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L'islam et la gauche : Kamel Daoud, ne renoncez pas !

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  • L'islam et la gauche : Kamel Daoud, ne renoncez pas !

    Pris entre les feux croisés des fondamentalistes religieux et ceux d'une certaine gauche, l'écrivain algérien a annoncé qu'il cesserait son activité de journaliste. Voici pourquoi il doit résister.

    A la suite de la série d’attentats qui a ensanglanté la France, la parole des intellectuels de confession musulmane s’est libérée. Longtemps mutiques, par un scrupule bien compréhensible de ne pas semer de divisions dans leur communauté déjà durement ostracisée, ceux ci ont commencé à appeler de plus en plus fort à un examen critique de l’islam, et ont rejoint de libres penseurs qui les avaient précédé comme Abdelwahab Meddeb, ce Voltaire arabe qui s’autorisait à diagnostiquer une "maladie de l’islam" ou encore Malek Chebbel pour qui "La séparation entre la politique et la religion est le point le plus crucial de la marche de l'islam vers la modernité".

    Ainsi dans un autre genre Kamel Daoud dans une tribune publiée par le New York Times : "L’Arabie Saoudite est elle un Daesh qui a réussi ?", fustigeait notre alliance avec un royaume qui assure dans le monde et en Europe la promotion d’un islam wahhabite dangereux. "Ce puritanisme né dans le massacre et le sang, qui se traduit aujourd’hui par un lien surréaliste à la femme, une interdiction pour les non-musulmans d’entrer dans le territoire sacré, une loi religieuse rigoriste, et puis aussi un rapport maladif à l’image et à la représentation et donc l’art, ainsi que le corps, la nudité et la liberté."

    Deux totalitarismes intellectuels

    Mais en signant ce texte dans le New York Times, Daoud commettait un premier crime de lèse bien pensance. Car cette volonté de procéder à un aggiornamento de l’Islam est arrivé à un moment d’extrême crispation politique en Europe et en particulier en France.

    Les attentats ont mis en exergue d’autres lignes de fractures entre les deux courants de la gauche qui semblent irréconciliables. L’islam dans sa pratique littérale est il soluble dans la démocratie, dans le modernisme, dans une certaine conception des droits de la femme non négociable ? Est-ce un crime de poser la question ? Certains à gauche au nom d’une peur panique de faire le jeu du Front national le pensent. Et les intellectuels, écrivains comme Kamel Daoud ont été pris en tenaille entre deux totalitarismes intellectuels.

    D’une part celui des fondamentalistes de Daesh, de l’autre celui de ceux que leurs détracteurs appellent les "islamo gauchistes" qui hurlent en meute à l’islamophobie dès qu’on commence à formuler une analyse critique des principes de vie préconisés par un islam rétrograde importé d’Arabie Saoudite.

    Ainsi par exemple au nom de cette volonté nécessaire de dissocier islam et terrorisme, quelques uns de ces penseurs insistent sur le fait que l’expression la plus rigoriste de cet islam, ce qu’on appelle vulgairement en France le salafisme (en fait donc comme le wahhabisme saoudien) n’a rien à avoir avec le djihadisme. Bien au contraire ce salafisme souvent quiétiste qui prône une mise à l’écart militante des affaires terrestres, un désintérêt pour la vie politique et publique serait paradoxalement le garant contre la tentation du djihad de l’épée. C’est la thèse d’un Raphael Lioger.

    Pour preuve, ces penseurs avancent que les terroristes sont des analphabètes de l’islam, qui singent ses rites et se sont radicalisés loin des mosquées. En quête de rupture, ils ne se revendiqueraient de cette religion qu’au nom du rejet qu’elle suscite dans la société française. On pourrait même dire que ce serait la France incapable d’intégrer ses musulmans qui serait à l’origine de cette hybridation de circonstance. Les jeunes "désintégrés" seraient malades de la France et de son système d’exclusion bien plus que de son islam.

    Ces penseurs dans leur hâte louable de dissocier l’islam du djihadisme se refusent donc à examiner le fait que le djihad de Daesh se fait au nom de l’islam, et qu’il transpose une tradition médiévale islamique dans son intégralité à l’époque contemporaine.

    D’autres, moins nombreux il est vrai, par un excès d’angélisme qui découle bien, celui là, d’une mauvaise conscience post coloniale, vont jusqu’à à nier la supériorité de valeurs occidentales comme l’égalité entre les sexes par un relativisme tiers-mondiste mâtiné sans doute d’une bonne dose de misogynie.

    C’est dans ce contexte que s’inscrit la publication de la tribune de Kamel Daoud dans le "Monde". Celui-ci examine de manière littéraire (et non avec la rigueur d’un chercheur ou celle d’un sociologue et c’est bien son droit) les événements de Cologne, au cours desquels des immigrés principalement d’origine marocaine et algérienne ont attaqué sexuellement des femmes. Après avoir renvoyé dos à dos la gauche et la droite, qui se contentent de fantasmer les événements, Kamel Daoud écrit que Cologne est le triste rappel du fait que la femme est "niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée" (dans le monde arabo musulman).

    Selon l’écrivain, "Le sexe est la plus grande misère dans le 'monde d’Allah'" . Sacrilège absolu, Daoud rapproche le paradis islamique d’un "bordel" avec son "fantasme des vierges pour les kamikazes". L’image est osée, le raccourci sans doute outrancier. Mais cette tribune a le grand mérite de poser une question fondamentale pour notre modèle d’intégration, celle du rapport d’un certain islam aux femmes, évacuée en France depuis la mort de l’association "Ni putes, ni soumises".

    Gueule de bois des Européens

    Bien sûr, le texte de Kamel Daoud est arrivé à un moment de malaise douloureux où nous, Européens, avons la gueule de bois : Angela Merkel dans un sursaut remarquable contre l’avancée de la peste brune qui gagne notre continent, nous avait sauvé en accueillant a bras ouvert une population traumatisée par une guerre épouvantable que l’Occident n’a rien fait pour empêcher.

    A un moment où les affaires du monde nous donnent peu l’occasion de nous réjouir, ce spectacle d’amitié entre les peuples et de sentiments enfin bons, nous avait évidemment réconfortés. Dans un imaginaire collectif chahuté, il nous rachetait de bien plus que de la guerre en Syrie. Un répit de courte durée, un charme rompu par cette irruption de la violence du désir de populations immigrées frustrées dont on a cru, à tort il est vrai, qu’elles étaient principalement issues de la vague récente de migrations. Mais dont les actes posent le constat de l’échec de leur intégration dans une société qui essaye de promouvoir le respect des droits des femmes.


    Alors des chercheurs sans doute blessés, sans doute inquiets, ont cru bon de publier un texte collectif contre l’écrivain algérien, ce qui déjà en dit long. On pétitionne contre un gouvernement qui abuse de son pouvoir, mais à quoi bon se mettre à plusieurs pour clouer au pilori un intellectuel, déjà sous le coup d’une fatwa, comme s’il s’agissait de faire masse pour le réduire au silence ? L’effet est déplorable. On comprend le désarroi et l’amertume de Kamel Daoud. Mais on le supplie de revenir sur cette tentation si attirante de la tour d’ivoire. Justement, en cette époque de "sommations", nous avons plus que jamais besoin de sa "naïveté", de sa liberté, de sa littérature.

    l'OBS

  • #2
    On pétitionne contre un gouvernement qui abuse de son pouvoir, mais à quoi bon se mettre à plusieurs pour clouer au pilori un intellectuel, déjà sous le coup d’une fatwa, comme s’il s’agissait de faire masse pour le réduire au silence ? L’effet est déplorable.
    On ne pouvait pas mieux le dire, on attend la pétition de ces universitaires contre la dictature algérienne, 17 ans de pouvoir sans partage.

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    • #3
      L'obs ....découvreur de talent islamophobe , qu'attendre de ce torchon ?

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      • #4
        Kamel Daoud souffre de troubles dans sa personnalité : de culture musulmane, il a acquit une certaine culture occidentale mais sans prendre conscience que la culture est profondément mondiale, on ne peut nier une de ses composantes qu'elle soit de forme religieuse ou non. Il souffre de dépersonnalisation et ne sachant pas aussi éviter les pièges de l'idéologie impérialiste qui falsifie les cultures des peuples, il est tenté par le "choc des civilisations", une invention impérialiste destinée à diviser les peuples.
        Dernière modification par Elghifari, 21 février 2016, 19h28.

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        • #5
          @BeeHive

          On ne pouvait pas mieux le dire, on attend la pétition de ces universitaires contre la dictature algérienne, 17 ans de pouvoir sans partage
          Il ne faut pas oublier également les dictatures marocaine, sioniste et surtout celle des multinationales représentées par le criminel Obama ??

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          • #6
            Envoyé par Elghifari
            Il ne faut pas oublier également les dictatures marocaine, sioniste ...
            Pour la dictature sioniste, tu demandes un peu trop, il n'y a que les anonymes derrière leur écran qui peuvent se le permettre ...

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            • #7
              @BeeHive

              Pour la dictature sioniste, tu demandes un peu trop, il n'y a que les anonymes derrière leur écran qui peuvent se le permettre ...
              Ta réplique est de style makhzeni qui veut dire éluder le sujet.

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              • #8
                Envoyé par Elghifari
                Ta réplique est de style makhzeni qui veut dire éluder le sujet.
                Un makhzeni, ca sera une première, mais pas la pire.

                Je voulais tout simplement dire, qu'il n'y a pas de journaliste, intellectuelle, et surtout responsables politiques algériens qui s'attaquent ouvertement à la dictature sioniste ... à quelques exceptions c'est le cas pour l'ensemble des pays arabes. Les attaques contre les sionistes sont par contre légion sur les réseaux sociaux anonymes.
                Dernière modification par BeeHive, 22 février 2016, 00h07.

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                • #9
                  c est plus simple de s en prendre à l intellectuel qu à l ensemble d un gouvernement.....
                  qu il ecrive ou qu il se taise il sera fustigè c est le propre des personnes pensantes qui dènoncent.
                  Elghifari,
                  On peut naitre, evoluer dans un pays de religion musulamane et de culture arabo berebere ect...sans pour autant approuver le courant " pseudo" religieu de celui ci....La foi ne se transmet pas.
                  Always on the sunny side.....

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                  • #10
                    Salam

                    Quoiqu'il dise ou qu'il fasse, Kamel Daoud sera et critiqué et dénigré...
                    Les khorotos, d'ici et d'ailleurs ont l'audace, le courage et les castagnettes pour s'attaquer à celui qui essaie de réfléchir à la situation sociale du pays de kalb elous...

                    Plutôt que de regarder les choses en face, ils sont dans le déni le plus total, faut dire qu'en Algérie, ça rigole pas beaucoup et que la milice veille, mais au-delà de la milice, il y a les patriotes et l'islam...

                    Il y a le maître suprême, Allah, dans le ciel, et la momie, qui règne au pays de la Sonatrach et d'Ifri...

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                    • #11
                      salam

                      trop d'importance a ce kamel daoud, et OBS qui le défend , 3jebe !!

                      j'aime pas vraiment ce qu'il ecrit, pour moi il fait partie des musulmans de service contemporains, mais il est libre
                      انحبكم

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                      • #12
                        le plus étonnant avec kamel david c'est qu'il est un descendant des beni-hillel de la tribu des medjaher. étonnant quand même pour ceux qui l’encensent.

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                        • #13
                          K Daoud est trop en avance sur l'Algérie et sur l'Algérien. Comme chroniquer et même comme écrivain, il est franchement trop décalé, trop ouvert, trop dans le monde,trop laic, trop libre, ...
                          Face à une société généralement sous la chape d'islamisme obscurantiste, jeter des perles aux pourceaux, c'est plus inutile que Sisyphe qui montait au sommet sa pierre pour la voir dégringoler de nouveau.
                          ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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                          • #14
                            leftissi et alors ? que vient faire son origine ethnique là-dedans ? il se sent 100% algérien contrairement à vous qui revendiquez une oumma jusqu'à baghdad dont vous voulez nous faire esclave . Il pense une Algérie moderne , ouverte sur le progrès comme le reste du monde et débarassée de la menace islamiste.

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                            • #15
                              leftissi et alors ? que vient faire son origine ethnique là-dedans ? il se sent 100% algérien contrairement à vous qui revendiquez une oumma jusqu'à baghdad dont vous voulez nous faire esclave . Il pense une Algérie moderne , ouverte sur le progrès comme le reste du monde et débarassée de la menace islamiste.
                              bourguignon !!!!! et alors? un beni-hillel qui revendique sa provenance et le patrimoine de ses ancêtres est illico presto labellisé "bédouin sauvage colon envahisseur qui doit retourner dans sa lointaine arabie" (je cite ici vos réactions nerveuses habituelles à l'écoute de ce terme). un bon arabe est un arabe mort disaient les colons français en Algérie et les actuels colons sionistes en Palestine. et aujourd'hui, chez vous, un arabe de service qui crache sur les siens et suce les orteils de ses employeurs (flatteurs) occidentaux, il devient un algérien à 100% (je te cite encore).
                              pour la "omma de baghdad à l'atlantique" (sic et resic), vous, quand vous exaltez votre oumma chimérique (qui n'a jamais existé) de siwa aux canaries, et votre atlantide qui n'a jamais été cité ni mentionné dans aucun almanach, aucune chronique, aucun écrit, ni aucun échange oral. pour vous, c'est bien, mais pas bon pour les autres. de là où tu es (en europe), tu me donnes des leçons d'authenticité, alors que tu es incapable de réussir une conversation en chawi de plus de 15 secondes. en plus tu es mal placé, très mal placé (devant moi) pour parler de laïcité et de modernité.
                              Pour le reste de ton laïus (nous faire esclaves, menace islamiste, algerie moderne ouverte sur le progrès....), c'est votre procès d'intention (habituel) que je considère (comme) du delirium tremens auquel je ne réponds pas. je compatis ou je (l)'ignore ? je préfère la deuxième alternative.
                              Dernière modification par leftissi, 23 février 2016, 20h38.

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