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Mukhtar Mai se bat pour les Pakistanaises

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  • Mukhtar Mai se bat pour les Pakistanaises

    J'avais écris un poème" etre une femme au pakistan" qui doit dormir dans les limbes de la rue d'ailleurs, en apprenant le drame de sa vie et le calvaire qu'elle avait enduré. Mukhtar Mai est une femme qui mérite le respect car toute seule elle a dérangé et dérange encore car elle a osé dire ce dont on ne parle pas. Elle a brisé des tabous et ça cela ne peut se pardonner. Alors Merci Mukhtar Mai pour ce courage de parler de l'innommable qui choque tant ces fondamentalistes à deux sous . Merci d'avoir parlée pour toutes celles qui pleurent et meurent en silence .

    ===

    C'est une survivante en sursis. Le visage paraît fatigué et tendu sous le châle blanc qui couvre la tête et les épaules. Assise dans le petit salon d'un hôtel parisien, où elle reçoit, ce lundi 16 janvier, ses premiers visiteurs, Mukhtar Mai picore un peu d'omelette, boit une goutte de thé. Une journée marathon s'annonce pour la jeune Pakistanaise, dont le récit, Déshonorée (Oh éditions), vient d'être mis en vente simultanément en France et en Allemagne.

    D'abord reçue au Quai d'Orsay par le ministre des affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, celle qui est devenue, malgré elle, le symbole de la lutte des femmes pakistanaises victimes de la "violence des patriarches et des chefs de tribu" devait ensuite faire halte sur l'esplanade des Droits-de-l'Homme, au Trocadéro, avant de répondre à la presse. Mardi, elle allait s'envoler pour les Etats-Unis, où elle a déjà été saluée en héroïne par le New York Times et où les organisations féministes se l'arrachent. Car Mme Mai est une star. Considérée dans son pays comme une "icône" ou une "pestiférée", selon ses termes, elle a vécu une histoire qui a déjà fait le tour du monde.

    Cette histoire commence le 22 juin 2002, dans le village de Meerwala, dans le district du Muzaffargah, au sud de la province du Penjab, dans l'est du Pakistan. Les Gujjar, caste de paysans pauvres à laquelle appartient la famille de Mme Mai, voisinent avec les Mastoi, puissante tribu de fermiers qui impose sa loi féodale à tout le monde, policiers compris. Ce jour-là, les Mastoi accusent le frère de Mukhtar, le petit Shakkur, âgé de 12 ans, d'avoir flirté avec une fille de leur clan. Ils réunissent, le soir même, la jirga, tribunal coutumier auquel participent exclusivement les hommes du village. Pour réparer l'offense que les Mastoi estiment avoir subie, une femme Gujjar doit être sacrifiée.

    Cette femme, c'est Mukhtar. Agée de 28 ans à l'époque, divorcée, sans enfant, la jeune paysanne illettrée n'a pas le choix. Elle est tellement "ignorante des lois et de (ses) droits" qu'elle pense "n'en avoir aucun". Quant à la sentence, elle ne souffre pas de discussion ni la moindre réserve – pas même celle du mollah, le notable religieux local. Mukhtar Mai est condamnée à être violée par des hommes de la tribu Mastoi. Cette nuit-là, la vie de la jeune femme bascule dans l'horreur.

    Jusque-là, rien que d'assez banal, hélas ! Selon la Commission des droits de l'homme du Pakistan, ONG affiliée à la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), les agressions contre les femmes – du crime d'honneur aux brûlures à l'acide, sans oublier les viols, enlèvements et tortures diverses –, demeurent une "tradition vivace" dans ce pays. Près de deux mille huit cents femmes ont été assassinées entre 2001 et 2004 et quinze mille cas d'attaque à l'acide ont été recensés durant ces dix dernières années, assure l'ONG pakistanaise. Mais, dans le cas de Mme Mai, les choses ont pris un tour exceptionnel. Car la jeune femme a décidé de se battre et d'obtenir justice. Elle est l'une des premières à le faire au Pakistan.

    Son combat sera long et périlleux, sans que rien, à ce jour, ne soit définitivement acquis. Les agresseurs de la jeune femme, d'abord lourdement condamnés en août 2002, ont vu, pour cinq d'entre eux, leur libération ordonnée par la cour d'appel de Multan en mars 2005. Il faudra l'intervention du ministre de l'intérieur pour que les violeurs restent en prison. Pour longtemps ? Mme Mai n'en sait rien. Tout va dépendre de la décision de la Cour suprême. Aucune date n'a été fixée pour ce nouveau procès. "Je dois croire dans la justice de mon pays", murmure-t-elle.

    Avec sa "sœur de combat", Nasseem Akhtar, une étudiante de son district devenue son amie, elle a ouvert une école dans le village de Meerwala. Deux écoles, plutôt : une pour les filles, une autre pour les garçons. Pour ce faire, Mme Mai a utilisé l'indemnité que lui a versée le gouvernement d'Islamabad et un don reçu du Canada.

    Par le Monde

  • #2
    cette histoire m'a fait pleurer !! faut dire que je suis sensible un chwiya ziada !!

    Commentaire

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