18 Juillet 2016
Publié par El Diablo
Nous avons reçu d'un camarade ce texte flamboyant d'un écrivain et journaliste, ANDRÉ VLTCHEK, écrit en anglais et traduit par ALEX MOUMBARIS. Nous en publions les passages essentiels ci dessous et les réflexions qu'ils inspirent à FRANCIS ARZALIER.
Le 6 Juillet 2016
Mais que veut dire : «Je suis un communiste» ?
Suis-je un léniniste, un maoïste ou un trotskiste ?
Est-ce que je souscris au modèle soviétique ou chinois ?
Honnêtement, je ne sais pas ! Franchement, je ne me soucie pas de ces nuances. Pour moi personnellement, un vrai communiste est un combattant contre l’impérialisme, le racisme, «l’exceptionnalisme occidental», le colonialisme et le néo-colonialisme. Il, ou elle, est un internationaliste déterminé, une personne qui croit en l’égalité et à la justice sociale pour toutes les personnes sur cette Terre.
Je laisserai les discussions théoriques à ceux qui ont beaucoup de temps devant eux. Je n’ai jamais relu la totalité du Capital. C’est trop long. Je l’avais lu quand j’avais seize ans. Je pense qu’en faire la lecture une fois suffit… Ce n’est pas le seul pilier du communisme et ce n’est pas une Écriture sainte, qui devrait être constamment citée.
Plus que par le Capital, j’ai été influencé par ce que j’ai vu en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique latine. J’ai vu le monde entier, quelques cent soixante pays ; j’ai vécu sur tous les continents. Partout où je suis allé, j’ai vu les horreurs du pillage continuel de la planète par l’Occident.
J’ai vu l’Empire forcer des pays à faire des guerres civiles bestiales ; des guerres déclenchées pour que les multinationales puissent piller confortablement. J’ai vu des millions de réfugiés de pays jadis fiers et riches ou potentiellement riches – dévastés par l’Occident : des réfugiés congolais, des réfugiés somaliens, des réfugiés libyens et syriens, des réfugiés en provenance d’Afghanistan… J’ai vu des conditions inhumaines dans des usines qui ressemblaient à des purgatoires ; j’ai vu de monstrueux ateliers clandestins, des mines et des champs à proximité de villages administrés féodalement. J’ai vu des hameaux et des communes où la population tout entière avait disparu – morte de faim, de maladie ou des deux.
J’ai également passé des jours et des jours, à écouter des témoignages choquants de victimes de torture. J’ai parlé à des mères qui avaient perdu leurs enfants, à des femmes qui avaient perdu leurs maris, à des maris dont les femmes et les filles avaient été violées devant leurs yeux.
Et plus je le voyais, plus j’étais témoin, plus les histoires que j’écoutais étaient choquantes ; plus je me suis senti obligé de prendre parti, de me battre pour ce que je crois être un monde meilleur.
J’ai écrit deux livres compilant des centaines d’histoires de terreur commises par l’Occident : Exposing Lies Of The Empire (Démasquer les mensonges de l’Empire) et Fighting Against Western Imperialism (Combattre l’impérialisme occidental).
La façon dont l’Empire dépeignait péjorativement des gens encore fidèles à leurs idéaux ne me dérangeait pas ; ils étaient prêts à sacrifier tout, ou presque tout, pour la lutte contre l’injustice.
Je n’ai pas peur d’être ridiculisé, mais je suis terrifié à l’idée de gâcher ma vie en mettant l’égoïsme sur un piédestal, l’élevant au-dessus des valeurs humanistes les plus essentielles.
Je crois qu’un écrivain ne peut être «neutre» ou apolitique. S’il l’est, alors c’est un lâche, sinon un menteur.
Naturellement, certains des plus grands écrivains modernes ont été ou sont communistes : José Saramago, Eduardo Galeano, Pablo Neruda, Mo Yan, Gabriel García Márquez, pour ne citer que quelques-uns. Ce n’est pas une mauvaise compagnie, pas mauvaise du tout !
Je trouve que vivre et lutter pour les autres est beaucoup plus gratifiant que de vivre pour satisfaire ses propres intérêts et plaisirs égoïstes.
J’admire Cuba pour ce qu’elle a fait pour l’humanité, en près de six décennies de son existence révolutionnaire. L’internationalisme cubain est ce que je considère personnellement comme mon communisme.
Cuba a du cœur et des tripes. Elle sait comment se battre, comment embrasser, comment chanter et danser et comment ne pas trahir ses idéaux.
Cuba est-elle idéale ? Est-elle parfaite ? Non, bien sûr qu’elle ne l’est pas. Mais je n’exige pas la perfection des pays ou des personnes, ni même des révolutions.
Ma propre vie est très loin d’être «parfaite». Nous faisons tous des erreurs et prenons de mauvaises décisions, que ce soit les pays, les personnes, et même les révolutions. La perfection en fait m’horrifie. Elle est froide, stérile et bien-pensante. Elle est ascétique, puritaine, et donc inhumaine, voire perverse. Je ne crois pas aux saints. Je me sens gêné quand quelqu’un fait semblant d’en être un. Ces petites erreurs et «imperfections» rendent les gens et les pays si chauds, si aimables, si humains. Le cours général de la révolution cubaine n’a jamais été «parfait», mais il a toujours été basé sur les racines les plus profondes, les plus essentielles de l’humanisme. Et même lorsque Cuba, pendant un petit laps de temps, est restée seule, ou presque seule (comme je l’écrivais et comme Fidel peu après l’avait confirmé dans ses Réflexions, c’est la Chine finalement, qui a tendu à Cuba sa main fraternelle et puissante) – elle a saigné, elle a souffert et frissonné de douleur, à cause des innombrables trahisons, mais elle n’a pas dévié de son chemin, elle ne s’est pas mise à genoux, elle n’a pas mendié et elle n’a jamais capitulé !
Voilà comment je pense que les gens et les pays devraient vivre. Ils ne doivent pas échanger les idéaux pour des bibelots, l’amour pour la sécurité et les avantages, la décence pour les récompenses cyniques et ensanglantées. Patria no se vende, disent-ils à Cuba. Traduit vaguement : «La patrie n’est pas à vendre.» Je crois aussi que l’Humanité ne devrait jamais être vendue, ni l’Amour.
Et voilà pourquoi je suis un communiste!
Publié par El Diablo
Nous avons reçu d'un camarade ce texte flamboyant d'un écrivain et journaliste, ANDRÉ VLTCHEK, écrit en anglais et traduit par ALEX MOUMBARIS. Nous en publions les passages essentiels ci dessous et les réflexions qu'ils inspirent à FRANCIS ARZALIER.
Le 6 Juillet 2016
Mais que veut dire : «Je suis un communiste» ?
Suis-je un léniniste, un maoïste ou un trotskiste ?
Est-ce que je souscris au modèle soviétique ou chinois ?
Honnêtement, je ne sais pas ! Franchement, je ne me soucie pas de ces nuances. Pour moi personnellement, un vrai communiste est un combattant contre l’impérialisme, le racisme, «l’exceptionnalisme occidental», le colonialisme et le néo-colonialisme. Il, ou elle, est un internationaliste déterminé, une personne qui croit en l’égalité et à la justice sociale pour toutes les personnes sur cette Terre.
Je laisserai les discussions théoriques à ceux qui ont beaucoup de temps devant eux. Je n’ai jamais relu la totalité du Capital. C’est trop long. Je l’avais lu quand j’avais seize ans. Je pense qu’en faire la lecture une fois suffit… Ce n’est pas le seul pilier du communisme et ce n’est pas une Écriture sainte, qui devrait être constamment citée.
Plus que par le Capital, j’ai été influencé par ce que j’ai vu en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique latine. J’ai vu le monde entier, quelques cent soixante pays ; j’ai vécu sur tous les continents. Partout où je suis allé, j’ai vu les horreurs du pillage continuel de la planète par l’Occident.
J’ai vu l’Empire forcer des pays à faire des guerres civiles bestiales ; des guerres déclenchées pour que les multinationales puissent piller confortablement. J’ai vu des millions de réfugiés de pays jadis fiers et riches ou potentiellement riches – dévastés par l’Occident : des réfugiés congolais, des réfugiés somaliens, des réfugiés libyens et syriens, des réfugiés en provenance d’Afghanistan… J’ai vu des conditions inhumaines dans des usines qui ressemblaient à des purgatoires ; j’ai vu de monstrueux ateliers clandestins, des mines et des champs à proximité de villages administrés féodalement. J’ai vu des hameaux et des communes où la population tout entière avait disparu – morte de faim, de maladie ou des deux.
J’ai également passé des jours et des jours, à écouter des témoignages choquants de victimes de torture. J’ai parlé à des mères qui avaient perdu leurs enfants, à des femmes qui avaient perdu leurs maris, à des maris dont les femmes et les filles avaient été violées devant leurs yeux.
Et plus je le voyais, plus j’étais témoin, plus les histoires que j’écoutais étaient choquantes ; plus je me suis senti obligé de prendre parti, de me battre pour ce que je crois être un monde meilleur.
J’ai écrit deux livres compilant des centaines d’histoires de terreur commises par l’Occident : Exposing Lies Of The Empire (Démasquer les mensonges de l’Empire) et Fighting Against Western Imperialism (Combattre l’impérialisme occidental).
La façon dont l’Empire dépeignait péjorativement des gens encore fidèles à leurs idéaux ne me dérangeait pas ; ils étaient prêts à sacrifier tout, ou presque tout, pour la lutte contre l’injustice.
Je n’ai pas peur d’être ridiculisé, mais je suis terrifié à l’idée de gâcher ma vie en mettant l’égoïsme sur un piédestal, l’élevant au-dessus des valeurs humanistes les plus essentielles.
Je crois qu’un écrivain ne peut être «neutre» ou apolitique. S’il l’est, alors c’est un lâche, sinon un menteur.
Naturellement, certains des plus grands écrivains modernes ont été ou sont communistes : José Saramago, Eduardo Galeano, Pablo Neruda, Mo Yan, Gabriel García Márquez, pour ne citer que quelques-uns. Ce n’est pas une mauvaise compagnie, pas mauvaise du tout !
Je trouve que vivre et lutter pour les autres est beaucoup plus gratifiant que de vivre pour satisfaire ses propres intérêts et plaisirs égoïstes.
J’admire Cuba pour ce qu’elle a fait pour l’humanité, en près de six décennies de son existence révolutionnaire. L’internationalisme cubain est ce que je considère personnellement comme mon communisme.
Cuba a du cœur et des tripes. Elle sait comment se battre, comment embrasser, comment chanter et danser et comment ne pas trahir ses idéaux.
Cuba est-elle idéale ? Est-elle parfaite ? Non, bien sûr qu’elle ne l’est pas. Mais je n’exige pas la perfection des pays ou des personnes, ni même des révolutions.
Ma propre vie est très loin d’être «parfaite». Nous faisons tous des erreurs et prenons de mauvaises décisions, que ce soit les pays, les personnes, et même les révolutions. La perfection en fait m’horrifie. Elle est froide, stérile et bien-pensante. Elle est ascétique, puritaine, et donc inhumaine, voire perverse. Je ne crois pas aux saints. Je me sens gêné quand quelqu’un fait semblant d’en être un. Ces petites erreurs et «imperfections» rendent les gens et les pays si chauds, si aimables, si humains. Le cours général de la révolution cubaine n’a jamais été «parfait», mais il a toujours été basé sur les racines les plus profondes, les plus essentielles de l’humanisme. Et même lorsque Cuba, pendant un petit laps de temps, est restée seule, ou presque seule (comme je l’écrivais et comme Fidel peu après l’avait confirmé dans ses Réflexions, c’est la Chine finalement, qui a tendu à Cuba sa main fraternelle et puissante) – elle a saigné, elle a souffert et frissonné de douleur, à cause des innombrables trahisons, mais elle n’a pas dévié de son chemin, elle ne s’est pas mise à genoux, elle n’a pas mendié et elle n’a jamais capitulé !
Voilà comment je pense que les gens et les pays devraient vivre. Ils ne doivent pas échanger les idéaux pour des bibelots, l’amour pour la sécurité et les avantages, la décence pour les récompenses cyniques et ensanglantées. Patria no se vende, disent-ils à Cuba. Traduit vaguement : «La patrie n’est pas à vendre.» Je crois aussi que l’Humanité ne devrait jamais être vendue, ni l’Amour.
Et voilà pourquoi je suis un communiste!
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