Bonjour, nos dirigeants devraient s'en inspirer, nous sommes au XXIe siécle que diable !
--------------------------------------------------------------------
Deux chercheurs maghrébins, le Tunisien Mohamed Talbi et l’Algérien Smaïl Goumeziane, ont saisi l’occasion du 600e anniversaire de la mort du grand Aberrrahmane Ibn Khaldoun pour enrichir sa bibliographie de deux petits volumes sur l’homme et son œuvre, très denses, et dont nous rendrons compte.
De l’excellent Ibn Khaldoun, un génie maghrébin de Smaïl Goumeziane, je vous donne à lire ci-dessous un texte d’Ibn Khaldoun lui-même et dont vous apprécierez comme moi, je pense, l’étonnante modernité.
Ibn Khaldoun a vécu, réfléchi et écrit au XIVe siècle, il y a plus de six cents ans. Smaïl Goumeziane rappelle qu’il a été homme politique et savant, historien et économiste, précurseur génial des « philosophes des Lumières » qui, quatre siècles après lui, sortiront l’Europe et le monde de l’obscurantisme.
Lisez ce qu’il en dit et ce qu’il cite de lui.
Ibn Khaldoun parle des souverains - il les a observés de près - et de la manière dont ils exercent le pouvoir
« Ce sont les recettes fiscales seules qui enrichissent un souverain, écrit-il. Or elles ne peuvent s’accroître qu’en traitant convenablement et équitablement les contribuables. De la sorte, le peuple espère en l’avenir et il est encouragé à faire fructifier ses capitaux, ce qui ne peut qu’augmenter la rentrée des impôts dans les caisses du prince. »
Au début du règne, les revenus fiscaux se partagent plus ou moins équitablement entre le souverain, sa famille et les tribus alliées. Puis la monarchie se consolide et le souverain affermit son pouvoir. Progressivement, il réduit la part des recettes fiscales attribuées à ses partisans, au point de disposer de la quasi-totalité de ces recettes. « Sa richesse augmente. Son trésor se remplit. »
Enfin, vient le temps de la décadence. Les alliés qui avaient permis de fonder la dynastie disparaissent. Celle-ci s’affaiblit au moment où les dépenses augmentent et où les rivalités et les rébellions se multiplient. Le souverain a besoin de nouveaux partisans et soutiens. « Son argent va à ses alliés et à ses partisans, gens d’épée qui ont leur propre esprit de clan. Il dépense ses trésors et ses revenus en tentatives de restauration de sa puissance. »
Mais les recettes fiscales s’amenuisent. Alors le souverain multiplie les confiscations de biens et de propriétés tant au niveau des fermiers et des commerçants qu’à celui de ses partisans, ce qui accroît le sentiment d’injustice et de révolte.
La suite...
--------------------------------------------------------------------
Deux chercheurs maghrébins, le Tunisien Mohamed Talbi et l’Algérien Smaïl Goumeziane, ont saisi l’occasion du 600e anniversaire de la mort du grand Aberrrahmane Ibn Khaldoun pour enrichir sa bibliographie de deux petits volumes sur l’homme et son œuvre, très denses, et dont nous rendrons compte.
De l’excellent Ibn Khaldoun, un génie maghrébin de Smaïl Goumeziane, je vous donne à lire ci-dessous un texte d’Ibn Khaldoun lui-même et dont vous apprécierez comme moi, je pense, l’étonnante modernité.
Ibn Khaldoun a vécu, réfléchi et écrit au XIVe siècle, il y a plus de six cents ans. Smaïl Goumeziane rappelle qu’il a été homme politique et savant, historien et économiste, précurseur génial des « philosophes des Lumières » qui, quatre siècles après lui, sortiront l’Europe et le monde de l’obscurantisme.
Lisez ce qu’il en dit et ce qu’il cite de lui.
Ibn Khaldoun parle des souverains - il les a observés de près - et de la manière dont ils exercent le pouvoir
« Ce sont les recettes fiscales seules qui enrichissent un souverain, écrit-il. Or elles ne peuvent s’accroître qu’en traitant convenablement et équitablement les contribuables. De la sorte, le peuple espère en l’avenir et il est encouragé à faire fructifier ses capitaux, ce qui ne peut qu’augmenter la rentrée des impôts dans les caisses du prince. »
Au début du règne, les revenus fiscaux se partagent plus ou moins équitablement entre le souverain, sa famille et les tribus alliées. Puis la monarchie se consolide et le souverain affermit son pouvoir. Progressivement, il réduit la part des recettes fiscales attribuées à ses partisans, au point de disposer de la quasi-totalité de ces recettes. « Sa richesse augmente. Son trésor se remplit. »
Enfin, vient le temps de la décadence. Les alliés qui avaient permis de fonder la dynastie disparaissent. Celle-ci s’affaiblit au moment où les dépenses augmentent et où les rivalités et les rébellions se multiplient. Le souverain a besoin de nouveaux partisans et soutiens. « Son argent va à ses alliés et à ses partisans, gens d’épée qui ont leur propre esprit de clan. Il dépense ses trésors et ses revenus en tentatives de restauration de sa puissance. »
Mais les recettes fiscales s’amenuisent. Alors le souverain multiplie les confiscations de biens et de propriétés tant au niveau des fermiers et des commerçants qu’à celui de ses partisans, ce qui accroît le sentiment d’injustice et de révolte.
La suite...
Commentaire