L'amant et la maîtresse
Un homme brave et impétueux comme un lion fut pendant cinq ans amoureux d'une femme. Cependant on distinguait une petite taie à l'œil de cette belle ; mais cet homme ne s'en apercevait pas, quoiqu'il contemplât fréquemment sa maîtresse. Comment en effet cet homme, plongé dans un amour si violent, aurait-il pu s'apercevoir de ce défaut ? Toutefois son amour finit par diminuer ; une médecine guérit cette maladie. Lorsque l'amour pour cette femme eut été altéré dans le cœur de celui qui l'aimait, il reprit facilement son pouvoir sur lui-même. Il vit alors la difformité de l'œil de son amie, et lui demanda comment s'était produite cette tache blanche. « Dès l'instant, répondit-elle, que ton amour a été moindre, mon œil a laissé voir son défaut. Lorsque ton amour a été défectueux, mon œil l'est aussi devenu pour toi. Tu as rempli ton cœur de trouble par l'aversion que tu éprouves actuellement ; mais regarde, ô aveugle de cœur ! Tes propres défauts. Jusques à quand rechercheras-tu les défauts d'autrui ? Tâche plutôt de t'occuper de ceux que tu caches soigneusement. Lorsque tes fautes seront lourdes pour toi, tu ne feras pas attention à celles d'autrui. »
Un homme brave et impétueux comme un lion fut pendant cinq ans amoureux d'une femme. Cependant on distinguait une petite taie à l'œil de cette belle ; mais cet homme ne s'en apercevait pas, quoiqu'il contemplât fréquemment sa maîtresse. Comment en effet cet homme, plongé dans un amour si violent, aurait-il pu s'apercevoir de ce défaut ? Toutefois son amour finit par diminuer ; une médecine guérit cette maladie. Lorsque l'amour pour cette femme eut été altéré dans le cœur de celui qui l'aimait, il reprit facilement son pouvoir sur lui-même. Il vit alors la difformité de l'œil de son amie, et lui demanda comment s'était produite cette tache blanche. « Dès l'instant, répondit-elle, que ton amour a été moindre, mon œil a laissé voir son défaut. Lorsque ton amour a été défectueux, mon œil l'est aussi devenu pour toi. Tu as rempli ton cœur de trouble par l'aversion que tu éprouves actuellement ; mais regarde, ô aveugle de cœur ! Tes propres défauts. Jusques à quand rechercheras-tu les défauts d'autrui ? Tâche plutôt de t'occuper de ceux que tu caches soigneusement. Lorsque tes fautes seront lourdes pour toi, tu ne feras pas attention à celles d'autrui. »
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