Nos musées en Algérie sont méconnus. Nul ne peut soutenir ni démontrer le contraire. Ils recèlent des trésors, mais aucune promotion n’est faite pour inciter les visiteurs, les passionnés et les chercheurs à s’y intéresser.
Disons le d’emblée, même si cela déplait tellement à nos conservateurs et à leur tutelle. Plusieurs fois, dans ces mêmes colonnes, on a souligné cette monumentale carence de communication. Les concernés réagissent toujours à cette remarque en invoquant d’autres explications qui ne tiennent pas debout. Souvent, ils réagissent à ce type de constats de manière informelle pour dire, sur le même ton amical, que la non fréquentation des musées en Algérie est à mettre sur le compte exclusif du facteur socioculturel.
Mais les spécialistes étrangers, qui connaissent nos collections mieux que nous-mêmes, situent parfaitement le problème.
L’Association des musées méconnus de la Méditerranée (Ammed), domiciliée en France, vient de nous indiquer le chemin en s’intéressant particulièrement au musée des Beaux-Arts d’Alger. Cette organisation culturelle a, en effet, initié un projet de promotion et de vulgarisation au profit de ce joyau culturel et architectural de la capitale algérienne.
Trois actions principales sont inscrites à son programme de mise en lumière : la réalisation d’un documentaire avec la chaîne culturelle franco-allemande Arte, la création d’un site Internet avec visite virtuelle, la publication d’un beau livre représentant les collections du musée et retraçant son histoire. Une démarche louable et pertinente qui, en principe, permettrait à l’institution muséale d’échapper à son asphyxie.
«C’est l’un des plus beaux balcons sur Méditerranée. Surplombant la baie d’Alger et le Jardin d’essai, le Musée des Beaux- Arts vaut également le voyage pour son fonds inestimable», expliquent les promoteurs de cette initiative, justifiant le choix porté sur cet établissement inauguré en 1930.
Beaucoup d’autres musées à Alger et dans toutes les villes du pays cachent des œuvres de grande valeur esthétique et historique, disposent d’un véritable potentiel culturel inexploité. Notons, encore une fois, que les responsables de ces établissements ne font presque rien pour les faire connaître, même dans leur environnement immédiat.
Est-il besoin de rappeler aussi que même dans les pays où la culture est valorisée, avant d’aller au musée les visiteurs ont déjà une idée préalable sur les différentes expositions disponibles. Des catalogues, des sites Internet, des reportages dans les médias et des articles de presse participent d’une promotion permanente qui pousse les visiteurs potentiels à sortir de leur réserve. L’insuffisance budgétaire ne justifie pas, à elle seule, cette chape de plomb. Cette échappatoire ne convainc personne. Ça ne coûte rien d’initier des expositions en collaboration avec les écoles, les instituts de formation, les universités et, pourquoi pas, les usines et les zones industrielles, les centres de vacances et les hôtels. Cela s’appelle le marketing. Il faut créer le besoin et asseoir cette culture muséale pour en bénéficier ensuite.
C’est dans ce contexte que le ministère de la Culture vient de décider une augmentation conséquente des droits d’entrée au musée, passant de 20 dinars à 200 dinars, et 300 dinars pour ceux labellisés. Il est vrai que le tarif n’est pas pour grand-chose dans l’insignifiant taux de fréquentation, du moins jusqu’à présent. Même à 200 dinars, la visite reste relativement accessible pour une très large frange de la société algérienne d’aujourd’hui. Mais toute la question reste suspendue à l’action de promotion des conservateurs à travers l’usage efficient des ressources attendues. Ils doivent absolument se démener pour imposer leur présence. Leur attitude présente, qui consiste à attendre derrière «le comptoir» comme de vulgaires épiciers, est fondamentalement anti-culturelle. C’est là que le bât blesse.
Kamel Amghar, La Tribune
Disons le d’emblée, même si cela déplait tellement à nos conservateurs et à leur tutelle. Plusieurs fois, dans ces mêmes colonnes, on a souligné cette monumentale carence de communication. Les concernés réagissent toujours à cette remarque en invoquant d’autres explications qui ne tiennent pas debout. Souvent, ils réagissent à ce type de constats de manière informelle pour dire, sur le même ton amical, que la non fréquentation des musées en Algérie est à mettre sur le compte exclusif du facteur socioculturel.
Mais les spécialistes étrangers, qui connaissent nos collections mieux que nous-mêmes, situent parfaitement le problème.
L’Association des musées méconnus de la Méditerranée (Ammed), domiciliée en France, vient de nous indiquer le chemin en s’intéressant particulièrement au musée des Beaux-Arts d’Alger. Cette organisation culturelle a, en effet, initié un projet de promotion et de vulgarisation au profit de ce joyau culturel et architectural de la capitale algérienne.
Trois actions principales sont inscrites à son programme de mise en lumière : la réalisation d’un documentaire avec la chaîne culturelle franco-allemande Arte, la création d’un site Internet avec visite virtuelle, la publication d’un beau livre représentant les collections du musée et retraçant son histoire. Une démarche louable et pertinente qui, en principe, permettrait à l’institution muséale d’échapper à son asphyxie.
«C’est l’un des plus beaux balcons sur Méditerranée. Surplombant la baie d’Alger et le Jardin d’essai, le Musée des Beaux- Arts vaut également le voyage pour son fonds inestimable», expliquent les promoteurs de cette initiative, justifiant le choix porté sur cet établissement inauguré en 1930.
Beaucoup d’autres musées à Alger et dans toutes les villes du pays cachent des œuvres de grande valeur esthétique et historique, disposent d’un véritable potentiel culturel inexploité. Notons, encore une fois, que les responsables de ces établissements ne font presque rien pour les faire connaître, même dans leur environnement immédiat.
Est-il besoin de rappeler aussi que même dans les pays où la culture est valorisée, avant d’aller au musée les visiteurs ont déjà une idée préalable sur les différentes expositions disponibles. Des catalogues, des sites Internet, des reportages dans les médias et des articles de presse participent d’une promotion permanente qui pousse les visiteurs potentiels à sortir de leur réserve. L’insuffisance budgétaire ne justifie pas, à elle seule, cette chape de plomb. Cette échappatoire ne convainc personne. Ça ne coûte rien d’initier des expositions en collaboration avec les écoles, les instituts de formation, les universités et, pourquoi pas, les usines et les zones industrielles, les centres de vacances et les hôtels. Cela s’appelle le marketing. Il faut créer le besoin et asseoir cette culture muséale pour en bénéficier ensuite.
C’est dans ce contexte que le ministère de la Culture vient de décider une augmentation conséquente des droits d’entrée au musée, passant de 20 dinars à 200 dinars, et 300 dinars pour ceux labellisés. Il est vrai que le tarif n’est pas pour grand-chose dans l’insignifiant taux de fréquentation, du moins jusqu’à présent. Même à 200 dinars, la visite reste relativement accessible pour une très large frange de la société algérienne d’aujourd’hui. Mais toute la question reste suspendue à l’action de promotion des conservateurs à travers l’usage efficient des ressources attendues. Ils doivent absolument se démener pour imposer leur présence. Leur attitude présente, qui consiste à attendre derrière «le comptoir» comme de vulgaires épiciers, est fondamentalement anti-culturelle. C’est là que le bât blesse.
Kamel Amghar, La Tribune