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Les Janissaires

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    Les Janissaires
    par Vincent Mansour Monteil

    Pendant près de cinq siècles (1326-1826), les janissaires, composés d'abord d'enfants chrétiens ramassés par les Turcs en pays conquis, islamisés et initiés à l'ordre religieux des Bektashi, ont été les prétoriens des sultans ottomans et l'armée de métier des Turcs. Leur corps militaire était un « foyer » dont les soldats se révoltaient en renversant leurs marmites. Ces prétoriens-marmitons étaient aussi des prétoriens-derviches (1). Pendant trois siècles, en Algérie, ils devinrent des corsaires. Leur indiscipline croissante conduisit à leur écrasement par le sultan Mahmut II, en 1826, et à la dissolution de l'ordre Bektashi, qui se maintint en Albanie jusqu'en 1967 (l’ordre Bektashi a pu renaître à partir de 1990, suite à l’autorisation de pouvoir de nouveau pratiquer le culte, en Albanie).



    La marmite de bronze

    Les janissaires (du turc Yeni çeri (2) : "jeune troupe") n'étaient qu'une partie (de 12 000 hommes au XVème siècle à 140 000 en 1826) de l'armée ottomane, qui aurait compté 400 000 soldats en 1796 et dont seule la moitié était disponible. En 1655, Jean Thèvenot, qui séjourna un an à Istanbul, écrit que « le Grand Seigneur peut mettre sur pied en peu de jours une armée de deux ou trois cent mille hommes ». Ces chiffres sont excessifs. Les Turcs, d'origine asiatique et nomade étaient de bons cavaliers mais de médiocres fantassins. A leurs « batteurs d’estrade » à cheval, il leur fallut donc ajouter des troupes régulières à solde trimestrielle (payée en « aspres » ou pièces d’argent), dont les principales étaient les janissaires. Comme, jusqu’en 1582, ceux-ci étaient soit des prisonniers de guerre, soit des enfants chrétiens ramassés en pays conquis, on les appelait – quoique convertis à l’Islam - des « esclaves de la porte » (gouvernement turc). Quant aux fameux janissaires d’Alger, c’étaient surtout des Turcs, que l’on traitait pourtant aussi d’esclaves. Bien armés de mousquets, les janissaires étaient le fer de lance de l’armée : nul ne les égalait pour monter à l’assaut des citadelles. « Assurément, les janissaires étaient le corps le plus efficace et le plus redoutable qu’il ait été donné au monde de connaître », affirmait l’historien anglais Monroe, en 1908. D’ailleurs, selon Thévenot, « il semble qu’ils soient sacrés, et assurément je ne sais aucun ordre de milice dans le monde qui soit autant respecté, car il n’y a pas de richesses qui puissent sauver la vie à un homme qui a battu un janissaire ».

    Les janissaires sont en fait des prétoriens-marmitons. Mais pourquoi les janissaires, qui sont – du moins au début – des chrétiens « reniés », ont-ils le culte de la marmite (kazan), au point d’en avoir une en bronze comme emblème de chaque unité ? Pour l’historien allemand Schlözer, c’est à cause de la vénération que portaient à la « noble marmite » les nomades turcs d’Asie centrale. Le repas principal, pris en commun, est celui du soir, à la chaleur de la marmite. Du coup, les janissaires appellent leur corps un « foyer » (ocak) : ils passent une cuillère de bois à travers leur bonnet de feutre et les grades militaires portent des noms tirés de la cuisine : « cuisinier en chef » ou « grand distributeur de la soupe », le sultan lui-même est le « père nourricier », la marmite sacrée donne le droit d’asile et « renverser la marmite » est le signal de révolte des janissaires.

    Antoine Galland, le premier traducteur des Mille et Une Nuits, parle, le 28 mai 1672, dans son journal de Constantinople, d’un officier français prisonnier qu’on « avait premièrement fait marmiton du pacha ». Le même jour, il signale un garçon de Pontoise, « élevé dans l’étude, tenu de fort court à cause de sa beauté, jusque-là même qu’il lui était défendu de parler aux autres Français. On le persécutait fort de se faire turc. On lui faisait même déjà porter le turban, et on lui apprenait à lire en turc. Enfin, c’était un véritable ichoglan du pacha ». Les içoglan étaient des pages. Ils étaient, on le voit, recherchés pour leur beauté physique car, remarque Thévenot, si les Turcs sont « fort jaloux de leurs femmes, souvent ils donnent leur amour à leur sexe (…) car ils sont grands sodomites ». Est-ce là raison de l’interdiction faite aux janissaires de porter la barbe, « en témoignage de leur servitude » ? Ou peut-être pour que le page imberbe garde, plus tard, le menton glabre ? Le grand turcologue J.Deny a publié, en 1925, des Chansons des Janissaires turcs d’Alger (fin du XVIIIème siècle), dont l’une blâme un mignon d’avoir laissé pousser sa barbe. De même, l’Albanie, qui a fourni aux Ottomans tant de janissaires, a connu des quatrains érotiques qu’Auguste Dozon, l’auteur du Manuel de la langue chkipe (shqip c'est-à-dire albanais) en 1879, qualifie de « pédérastique » - et qui le sont en effet.

    Le corps des janissaires était donc une communauté exclusivement virile et l’obligation de célibat ne pouvait qu’encourager des tendances homosexuelles. Cette règle disparut cependant à partir de la fin du XVIème siècle en Turquie et, en Algérie, les janissaires turcs se marièrent dans le pays, donnant naissance à ces couloughlis ou kouloughlis c'est-à-dire « fils d’esclave » dont la descendance existe toujours.

    Drogues légales

    En principe, un janissaire ne doit pas boire de vin, toute boisson fermentée étant interdite aux musulmans. Ceux-ci « ne sont pas comme les chrétiens qui sont perdus dès que le vin ne les suit plus ». Thévenot, qui fait cette remarque, ajoute cependant qu’à la veille d’embarquer à Constantinople sur des bateaux de guerre, « tous les cabarets sont fermés par ordre du vizir, qui les fait même sceller, de crainte que le vin n’augmentât l’insolence » des janissaires. Quant à la régence d’Alger, on sait le développement qu’y avait pris la vie de taverne. Le cabaret a sa place dans les chansons des janissaires. Mais il y a des compensations. A propos des janissaires en campagne, Jean Thévenot – toujours lui – constate qu’ils « vivent de fort peu de chose ; pourvu qu’ils aient du riz, un peu de pain, de l’eau, du cahvé (café) et du tabac ». En 1655, le café était encore inconnu en France. Originaire d’Ethiopie, introduit au Yémen au XVème siècle par les mystiques musulmans qui prolongeaient, grâce à lui, leurs veillées de prières, il atteignit Le Caire au début du XVIème siècle et, vers 1544, Constantinople, où il fut parfois interdit. Il est à noter que la torréfaction des grains de café était un privilège des janissaires. Du côté d’Alger, enfin, une chanson turque du XVIIIème siècle fait dire à un cafetier qu’il passe, chez lui « mille janissaires par jour ».

    Enfin, en 1853, Théophile Gautier mentionne la « blague à tabac » dans la ceinture du janissaire.

    Il semble bien que l’usage du tabac à priser ait été introduit dans l’Empire ottoman (Algérie comprise) comme un palliatif de la défense de fumer faite en 1642. Cependant, Thévenot, s’il assure que le sultan « fit décapiter dans les rues de Constantinople en un jour deux hommes, parce qu’ils fumaient du tabac », explique que « les Turcs s’endorment facilement en fumant » et que « les incendies viennent le plus souvent… du feu tombant de leur pipe ». Sans doute faut-il compléter ce tableau des drogues, légales ou non, par l’usage de l’opium, employé par les janissaires comme excitant au combat : « La plus grande part d’entre eux prennent de l’opium », affirme un manuscrit de 1612, et « leur bravoure vient encore de certaines boissons, mêlées d’opium /…/, par le moyen desquelles ils se mettent dans une espèce de fureur », prétend Montecuculi en 1735. Mais, selon Thévenot, « ce qui les rend principalement si courageux, c’est la grande foi qu’ils ont au destin /…/ et le zèle pour leur religion ».
    L’empire ottoman au XVIème siècle dans sa plus grande extension, s’étendit en Europe jusqu’aux frontières austro-hongroises, au Proche-Orient, et au nord de l’Afrique (sauf au Maroc).

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    Dernière modification par choucha, 17 novembre 2013, 17h55.

  • #2
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    Repères chronologiques

    Empire ottoman ------ Dates ------ Janissaires

    Prise de Brousse (Bursa) 1326 (ou 1362) « Levée » (devshirme) Par les Turcs ottomans des enfants chrétiens, futurs (osmanli) janissaires.

    Bataille de Kosovo : 1389 Victoire des janissaires
    Conquête de la Serbie

    1443 Le janissaire SkanderBeg soulève L’Albanie contre les Turcs.

    Prise de Constantinople 1453 Par 12 000 à 15 000 janissaires

    Prise d’Alger 1515 Par les frères Barberousse.

    Règne de Soliman le Magnifique 1520-1530 Janissaires turcs corsaires
    1566-1830 La Régence d’Alger.

    Alliance Soliman-François 1er 1526

    Défaite de la flotte Ottomane à Lépante 1571

    1582 « La grande fournée des Janissaires ». Fin de la règle du célibat.

    1622 Assassinat du sultan Osman II.

    1648 Assassinat du sultan Ibrahim 1er.

    1655 3ème révolte des janissaires

    Echec définitif des Turcs devant Vienne 1682

    1703 Fin de la « levée » (devshirme).
    1730 Révolte des janissaires.

    1807 Les janissaires détrônent Selim III.

    Indépendance de la Grèce 1822

    Le sultan Mahmut II 1826 détruit le corps des janissaires et
    Dissout l’ordre des Bektashi.


    La levée d’enfants chrétiens (devshirme)

    Pendant plus de trois siècles (du XIVème ou du XVème siècle jusqu’au début du XVIIIème), les Turcs prélevaient, en pays conquis, des enfants chrétiens, généralement de dix à quinze ans, imberbes et célibataires, dans la proportion d’un sur cinq. Ce « ramassage » avait lieu tous les cinq ans, puis tous les trois et deux ans, et même tous les ans. Cette levée avait lieu en Turquie d’Europe ou Roumélie (turc Rum El-i : « pays des Roum ou Byzantins ») aux dépens des Grecs, Albanais, Macédoniens, Serbes, Bulgares ou Arméniens. Chaque « levée » représentait (selon les sources) de 2000 à 12 000 enfants. Ceux-ci, arrivés dans la capitale ottomane (Istanbul, après 1453), faisaient leur « noviciat » comme « jeunes étrangers » parmi lesquels on sélectionnait les « pages » ou « garçons d’intérieur » réservés au service des jardins et du palais du « Grand Turc » ou « Grand Seigneur ». Bien entendu, on en faisait des Turcs, tant par la langue que par la religion musulmane. Ils devenaient donc ce que les anciens voyageurs appelaient des « reniés » (renégats). Mais, étant donné leur jeune âge, et souvent aussi une foi chrétienne peu enracinée, la transition se faisait sans grand mal, et non sans avantage. En effet, comme le remarque, en 1655, le curieux et naïf Jean Thévenot : « Un chrétien peut racheter sa vie en se faisant turc, quelque crime qu’il ait commis, mais les Turcs n’ont point de remède pour sauver la leur ».

    On a parlé de « rapt d’enfants », d’un « impôt de sang » et de « crime atroce ». Ce n’est pas si simple ! Ces « novices » devenaient janissaires, c'est-à-dire des privilégiés redoutés de tous. Favoris du sultan, les plus chanceux pouvaient accéder, par la suite, aux plus hautes charges de l’Etat : c’est ainsi que, sur 49 grands vizirs qui se succédèrent entre 1453 et 1623, tous (sauf cinq Turcs) étaient d’anciens « pages », élevés naguère à la dure et étroitement surveillés par des eunuques éthiopiens « rasés à fleur de ventre » qui, d’après Thévenot, « se promènent par la chambre [des pages], de crainte qu’ils ne passent d’un lit à l’autre, car les itchoglans ne sont point châtrés ». De toute façon, dès 1582, une « grande fournée de janissaires » introduisit toute sorte de gens dans ce corps (dont des Turcs), et la « levée » d’enfants chrétiens avait disparu en 1703.

    L’ordre Bektashi

    Tous les témoignages sur ce point se recoupent : « tout janissaire, généralement (au moins au début) jeune chrétien « ramassé » en pays conquis – donc Grec, Albanais ou autre -, était initié à un ordre religieux d’apparence musulmane, celui des Bektashi. Les musulmans turcs sunnites, c'est-à-dire « orthodoxes », avaient horreur de ce qu’ils tenaient pour une abominable hérésie. Thévenot ne pense pas autrement, lorsqu’il écrit : « Tous les derviches et santons généralement sont de grands hypocrites, car ils se font passer pour des gens adonnés entièrement à la contemplation de Dieu, et cependant ils sont accomplis en tous vices sans exception ». Bien entendu, ce n’est pas aussi simple. Il reste à voir la place singulière occupée par la confrérie dans le corps des janissaires.
    Selon la tradition plus ou moins légendaire, un certain Hadji Bektash arrive du Khorasan (à l’est de l’Iran, en Afghanistan et Transoxiane) en Anatolie au XIIIème siècle. Il se fixe au village qui porte encore son nom et enseigne un rituel initiatique mêlant à des croyances turques plus anciennes. Bektash fonde (ce n’est pas lui directement mais des disciples à lui, notamment Balim Sultan au XVème siècle, qui réorganisa la confrérie bektashi, voir L’ouvrage collectif « Les voies d’Allah », A. Popovic, G. Veinstein, chez Fayard, 1996) alors un « ordre » religieux, et on le tient pour le plus grand « saint » de son temps. Or, on constate que sept points rattachent étroitement le « corps » militaire des janissaires à la « confrérie » des Bektashi :

    1. Le rituel bektashi d’initiation chevaleresque, autour du « gibet » (dâr) de Mansour Hallaj (martyr mystique de l’Islam, mis à mort à Bagdad en 922), est d’origine artisanale, sans doute kurde, et issu du milieu militaire des archers de Bagdad (3) ; or, les janissaires, tous bektashi, ont commencé par être arbalétriers ;

    2. Le jour de son enrôlement, chaque janissaire faisait vœu d’obéissance à l’ordre bektashi (et l’on appelait les janissaires tantôt « fils », tantôt « garçons » de Hadji Bektash) ;

    3. Les brevets des janissaires faisaient explicitement référence au patronage de Hadji Bektash et leur foi fondamentale leur prescrivait de suivre sa Voie ;

    4. Le bonnet blanc des janissaires, avec son large morceau de feutre retombant par derrière, rappelait, dit-on, la manche de la soutane du saint Hadji Bektash, lorsque celui-ci donna sa bénédiction aux premiers novices ;

    5. Les « pères » (baba) bektashi faisaient fonction d’aumôniers des janissaires ; ils suivaient les troupes en campagne ; un représentant officiel de Hadji Bektash vivait dans la caserne du 94ème régiment de janissaires ;

    6. Le commandant en chef (agha) des janissaires – lui-même initié au bektashisme – « couronnait » chaque supérieur de l’ordre, appelé « grand-père » (dede), qui se rendait, à cette occasion, à Istanbul ; au Grand conseil (divan) l’agha se levait chaque fois que le nom de Hadji Bektash était prononcé ; à la parade, devant le cheval de l’agha marchaient huit bektashi, vêtus de vert, les poings sur la poitrine ;

    7. En juin 1826, après l’écrasement du corps révolté des janissaires, l’ordre bektashi fut dissous et interdit, ses chefs exilés ou exécutés et ses couvents (tekke, teqe, tekija) détruits et rasés (ou donnés à d’autres confréries dans lesquelles de nombreux bektashi se dissimulèrent).

    Loi fondamentale des Janissaires au XIVème siècle

    Selon ce texte, attribué au sultan Mourad (Murat) II (1359-1389) :

    1. Les janissaires sont recrutés parmi les enfants chrétiens du « ramassage » - ou parmi des prisonniers. Les recrues font un stage de « novices » (turc : acemi oglan, litt. « garçons persans ou étrangers »).
    2. Ils doivent obéissance absolue à leurs chefs et aux représentants du pouvoir.
    3. Ils forment un seul « corps » et leurs casernes sont groupées ensemble.
    4. Ni luxe ni faste : simplicité.
    5. Promotions à l’ancienneté. Retraite pour les invalides.
    6. Seuls leurs officiers peuvent punir les janissaires.
    7. Peine de mort particulière (en fait, par strangulation).
    8. Les janissaires ne peuvent ni porter la barbe, ni se marier.
    9. Ils ne doivent ni s’éloigner de leurs casernes, ni exercer un métier, mais passer leur temps à s’exercer à l’art de la guerre.
    10. Ils doivent accomplir tous les devoirs pieux de l’Islam et ne jamais s’écarter des prescriptions du saint Hadji Bektash en ce qui concerne le culte et la dévotion. (4)

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    Dernière modification par choucha, 16 novembre 2013, 20h14.

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    • #3
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      Le lièvre de la Mort

      Il est incontestable que l’initiation obligatoire des janissaires au bektashisme contribua fortement à donner au « foyer », du moins dans les débuts, ce caractère monacal qui frappa tous les voyageurs. D’autre part, il est vraisemblable que les « novices » recrutés en territoire chrétien adoptaient d’autant plus facilement l’initiation au rituel bektashi qu’ils y retrouvaient des emprunts au christianisme ancien (notamment nestorien) : baptême, communion, une sorte de confirmation, existence de « pères » célibataires analogues aux moines, mariage religieux, pénitence et excommunication.

      Doit-on, dès lors, affirmer que les Bektashi furent, à l’origine, des chrétiens superficiellement convertis à l’Islam ? Certains l’on cru. Aujourd’hui, on voit plutôt, dans le bektashisme, un de ces syncrétismes dont l’Orient n’est pas avare. Il s’agit, en premier lieu, d’une forme extrémiste (ghulat) du shî’isme « duodécimain » (ce dernier est la religion d’Etat en Iran et repose sur la croyance en douze Imams (psl), descendants de Ali (as), cousin et gendre du Prophète Muhammad (as) et quatrième calife orthodoxe). C’est Ali (as) qui est le centre du culte chez les Bektashi qui l’unissent à Dieu (Allah) et à Muhammad (as) dans une sainte trinité à leur manière (un peu comme chez les Alaouites ou Nosayries de Syrie). Ils jeunent pendant les dix jours de deuil du mois de muharram, en récollection du martyre de Ali et de son fils Hussain (ici, l’auteur fait référence à la tragédie de Kerbela (plaine de l’Irak) où le fils de l’Imam Ali et petit-fils du Prophète Muhammad (as) fut assassiné lui et tous ses compagnons, ainsi qu’un bébé Ali asghar, c'est-à-dire le petit). Les prières musulmanes semblent être négligées. Ils croient en la transmigration des âmes, métempsychose. Le partage du vin, du pain (et du fromage), pour la réception d’un postulant, rappelle la Cène chrétienne. Les Bektashi boivent du vin et de l’alcool (raki), ils mangent du porc : toutes choses prohibées par le Coran. En revanche, ils ont pour le lièvre une horreur dont on ignore la vraie cause. La Bible condamne par deux fois le lièvre comme impur, car « il rumine, mais n’a pas la corne divisée » (Lévitique XI, 6 et Deutéronome XIV, 7) et le pape Zacharie, en 745, dans une lettre à saint Boniface, archevêque de Mayence, exhortait les fidèles à s’abstenir de la chair du lièvre. Aux yeux de la tradition islamique, le lièvre (dont le Coran ne dit mot) serait condamné comme « gibier à canines » parce qu’il se nourrit d’ordures, de détritus et de charognes. C’est cette dernière raison qui en interdit la chair en Iran, en Somalie, en Ethiopie. Les Shî’ites libano-syriens ne mangent pas de lièvres, parce qu’ils le considèrent comme la réincarnation de l’âme de la chatte (en arabe, le nom du lièvre, arnab est féminin) de l’Imam Ali (as). En Afrique noire occidentale, les musulmans voient en lui la métamorphose d’une femme de mauvaise vie. Autant, on le voit, d’influences possibles du christianisme ou de l’Islam.

      Les interdits alimentaires ne suffisent évidement pas à définir une religion. Mais ils permettent d’en deviner les adeptes. Ce qui frappe le plus, chez les Bektashi, c’est leur rituel d’initiation, leur pensée ésotérique, leur vie dans des couvents ou « loges », la participation des femmes dévoilées, la place des célibataires (reconnaissables à leurs boucles d’oreilles), mais aussi l’organisation hiérarchique des derviches, la hache à double tranchant et la coiffure blanche à quatre ou douze (Douze Imams) plis symboliques. Les couvents (tekke) étaient toujours situés sur une hauteur, avec une vue très dégagée, souvent dans un verger d’abricotiers. Les poètes ambulants, tantôt mystiques tantôt lyriques, florissaient. Le plus célèbre est Yunus Emre, qui vécut en Anatolie au XIIIème siècle et mourut vers 1320.

      En Turquie, l’ordre bektashi, étroitement associé aux janissaires, fut dissous et détruit avec eux en 1826. Il avait, cependant, repris vigueur lorsqu’en 1925 Atatürk mit fin à tous les ordres de derviches. En 1952, il aurait encore existé 30 000 bektashi en Turquie (n’oublions pas, que cet article date de 1979). Il faut relever que le bektashisme turc avait, par son esprit démocratique, ouvert la voie au réformes de la République turque. Les jugements portés sur lui n’ont pas toujours été équitables. Outre les accusations habituelles d’homosexualité et même d’inceste, d’ivrognerie, de vie facile, qui sont le lot de toutes les sectes excentriques de la part des communautés majoritaires (à cet égard, les Bektashi étaient des marginaux), ces derviches sont rejetés par les musulmans sunnites (« orthodoxes ») qui les tiennent pour hérétiques, sinon pour athées purs et simples. Mais d’aucuns ont reconnu, avec Osman Bey (les Imams et les Derviches, Paris, 1881), « leur désintéressement et leur abandon des choses de ce monde », comme « le courage et la fermeté qu’ils ont toujours montrés pour la défense des principes de leur ordre et celle de la liberté individuelle […] Ces martyrs affrontèrent toujours la mort avec un calme et une résignation héroïques ». On a sans doute un peu trop voulu voir, dans les janissaires un simple « mal qui répand la terreur ». Il paraît cependant difficile de nier que le bektashisme n’ait eu sur eux aucune bonne influence. Le cas de l’Albanie prouve le contraire.

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      • #4
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        [...]

        Réflexions


        Quelques détails sont donnés par Emel Esin (1970), d’après l’iconographie turque (11). Les pages du palais avaient la tête rasée, sauf une touffe ou une boucle sur le front. Certains des « portiers » (kapu kulu) – des içoglan – devaient être imberbes, mais les janissaires pouvaient porter la moustache. Les pages avaient aussi des tresses (zülüf) artificielles, de fils dorés, fixées à l’intérieur de leur coiffure. Ils portaient la tunique courte (kurtak) des jeunes échansons persans célébrés, au IXème siècle, par Abu-Nuwas (12). Au lieu de plumes, le janissaire avait une cuillère passée dans sa coiffure (keçe) en feutre blanc, dont un pan était censé représenter la manche de Haci (Hadji) Bektash Veli, le saint patron des janissaires. Les beaux pages étaient comparés aux « idoles de Kandahar » (en Afghanistan).

        Le beau livre du grand écrivain albanais Ismaïl Kadaré (d’origine musulmane) : Les tambours de la pluie (1970, tr.fr. Hachette, 1972) montre les Janissaires à l’assaut de la citadelle symbolique de Kruja (au Nord de Tirana) : « au sommet d’une longue perche était accrochée leur marmite symbolique en cuivre » (p.47) ; « les captives étaient interdites au corps des janissaires » (p.103). L’action se passe, au temps de Skanderbeg, à la fin du XVème siècle (entre 1450 et 1467). L’union nationale des Albanais se fit contre les Turcs, qui réagissent par « une politique d’islamisation effrénée » (p.271). De nos jours (1982), en Bulgarie, chez les 90 000 « Têtes rouges » (kyzil-bash), les Baba’i rejettent les Bektashi, « à cause de leurs relations avec les Janissaires » (13). Ces vieilles histoires ont donc laissé des traces perceptibles.

        L’interdit jeté par les Bektashi sur la viande de lièvre est, encore aujourd’hui, insurmontable pour nombre de gens âgés, de femmes surtout, dans l’Albanie officiellement athée. A verser au dossier de l’agile et peureux Oreillard – celui que Franais Jammes (14) appelait : « le vieux Patte-usée ». Sa rencontre, le matin, était tenue pour néfaste, on détourne le mauvais augure – par exemple chez les berbères chleuhs marocains (15) – en évitant de prononcer le nom du lièvre, que l’on remplace par des euphémismes tels que « l’oreillard, le sauteur, l’amateur d’orge »etc. Ces pratiques sont très répandues et fort anciennes, comme le remarque, au XVIIème siècle Diego de Torres (16), en disant que les Marocains « tiennent pour plus mauvais(e) » la rencontre, en chemin, « d’un conil, ou d’un lièvre ». Le motif de l’horreur inspirée par le lièvre reste une énigme, qu’il partage, au Maroc en tout cas, avec un oiseau : « il n’est pas au monde d’animal sauvage ou d’oiseau dont la rencontre, le matin, soit aussi néfaste que celle de la perdrix (15) ». Parler d’ »irrationnel » n’a pas plus de sens que la fameuse « vertu dormitive » de l’opium : au Moyen Age chrétien, le lièvre était honni – comme… hermaphrodite.

        Le grand poète national albanais Naim H. Frashëri était bektashi. Son immense poème de dix mille vers Qerbelaja, sur le martyre de l’Imam Hossein à Karbala – thème éternel de l’Islam shî’ite – est malheureusement introuvable. Grâce à la Bibliothèque nationale de Tirana, je possède maintenant la photocopie de l’édition originale de Bucarest (1898, 347 pages) et celle de Tirana (1922, 103 pages). Les deux frères « Hassan-Hysein » (le y se prononce u en albanais) (et leur mère Fatimé) y sont célébrés, avec leur père « Ali-Ebutalip » et les saints Imams : « Zejnel-Abidin, Mehamet Bakir » et les autres. L’Albanie y est glorifiée, avec la « parole donnée » (besa) – le mot clef de la langue et de la culture albanaises. Cependant, le héros national Georges Kastriot dit Skanderbeg, c'est-à-dire le bey Iskander (Alexandre turcisé), (au XVème siècle) était un ancien janissaire retourné à ses origines chrétiennes et à son domaine paternel, après environ trente de séjour à la cour d’Andrinople, où il apprit à fond l’art de la guerre. Il lutta 25 ans, jusqu’à sa mort (en 1468), contre les Turcs, ménageant tour-à-tour Venise et le Vatican. Son propre neveu, Hamza Kastriot, déserta en 1456, mais « Alexandre-bey » sut faire autour de lui le rassemblement de son peuple brave et fier. Plus tard, les Turcs vainqueurs profanèrent, à Lesh, le tombeau du héros et, de ses ossements, firent des amulettes. Ce détail est emprunté au chroniqueur de Shkodër (Scutari), Marin Barleti, dont « L’histoire de Skanderbeg ,» parue en latin, à Rome, vers 1508, demeure le témoignage irremplaçable sur celui qu’un sonnet de Ronsard appela : « le fatal Albanais ». Pour le cinquième centenaire de la mort de celui-ci, un Congrès international(17) se tint à Tirana, en 1968. Il y fut beaucoup question de « la contribution que l’Albanie apporta à la défense de la civilisation européenne, en brisant la ruée des hordes ottomanes vers l’Occident » (18). Curieux langage pour un Etat marxiste-léniniste, qui ne semble pas exempt du pêché mignon de l’historien : la projection du présent dans le passé.

        Les chansons des Janissaires turcs d’Alger publiées, sous ce titre, par le regretté J.Deny (en 1925) (19), contiennent une foule de détails révélateurs. Leurs auteurs étaients des ashyk (de l’arabe ‘ashiq : « amoureux, amant »), ces poètes musiciens, plus à l’aise en dialecte qu’en classique, de tendance religieuse shî’ite et souvent, comme les janissaires eux-mêmes, affiliés à l’ordre hérétique et bon-vivant des Bektashi. Ils se produisaient surtout dans les tavernes. A la fin du XVIIIème siècle, Alger fut attaqué douze fois par mer, par les Danois, les Espagnols, les Vénitiens – qui furent repoussés par des marins janissaires et « maures » (arabo-berbères) embarqués à bord de « chaloupes canonnières » (lançun, de l’espagnol : lanchón). Sur 28 chansons reproduites et traduites par J.Deny, 13 concernent ces combats. D’autres parlent des amours épicènes, avec quelques rares accents mystiques. La plupart chantent Alger – « la Ville-Sultane » - , son « Dey » ou Dayi (en turc : « oncle maternel », titre du chef des Janissaires) et ses valeureux soldats. Ceux-ci se plaignent de « n’avoir pas un liard en poche » et d’être « pelés comme oignons par les filles d’Alger », c'est-à-dire les « Mauresques », car « il n’y avait pas de femmes turques ». Les janissaires sont « gent sodomite » (lût kavmi, gens de loth je suppose), bien que certains soient d’heureux (ou non) mariés, d’autres adultères et certains bigames : « quinze fois par semaine on va chez le Cadi (juge). Je suis aux prises avec deux femmes ». Hélas, « l’armée est un bazar, et ses enfants perdus errent dans la forêt ». Cependant, le tabac est fort « prisé » (au double sens !), tout autant que le café, et le vin des poèmes n’est pas toujours celui d’une « sainte ardeur »… Refuge des aventuriers, Alger des Janissaires, vers 1907 encore, ne s’était pas « entièrement effacée de la mémoire du peuple turc », qui chantait parfois « les gars d’Alger aux sourcils en croissant de lune » (hilal kashly).



        Dernière modification par choucha, 16 novembre 2013, 20h57.

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        • #5
          Quelques vérités sur trois siècles de colonialisme turc en Algérie

          Quelques vérités sur trois siècles de colonialisme turc en Algérie

          Publié le 26 décembre 2011 par Hamdane Ammar

          Au lieu de s’en prendre à la France, Mr Erdogan devrait ouvrir les pages sombres de l’histoire de l’empire ottoman dont il est l’héritier et il s’apercevrait qu’il y a énormément de choses à ne pas dire et encore moins à entendre. Et quand il convoque la colonisation de la France en Algérie pour se défendre contre la loi votée par l’assemblée française concernant le génocide arménien, il est mal inspiré et il a un trou de mémoire, il est dans un trou d’air. Avant tout, il doit balayer devant sa porte avant d’évoquer ce sujet à moins qu’il veuille dire : l’ennemi de mon ennemi est mon ami et attirer ainsi la sympathie des Algériens.

          Alors parlons un peu de la présence turque en Algérie afin de rafraîchir la mémoire du premier ministre de la Turquie Moderne.

          En s’emparant d’Alger en 1530 après avoir chassé les Espagnols du Pénon, le corsaire turc Aroudj surnommé Barberousse, fit étrangler Salim Toumi des Beni Mézghana (prince d’Alger) avant d’épouser sa femme Salima. Par ce geste de terreur, il voulut marquer les esprits des habitants d’Alger qui avaient refusé dans un premier temps sa présence en s’alliant à la dynastie Berbère des Hafsides qui l’avait combattu durement.
          Il y instaura alors un régime de répression inouïe pour les punir.

          Dès la prise d’Alger par les pirates Ottomans jusqu’à leur départ forcé en 1830, tous les deys qui s’étaient succédés à la régence étaient tous sans exception des janissaires (pirates) d’importation venus d’Albanie, de Venise, de Bosnie, de Crête, du Caucase mais aucun d’eux ne fut un autochtone. Et pourtant, jusqu’à preuve du contraire les Berbères étaient et restent en majorité musulmans.

          Les Turcs avaient institué un apartheid en Algérie. Au sommet de la hiérarchie sociale se trouvaient les janissaires ottomans, puis les Koulouglis (issus des mariages entre les Turcs et les Algériennes) les Chrétiens, les Juifs puis au bas de l’échelle pataugeaient les Algériens de souche.

          A la tombée de la nuit, les autochtones étaient chassés de la Casbah d’Alger et seules les femmes y étaient tolérées pour assouvir l’ardeur sexuelle des janissaires.
          Chaque année partaient d’Alger vers la Porte Sublime (Istambul) des bateaux, les cales pleines d’or et de marchandises ainsi que des esclaves berbères sexuelles, la plus âgée ne dépassait guère les dix-huit ans. C’étaient des cadeaux d’allégeance au Calife Ottoman.
          Pour montrer la cruauté et la haine que nourrissaient les ottomans à l’égard des Algériens, un Bey (gouverneur) de Constantine du nom de Chaker au XVIII siècle exigea de ses subordonnés que chaque matin quand il sortait de son palais, il devait voir sur son passage au moins une vingtaine de têtes d’hommes plantés sur des piquets. On racontait qu’il entrait en transe en apercevant un tel spectacle. Il murmurait alors : « c’est tout ce qu’ils méritent ».

          Une autre histoire qui reste encore vivace dans l’esprit de nombreux Kabyles pour édulcorer la barbarie que pratiquaient les Turcs dans la régence d’Alger. Un jour un commandant de janissaires qui devait récolter les impôts, s’arrêta auprès d’un chef de mechta de Kabylie. Ce dernier végétait dans l’indigence ; il égorgea alors l’unique poulet de ferme qu’il possédait pour faire honneur à son invité de marque.
          Ce chef de tribu avait un garçon qui était âgé à peine de cinq, se mit pleurer en voyant le poulet. Sa mère lui donna une cuisse pour le calmer. Et lorsqu’il présenta le plat de couscous avec le poulet, le commandant des janissaires constata qu’il manquait une cuisse. Il entra dans une terrible colère et demanda où était passée sa « cuisse ».
          Le pauvre chef de tribu bafouilla quelques instants en tremblant de peur puis finit par avouer la vérité.
          Le commandant turc exigea qu’on lui ramène sur le champ le garçon et avec rage, il l’écartela en criant : « C’est ainsi que je tue celui qui me désobéit. »…
          Hussein Dey, le dernier gouverneur d’Alger, en signant la reddition déclara: « Je n’ai que faire de ces vauriens d’Algériens, qu’ils aillent au diable » avant de s’embarquer pour Gênes. Mais il n’omit pas de garantir la sécurité des biens des Ottomans auprès des nouveaux maîtres d’Alger. Drôle d’esprit pour un chef musulman… Et au lieu de combattre, il préféra s’occuper du mariage de sa fille et laisser les soldats du maréchal de Bourmont prendre Alger sans tirer un coup de feu.

          Mr Erdogan oublie peut-être qu’en 1827, les chefs de tribus berbères s’étaient réunis dans un village à l’est d’Alger pour demander par écrit au roi de France Louis Philippe de venir les délivrer de la tyrannie des janissaires turcs et que c’étaient ses ancêtres qui avaient permis la colonisation de l’Algérie par la France à cause de leur lâcheté et surtout de leur cruauté…

          Mr Erdogan est amnésique, car jusqu’en 1972, la Turquie refusa de reconnaître l’indépendance de l’Algérie qu’elle considérait encore comme sa province lointaine qu’elle avait vendue à la France en 1830 et pensait encore la récupérer.

          Je ne doute pas que Mr Erdogan nourrit l’ambition de restaurer le Califat Ottoman et c’est pour cette unique raison qu’il s’est emparé de la colonisation de la France en Algérie et se placer ainsi en sauveur du monde arabo-islamique qui est en proie à son fameux printemps arabe. A vrai dire, il fait de la gesticulation pour noyer le poisson dans l’eau…
          J’espère que les historiens algériens s’emparent de la colonisation ottomane en Algérie qui avait duré trois siècles sans aucune réalisation digne d’être citée et surtout qu’ils ne soient pas atteint par la fraternité et l’amnésie islamiques pour mettre à nu la présence janissaire dans leur pays qui fut terrible…

          Quant aux députés français, ils seraient mieux inspirés de trouver les solutions pour endiguer l’islamisation de la France…

          Le génocide arménien doit être traité au niveau mondial pour contraindre la Turquie à le reconnaître officiellement et engager ainsi sa responsabilité et sans oublier au passage les autres peuples qui avaient subi le même sort, ceux qui n’ont pas de porte-parole tels les Tziganes…

          Les voix des franco-turcs qui criaient le rejet de la France sous les fenêtres du palais de l’Assemblée, devraient faire réfléchir les représentants de la nation à revoir le code de la nationalité qui doit se mériter.
          Car aller à la pêche des voix des électeurs en faisant de la politique politicienne, ce n’est pas servir la France…

          Hamdane Ammar
          Dernière modification par choucha, 17 novembre 2013, 18h07.

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          • #6
            Hamdane Ammar..

            Un islamophobe pervers qui écrit sur riposte laïque... Comment accorder du crédit à cela?
            Ceux qui ont mécru, n'ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte? Ensuite Nous les avons séparés et fait de l'eau toute chose vivante. Ne croiront-ils donc pas? S21 V30

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            • #7
              Un islamophobe pervers qui écrit sur riposte laïque... Comment accorder du crédit à cela?
              Tout est bon pour un rafidhi et toi tu ne dois pas l'être !!!!

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              • #8
                toi tu ne dois pas l'être !!!!
                Allâh yeHfiTHnâ minhum!
                Ceux qui ont mécru, n'ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte? Ensuite Nous les avons séparés et fait de l'eau toute chose vivante. Ne croiront-ils donc pas? S21 V30

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                • #9
                  Un islamophobe pervers qui écrit sur riposte laïque... Comment accorder du crédit à cela?

                  il faure le texte en le collant sur le verse de haroute et maroute qui faiait du recrutement en usant du savoir de la magie..

                  il ya seulemnt ue contante lorsque un peuple perd de son unisté s'adonne a la perversité se trouve en face des ces groupes...
                  l'auteur dit que les canstantinois et kabyle etaient envahis..mais il fallait aussi etudier et anlysé l'état de cette ville..si elle etait correcte serieuse elle ne serai jamais tombés entre les mains de ces sectes de differentes Ordres...
                  qui prennent a chaque fois une couverture elon le lieux et le mmomen tantot juif si le pays est judaisé chertiene si le pays est chreties et islamque si il est musulman..certaine secte dite tourikyoune tout le monde les connait a l'interieur se passe des choses que le cerveau ne peux imaginer..ils font tout pour montrer a leurs chef leur ncrédulité et montrer leur bravour contre l'ordre Divin'' on tombe dans le monde des magiciens qui pillulent dans les sallons de Paris new york washington telaviv moscou Envers marseille, etc....

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                  • #10
                    Le corps des janissaires a été massacré sous ordre du sultan lui-même, chassés jusqu'au dernier dans toute l’Asie mineure ! Son corps d'élite éliminé le Sultan et son empire succomberont devant l'assaut des armées européennes et Russes, plus avancés techniquement... C'est seulement Ataturk qui parviendra à redresser le moral et l'armée turc, vainquant par là même de puissantes armées occidentales !

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                    • #11
                      Khayr Eddine Barberousse

                      KHAYR EDDINE BARBEROUSSE

                      C’est le plus célèbre corsaire algérois.

                      Il serait d’origine grecque et aurait été enlevé enfant par les Turcs. Il serait originaire de Lesbos.



                      Khayr ad-din (bienfait de la religion) dit Barberousse, grand amiral de l'Empire ottoman, frère cadet d'Arudj Reïs, né en 1466 dans l'île de Lesbos (Mytilène), mort le 4 juillet 1546. Il a été beylerbey (gouverneur-général de province dans l'Empire ottoman) de la régence d'Alger
                      Khayr Eddine et ses deux frères frères vont sillonner la Méditerranée s'adonnant à la « Course » contre les navires chrétiens avec pour ports d'attache Tunis, Djerba, Jijel et Alger, où Arudj, usant de ruse et de cruauté, se fit Bey de la cité.
                      Khayr ad-Din s'était vu confier l'autorité sur Alger durant la période où Arudj allait à la conquête de l'Ouest algérien. À la mort de son frère, il fut proclamé Bey d'Alger par les corsaires et les soldats. Craignant une attaque des Espagnols, il fit allégeance à l'Empire ottoman, dont le sultan Sélim Ier lui envoya une troupe de 2 000 janissaires munie d'artillerie et 4 000 fantassins turcs.
                      Entre temps il dut juguler une révolte des Algériens et faire face à un nouvel assaut espagnol. Il entreprend la campagne de Tunisie en 1534. Chassé par les troupes espagnoles, il se replie à Annaba.
                      Revenant à son activité de corsaire, il prit Mahon (capitale de l'île de Minorque, dans l'archipel des Baléares), où il fit 6 000 prisonniers et un énorme butin (1536).
                      Après ce raid, il mouillera une dernière fois à Alger qu'il quittera définitivement pour poursuivre, pour la gloire de l'Empire ottoman, sa carrière en Méditerranée.
                      Il attaque la Crète en 1537, il pille La Canée (Chania).
                      À Constantinople, Barberousse va réorganiser la flotte ottomane ; les mémorialistes turcs le considèrent comme le père de la Marine ottomane. Kheyr ad-Din devait faire des descendants des nomades asiatiques une des premières puissances navales et placer le prestige maritime de l'empire sur un piédestal.
                      Il laissa son fils adoptif Hassan Agha diriger Alger avec le reste de la garnison ottomane, lui-même partant faire campagne en Tunisie. C'est d'ailleurs Hassan Agha qui combattra contre Charles-Quint au Siège d'Alger (1541). Plus tard Hassan Agha sera destitué et Hassan Pacha son demi-frère prendra sa place pour la régence d'Alger

                      Au crépuscule de sa vie, il fit bâtir une mosquée à Istanbul à côté de laquelle il édifia un mausolée funéraire qui existe toujours dans le quartier de Beşiktaş. Il décéda le 4 juillet 1546 à la veille de ses 80 ans.
                      Les militaires de la marine de guerre turque le saluent encore aujourd'hui lorsqu'ils passent devant lui.

                      Dernière modification par choucha, 18 novembre 2013, 19h50.

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                      • #12
                        Merci Choucha pour toutes ces infos!... Vous en trouverez plus sur un site dénommé Algérie-ancienne.com
                        "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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                        • #13
                          Présentation des frères Barberousse

                          Qualifiés par certains historiens comme les plus grands pirates de l’histoire, les frères Barberousse seraient probablement d’origine albanaise, Plusieurs hypothèses sont citées à ce propos mais aucune d’elle n’a été confirmée de manière définitive, cependant, la tendance générale qui se dégage des différentes références historiques tend à renforcer la première hypothèse. Dans la description qui leur est donnée, on raconte que le plus jeune Kheïr Edine (écrit aussi Khayr ad-Din Barberousse) était plus vif et plus fort de corpulence que son grand frère tandis que Aroudj Kheïr Edine était connu pour ses connaissances dans la navigation et les combats maritimes, il fut surnommé Barberousse. Il s’engagea dans la piraterie dans le seul but de se venger des croisés, suite notamment à son emprisonnement pour plusieurs années dans les geôles des souverains chrétiens, son courage et sa grande habileté lui permirent de s’en échapper, fuyant dans un premier temps vers Tunis où le roi Mohamed Ibn Hafs lui permit de construire une base navale à partir de laquelle il parvint à constituer les premiers jalons de sa flotte militaire. Il se dirigea par la suite à la tête de sa flotte vers l’Algérie en vue de sa libération de l’emprise espagnole. Ce qu’il parvint à faire en libérant Alger, à qui il conféra le statut de capitale d’un nouvel État algérien, plusieurs années plus tard, il réunit à nouveau sa flotte et part aussitôt à la conquête du dernier bastion espagnol en Algérie, Mers El Kébir, qu’il parvint aussi à libérer.

                          La Bataille de Navarin

                          En 1827, l’Algérie dirigea la presque totalité de ce qui restait de ses unités navales au secours de la marine ottomane menacée par une coalition britannique française et russe, pendant la guerre d'indépendance de Grèce. Une bataille navale d’une extrême férocité eut lieu, dans le port grec de Navarin, et lors de laquelle la marine algérienne perdit le gros de sa flotte de combat.

                          Le 20 octobre 1827, dans la rade du port grec de Navarin (Pylos), la flotte turco-égyptienne est attaquée sans préavis et détruite par une escadre anglo-franco-russe sous le commandement de l'amiral de Rigny.

                          En effet, la Grèce s'était soulevée en 1821 contre l'occupant turc. Les armées du sultan menaient alors une répression impitoyable.

                          Après cette rude épreuve, l’Algérie perdit presque tous ses moyens de défense et était devenue vulnérable à toute attaque étrangère. Trois années plus tard Charles X se lança dans un blocus naval puis dans une expédition militaire contre Alger qui tomba finalement le 5 juillet 1830. L’Algérie endura pendant un siècle et 32 ans la domination française jusqu'au 5 juillet 1962, date à laquelle le pays retrouva son indépendance.

                          La bataille de Navarin est une bataille navale qui s'est déroulée le 20 octobre 1827, dans la baie de Navarin (ouest du Péloponnèse) entre la flotte ottomane et une flotte franco-russo-britannique dans le cadre de l'intervention de ces trois puissances lors de la guerre d'indépendance grecque. À l'issue des combats, la défaite ottomane est totale.

                          La bataille de Navarin est considérée comme la dernière grande bataille navale de la marine à voile, avant l'avènement des navires à vapeur, des cuirassés et des obus, mais aussi comme une étape décisive vers l'indépendance de la Grèce et comme l'une des premières « interventions sous un prétexte humanitaire » de l'histoire.
                          Par le traité de Londres du 6 juillet 1827, la France, le Royaume-Uni et la Russie étaient convenus d'intervenir entre les belligérants de la guerre d'indépendance grecque pour faire cesser les « effusions de sang ». Une flotte tripartite, commandée par Edward Codrington, Henri de Rigny et Login Van Geiden fut envoyée dans ce but. Après avoir réussi à empêcher divers affrontements, les amiraux décidèrent de faire une démonstration de force dans la baie de Navarin où se trouvait la flotte ottomane, composée de navires égyptiens, turcs, tunisiens et algériens. Celle-ci était ancrée dans une disposition destinée à impressionner la flotte des puissances qu'elle attendait. Des coups de feu tirés d'un navire ottoman, avant que tout ordre ait été donné en ce sens, entraînèrent une bataille qui n'était prévue par aucun des deux adversaires.

                          Malgré leur infériorité numérique, les navires des puissances étaient largement supérieurs à leurs adversaires.
                          Dans un combat qui se déroula pratiquement à l'ancre et à bout portant, leurs artilleurs firent des ravages dans la flotte ottomane.

                          Les plus petits navires de la flotte des puissances, qui ne s'ancrèrent pas, remplirent avec succès leur mission de neutraliser les brûlots, l'arme ottomane la plus redoutable, ce qui aida à la victoire finale.
                          En 1821, les Grecs s’étaient révoltés contre l’occupation ottomane. Ils avaient d’abord remporté de nombreuses victoires et proclamé leur indépendance en janvier 1822. Les victoires grecques avaient été de courte durée, en partie parce que les insurgés s'étaient rapidement déchirés entre factions rivales au cours de deux guerres civiles. Le sultan Mahmud II avait appelé à l’aide son vassal égyptien Mehemet Ali qui, en 1824, avait dépêché en Grèce son fils Ibrahim Pacha avec une flotte et d'abord 8 000 puis 25 000 hommes. L’intervention d’Ibrahim fut décisive : le Péloponnèse avait été reconquis en 1825 ; le verrou de Missolonghi était tombé en 1826 ; Athènes avait été prise en 1827. Il ne restait plus alors à la Grèce que Nauplie, Hydra, Spetses et Égine.
                          Sans perdre un seul navire, mais après avoir subi d'importants dégâts, la flotte franco-russo-britannique détruisit une soixantaine de navires ottomano-égyptiens, provoquant un véritable carnage.
                          Si la flotte ottomano-égyptienne évacua la Grèce, ce ne fut pas le cas des troupes terrestres d'Ibrahim Pacha. Elles se fortifièrent dans les différentes places fortes du Péloponnèse dont elles ne furent chassées que par l'expédition militaire française de Morée en septembre 1829.
                          Le traité de Londres fut signé le 6 juillet 1827. La France, la Russie et le Royaume-Uni reconnurent l’autonomie de la Grèce qui resterait vassale de l’Empire ottoman. Les trois puissances se mirent d’accord pour une intervention limitée afin de convaincre la Porte d’accepter les termes du traité. Une expédition navale de démonstration fut suggérée et adoptée. Une flotte conjointe russe, française et britannique fut envoyée pour exercer une pression diplomatique sur Constantinople. La bataille de Navarin, pas vraiment prévue, plutôt due à une rencontre de hasard, entraîna la destruction de la flotte turco-égyptienne.
                          Dernière modification par choucha, 20 novembre 2013, 20h00.

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                          • #14
                            Je n'accorde aucune crédibilité à une raclure d'historien frankaoui qui se permet de traiter nos valeureux Corsaires de pirates.

                            C'est bien connus, les historiens français sont d'un partial affligeant.

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                            • #15
                              salam

                              article plein de mensonge!!

                              Pendant près de cinq siècles (1326-1826), les janissaires, composés d'abord d'enfants chrétiens ramassés par les Turcs en pays conquis, islamisés et initiés à l'ordre religieux des Bektashi, ont été les prétoriens des sultans ottomans et l'armée de métier des Turcs. Leur corps militaire était un « foyer » dont les soldats se révoltaient en renversant leurs marmites. Ces prétoriens-marmitons étaient aussi des prétoriens-derviches (1). Pendant trois siècles, en Algérie, ils devinrent des corsaires. Leur indiscipline croissante conduisit à leur écrasement par le sultan Mahmut II, en 1826, et à la dissolution de l'ordre Bektashi, qui se maintint en Albanie jusqu'en 1967 (l’ordre Bektashi a pu renaître à partir de 1990, suite à l’autorisation de pouvoir de nouveau pratiquer le culte, en Albanie).
                              les janissaires a l'origine sont exclusivement turque, l’élément non turque est arrivé après, ce corps était le plus fort et le plus important dans l'empire, au point d'arriver a un certain moment, a imposer quelle héritié sera sultant

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