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Ancien nationaliste et membre fondateur de l’Étoile Nord-Africaine- Salem Ould-Ali honoré par les Ath-Ouacifs

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  • Ancien nationaliste et membre fondateur de l’Étoile Nord-Africaine- Salem Ould-Ali honoré par les Ath-Ouacifs

    TIKIDOUNT-OUACIF, Ancien nationaliste et membre fondateur de l’Étoile Nord-Africaine-
    Salem Ould-Ali honoré par les Ath-Ouacifs
    Par : Mohamed Haouchine

    Il y avait du monde hier à Larbaâ Nath Ouacif où les élus locaux et la population ont rendu un vibrant hommage au regretté Salem Ould Ali, nationaliste de la première heure et membre fondateur de l’Étoile nord-africaine aux côtés des Imache Amar, Radjef Belkacem Akil Banoun et autres Si Djilani. L’on a noté la présence des membres de l’APC de Ouacif représenté par le P/APC Mourad Rahmane, le comité du village de Tikidount et à sa tête son président Farid Rahal, des députés et des représentants de partis politiques tels que Nordine Aït Hamouda et Hakim Saheb du RCD et Farid Bouaziz du FFS, des moudjahidine, des représentants de la Direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou et de nombreux membres de la famille du défunt, qui l’ont honoré tel qu’il se doit. Après une cérémonie de recueillement fort émouvante à Tikidount, son village natal, où une foule nombreuse a assisté à la levée des couleurs devant tadjmaït du village et un dépôt de gerbe de fleurs suivi d’une minute de silence sur la tombe du défunt, les nombreux invités ont été conviés à une conférence-débat agrémentée de témoignages fort émouvants sur la vie et l’œuvre de celui qu’on appelle familièrement et respectueusement Dda Salem Ath-Ali dans toute la région de Ouacif et un peu partout en Kabylie. La nombreuse assistance se dirigea, ensuite, vers la direction du CFPA de Ouacif pour prendre part à une table ronde animée par le P/APC de Ouacif, Mourad Rahmane. Me Hakim Saheb et Abdenour Abdeslam prirent successivement la parole pour témoigner de la valeur de ce grand homme, que fut le regretté Salem Ath-Ali, et retracé sa vie, son œuvre et surtout son long combat au profit de son pays l’Algérie. Né le 17 janvier 1903 à Tikidount, le village natal du grand patriote Idir Aït Amrane et du célèbre poète Benmohamed, Salem Ath-Ali, de son véritable nom Ould-Ali Mohamed, Salem a vécu son enfance à Ouacif puis son adolescence à Tissemsilt (ex-Vialar) où son regretté père gérait un bain maure, puis il traversa la Méditerranée en 1920 afin de travailler aux usines de pneumatiques Michelin à Clermont-Ferrand où il fit ses premières classes de syndicaliste. En 1926, il eut l’insigne honneur de faire partie du comité ouvrier qui donna naissance à l’Étoile nord-africaine, première organisation politique présidée par Messali Hadj et animée par de grandes figures nationalistes de l’époque telles qu’Imache Amar, Radjef Belkacem et autres Si Djilani, le principal rédacteur de la première revue de l’Étoile nord-africaine, El-Ouma. De retour en
    Algérie, Salem Ath-Ali fit partie des premières troupes de maquisards à la fin des années 1940 et au début des années 1950 pour poser les premiers jalons de la guerre de Libération nationale. Et si les nombreux présents ont longuement applaudi toutes les interventions des invités de marque qui ont connu de son vivant Dda Salem et ont félicité les organisateurs d’une telle journée commémorative, notamment le P/APC de Ouacif, le fils du défunt Amar Ould-Ali, qui s’est toujours battu pour réhabiliter la mémoire de son père, sans oublier les membres du comité du village de Tikidount, il n’en demeure pas moins que les organisateurs de cet évènement ont décidé de lancer une pétition pour réhabiliter ce “grand homme oublié de l’histoire” qui mérite, aujourd’hui plus que jamais, la reconnaissance pour action militante.

    M. H
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Ce qui est étrange , c'est que les principaux collaborateurs , fondateurs , organisateurs... proches compagnons de Messali Hadj , son en majorité KABYLES , (intitule , de les cités sur ce topique ).

    La question qui me travail :

    Pourquoi ces militants engagés avaient soutenues ce Messali ( homme de la France ) , au détriment de l’émir KHALED ...
    Dernière modification par arrezki, 25 août 2014, 00h07.

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    • #3
      Ce qui est étrange , c'est que les principaux collaborateurs , fondateurs , organisateurs... proches compagnons de Messali Hadj , son en majorité KABYLES
      Les régions de Tiaret, c'est aussi le fief des grandes familles maraboutiques et terriennes (les grandes tentes) qui fournissaient assidûment à l'administration française de fidèles et zélés auxiliaires: caid, conseiller municipaux, conseillers généraux…
      En revanche, la ville est un intense foyer où se cultive le sentiment nationaliste.
      Apres l'expérience peu fructueuse du congrès Musulman qui compte quelque partisans à Tiaret, la ville abrite dès 1937, les premières cellules du P.P.A (Parti Du Peuple Algerien) fondés par M.Messali Miloud, Douzene Amar, Benkhettou Ali, Ould Brahim Said… Pour la plupart, ils connaîtront la torture et les geôles colonialistes. Dissous en 1939,le P.P.A entre dans la clandestinité.

      Plusieurs autres courants se développent pour se rassembler dès 1944 dans un puissant mouvement populaire qu'on appellera les A.M.L (Ami Du Manifeste Et De La Liberté)qu'animera à cette époque M.Ferhat Abbas .Mouvement vite étouffé après les massacres de Mai 1945 dont le prélude se joue le 18 Avril 1954à Ksar-Chellala où M.Messali Hadj se trouvait en résidence surveillée.

      KSAR-CHELLALA,LE DEFI DU 18 AVRIL 1945


      Dans cette ville du sud algérien, le leader DU P.P.A est placé en résidence surveillée. La petite cité jusque là anonyme devient alors un foyer fébrile d'activités politiques et nationalistes. M.Messali Hadj reçoit plusieurs personnalités appartenant aux différents courants politiques à l'exception du P.C.A (Parti Communiste Algérien)qui refusera d'adhérer au A.M.I.


      L'un des premiers meeting populaires à travers le pays se tient le 7 Avril 1945 à Ksar-Chellala. Il se termine par des chants patriotiques. Irrités, l'administrateur de la commune Mixte signale l'événement aux autorités centrales et tient à l'œil les responsables locaux du P.P.A


      LE 18 Avril 1945 il y a du remue-ménage à Ksar-Chellala. La ville accueille des Sous-préfets, des administrateurs de communes Mixtes, des Caids, des Bachaghas qui viennent de diverses régions steppiques (Laghouat, Biskra, Aflou, Tiaret, Sidi-Bel-Abbes,, Saida, Médéa)pour délibérer sur l'organisation de la Chaba.Le rassemblement de cet Etat Major présidé par le Préfet du département d'Alger; coïncide avec le jour de marché. La ville est en effervescence. Les autorités donnent l'ordre de faire appréhender quatre responsables du P.P.A. Il s'agit de Saad Dahleb, Menaceri Mohamed, Benabderrahmane Mohamed et Zitouni Ali.La population massée dans la principale artère empêche leur embarquement dans un fourgon de police. C'est presque la mêlée . Les gendarmes et gardes mobiles renoncent à leur besogne et relâchent les amis de M.Messali Hadj.


      Avertis de l'incident ou du moins du coup de force de la population locale, les autorités françaises suspendent la réunion dans le désordre. Le préfet d'Alger s’apprête à regagner la capitale. Son véhicule traverse difficilement le barrage humain . Un habitant fait obstruction à la voiture et soumet le préfet à une fouille en règle sous l'œil amusé de la population chellie. Les services de sécurités se dispensent d'intervenir pour éviter un débordement ou une émeute. Le calme négocié pour permettre au préfet de regagner Alger. C'est véritablement un affront. Les habitants de Ksar-Cellala venaient d'infliger un défi à des représentants de taille de la souveraineté francaise. Le secrétaire général du gouverneur général notera dans son rapport : "la France avait perdu la face. C'était une grave atteinte à notre prestige".


      Les autorités françaises laveront l'affront deux jours après lorsqu'elles débarqueront en forces dans la localité de Ksar-Chellala, tenue pratiquement en état de siège. La troupe, la P.J , la P.R.G se déchaînèrent sur la ville. Les locaux de la gendarmerie s'emplissent de "suspects". Interrogatoires, brimades, tortures, humiliations se poursuivront quatre jours durant, M.Messali Hadj est quand à lui déporté à Brazaville.


      Les événements iront en s'amplifiant depuis l'etincelle du 18 Avril 1945 à Ksar-Chellala. Mai 1945 s'annonce sanglant. L'oppresseur réagira avec violence aux manifestations du 1er et 8 Mai 1945. Nous assisterons alors à l'un des plus ignobles et odieux crime collectifs perpétré à Guelma, Setif,et Kherrata. Des arrestations massives sont opérées à travers tout le pays. Tiaret n'échappera pas au ratissage.

      LES MANIFESTATIONS POPULAIRES -1909-1937-1961 :


      La ville de Tiaret a une tradition dans les manifestations de rues. En Octobre 1909, un groupe d'enfants provoque un incident qui entraîne aussitôt une confrontation entre les algériens et la population européenne au niveau de la rue Bugeaud (actuellement Emir A.E.K).


      Il aura fallu l'intervention de l'armée pour faire dégager l'artère, disperser les manifestants et délivrer les français bloqués au milieu de la foule L'incident qui a duré presque trois heures s'est soldé par plusieurs condamnations.


      En Avril 1973, durant tout un aprés-midi, une émeute éclata. Elle opposera les Tiarétiens aux gendarmes et aux cavaliers de la troupe. Des renforts sont dépêchés de Mascara pour mater les émeutiers que seul une averse torrentielle fera disperser.


      Plusieurs habitants, pour la plupart chômeurs ou travailleurs occasionnels, sont condamnés à des peines de prison. Comme en octobre 1909, la population française exige le renforcement de la garnison militaire stationnée à la Redoute pour réprimer vite et fort la population algérienne qui semblait prendre goût aux manifestations de rues.


      Plus tard, pendant la guerre de libération nationale, au lendemain des manifestations du 11 Décembre 1960. La jeunesse Tiarétienne a résolu elle aussi de sortir dans les rues de la ville le 8 Janvier 1961 pour exprimer sa réprobation de l'oppression coloniale et exige l'indépendance de l'Algérie. La répression est sanglante : deux morts à Tiaret, 11 à Gueltat -Sidi-Saâd (Aflou), 11 à Sougueur et 3 à Sidi-Abderahmane (Frenda,Ain kermes). Autres agglomérations et camps de nomades où des manifestations analogues eurent lieu. Une méconnue du mouvement armé de libération nationale.
      dz(0000/1111)dz

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      • #4
        Tiaret - Devoir de mémoire Kerdjou Bensaada, le compagnon de cellule de Zabana, n'est plus

        Bensaada , l'homme est de tous ceux qui naissent grands pour comprendre seuls la vie et se plaisent aussi à vivre discrets en gardant intacte la mémoire collective pour s'en servir comme repère dans l'histoire. Kerdjou Bensaada est comme tous ces hommes qui partent furtivement sur la pointe des pieds sans regarder derrière pour ne pas brusquer les autres, encore moins les offenser. Il vient de quitter ce bas-monde pour l'Eternité à l’âge de 88 ans ce samedi matin, dans son habitation sise au "Terrain Boumeddiene", au sud de la ville de Tiaret. Il a été enterré après la prière d’El Asr au cimetière communal sous le regard de ses compagnons moudjahidine et des citoyens de la ville et de toutes les communes de la wilaya. Le militant avait cet aspect le plus positif du caractère de l'Algérien : Intelligent et rebelle pour s'inscrire dans le combat pour s'opposer à au colonisateur français. Kerdjou Bensaada, fils de Mostafa et de Djillali Kheira ,né le 07 mai 1926 à Tiaret, commerçant de son état, demeurant au 40,rue de la Résistance, est un militant lettré, très discret et peu bavard bien qu'il ait gardé fragilement sa mobilité par peur qu'il ne soit vaincu par le poids de l'âge. Pour l'histoire que certains ne sembleraient pas encore connaitre, sa première arrestation a été à l'âge de 19 ans, en 1945, alors qu'il militait sous la bannière du PPA, et condamné par la cour d'Oran en compagnie du Chahid Benkhetou , Mekki Benaouda , Dahim Benaouda et Keskoussa Djillali.
        Toujours en homme rebelle intraitable, il a été considéré, à juste titre par la police militaire, comme étant un élément dangereux et bien imprégné du langage révolutionnaire de l'action mobilisatrice. Il est de nouveau arrêté en 1950, à Tiaret, en qualité de membre actif de l'Organisation Secrète (OS) dans la région des Hauts Plateaux. Détenu alors en vertu d'un mandat de dépôt le 11 mai 1950, il a été écroué le jour même, un procès expéditif ayant longtemps intrigué Maitre Vergès qui avait cité le nom de KerdjouBensaada dans le livre sur les procès des membres de l’OS.
        Lors de sa présentation à la barre, il était assisté pour sa défense par Maitres Poue et ZuzanneKahl-Larysse alors que tout le réseau a été démantelé suite à des informations fournies aux militaires. Le groupe où activait Bensaada, comprenait alors Hallouz Ahmed né à Douar Torrich (Oued Lili), AfritBenaissa né à OuledBoughedou, Aït Amrane né à OuacifTiziOuzou, Ould Brahim said né à Taourirt Ath MengueletTiziOuzou ,Zabana Ahmed ould Mohamed 0/Mostafa ,né en 1926 à Douar El Ksar ,HamouBoutlelis 0/ El Habib né à Oran, et Guenafda Mohamed 0/Abdelkader né à Tiaret. A l'issue d'un procès expéditif, Bensaada a été transféré de la prison d'Oran vers celle de Sarkadji le 24 mai 1951p ar ordonnance de la cour d'appel. C'est dans sa nouvelle cellule qu'il retrouva des prisonniers des plus prestigieux de la révolution algérienne, tels Zabana, Bouhadjar, Benhadou alias Cdt Othmane, HamouBoutlélis, AbaneRamdane, Ali Bekhatou et Ould Brahim ammi Saïd. Les dates ,les procès comme les arrestations musclées se suivent et se ressemblent pour le militant de l'OS puisqu’il est encore une fois arrêté, cette fois à titre préventif, le 08 novembre 1954 à Tiaret, avec ses compagnons Bekhetou Ali et Benatta Abdelkader. Toujours fier de sa lignée d'hommes rompues aux combats de la vie, le militant KerdjouBensaada a été, certes, fragilisé par la maladie mais tenait debout, refusant "la datte et tout le régime". Aujourd’hui, tout un pan de l'histoire vient de disparaitre. Il est resté méconnu par les historiens comme par les organisations politiques dont il dépendait jusqu’à le jour de sa mort.

        PAR Boudali Kacem
        dz(0000/1111)dz

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        • #5
          Sur les traces de la diaspora kabyle à Sougueur

          L’histoire nous apprend qu’au début du siècle dernier les premiers Algériens à avoir tenté l’aventure d’aller au delà de la mer ne sont autres que des jeunes de la Kabylie maritime et ce afin de fuir la misère qui frappait toute la région. L’odyssée des Kabyles est des plus riches depuis des siècles à nos jours. Il y a par exemple les premiers migrants vers l’Europe, ceux de la dramatique histoire des déportés de la Nouvelle-Calédonie jusqu’à celle des exilés du terrorisme durant les années de braise sans oublier l’immigration au Canada que les jeunes Kabyles se fixent aujourd’hui comme terre promise.

          Un autre mode d’exil, sujet de ces lignes, est celui de certains Kabyles qui ont choisi de quitter leurs montagnes austères pour aller s’installer " à vie " dans d’autres régions du pays. Le départ se fait dans le sens des quatre points cardinaux. Nous nous limitons à décrire la trajectoire et le devenir de la diaspora kabyle installée dans l’une des plus vieilles villes de l’Oranie, Sougueur. Qu’importe le point de départ de la Kabylie pour se rendre à la capitale des Rostémides Tiaret située sur les Hauts-Plateaux centre-ouest à laquelle est rattachée la ville de Sougueur. Notre départ a commencé de la ville de Béjaïa, capitale des Hammadites, distante de plus de 400 km de l’ex-Tihert que nous rejoignons à partir de la route de la Rocade. Une trajectoire qui décrit toute l’histoire d’un pays plein de controverses. Il faut contourner donc, à partir de Bouira, pour rejoindre cette voie rapide en passant par Sour El Ghozlane le QG du guerrier berbère Takfarinas. Jusque-là les signes de vie kabyle sont présents avec ces petits marchands à la sauvette qui proposent aux passants l’un des fruits du terroir, la figue fraîche. Sinon, le panorama du grand relief montagneux du Djurdjura suffit pour nous rappeler la particularité de la région. Au lieu dit col de Bekouche, un point culminant à 904 mètres d’altitude, commence la descente aux enfers. C’est aussi une traversée du désert puisque l’on est contraint de passer en ce mois d’août par quelques régions pastorales semi-désertiques.

          Il était une fois Trézel

          Sidi Aissa et Ain Lahdjal, relevant de la wilaya de M’sila sont devenues des villes commerciales par excellence servant de relais aux voyageurs du Nord vers le Sud, ou inversement comme ceux des régions Est et Ouest.

          C’est à partir de cette dernière ville-carrefour que le choix de notre destination est fixé. Nous devons désormais prendre une ligne droite de cent kilomètres de la rocade est-ouest pour atteindre Bouguezoul, un autre carrefour national que l’on a annoncé comme la prochaine capitale administrative. Sur le territoire de la wilaya de Médea, elle est aussi proche de Djelfa, la ville de Bouguezoul est traversée par la RN 1 d’Alger vers le grand sud et par la rocade de M’sila vers Oran en traversant Tiaret.

          Une halte s’impose dans un grand relais géré par un Kabyle qui n’a pas manqué d’installer une enseigne en tifinagh. Il y a tout ce qui peut soulager les voyageurs. Un hôtel, restaurant et café ouverts H24, avec en plus des sanitaires, une salle de prière, un taxiphone et une boutique. Il nous reste 148 km pour atteindre Tiaret. Le dernier quart de notre périple nous fait visiter les villes de Hammadia et Mahdia en passant par le grand marché de Hassi Fdoul. Nous avons l’occasion de prendre en stop un jeune gendarme qui nous parle du manque de transport sur cet axe surtout les jours de marché. A peine s’est-il informé de notre résidence, qu’il parle avec assurance de la situation sécuritaire qui prévaut ces derniers jours en Kabylie, tout en nous assurant que les choses se sont beaucoup améliorées ici. Nous laissons notre passager dans un petit village et nous faisons un détour du côté de Bouchekif pour atteindre notre destination sans passer par la ville de Tiaret afin d’éviter les encombrements. C’est dans cette localité de Bouchekif qu’est implanté l’aérodrome de cette wilaya, ainsi que la première usine nationale de voitures, la fameuse Fatia qui devait naître ici et n’a pas encore vu le jour. Ainsi, à défaut de ces voitures locales restées une Chimère, Tiaret garde jalousement son cheval pur sang de renommée mondiale. Sougueur est à 12 km d’ici et l’on voit déjà les reliefs des deux montagnes qui délimitent cette contrée, le Nador au sud et Djebel Aabed au nord. Si la distance s’avère longue, des similitudes historiques sont là pour témoigner d’un rapprochement. Trézel fut le nom donné à cette ville par les colons. Un hommage à l’un des généraux français appelé Camille Alphonse Trézel (1780/1860) qui commanda l’expédition de Bougie en 1833 et prit possession de la ville le 29 septembre de la même année. Trézel fut une métropole créée par des colons "aventuriers" à la fin du 19e siècle dans cette région agropastorale des Hauts-Plateaux. De prime abord il s’agit d’une ville à caractère architectural européen au vu du nombre de villas, jardins et des quelques petits châteaux bourgeois qui constituent la zone urbaine.

          Une véritable carte postale. L’ex-Trézel est tracée en plusieurs carrées délimités par des ruelles dans les quatre sens, facilitant ainsi l’accès à tous les quartiers et cités de la petite ville. Le tout est entouré de vastes champs de vigne, de céréales et d’amandiers. Cette métropole de vignobles et d’agriculture nécessita d’autres mesures d’accompagnement au titre d’artisanat, de commerce et de transport. C’est à partir de là que quelques commerçant kabyles et mozabites sautèrent sur cette aubaine pour s’y installer avec leurs proches. A coté des colons européens ce furent ces quelques Berbères du M’Zab et des montagnes de Djurdjura de se lancer à tracer la nouvelle destinée de cette porte du Sud.
          dz(0000/1111)dz

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          • #6
            Les Ouacifs à l’assaut d’une ville lointaine

            La ville n’est plus ce qu’elle était jadis. Le béton et l’extension urbaine tous azimuts ont pris des proportions alarmantes. Plus de vignoble autour, le désert commence déjà à menacer la verdure d’antan par la poussée sablonneuse. Au centre-ville, la circulation s’agglutine entre véhicules et piétons qui ignorent les trottoirs. Une ville qui a quelque chose de particulier par rapport à d’autres à savoir la calèche qui côtoie l’automobile.

            Un signe rustique qui réclame toujours sa place malgré l’explosion du marché de l’automobile. Nous nous sommes orientés vers un quartier récemment créé, cité deuxième tranche implantées sur des anciennes vignes

            Mohand Arezki Ilimi et sa famille sont originaires d’un village de la Haute-Kabylie Aït Abdelali. Hormis le père né à l’ex-Michelet, tous les autres membres ont vu leur naissance en dehors de la Kabylie, y compris la mère, qui, elle, est née à Djelfa. On parle couramment le kabyle même par les plus petits de la famille. Notre présence coïncidait avec un match de la JSK. L’ambiance est à son comble. Hichem étudiant à l’université de Tiaret et le plus jeune de la famille n’arrête pas de crier à qui veut l’entendre son désarroi devant la la prestation des Canaris. "La JSK c’est sacré chez nous" martèle Hicham qui n’a vu que rarement le bled. La mère, se souvient-elle de son arrivée dans cette ville alors qu’elle n’avait à l’époque que quatre ans. "Mon père Moh-Saïd Belkessa était un commerçant ambulant qui venait souvent à Sougueur. Ayant son petit commerce dans cette ville il a songé à nous emmener et s’établir définitivement dans ce patelin". Il y a de cela plus d’un demi-siècle cette femme se souvient encore de son enfance dans cette ville aux diverses cultures. "Il nous était interdit de jouer dans la rue sauf les dimanche, pour préserver la propreté de l’environnement et la quiétude des lieux". Les Kabyles vivaient en symbiose avec les autres communautés qui leur vouaient du respect, ne cesse de se rappeler Rezki le père de cette famille, aujourd’hui grand-père de quelque dix petits-fils. Laissons cette famille pour un moment et allons rencontrer des Kabyles de la troisième génération de la diaspora kabyle dans un coin appelé Echouka située au cœur de la ville. Ils sont trois, presque du même âge. Djilali Ben Brahim, youcef Kidjnane et Kada Allahoum nous ont invités autour d’un café. La discussion fructueuse s’est axée sur l’histoire et le processus d’émigration des Kabyles dans cette région oranaise. Pour la plupart de nos interlocuteurs, l’arrivée des premiers Kabyles a eu lieu vers la fin du 19e siècle, environ en 1890. "La famine et la misère étaient à l’origine de l’exil de nos grands-parents qui se sont lancés à la recherche d’une prospérité plus grande" expliquent nos trois compagnons tout en s’accordant à dire que les premières familles ayant débarqué à Trézel sont les Aït Ahmed, Boufares, Ait Saïd, Ould Mokhtar puis les Ben Brahim. Dans un phénomène d’osmose la liste des partants s’élargit pour rejoindre leurs proches ayant déjà opté à l’exil d’intérêt.

            A la cité Zouaoua…

            Cette arrivée massive des Kabyles a pris d’assaut toute la cité Diar El Freh que l’on appelait depuis " Cité Zouaua ", car, habitée en quasi-totalité par des Kabyles. Cette présence forte et positive a métamorphosé la région, ayant connu en un court laps de temps un essor fulgurant en développement dans plusieurs domaines. A côté des quelques Mozabites, à l’image des Bakir, les nouveaux Trézeliens des Ouacifs monopolisent le commerce. Une vocation de père en fils qui a apporté sa pierre d’achoppement à la construction et la modernisation de la vie des "autochtones" concédée comme un autre moyen de lutte de libération. L’un de ces pionniers de la mise en marche de la vie active de Sougueur était Boudjemaa Ould Mokhtar lequel s’est lancé dans le domaine de transport en créant la première ligne pour les voyageurs. A l’aide de son mulet tirant une calèche, la société Boudjemaa a révolutionné le quotidien des Sougris qui se permirent des déplacements à Tiaret et vers d’autres villes voisines. La société prendra de l’ampleur en remplaçant la bête de somme par un moyen moderne, le camion. Les héritiers Ould Mokhtar n’ont fait que suivre le chemin de leurs aînés en restant fidèles au créneau de Boudjemaa avec des moyens plus modernes. Quant aux Ben Brahim ils se sont lancés dans un domaine réservé à l’époque aux Européens, le cinéma. "En 1936 mon grand-père Lahcène est passé du métier de minotier à celui de gérant d’une salle de cinéma." Nous a confirmé Djilali qui n’a pas manqué d’afficher une certaine amertume devant le destin réservé au cinéma actuellement. Cette salle historique de cinéma est transformée actuellement en piscine et cybercafé. La diaspora continue à franchir le pas vers d’autres métiers pour accomplir sa mission.

            Ali Issad, un intiuteur qui a défié les français

            C’est à cet effet que la communauté des Ouacifs avait donné à cette région de Sougueur son premier maître d’enseignement en langue française. Ali Issad était le premier Algérien à prendre la craie défiant ainsi les Français de l’époque coloniale. En guise de reconnaissance, les autorités de cette commune ont baptisé un CEM de la ville du nom de cet enseignant.

            Mohamed Aït Amar et Hamou Ben Brahim, tous issus des Ouacifs ont ajouté leur touche à l’histoire de cette ville en y devenant les premiers médecins de cette contrée. Au déclenchement de la Révolution, les Kabyles ont rapidement rejoint les maquis avec comme responsables de la cellule FLN à Sougueur Belaid Kedjnane condamné à mort puis gracié, Ould Mokhtar Mokhtar et Moh Saïd Belkessa. Après toutes ces années passées dans cette ville, le cordon ombilical n’est pas tout à fait coupé avec la Kabylie. Nordine fils de Rezki ne rate aucun congé annuel pour faire apprécier à ses enfants l’odeur des Montagnes du Djurdjura qu’il connaît par endroits. Beaucoup parmi ses Sougris venus d’ailleurs ont gardé des traditions bien de chez nous, avec une solidarité affichée lors des deuils et des fêtes. Ce lien affectif a permis à cette communauté des Ouacifs de s’affirmer encore davantage comme pierre angulaire du développement et de la prospérité de cette commune, second pôle de wilaya après le chef-lieu Tiaret. Forte de quelque 75 000 habitants, la commune de Sougueur est l’une des plus anciennes villes qui possède des atouts lui permettant d’aller de l’avant. Un marché de renommée nationale et une position géographique stratégique, elle peut épouser toutes les vocations possibles, allant de l’agriculture à l’industrie en passant par le commerce et le tourisme. Avec une société hétéroclite les kabyles de Sougueur vivent en toute harmonie avec le reste des habitants en se sentant des fils de cette ville avec des racines profondes. Nous quittons la capitale des Rostémides en empruntant le même itinéraire qu’à l’aller. Le mont de Djurdjura apparaît au col de Bekouche pour nous signifier que la Kabylie est toute proche. Quant aux Kabyles, ils sont derrières nous, ceux de l’autre Kabylie, de Trézel, pardon de Sougueur.

            Nadir Touati
            dz(0000/1111)dz

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            • #7
              katiaret ,

              Tu semble bien renseigner , alors apporte des révélations sur la tragédie occulté de la guerre d'Algérie !
              Dernière modification par arrezki, 26 août 2014, 00h37.

              Commentaire


              • #8
                katiaret

                Un exposer très instructif , mais qui ne répond pas à mon questionnement ?...

                Pourquoi ces militants engagés avaient soutenues , ce Messali ( homme de la France ) , au détriment de l’émir KHALED ...
                (fondateur du premier Mouvement National Algerien ( M N A ) , créer en 1923 .

                Comble d'ironie Messali ,a repris le même sigle (m n a ) après son congres d'Hornu ( Belgique ) en 1954 .

                Lorsqu’il avaient afficher publiquement et ouvertement son opposition au déclenchement de la révolution ( avec les conséquences qui on d’écoulées , notamment dans le Nord de la France , et surtout Melouza ...
                Dernière modification par arrezki, 25 août 2014, 22h52.

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