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Les activités de Staline en 1900-1917

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  • Les activités de Staline en 1900-1917

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    Chapitre 1 – Le jeune Staline fait ses armes

    Au début de ce siècle, le tsarisme était le régime le plus rétrograde et le plus oppressif d'Europe. Il s'agissait d'un pouvoir féodal, médiéval, absolu, régnant sur une population essentiellement paysanne et analphabète.

    La paysannerie russe vivait dans l'obscurantisme et dans la misère la plus noire, dans un état de famine chronique.

    De temps en temps éclataient de grandes famines et des révoltes de la faim.

    Entre 1800 et 1854, le pays avait connu trente-cinq ans de disette; entre 1891 et 1910, il y eut treize ans de
    mauvaises récoltes et trois années de famine.

    Le paysan travaillait de petits lopins qui, redistribués à intervalles réguliers, diminuaient d'année en année.

    Souvent, il s'agissait de bandes étroites séparées l'une de l'autre par des distances importantes.

    Un tiers des ménages n'avait pas de charrue en fer, un quart n'avait ni cheval ni boeuf pour travailler la terre.
    La moisson se faisait à la faucille. En comparaison avec la France et la Belgique, la majorité des paysans russes vivaient, en
    1900, comme au quatorzième siècle.

    Au cours des cinq premières années de ce siècle, il y eut dans la partie européenne de la Russie plusieurs centaines de révoltes paysannes.


    Des châteaux et des bâtiments furent brûlés, des propriétaires fonciers assassinés. Ces luttes étaient toujours locales et la police et l'armée les écrasaient sans pitié.

    En 1902, des luttes d'envergure s'approchant de l'insurrection se sont produites à Kharkov et à Poltava. Cent quatre-vingts villages
    participaient au mouvement, quatre-vingts domaines seigneuriaux ont été attaqués.

    Commentant les jacqueriesde Saratov et Balashov, le commandant militaire de la région note:

    «Avec une violence étonnante, les paysans ont tout brûlé et détruit; pas une brique n'est restée en place. Tout a
    été pillé — le blé, les magasins, le mobilier, les ustensiles de maison, les bêtes, les plaques en fer des toits — en
    un mot, tout ce qui pouvait être emporté; et ce qui restait a été livré aux flammes.»

    Cette paysannerie misérable et crédule a été jetée dans la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle le tsar, toujours adoré comme un demi-dieu par une majorité de paysans, entendait conquérir de nouveaux territoires,
    principalement en direction de la Méditerranée.

    En Russie, la Première Guerre mondiale a fait 2.500.000 morts,
    surtout parmi les paysans engagés dans l'armée. A la misère permanente, se sont ajoutés les destructions de la guerre et les innombrables morts.
    Mais dans cette Russie féodale, de nouvelles forces productives s'étaient implantées dès la fin du dix-neuvième siècle.

    De grandes entreprises, des chemins de fer et des banques appartenant pour l'essentiel au capital étranger.

    Exploitée de façon féroce, fortement concentrée, cette classe ouvrière, sous l'impulsion du Parti bolchevik, est devenue la force dirigeante dans le combat anti-tsariste.

    Début 1917, la revendication principale de toutes les forces révolutionnaires était la cessation de cette guerre criminelle.

    Les bolcheviks ont avancé deux mots d'ordre à l'intention des paysans: la paix immédiate et la distribution de la terre.

    Le vieux système rétrograde du tsarisme, complètement miné, s'est brusquement effondré en février 1917, et les partis qui prônaient un régime bourgeois plus moderne se sont emparés des rênes du pouvoir.

    Leurs dirigeants étaient davantage liés aux bourgeoisies anglaise et française qui dominaient la coalition anti-allemande.

    Dès que le gouvernement bourgeois s'est mis en place, les représentants de différents partis «socialisants» y sont entrés, les uns après les autres. Le 27 février 1917, Kerensky était le seul «socialiste» parmi les onze ministres du nouveau régime. 3 Le 29 avril, les socialistes-révolutionnaires, les mencheviks, les socialistes-populistes et les travaillistes votèrent l'entrée au gouvernement.

    Ces quatre formations appartenaient, grosso modo, à la
    mouvance sociale-démocrate européenne.

    Le 5 mai, Kerensky devint ministre de la Guerre et de la Marine...
    Dans ses Mémoires, il résume ainsi le programme de tous ses amis «socialistes»:

    «Aucune armée au monde ne peut se permettre le luxe de s'interroger sur le but du combat. Nous devions dire la simple vérité: 'Vous devez vous sacrifier pour le salut de la patrie'.»

    Et effectivement, les «socialistes» ont renvoyé les paysans et les ouvriers à la boucherie, se sacrifier pour les propriétaires fonciers et pour le capital. A nouveau, des centaines de milliers d'hommes ont été fauchés.

    Dans ce contexte, les bolcheviks ont réalisé les aspirations profondes des masses ouvrières et paysannes en organisant l'insurrection du 25 octobre sous les mots d'ordre «la terre aux paysans», «la paix immédiate» et «la
    nationalisation des banques et des grandes entreprises».

    La grande révolution d'Octobre, la première révolution
    socialiste, fut victorieuse.

  • #2
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    Les activités de Staline en 1900-1917

    Sur ce fond historique, nous voulons retracer brièvement certains épisodes de la vie du jeune Staline entre 1900 et 1917. Ils permettent de mieux comprendre le rôle qu'il a joué par la suite.

    Nous reprenons ces quelques éléments de la vie de Staline de l'ouvrage Stalin, Man of History écrit par Ian Grey et qui est, à notre connaissance, la meilleure biographie rédigée par un non-communiste.

    Josef Vissarionovich Dzhugashvili est né le 21 décembre 1879 à Gori, Géorgie. Son père, Vissarion, cordonnier de son métier, venait d'une famille de paysans-serfs. Sa mère, Ekaterina Georgievna Geladze, était elle aussi fille de serfs.

    Les parents de Staline, pauvres et analphabètes, appartenaient au petit peuple. Staline fut un des rares dirigeants bolcheviks ayant des origines modestes. Toute sa vie, il s'est efforcé d'écrire et de parler de façon
    compréhensible pour les simples travailleurs.

    Pendant ses cinq ans d'école primaire à Gori, Jozef Dzhugashvili se fait remarquer par son intelligence et sa mémoire exceptionnelle.

    A sa sortie, en 1894, il est recommandé comme «meilleur élève» pour l'entrée au Séminaire de Tiflis, la plus importante institution d'éducation supérieure en Géorgie... à la fois centre
    d'opposition au tsarisme.

    En 1893, Ketskhoveli y avait dirigé une grève et 87 étudiants avaient été renvoyés.

    Staline a 15 ans et est en deuxième année du séminaire lorsqu'il entre en contact avec des cercles marxistes clandestins. Il fréquente une librairie, tenue par un certain Chelidze, où de jeunes radicaux viennent lire des
    ouvrages progressistes.

    En 1897, l'assistant superviseur écrit une note, disant qu'il avait attrapé Dzhugashvili en train de lire L'évolution littéraire des nations de Letourneau, qu'il l'avait attrapé précédemment avec Les travailleurs de la mer, puis avec Quatre-vingt-treize de Victor Hugo, au total treize fois avec des livres interdits.

    En 1897, à l'âge de dix-huit ans, Dzhugashvili est introduit dans la première organisation socialiste de Géorgie, dirigée par Zhordania, Tchkeidze et Tseretelli qui deviendront trois mencheviks renommés.

    L'année suivante, Staline dirige un cercle d'étude pour ouvriers. A ce moment, Staline lit déjà les oeuvres de Plékanov et les premiers écrits de Lénine.

    En 1899, il est exclu du Séminaire. Ainsi commence sa carrière de révolutionnaire professionnel.

    Dans sa jeunesse, Staline faisait donc preuve d'une grande intelligence et sa mémoire était remarquable; par ses propres efforts, il avait acquis des connaissances politiques très larges en lisant abondamment.

    Pour dénigrer son oeuvre, presque tous les auteurs bourgeois reprennent les pitreries de Trotski qui écrit:

    «L'étendue des vues politiques de Staline est extrêmement limitée. Son niveau théorique est tout à fait primitif.
    Par sa formation d'esprit, cet empirique entêté manque d'imagination créatrice.»

    Le 1 er mai 1900, Staline prend la parole devant un rassemblement illégal de 500 ouvriers, réunis dans les montagnes autour de Tiflis. Sous les portraits de Marx et Engels, ils écoutent des discours en géorgien, en russe et en arménien.

    Au cours des trois mois qui suivent, des grèves éclatent dans les usines et aux chemins de fer de Tiflis et Staline en est un des principaux organisateurs.

    Début 1901, Staline diffuse le premier numéro du journal clandestin l'Iskra, publié par Lénine à Leipzig.

    Le 1 er mai 1901, deux mille ouvriers organisent pour la première fois une manifestation ouverte à Tiflis et la police intervient violemment.

    Lénine écrit dans l'Iskra que cet événement revêt «une importance historique pour tout le Caucase».

    Au cours de la même année, Staline, Ketskhoveli et Krassine dirigent l'aile radicale de la social-démocratie en Géorgie. Ils se procurent une presse, réimpriment l'Iskra et sortent le premier journal clandestin géorgien, Brdzola, La Lutte. Dans le premier numéro, ils défendent l'unité supranationale du Parti et attaquent les «modérés», partisans d'un parti géorgien indépendant, associé au parti russe.

    En novembre 1901, Staline est élu dans le premier Comité du Parti ouvrier social-démocrate russe et envoyé à Batum, ville dont la moitié de la population est turque.

    En février 1902, il a déjà organisé onze cercles clandestins dans les entreprises principales de la ville. Le 27 février, six mille ouvriers de la raffinerie de pétrole participent à une marche dans la ville. L'armée ouvre le feu, tuant quinze manifestants. Il y a cinq cents
    arrestations.

    Un mois plus tard, Staline est lui-même arrêté et emprisonné jusqu'en avril 1903, puis condamné à trois ans de Sibérie. Il s'échappe et revient à Tiflis en février 1904.

    Pendant son séjour en Sibérie, Staline écrit à un ami à Leipzig pour lui demander des copies de la Lettre à un camarade sur nos tâches organisationnel-les et pour lui exprimer son soutien aux positions de Lénine.

    Depuis le congrès d'août 1903, le Parti social-démocrate est divisé en bolcheviks et mencheviks et les délégués géorgiens se rangent parmi ces derniers. Staline, qui a lu Que Faire?, soutient les bolcheviks sans hésitation.

    «C'était une décision qui demandait conviction et courage. Lénine et les bolcheviks avaient peu de soutien en Transcaucasie», écrit Ian Grey.

    En 1905, le chef des mencheviks géorgiens, Zhordania, publie une critique des thèses bolcheviques défendues par Staline, ce qui souligne la place importante que ce dernier occupe désormais dans le mouvement révolutionnaire géorgien. Au cours de la même année, dans L'insurrection armée et notre tactique, Staline défend, contre les mencheviks, la nécessité de la lutte armée pour renverser le tsarisme. (...)

    Extrait du livre :" Un autre regard sur Staline" de Ludo Martens

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    • #3
      L'histoire à relire sur un personnage-clé d'un passé récent

      Que de contre-vérités déversées sur un personnage diabolisé parce qu'il luttait pour un monde autre que celui de la domination et de l'exploitation des plus faibles, une humanité où tous vivront dans l'égalité des droits et des devoirs, un monde sans classes sociales exploiteuses, le rêve millénaire des esclaves et des opprimés de tous les temps...

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