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La mort de Tamazight ?

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  • #31
    Tamazight dhi lakul à Ottawa de Nedjma sur le forum café du village

    Réponse au message de Tamazight dhi lakul à Ottawa de Nedjma sur le forum café du village.


    Tout à fait .
    Les pouvoirs au Maghreb sont contre Tamazight, il ne faut se leurrer. Il y a eu seulement un changement de stratégie . La répression et les assassinats n’ont rien donner , alors on méprise cette langue et les amazighophones. On doit quemender nos droits naturels dans notre propre pays.

    Maintenant on utilise d’autres stratagèmes pour jouer sur le temps. D’où le blocage pour la création d’autres départements amazigh en Algérie ( Alger, Batna au moins dans un premier temps, parce que les besoins sont immédiats), les faux problèmes de la graphie à utiliser ( Tifinagh, Arabe, Latin), l’indigence des budgets allouer pour son enseignement etc. .
    Alors, comme je l’avais dit dans un autre poste c’est au imazighen et à ceux qui aiment cette langue de se mobiliser et d'agir :

    - En apprenant leur langue même adulte .Peut importe la variété. Car croyez –moi qu’il y a très peu de différence, à l’écrit , entre le Chaoui et le kabyle. J’ai lu dans le métro des contes Chaouis dans la langue originelle, avec le lexique fournit bien sûr et sans faire appel à la traduction. Essayez et vous aller voir ( Contes de Berbèrie et du monde –Ounissi Mouhamed Salah-Enag). Mais il faut le kabyle écrit phonologiquement ,ce qui est la rège actuellement).

    - Parler la langue chez soi et à toutes les occasions ;
    - La faire apprendre aux enfants, c’est fondamental ;
    - Produire dans cette langue, chaque un dans son domaine. Maintenant on a une chance formidable, celle de l’Internet ;
    - Acheter, les livres en Tamazight et sur Tamazight. Franchement pour ceux qui vivent en Europe, pour quoi ne pas ramener un carton de livres pour les distribuer autour de soi, ou les donner aux bibliothèques municipales ou certaines universités ( Inalco, Paris 8 et d’autres) ;
    - Aider les associations ;
    - Se sont quelques actions simples que tout le monde peut faire mais qui sont efficace ; Naturellement, on peut imaginer d’autres.

    On ne peut pas se substituer aux chercheurs qui travaillent dans le domaine amazigh, ni aux auteurs qui utilisent cette langue, mais on doit faire connaître leur travaux et on doit les lires.

    Les associations qui travaillent ont également besoin de notre aide, ce n’est pas juste de compter toujours sur les mêmes personnes.


    Ouverture d’un département de la langue amazighe à Batna

    LE PROJET TOUJOURS BLOQUÉ


    lundi 3 avril 2006, Salim Guettouchi

    Le département de la langue berbère tarde à voir le jour dans les Aurès. Les nombreuses tentatives et autres démarches entreprises depuis maintenant une décennie pour faire aboutir ce projet sont restées vaines. L’idée d’un département pour la langue berbère dans les Aurès remonte en effet à 1995, date de la création du Haut Commissariat à l’amazighité. Cette jeune institution l’avait d’ailleurs inscrite, dès son installation, dans son programme d’action. Mais quand bien même les prérogatives exécutoires dont jouissait le HCA force est de constater que l’on n’a pas pu mener à terme ce projet. Les pesanteurs étaient, dit-on, tellement fortes que l’on a fini par différer l’ouverture de ce département. Selon un ex-membre du HCA, l’absence d’un statut juridique de l’amazighité à l’époque a donné lieu à des réticences, voire à des attitudes négatives à l’encontre de la promotion de cette composante importante de l’identité algérienne.
    L’évolution positive, depuis quelques années, de tamazight avec notamment sa consécration comme langue nationale dans la Constitution le 8 avril 2002, a ouvert de nouveaux horizons et redonné de l’espoir quant à l’ouverture de ce département. Le projet fut ainsi relancé en 2004 et une commission fut mise sur pied à l’université Lhadj-Lakhdar de Batna pour accélérer l’ouverture de ce département. Plusieurs réunions ont eu lieu à cet effet pour peaufiner cette “fiche d’habilitation” nécessaire à ce genre de projet.
    Tout a été mis en œuvre, selon un membre de cette commission, pour concrétiser cette fois-ci le projet. À telle enseigne que les encadreurs ont été même “sommés” de signer un engagement écrit pour assurer les cours dans ce département après son ouverture. Le dossier ainsi ficelé eut, sans peine, l’aval du conseil scientifique de l’université mais pas celui du ministère, au grand étonnement des membres de la commission. Le refus de la tutelle est pour le moins incompréhensible, et chacun y va aujourd’hui de son propre avis pour expliquer ce blocage. “Les Aurès, disent certains, est la chasse gardée du pouvoir et rien ne se fera dans cette région, tant qu’il n’y a pas une volonté sincère de réconcilier l’Algérie avec son histoire millénaire.”“Notre région, estiment d’autres, doit être mise à l’écart des recherches qui se font dans le domaine berbère. Elle ne doit servir que d’un faire-valoir au service d’une certaine politique.”Des démarches similaires ont été, récemment, entreprises par le centre universitaire de Khenchela pour faire aboutir ce projet, mais sans aucune suite. Le blocage de ce projet est, dit-on, motivé par des considérations politiques, puisque des départements de “moindre intérêt” ont vu le jour dernièrement dans les deux universités comme ceux de l’interprétariat, de l’anthropologie culturelle, de l’éducation physique..., alors que celui de tamazight est toujours à la traîne. Aujourd’hui, en l’absence d’un département, l’on voit mal comment l’État pourrait réhabiliter et promouvoir cette langue. Un espace universitaire dans la région est d’autant plus nécessaire qu’il contribuerait à apporter des réponses aux nombreuses questions relevant de la linguistique, de la sociolinguistique, de la pédagogie et même de l’encadrement.
    D’ailleurs, l’enseignement de tamazight dans la région en pâtit terriblement aujourd’hui. Il connaît chaque année un recul sensible faute, justement, d’enseignants.

    Salim Guettouchi
    Dernière modification par ziri, 11 novembre 2006, 10h33.

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    • #32
      Enseignement de Tamazight : Le secrétaire général du HCA tire la sonnette d’alarme

      Enseignement de tamazight en Algérie


      Le secrétaire général du HCA tire la sonnette d’alarme


      La dépêche de Kabylie - Édition du Samedi 11 Novembre 2006

      "Après 11 ans, le ministère de l’Education nationale continue d’enseigner tamazight à titre expérimental et facultatif. Il n’a formé aucun enseignant…nous déplorons la faiblesse et le manque de formation d’enseignants."
      C’est ce qu’a déclaré le secrétaire général du Haut Commissariat à l’amazighité (HCA), Youcef Merahi, avant-hier, lors de son passage au forum de la Chaîne II de la Radio nationale. Lors de son intervention, M.Merahi a dressé un constat de "carence" dans l’enseignement et la promotion de tamazight. "Nous avons demandé au ministère de nous rencontrer au moins deux fois par an pour faire le point sur la situation. Ils ont une vision bureaucratique de l’enseignement de tamazight", a-t-il expliqué. Il en veut pour preuve la fameuse commission mixte HCA- ministère de l’Education nationale qui n’a pas encore eu lieu. "On les attend depuis 12 mois. Ils déterrent ce dossier en fonction des conjonctures", dira-t-il. Celui-ci a tenu à sonner la sonnette d’alarme. "Nous avions 16 wilayas où tamazight est enseignée. Elles sont actuellement au nombre de 10…Aucun des 568 enseignants de tamazight se trouvant sur le terrain n’est issu de la formation du ministère de l’Education nationale. Si la situation persiste, nous allons consommer l’échec", a-t-il prédit et de recommander : "Si l’en veut qu’elle soit pérenne, il faudrait faire de tamazight une langue comme toutes les autres." Répliquant à une déclaration de Benbouzid dans laquelle il affirmait "qu’il n y a pas de demande sociale" pour l’enseignement de la langue amazighe, le secrétaire générale du HCA s’est demandé : "Depuis quand nous demandons l’avis de nos élèves pour aller à l’école”? Abordant la question de l’aménagement linguistique, le conférencier s’est montré un fervent défenseur de la transcription de tamazight en caractères latins. "A l’issue de deux colloques tenus à Boumerdès et Sidi Fredj en présence de spécialistes, le HCA est sorti avec des recommandations prônant la transcription de la langue amazighe en latin. La preuve toutes les recherches se font en latin. Cela dit, on n’interdit pas aux gens d’écrire en tifinagh ou en arabe", a- t-il insisté. Plus loin, l’invité de la Chaîne II a plaidé, pour sortir de ce constat de carence, de battre le rappel de tous les gens qui peuvent se lancer dans la promotion de tamazight, de rendre obligatoire son enseignement dans 16 wilayas d’Algérie et de démultiplier la formation de formateurs.

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      • #33
        Il faut des ambulanciers de la langue amazighe

        Dépêche de Kabylie

        Smail Medjeber, auteur en tamazight - ’’Il faut des ambulanciers de la langue amazighe’’

        vous pouvez également lire cette interview en kabyle ici :


        http://imyura.net/tabid/57/articleTy...3/Default.aspx

        mardi 7 novembre 2006


        C’est un vieux militant qui a l’esprit toujours jeune. Smail Medjeber est depuis un moment en France où il continue ses innombrables quêtes. Il nous raconte, ici, son histoire et ses projets

        La Dépêche de Kabylie : Quelle a été la genèse de votre ouvrage sorti chez L’Harmattan à Paris ?

        Smail Medjeber : La genèse de mon ouvrage remonte à la création de la revue Abc amazigh, en 1996. Une naissance difficile ayant pour origine une déception : au départ, je voulais fonder une maison d’éditions dont le but était de promouvoir la littérature d’expression amazighe mais aussi de faire rééditer tous les ouvrages anciens qui ont traité de l’histoire, de la culture et de la langue amazighes en général et ce, afin de les mettre à la distposition de la nouvelle génération, comme une source de connaissance et d’inspiration.
        Pour ce faire, le beau et ambitieux projet en tête mais les poches - hélas ! - vides, j’ai sollicité l’association de quelques nantis. En vain… Déçu mais non découragé, à défaut d’une édition multiforme, pleine et entière, à défaut de capital donc, j’ai fondé les éditions “Tizrigin Yuba Wissine” (Editions Juba II) et créé, sans aide aucune, ce modeste bulletin de communication destiné à la promotion, à la connaissance de la langue, de la culture, de l’histoire, des traditions, de l’identité et des mouvements de luttes berbères. La création d’Amazigh bulletin de communication est également une revanche personnelle sur le pouvoir inique, dictatorial algérien de l’époque noire des années post-indépendance, lequel pouvoir, outre qu’il détenait le monopole absolu de l’édition, interdisait la reconnaissance et la promotion de la langue berbère. Ce qui nous obligeait, moi, Haroun, Cheradi et d’autres camarades de lutte, à publier clandestinement, à Alger, des bulletins tels : Ittij (Le soleil), Taftilt (La lampe)… L’un des monstrueux exemples de cette répression fut la mise sous scellés du Fichier de documentation berbère fondé, en Algérie, par feu le révérend père Jean-Marie Dallet, auteur de nombreuses recherches sur la langue et la culture berbère dont deux dictionnaires, pour le seul motif que les services de la répression militaire ont trouvé chez moi les publications de ce Fichier. Aussi loin que l’on remonte dans le temps, les Imazighen n’ont jamais su ou pu développer et promouvoir leur langue et leur culture. Près de trois mille ans de retard ! Prenons en charge par nous-même, pour nous-même et pour les générations futures cette langue et cette culture amazighes.
        Des hommes et des femmes et récemment, des milliers d’enfants ont, chacun à sa manière, porté le lourd flambeau de la longue lutte pour la revendication, la réhabilitation, la renaissance et la promotion de la langue et culture amazighes. Leur noble sacrifice n’a pas de prix. Des auteurs, des créateurs de plus en plus nombreux émergent dans des disciplines artistiques et culturelles, chansons et cinéma… Malheureusement, leurs œuvres destinées à transmettre la parole amazighe restent inédites, faute de moyens. Le destin de tamazight est entre deux mains : celle qui maîtrise la plume et le verbe, et, l’autre qui sait compter les billets et signer des chèques. Mais fort malheureusement pour tamazight, ceux qui ont les idées n’ont pas d’argent et ceux qui ont l’argent n’ont pas d’idées, comme le dit si bien le proverbe : "Tella tassa, ulach tasga ; tella tasga, ulach tassa." Autrement dit : "il y a ( ceux qui ont) les moyens, mais (n’ont) pas le cœur ; il y a (ceux qui ont) le cœur, mais ( n’ont) pas les moyens". C’est ainsi qu’est né Abc amazigh : "Win yettruzun asalu, ikheddem aken yufa, matchi akken yebgha" (Celui qui veut réaliser un difficile projet, de briser un obstacle, fait comme il peut et non comme il veut). Mammeri l’avait ainsi bien dit. En fait, de la conception à la distribution en passant par l’impression, d’un numéro à l’autre, c’était la galère. La galère ? C’est peu dire ! Je ne trouve pas le terme exact. Imaginons un bateau, en pleine tempête, avec comme seul et unique équipage... un capitaine ? La Foundation for endangered languages a diffusé sur son site Internet, l’appel de détresse que j’ai lancé depuis Alger, en l’an 2000. Après bien des déboires, j’ai constaté qu’il n’y a pas de lectorat amazigh. Le lectorat potentiel est, il faut le reconnaître, exclusivement francophone. Cependant, ce lectorat ne maîtrise point la transcription usuelle amazighe. Malgré sa bonne volonté, il ne suit pas. (Les très rares exceptions confirment cette réalité.) Ce qui me place entre le marteau et l’enclume, entre mon désir de promouvoir l’écriture et la diffusion de notre langue et l’inexistence d’un lectorat régulier et suffisant. Les associations culturelles ou les militants – ou ceux qui se donnent ce titre – sont absorbés par les courants politiques ou les valses folkloriques, et, restent sourds au discours culturel, de cette même culture qu’ils prétendent défendre. Sans publication, il ne peut y avoir de langue ou de culture, au sens moderne du terme. Notre langue et notre culture souffrent précisément de désert éditorial. Une publication, c’est une réalité incontournable, ne peut survivre sans lecteurs ou sans subvention (aucune institution culturelle nationale ou internationale n’apporte son soutien à cette publication même par un abonnement symbolique).
        Sa réédition chez L’Harmattan, en juillet 2005, est en fait la concrétisation d’un projet que je voulais réaliser en Algérie : rassembler les publications en série de douze numéros, remis, en récupérant tous les invendus. Je n’ai pas pu réaliser ce projet initial. Tenant toujours à mon projet, à défaut de le réaliser entièrement, j’ai décidé de faire au moins une sélection de quelques textes, en un seul ouvrage, dans l’espoir de les publier ainsi... L’Harmattan m’a ouvert ses portes et a accepté de porter ce projet mais en deux volumes, vu la quantité de textes. Le second volume paraîtra bientôt.
        Quelle analyse faites-vous de la littérature amazighe ?
        Si tout le monde - ou plutôt un millier de personnes, au moins - pouvait partager mon appréciation sur la littérature amazighe, je serais l’homme le plus heureux du monde ! Un certain 5 juillet 1974, lors d’un gala public à Draâ Ben Khedda, près de Tizi Ouzou, animé par le groupe musical Si Mohand Ou Mhend (appartenant à l’organisation secrète Organisation des forces berbères), en me voyant lire sur scène un poème, un enfant me posa cette question : "Est-ce que notre langue se lit et donc s’écrit ?" Cette dangereuse – à l’époque – question qui exigeait une réponse d’autant plus dangereuse qu’elle devait être exprimée en public, à travers un micro, et en face d’un commissariat de police, ce que j’avais assumé en mon âme et conscience, était justifiée par le fait de l’ignorance quasi totale de l’écriture de notre langue ancestrale jusque-là désignée comme étant seulement orale. Dans l’esprit scolaire, logique, de cet enfant, il n’y avait que les langues française et arabe, qu’on lui enseignait à l’école, qui s’écrivaient et qui se lisaient. Sa langue maternelle, elle, ne "pouvait ni s’écrire ni se lire".
        Dès qu’il eut entendu ma réponse positive, il s’écria : Thamazight ! tamazight ! et provoqua une jubilation populaire. A présent, nous avons plusieurs auteurs en langue amazighe : romanciers, poètes, traducteurs, chercheurs...
        Une véritable révolution littéraire est en train de se dérouler : timidement, silencieusement, discrètement, patiemment. Aux quatre coins de l’Amazighie. A l’image de Melle Nadia Benmouhoub (dont le portrait illustre la “Une” du n°29) d’ABC amazigh et récemment décédée) ou de Nadia Djaber, des jeunes gens et jeunes filles procèdent à la collecte et à l’écriture des contes, proverbes et autres traditions ancestrales.
        Cette révolution qui fait passer notre langue du statut oral millénaire au statut scriptural moderne, prend l’allure d’un grand chantier littéraire populaire c’est-à-dire - hélas mille fois hélas ! - non institutionnel. Comme toute révolution populaire somme toute ! "Il était temps de happer les dernières voix avant que la mort ne les happe. Tant qu’encore s’entendait le verbe qui, depuis plus loin que Siphax et que Sophonisbe, résonnait sur la terre de mes pères, il fallait se hâter de le fixer quelque part où il put survivre, même de cette vie demi-morte d’un texte couché sur des feuillets morts d’un livre." Le message de Mammeri est un véritable cri d’alarme.
        Aussi, conscients du danger qui guette notre langue et notre culture, à chaque fois que nous enterrons nos vieux, nous perdons, en chacun d’eux et chacune d’elles, une irremplaçable bibliothèque, cette nouvelle génération de jeunes grands-mères et jeunes grands-pères, dignes relèves de Taos Amrouche, Bensedira, Boulifa, Belaïd et autres Mammeri se met en devoir de transcrire fidèlement le verbe ancestral.
        Lorsqu’on sait que notamment chaque conte, loin d’être une simple histoire à raconter aux enfants, véhicule un savoir, une mémoire orale, immuable, que le temps n’entame en rien, on mesure l’importance de la collecte et de la diffusion de ce patrimoine culturel.
        Dernière modification par ziri, 12 novembre 2006, 14h21.

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        • #34
          Smail Medjeber, auteur en tamazight - ’’Il faut des ambulanciers de la langue amazigh

          suite

          Quelles sont les urgences pour cette langue ?

          En termes d’urgences, il faut que les militants – les vrais- se transforments en ambulanciers de la langue amazighe. L’hospice actuel de la langue amazighe, ce sont des... librairies !
          Je l’ai dit maintes fois et je le répète : nul besoin de décret pour entrer dans une librairie et acheter un libre écrit en langue amazighe. Mon défi pour éditer un livre chaque mois et pour un millier de lecteurs au moins, est la réponse - militante - que moi, je propose, en réponse au cri d’alarme - cité plus haut - lancé par mon ami et maître feu Mouloud Mammeri. Car la dernière phrase du message mammérien est claire et ne souffre d’aucune ambiguïté : notre langue et notre culture se doivent de passer de l’oral à l’écrit, c’est-à-dire aux livres, "avant que la mort ne les happe". Il y a donc péril en la demeure. M. Rezki Issiakhem, dans sa préface de l’œuvre de Saïd Iamrache, Tasga n tlam ou l’Obscurantisme en plein jour publiée après son décès, écrit :
          “C’est par la lecture de romans comme celui-ci que se développera le goût de lire notre langue et que l’on rejettera l’aberration d’un fatalisme qui voudrait l’enfermer dans une oralité réductrice et décadente…” Et de refuser à croire “que les nombreux militants de la cause amazighe et les milliers de manifestants qui défilent lors du Printemps amazigh ne seraient pas analphabètes”. Raison évoquée par des maisons d’éditions qui ont refusé de publier cette œuvre posthume “considérant que la rentabilité d’une œuvre en tamazight ne pouvait en être assurée.” Aussi, acheter et lire des ouvrages de langue amazighe, c’est un autre militantisme, c’est prouver qu’il existe un lectorat de la langue amazighe, c’est prouver que “Ass-a, azekka, tamazight tella, tella - Aujourd’hui, demain la langue berbère existe, existera” n’est pas un slogan creux, vide de sens. Je re-lance mon défi à tous les militants et militantes qui ont scandé ce slogan… Ainsi beaucoup d’autres manuscrits verront le jour. Avant, souhaitons-le, que leurs auteurs ne décèdent. Le Printemps amazigh d’avril 80 a été provoqué à cause d’une conférence sur la poèsie amazighe ancienne, n’est-ce - pas ? un pouvoir bête et méchant a interdit cette conférence, d’accord… c’est la faute au FLN, aux arabo-baâthistes, d’accord… des milliers d’étudiants sont sortis pour manifester leur ras-le-bol contre cette injustice, cet outrage fait à l’encontre d’un écrivain, Mouloud Mammeri, en l’occurrence, et, d’une manière générale, à l’encontre de la culture d’expression amazighe, c’est bon… c’est juste… c’est héroïque… c’est historique… Mais, aujourd’hui, est-ce que ces mêmes milliers d’étudiants ou leurs enfants soutiendront un ouvrage de poésie en langue amazighe ? La question reste posée… en attendant, dans les librairies, il n’y a pas foule. Les émules de Mouloud Mammeri, quelques rares jeunes poètes qui parviennent à publier un petit recueil de poèsie, font du porte à porte pour proposer leurs ouvrages. Nous avons des romanciers et des romancières en langue amazighe dont les œuvres valent les classiques de la langue française : le "Prix Mouloud-Mammeri" décerné chaque année par l’association Agraw Adelsan Amazigh, en compte des dizaines dans son registre. Leurs œuvres méritent d’être publiées. Mais, trouveraient-elles lecteurs et lectrices ? Nous avons également des auteurs divers, en : essais, traductions, recherches, lexiques… Jusqu’à présent, les quelques ouvrages qui paraissent, le sont à compte d’auteur. Avant, les gens disaient : “Il n’y a pas d’écrivains en langue amazighe !” A présent, ce sont les écrivains qui disent : “Il n’y a pas de lecteurs de la langue amazighe !” C’est pour cela que j’ai lancé un défi : si nous pouvons trouver au moins mille lecteurs, toutes les œuvres littéraires en langue amazighe seront éditées et par moi et par d’autres éditeurs.
          Je rêve, en tant qu’éditeur, au jour ou quelques dizaines, au moins, de lecteurs se bousculeront pour rencontrer un auteur de langue amazighe pour une dédicace. Mon rêve se réalisera-t-il un jour ?
          Sans publications, il n’y a pas de langue au sens moderne du terme. Sans lecteurs, point de publications. “Il ne peut y avoir de poètes sans lecteurs, il ne peut y avoir de lecteurs sans école, il ne peut y avoir d’école sans Constitution.” C’est une évidence que j’ai rappelée dans le n°4 de ma publication, Abc amazigh, et en direct sur les ondes d’une chaîne de la Radio nationale, à la veille du vote sur la Constitution. Avant d’intégrer - espérons dans pas trop longtemps - le champ des préoccupations étatiques, ce qui serait tout à fait légitime, l’écriture, l’édition, l’apprentissage, la diffusion de notre langue reste du domaine exclusivement militant. Son avenir surtout.
          Quels sont vos projets ?
          Peut-on faire des projets dans un désert ? je voudrais bien, toujours dans le même but de retransmettre les messages contenus dans ABC amazigh, faire un troisième volume exclusivement en langue amazighe, un ouvrage qui contiendrait tous les textes littéraire et autres publiés auparavant en langue amazighe. Je pense surtout aux jeunes poétes et poétesses : ce serait, pour moi, une manière de leur rendre hommage... Avis aux associations dites de culture berbère et à ceux et celles qui font la tameghra (la fête) le 20 Avril, côté scène et côté public : la langue amazighe a besoin de vous.

          Propos recueillis par Farid Ait Mansour 7 novembre 2006

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          • #35
            le tamazirt est une langue totalement à part entière, faite de plusieurs milliers de dialectes et d'idiomes, elle est ni rattachable aux langues orientales ni aux europeennes, elle a beaucoup empruntée aux uns et aux autres, elle se prononce à la manière de l'ethiopien mais est differente, nos ancetres, les hommes de cro-magnon d'afrique du nord (capsien etc !), ont mis des milliers d'années pour l'élaborer, elle est leur memoire vivante, nous n'avons pas le droit de l'abondonner, les arabes eux font tout leur possible pour exporter leur culture et leur langue, il en va de même des français (francophonie), il en va de même des allemands (institut goethe), perdre nos racines et notre langue c'est nous condamner nous même à disparaitre !! :22:
            Dernière modification par absent, 12 novembre 2006, 10h00.

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