Les Anciens, peu soucieux d'ethnographie, de toute façon mal armés conceptuellement pour aborder des cultures différentes des leurs, nous ont si mal renseignés sur leurs Libyens, Garamantes, Éthiopiens, que la connaissance de l'Antiquité saharienne doit s'appuyer surtout sur l'archéologie. Au moins peut-on comprendre que les peuples des deux rives de cette Méditerranée de sable et de cailloux s'y soient croisés et mêlés de longue date. A l'ouest du Sahara, les Almoravides, venus du Sud, fondèrent le premier empire des deux rives, entre le Niger et la mer Méditerranée au XIe siècle; l'empire Songhaï empiétera ensuite sur l'empire du Maroc au début du XVIe siècle; au XVIIe siècle, le Grand Maroc c'est-à-dire la zone d'influence de l'empire chérifien, s'étend jusqu'à Djenné, Tombouctou et Gao. A la même époque, le Bornou s'étend jusque au Fezzan. Au bout du compte cependant, la prépondérance est revenue à trois groupes de populations proprement sahariennes : il s'agit, au Sud du Fezzan et dans la région du Tibesti, des Toubous (ou Teda), une population parlant une langue nilo-saharienne proche du Kanuri, des Maures, à l'Ouest, qui sont des Arabo-Berbères et, surtout des Berbères Touareg au centre du Sahara.
Le Sahara a été l'objet des ambitions coloniales de la France à partir des années 1880 et se voyait intégrer, sur le papier, à l'Afrique occidentale française (AOF) en 1884. avant d'être reconnu possession française en 1890, par une convention signée avec le Royaume-Uni. La construction d'une série de forts servant de points d'appui aux troupes armées a permis ensuite en quelques années le contrôle presque complet de tout cet espace - seules quelques poches de résistance touareg et la Mauritanie devront attendre le début du XXe siècle pour se voir soumises. Ajoutons que deux autres puissance européennes ont égalent colonisé le Sahara : l'Espagne, d'abord, qui avait pris pied à l'Ouest du Sahara, dans la région du Rio de Oro, dès les années 1860, et l'Italie, engagée en Libye dans une guerre contre la Turquie qu'elle gagne en 1912, puis, qui en 1935, sous Mussolini, investit tout l'arrière-pays saharien jusqu'au Tchad, contestant à la France la bande d'Aouzou. A partir des années 1950 et jusqu'en 1975, la décolonisation aboutit au découpage du Sahara qui se trouve réparti entre plusieurs nouveaux États. Un partage qui se fait au détriment des populations sahariennes, d'où une partie des conflits qu'on a pu observer dans la région au cours des décennies suivantes.
Les Touareg
Les Touareg constituent la population emblématique du Sahara central. Le nom sous lesquels ils sont connus est celui que les Arabes nomades ont donné à ces les Berbères voilés du Sahara. Eux se désignent sous le terme d'Imoucharh (au singulier, Amacherh).
Les Touareg (nous continuerons à leur donner ce nom) sont une branche de la nation berbère des Zanag ou Sanhadja, jadis répandue dans tout le Maghreb. Plusieurs tribus nomades de cette nation, chassées des fertiles provinces du Tell au temps de la domination carthaginoise ou à l'époque de la conquête romaine, émigrèrent, avec leurs troupeaux, dans le Sahara septentrional; mais, incommodés dans leurs courses tant par l'éblouissante lumière des hamadas que par le souffle embrasé des vents du sud, les émigrants imaginèrent de rabattre, sur leurs yeux, en forme de visière, un pli de leur turban, et de se couvrir d'un voile la partie inférieure du visage. Cet usage entra bien vite dans les moeurs et, comme l'a dit justement Hanoteau, il s'y rattache encore au. jourd'hui une idée de dignité qui le fera longtemps respecter.
Lorsque Okba ben Nafi pénétra dans le Maghreb-el-Aksa (VIIe siècle), il se trouva en contact avec des voilés établis dans le Sous; ceux-ci embrassèrent l'islam; puis, poussés à leur tour par le prosélytisme, ils conquirent le Sahara et une partie du Soudan (836 ap. J.-C;, 222 de l'Hégire) et imposèrent la religion nouvelle, ou tout on moins ses formules de profession de foi, aux peuples de ces contrées. Ce fut d'une tribu de voilés sahariens, les Lemtouna, que sortirent, vers le milieu du XIe siècle, ces fameux Marabouthinn (Almoravides) que le plus ardent fanatisme transforma en héros, et qui englobèrent le Maghreb et l'Espagne dans leur immense empire. On sait qu'épuisés par les conquêtes et corrompus, du reste, par l'exercice du pouvoir, les Almoravides furent renversés, vers le milieu du XIIe siècle, par les Mouahhedoun (unitaires), autres sectaires berbères que les Espagnols nous ont fait connaltre sous le nom d'Almohades.
Cependant, le plus grand nombre des Sanhadja voilés étaient restés au désert. Le lien qui les rattachait à l'empire musulman une fois rompu (ils avaient été déclarés hérétiques par les Almohades), ils se trouvèrent eux-mêmes divisés en différents groupes de tribus, sortes de confédérations dont les rivalités facilitèrent l'établissement des Arabes nomades dans les meilleurs sites du Sahara septentrional.
Les Touareg devinrent les maîtres de la partie du Sahara comprise de l'Est à l'Ouest entre entre le Fezzan, le pays des Tebbous (Tibous) et l'océan Atlantique, et du Nord au Sud entre le Soudan et le région de pâturages occupée au Nord par les Arabes nomades, c'est-à-dire jusqu'à une ligne courbe partant de Ghadamès, passant par le Touât et allant aboutir vers le cap Youbi.
Dans cet immense espace, ils ont formé quatre confédérations principales : les Oulad Delim ou Fils de la Nuit, dont le nom berbère nous est inconnu, à I'Ouest; les loulemedenn, au Sud-Ouest, entre le Hoggar et le Niger; les Ahhaggarenn, qui occupent les parties centrale et occidentale du Hoggar et rayonnent jusqu'au Touât et au Sahara algérien; les Azgher, qui habitent le Hoggar oriental et poussent leurs, courses jus qu'à Ghadamès, au Fezzan et au pays de l'Aïr. Les Kel Aïr, que certains classent au nombre de Touareg, sont des Noirs sahariens.
Le Sahara a été l'objet des ambitions coloniales de la France à partir des années 1880 et se voyait intégrer, sur le papier, à l'Afrique occidentale française (AOF) en 1884. avant d'être reconnu possession française en 1890, par une convention signée avec le Royaume-Uni. La construction d'une série de forts servant de points d'appui aux troupes armées a permis ensuite en quelques années le contrôle presque complet de tout cet espace - seules quelques poches de résistance touareg et la Mauritanie devront attendre le début du XXe siècle pour se voir soumises. Ajoutons que deux autres puissance européennes ont égalent colonisé le Sahara : l'Espagne, d'abord, qui avait pris pied à l'Ouest du Sahara, dans la région du Rio de Oro, dès les années 1860, et l'Italie, engagée en Libye dans une guerre contre la Turquie qu'elle gagne en 1912, puis, qui en 1935, sous Mussolini, investit tout l'arrière-pays saharien jusqu'au Tchad, contestant à la France la bande d'Aouzou. A partir des années 1950 et jusqu'en 1975, la décolonisation aboutit au découpage du Sahara qui se trouve réparti entre plusieurs nouveaux États. Un partage qui se fait au détriment des populations sahariennes, d'où une partie des conflits qu'on a pu observer dans la région au cours des décennies suivantes.
5500 - 3000 av. J.-C. - Invention de la céramique; domestication et élevage des bovins dans la région des massifs (Aïr, Adrar, Tibesti, Hoggar).
XIe siècle - Islamisation du Sahara.
1890. - Accord Franco-anglais sur le Sahara.
1894 - Prise de Tombouctou par les troupes françaises. Années 1950 - Début de la décolonisation.
XIe siècle - Islamisation du Sahara.
1890. - Accord Franco-anglais sur le Sahara.
1894 - Prise de Tombouctou par les troupes françaises. Années 1950 - Début de la décolonisation.
Les Touareg constituent la population emblématique du Sahara central. Le nom sous lesquels ils sont connus est celui que les Arabes nomades ont donné à ces les Berbères voilés du Sahara. Eux se désignent sous le terme d'Imoucharh (au singulier, Amacherh).
Les Touareg (nous continuerons à leur donner ce nom) sont une branche de la nation berbère des Zanag ou Sanhadja, jadis répandue dans tout le Maghreb. Plusieurs tribus nomades de cette nation, chassées des fertiles provinces du Tell au temps de la domination carthaginoise ou à l'époque de la conquête romaine, émigrèrent, avec leurs troupeaux, dans le Sahara septentrional; mais, incommodés dans leurs courses tant par l'éblouissante lumière des hamadas que par le souffle embrasé des vents du sud, les émigrants imaginèrent de rabattre, sur leurs yeux, en forme de visière, un pli de leur turban, et de se couvrir d'un voile la partie inférieure du visage. Cet usage entra bien vite dans les moeurs et, comme l'a dit justement Hanoteau, il s'y rattache encore au. jourd'hui une idée de dignité qui le fera longtemps respecter.
Lorsque Okba ben Nafi pénétra dans le Maghreb-el-Aksa (VIIe siècle), il se trouva en contact avec des voilés établis dans le Sous; ceux-ci embrassèrent l'islam; puis, poussés à leur tour par le prosélytisme, ils conquirent le Sahara et une partie du Soudan (836 ap. J.-C;, 222 de l'Hégire) et imposèrent la religion nouvelle, ou tout on moins ses formules de profession de foi, aux peuples de ces contrées. Ce fut d'une tribu de voilés sahariens, les Lemtouna, que sortirent, vers le milieu du XIe siècle, ces fameux Marabouthinn (Almoravides) que le plus ardent fanatisme transforma en héros, et qui englobèrent le Maghreb et l'Espagne dans leur immense empire. On sait qu'épuisés par les conquêtes et corrompus, du reste, par l'exercice du pouvoir, les Almoravides furent renversés, vers le milieu du XIIe siècle, par les Mouahhedoun (unitaires), autres sectaires berbères que les Espagnols nous ont fait connaltre sous le nom d'Almohades.
Cependant, le plus grand nombre des Sanhadja voilés étaient restés au désert. Le lien qui les rattachait à l'empire musulman une fois rompu (ils avaient été déclarés hérétiques par les Almohades), ils se trouvèrent eux-mêmes divisés en différents groupes de tribus, sortes de confédérations dont les rivalités facilitèrent l'établissement des Arabes nomades dans les meilleurs sites du Sahara septentrional.
Les Touareg devinrent les maîtres de la partie du Sahara comprise de l'Est à l'Ouest entre entre le Fezzan, le pays des Tebbous (Tibous) et l'océan Atlantique, et du Nord au Sud entre le Soudan et le région de pâturages occupée au Nord par les Arabes nomades, c'est-à-dire jusqu'à une ligne courbe partant de Ghadamès, passant par le Touât et allant aboutir vers le cap Youbi.
Dans cet immense espace, ils ont formé quatre confédérations principales : les Oulad Delim ou Fils de la Nuit, dont le nom berbère nous est inconnu, à I'Ouest; les loulemedenn, au Sud-Ouest, entre le Hoggar et le Niger; les Ahhaggarenn, qui occupent les parties centrale et occidentale du Hoggar et rayonnent jusqu'au Touât et au Sahara algérien; les Azgher, qui habitent le Hoggar oriental et poussent leurs, courses jus qu'à Ghadamès, au Fezzan et au pays de l'Aïr. Les Kel Aïr, que certains classent au nombre de Touareg, sont des Noirs sahariens.
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