A la fin du XIIe siècle, le poète persan Nezâmi, grand romantique, a mis en vers la plus tragique des passions écloses en Arabie. L’écrivain Mathias Enard a lu sa traduction française:
Layla et Majnun (Layli-o Majnun), de Nezâmi, traduit du persan par Isabelle de Gastines, Fayard- 276 p., 20,90 €
Le Monde/livres
« J’aimerais essayer de vous convaincre que cette histoire est la plus belle histoire d’amour de tous les temps. J’aimerais aussi vous démontrer que, par conséquent, le Layla et Majnun de Nezâmi est le plus beau poème jamais écrit. » Ainsi parlait, il y a bien longtemps, à Venise, feu Reza Baharloo, mon maître. Qu’on me permette de reprendre à mon compte ce préambule : laissez-moi essayer de raconter pour vos yeux ébaubis, vos oreilles ébahies, comment l’histoire du Fou de Layla est la plus belle histoire d’amour de tous les temps. Qui est donc ce Majnun (prononcez « Madjnoun ») ? Le Fou. Celui que nous appelons « le Fou de Layla », dont André Miquel a patiemment rassemblé et traduit de l’arabe toute l’œuvre connue (Le Fou de Layla, Sindbad, 2003).
Car l’amant légendaire a peut-être eu un corps sur cette terre. Il possède en tout cas un corpus, un nom, et une famille ; il s’appelle Qays Ibn Al-Mulawwah, de la tribu des Banu Amer ; il vécut – dans la légende ou dans l’histoire – au VIIe siècle de notre ère, au temps des premiers califes, au cœur de la péninsule Arabique. Avant de devenir les héros du roman de Nezâmi aux environs de 1190, Majnun et son aimée Layla sont des personnages fragmentaires, un récit morcelé dormant épars au milieu des livres. Leur histoire d’amour, chaste et passionnée, apparaît çà et là dans les sources, accompagnant les vers de ce pauvre Qays.
En quatre mille distiques Le poète persan Nezâmi (1141-1209), originaire de la petite ville de Ganja (aujourd’hui en Azerbaïdjan), rédige le premier roman contant la tragédie des amants, en vers. En quatre mille distiques, Qays tombe amoureux de sa cousine Layla qui l’aime elle aussi. Qays commence à chanter son amour.
Le monde des livres.
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Quelques pages sur Google livre
Layla et Majnun (Layli-o Majnun), de Nezâmi, traduit du persan par Isabelle de Gastines, Fayard- 276 p., 20,90 €
Le Monde/livres
« J’aimerais essayer de vous convaincre que cette histoire est la plus belle histoire d’amour de tous les temps. J’aimerais aussi vous démontrer que, par conséquent, le Layla et Majnun de Nezâmi est le plus beau poème jamais écrit. » Ainsi parlait, il y a bien longtemps, à Venise, feu Reza Baharloo, mon maître. Qu’on me permette de reprendre à mon compte ce préambule : laissez-moi essayer de raconter pour vos yeux ébaubis, vos oreilles ébahies, comment l’histoire du Fou de Layla est la plus belle histoire d’amour de tous les temps. Qui est donc ce Majnun (prononcez « Madjnoun ») ? Le Fou. Celui que nous appelons « le Fou de Layla », dont André Miquel a patiemment rassemblé et traduit de l’arabe toute l’œuvre connue (Le Fou de Layla, Sindbad, 2003).
Car l’amant légendaire a peut-être eu un corps sur cette terre. Il possède en tout cas un corpus, un nom, et une famille ; il s’appelle Qays Ibn Al-Mulawwah, de la tribu des Banu Amer ; il vécut – dans la légende ou dans l’histoire – au VIIe siècle de notre ère, au temps des premiers califes, au cœur de la péninsule Arabique. Avant de devenir les héros du roman de Nezâmi aux environs de 1190, Majnun et son aimée Layla sont des personnages fragmentaires, un récit morcelé dormant épars au milieu des livres. Leur histoire d’amour, chaste et passionnée, apparaît çà et là dans les sources, accompagnant les vers de ce pauvre Qays.
En quatre mille distiques Le poète persan Nezâmi (1141-1209), originaire de la petite ville de Ganja (aujourd’hui en Azerbaïdjan), rédige le premier roman contant la tragédie des amants, en vers. En quatre mille distiques, Qays tombe amoureux de sa cousine Layla qui l’aime elle aussi. Qays commence à chanter son amour.
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