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Soupirs, poèmes de Anissa Mohammedi

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  • Soupirs, poèmes de Anissa Mohammedi

    Prenez-moi la main. Je vous invite en mon jardin, car les jardins de la poésie sont faits pour la promenade amicale, où les pas ne pénètrent pas, où seuls les regards sont admis”, ainsi s’exprime Anissa Mohammedi dans son bouquet de poèmes composés à l’occasion des 8e Poésiades de BéjaÏa en 1996.

    Depuis, bien du temps a passé et ses compositions n’ont rien perdu de leur profondeur et portée poétiques.
    Bien plus, elles mettent à nu le fléchissement de cet exercice dificile qu’est la poésie où les mots ne mentent pas, disait Paul Verlaine.

    Anissa qui s’invite dans le monde des Parnassiens rompt avec la lamentation monotone, les larmes forcées, les regrets vains, la morale insupportablement paternaliste pour faire dans un assemblage de vers minutieusement ciselés et orienté vers le symbolisme. La poétesse, journaliste de formation et de métier, sait que les formes et les codes poétiques habituels, ceux de la routine, ne sont pas immuables. La poésie n’est pas une prison des formes. Elle est liberté thématique et d’inspiration.

    Dans sa préface, Djamel Benmerad illustre ce profil de la poétesse en racontant qu’un jour au cœur des ruines berbéro-romaines de Djemila, il a observé une autre expression de la nature : une pousse de figuier obstiné se fraye un passage entre deux lourdes pierres enracinées depuis des siècles et les a déplacées pour émerger.

    Le symbole est très présent chez Anissa Mohammedi tel ce jardin envoûtant qui en réalité est cet espace temporel qui vous tend la main pour une escalade vers les élévations de la pensée. Ou encore cette plume qu’elle célèbre comme une amie fidèle et complice qui l’accompagne et qui lui répond sans peine et sans efforts, dit-elle, et qui lui fait naître des vers dans cette vide atmosphère.

    Au déroulement de ses poèmes, on sent la colère de la femme qui refuse la soumission et qui affronte tous les tourments.
    Même la couverture du recueil est expressive dans ce sens et montre un visage résistant à une tornade de soupirs.

    Pour Benmerad, Anissa Mohammedi semble “dire à la suite de Jean Sénac : J’ajoute les points, les virgules /

    soyons humbles : sans mon frère analphabète/

    Je ne serais qu’arbre sec… Le figuier de Djemila, lit-on encore dans la préface, a dû donner des fruits… Demain ces Soupirs deviendront éclats de rires”.

    Les poèmes ont cela d’insolent : ils ne vieillissent pas.

    Abdennour Abdesselam-Liberté
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