements va donner raison à l’architecte de la Soummam : l’apport de Ferhat Abbas sera déterminant dans le processus de libération, auquel Abane lui-même, parce qu’assassiné en décembre 1957, n’assistera malheureusement pas !
L’adhésion, quelque peu tardive mais massive et performante, des centralistes a été également l’œuvre d’Abane Ramdane. Le parcours d’un politique de valeur comme Benyoucef Benkhedda, recruté et propulsé par Abane, témoigne de ce côté visionnaire chez l’homme de la Soummam.
L’engagement des communistes algériens en faveur de la lutte de libération nationale, sous la houlette du FLN/ALN, fut l’un des nombreux exploits réalisés par Abane l’unificateur. Car, non seulement les communistes étaient quelque peu mal vus par les nationalistes au vu des positions hostiles qui étaient celles du Parti communiste français – dont le PCA était encore proche –, lequel avait, entre autres, voté en 1957 à l’Assemblée nationale les « pouvoirs spéciaux » destinés à réprimer la guérilla ; mais surtout ils étaient si jaloux de leur autonomie organique. Lors des négociations préliminaires qu’il entreprit au nom du FLN, Abane avait même accepté, à titre exceptionnel, l’entrée du PCA en tant que structure au sein du FLN. Bien que, à la fin, le PCA accepte, sans conditions, d’activer sous la bannière du FLN/ALN.
Plus laborieuse fut l’adhésion des oulémas. Abane Ramdane déploya, là encore, toute son énergie et tout son sens diplomatique pour convaincre les éléments les plus actifs de cette association fondée par cheikh Abdelhamid Ibn Badis dans les années 1930 et qui, tout comme le PCA et l’UDMA, trainait un lourd passif lié à sa politique assimilationniste. Abane a non seulement réussi à les ramener dans le giron de la révolution, mais surtout à propulser certains d’entre eux au niveau le plus élevé de la responsabilité, comme ce fut le cas de Tewfik El-Madani et de Cheikh Kheirddine.
Adel Fathi
Benyoucef Benkhedda
C’est ainsi qu’il put facilement convaincre des hommes d’envergure tels que Ferhat Abbas et son courant politique (AML, puis l’UDMA) à l’idée de rejoindre la Révolution, alors qu’il connaissait ses positions antérieures, plutôt réservées et parfois réfractaires, sur l’indépendance. La suite des événements va donner raison à l’architecte de la Soummam : l’apport de Ferhat Abbas sera déterminant dans le processus de libération, auquel Abane lui-même, parce qu’assassiné en décembre 1957, n’assistera malheureusement pas !
L’adhésion, quelque peu tardive mais massive et performante, des centralistes a été également l’œuvre d’Abane Ramdane. Le parcours d’un politique de valeur comme Benyoucef Benkhedda, recruté et propulsé par Abane, témoigne de ce côté visionnaire chez l’homme de la Soummam.
L’engagement des communistes algériens en faveur de la lutte de libération nationale, sous la houlette du FLN/ALN, fut l’un des nombreux exploits réalisés par Abane l’unificateur. Car, non seulement les communistes étaient quelque peu mal vus par les nationalistes au vu des positions hostiles qui étaient celles du Parti communiste français – dont le PCA était encore proche –, lequel avait, entre autres, voté en 1957 à l’Assemblée nationale les « pouvoirs spéciaux » destinés à réprimer la guérilla ; mais surtout ils étaient si jaloux de leur autonomie organique. Lors des négociations préliminaires qu’il entreprit au nom du FLN, Abane avait même accepté, à titre exceptionnel, l’entrée du PCA en tant que structure au sein du FLN. Bien que, à la fin, le PCA accepte, sans conditions, d’activer sous la bannière du FLN/ALN.
Plus laborieuse fut l’adhésion des oulémas. Abane Ramdane déploya, là encore, toute son énergie et tout son sens diplomatique pour convaincre les éléments les plus actifs de cette association fondée par cheikh Abdelhamid Ibn Badis dans les années 1930 et qui, tout comme le PCA et l’UDMA, trainait un lourd passif lié à sa politique assimilationniste. Abane a non seulement réussi à les ramener dans le giron de la révolution, mais surtout à propulser certains d’entre eux au niveau le plus élevé de la responsabilité, comme ce fut le cas de Tewfik El-Madani et de Cheikh Kheirddine.
Adel Fathi
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