Embrasse-moi, idiote !
Il faisait beau. A dix heures le soleil brillait déjà de mille feux en cette journée exceptionnelle du printemps qu’on dirait que le bonheur est au rendez-vous à chaque coin de la ville. Après avoir pris une douche bien chaude et enfilé son plus beau costume blanc du dimanche, il sorti en trombe en dévalant les escaliers un à un d’un pas leste et mesuré tel un danseur d’opéra, direction ‘l’élégant’ où il va se régaler, comme à sa vieille habitude, au petit déjeuner du matin.
‘L’élégant’, c’était ce petit bistrot niché entre deux pâtées de maisons, pas très loin de chez lui, un lieu paisible fréquenté essentiellement par une clientèle sobre et bien distinguée qui se réunissait dans une ambiance festive autour d’une théière bien fumante, tellement fumante que l’arôme du thé, préparé à la braise, se dégageait allégrement et aille se coller jusqu’au nez des passants.
Mais lui, il s’en passait royalement. Ce qu’il aimait, c’était un café au lait bien blanc, deux croissants vanillés au citron et un jus de fruit, question de constituer des réserves du matin et n’oubliait jamais son ticket de tac o tac.
Et, sitôt attablé, sitôt servi. La barmaid, la jolie blonde au sourire éternel, le connaissait assez bien et se sont familiarisés dès les premiers jours où il avait commencé à fréquenter assidument les lieux. En fait, disons qu’il y allait aussi pour la voir ne serait-ce que pour la saluer et admirer les couleurs vives de ses jolis nippes taillées sur mesure. Il se disait, que cette blondasse avait un don extraordinaire de choisir ses vêtements pour se mettre en valeur et captiver les regards indiscrets.
Elle savait qu’il la scruta discrètement et qu’il eut un béguin inavoué qu’il n’osa exprimer beaucoup par crainte d’être repoussé que par timidité maladive, mais, elle s’était tenue de le lui cacher comme font la plupart des femmes dans ce genre de situation. Il n’y avait pas lieu, se disait-elle, que ses passions aillent prendre le dessus sur ses pulsions affectives. Elle le trouva aussi charmant et correct qu’elle l’attendit venir chaque matin que Dieu fait, avec l’espoir qu’il daignerait enfin faire ce petit pas qui le retenait et lui livrer sincèrement ce qu’il avait dans son cœur…
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Mirou
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