Alger
Dans une petite notice sur l'étymologie d'Alger [7] , Albert Farhat écrit : « Le nom d'« Alger » dérive du catalan Alguère [8] , lui-même tiré de Djezaïr du nom donné par Bologhine ibn Ziri [8] , fondateur de la dynastie Zirides, lorsqu'il bâtit la ville en 960 sur les ruines de l'ancienne ville au nom romain Icosium ; Djezaïr Beni Mezghenna.
La signification du nom donné par Bologhine ibn Ziri voudrait que le nom soit donné en référence aux îles qui faisaient face au port d’Alger à l'époque et qui furent plus tard rattachées à sa jetée actuelle ; en arabe Al-Djaza’ir (الجزائر), « Les Îlots » [8] , en français « Les Îles des Mezghenna » (جزايربنيمزغنا Djezaïr Beni Mezghenna). Le terme d'île pourrait, selon des géographes musulmans du Moyen Âge, également désigner la côte fertile de l’actuelle Algérie [10] , coincée entre le vaste Sahara et la Méditerranée, apparaissant alors comme une île de vie, Al-Jaza’ir. »
Il se réfère maintenant à Al Bakri : « Al Bakri, célèbre polygraphe andalou, dans sa Description de l'Afrique septentrionale, cite dans son chapitre sur La route d'Achir à Djzayer Beni Mezghenna (vers l'an 1068, soit six siècles avant les Turcs, quatre siècles avant Ibn Khaldoun, un siècle avant les Almohades et une décennie avant les Almoravides, soit à peine deux siècles après l'islamisation de l'Afrique du Nord), cite la ville d'Alger comme encore imposante et sertie de voûtes et autres assises monumentales prouvant qu'elle fut « la capitale d'un vaste empire ». Louis Mas Latrie, reprend les propos d'El Bekri s'agissant de ses inductions quant à Icosium « capitale d'un vaste empire », Icosium n'étant qu'une cité parmi d'autres au sein de l'Empire romain.
Concernant le nom même, Al Bakri dit que la ville s'appelle « Djzèyer Beni Mezghanna » et l'orthographie en arabe « Djzèyèr » (ﺟﺯﺍﻳﺮ) et non « El-Djaza'ir » (الجزائر). De plus, très prolixe dans ses descriptions, il ne précise à aucun moment du chapitre que « Djzèyèr » signifie « les îles », bien au contraire assimilant le nom de la ville aux Beni Mezghenna. La version arabe, très claire à ce sujet fit régulièrement par la suite l'objet d'excès en interprétations. Ainsi, dans la traduction faite par William Mac Guckin de Slane, ce dernier rajouta l'explication « les îles de la tribu Mezghenna », mention qui n'existe nullement dans la version du texte arabe originel. De plus, De Slane orthographia « Djazaïr » au lieu de « Djzèyer » tel que transcrit phonétiquement par Al Bakri qui, lui, s'abstint dans son texte de toute interprétation superflue. Nous saurons alors de manière formelle que le nom d'Alger ne comporte pas l'article défini « El » propre à la langue arabe, nous laissant croire que Djzèyer ne fait pas référence à un nom commun, ni à un qualificatif ou adjectif, alors précédés de l'article « El », mais qu'il s'agit plutôt d'un nom propre tout comme Mezghenna, Achir (qui ne se disent pas El-Mezghenna ou El-Achir, etc). Ainsi, le « El » de « El-Djazaïr » généralement admis est un rajout ultérieur, ayant induit à une fausse interprétation du nom d'Alger, faisant coïncider la ressemblance phonétique du mot avec la présence d'îlots. La tradition orale, plus conservatrice et au plus près de l'origine n'aura-t-elle pas conservé le vocable alors initial tel que transcrit alors par Al Bakri : Djzèyer/Dzèyer, qui sans l'article « El », est plus apte à désigner Ziri que des îlots (sachant en outre qu'en arabe l'île se dit El-Djazira et au pluriel El-Djouzour ). Et être un « Dziri » (c'est-à-dire Algérois), signifie en toute logique davantage être un « Ziride » (la ville devint sous Bologhine ibn Ziri la capitale de la dynastie Zirides, tribu des Ziri) qu'un îlien ou insulaire.
Al Bakri est considéré comme le tout premier polygraphe ayant couché par écrit la géographie de l'Afrique du Nord médiévale (il associait encore le terme « El-Maghrib » avec celui de « Ifriqya », il ne citait pas « d'îles du Maghreb »). Par conséquent, si l'on doit retranscrire rigoureusement en langue arabe le nom d'Alger tel qu'écrit pour la première fois, il ne faudra plus l'orthographier « El-Djazaïr »(الجزائر : avec la cassure entre le « a » et le « i »), mais « Djzèyèr » avec le « y » et sans « El » : ﺟﺯﺍﻳﺮ selon l'orthographe d' Al Bakri alors au plus proche du parler de l'époque de la dynastie Ziride.
2- Oran
Selon l'explication la plus courante, Oran ou Wahran, est la forme duelle du mot arabe wahr (وهر) « lion » et signifie donc « Deux Lions », la transcription de Wahran de l'arabe a donné Oran. Le nom arabe tend à se déformer en Wahren comme en attestent diverses chansons.
Il est toutefois possible que ce nom soit d'origine berbère [6] et que la ville soit nommée d'après un oued el-haran, cours d'eau dont le nom reçut diverses graphies au cours de l'histoire.
Les derniers lions de cette côte méditerranéenne furent chassés dans la montagne voisine d'Oran dénommée « Montagne des Lions », également connue sous les termes « Djebel Kar », le massif des amas de pierres.
Le nom français « Montagne des lions » laisse penser que des lions y vivaient encore au début du XIXe siècle. Plusieurs épisodes de chasses ont été rapportés, tant par les espagnols au XVIe siècle [a 1] que par les français jusque dans les années 1840. Les derniers évènements liés à des lions près d'Oran datent de 1939.
Différentes légendes oranaises lient le nom de la ville avec des lions. Dans la légende mystique, un lion fut aperçu sur la tombe du saint patron Sidi El Hourari [a 4]. Cependant, la tradition attribue le nom de la ville au songe du fils du Vizir de Cordoue :
« On raconte qu'un jeune homme, Djaffar fils du Visir de Cordoue, avait fui par la mer la tyrannie de son père opposé à son mariage avec la femme qu'il aimait. S'en suit une histoire de tempête, de vision de deux lionceaux, de songes prémonitoires, enfin de naufrage sur une superbe plage déserte qui ne pouvait pas s'appeler autrement, encore de nos jours, que la plage des Andalous. [7] »
— Pierrette Letourmy Aurin
Le nom Oran apparaît pour la première fois dans un portulan génois en 1384.
Un village séparé d'Oran et nommé Ifri est signalé sur les cartes jusqu'au XVIIIe siècle. Il est situé contre l'Aïdour au sud d'Oran, dans ce qui est aujourd'hui le quartier des planteurs. Ifri signifie « la caverne » en berbère. Le toponyme est sans doute lié aux nombreux abris dans les collines environnantes.
Dans une petite notice sur l'étymologie d'Alger [7] , Albert Farhat écrit : « Le nom d'« Alger » dérive du catalan Alguère [8] , lui-même tiré de Djezaïr du nom donné par Bologhine ibn Ziri [8] , fondateur de la dynastie Zirides, lorsqu'il bâtit la ville en 960 sur les ruines de l'ancienne ville au nom romain Icosium ; Djezaïr Beni Mezghenna.
La signification du nom donné par Bologhine ibn Ziri voudrait que le nom soit donné en référence aux îles qui faisaient face au port d’Alger à l'époque et qui furent plus tard rattachées à sa jetée actuelle ; en arabe Al-Djaza’ir (الجزائر), « Les Îlots » [8] , en français « Les Îles des Mezghenna » (جزايربنيمزغنا Djezaïr Beni Mezghenna). Le terme d'île pourrait, selon des géographes musulmans du Moyen Âge, également désigner la côte fertile de l’actuelle Algérie [10] , coincée entre le vaste Sahara et la Méditerranée, apparaissant alors comme une île de vie, Al-Jaza’ir. »
Il se réfère maintenant à Al Bakri : « Al Bakri, célèbre polygraphe andalou, dans sa Description de l'Afrique septentrionale, cite dans son chapitre sur La route d'Achir à Djzayer Beni Mezghenna (vers l'an 1068, soit six siècles avant les Turcs, quatre siècles avant Ibn Khaldoun, un siècle avant les Almohades et une décennie avant les Almoravides, soit à peine deux siècles après l'islamisation de l'Afrique du Nord), cite la ville d'Alger comme encore imposante et sertie de voûtes et autres assises monumentales prouvant qu'elle fut « la capitale d'un vaste empire ». Louis Mas Latrie, reprend les propos d'El Bekri s'agissant de ses inductions quant à Icosium « capitale d'un vaste empire », Icosium n'étant qu'une cité parmi d'autres au sein de l'Empire romain.
Concernant le nom même, Al Bakri dit que la ville s'appelle « Djzèyer Beni Mezghanna » et l'orthographie en arabe « Djzèyèr » (ﺟﺯﺍﻳﺮ) et non « El-Djaza'ir » (الجزائر). De plus, très prolixe dans ses descriptions, il ne précise à aucun moment du chapitre que « Djzèyèr » signifie « les îles », bien au contraire assimilant le nom de la ville aux Beni Mezghenna. La version arabe, très claire à ce sujet fit régulièrement par la suite l'objet d'excès en interprétations. Ainsi, dans la traduction faite par William Mac Guckin de Slane, ce dernier rajouta l'explication « les îles de la tribu Mezghenna », mention qui n'existe nullement dans la version du texte arabe originel. De plus, De Slane orthographia « Djazaïr » au lieu de « Djzèyer » tel que transcrit phonétiquement par Al Bakri qui, lui, s'abstint dans son texte de toute interprétation superflue. Nous saurons alors de manière formelle que le nom d'Alger ne comporte pas l'article défini « El » propre à la langue arabe, nous laissant croire que Djzèyer ne fait pas référence à un nom commun, ni à un qualificatif ou adjectif, alors précédés de l'article « El », mais qu'il s'agit plutôt d'un nom propre tout comme Mezghenna, Achir (qui ne se disent pas El-Mezghenna ou El-Achir, etc). Ainsi, le « El » de « El-Djazaïr » généralement admis est un rajout ultérieur, ayant induit à une fausse interprétation du nom d'Alger, faisant coïncider la ressemblance phonétique du mot avec la présence d'îlots. La tradition orale, plus conservatrice et au plus près de l'origine n'aura-t-elle pas conservé le vocable alors initial tel que transcrit alors par Al Bakri : Djzèyer/Dzèyer, qui sans l'article « El », est plus apte à désigner Ziri que des îlots (sachant en outre qu'en arabe l'île se dit El-Djazira et au pluriel El-Djouzour ). Et être un « Dziri » (c'est-à-dire Algérois), signifie en toute logique davantage être un « Ziride » (la ville devint sous Bologhine ibn Ziri la capitale de la dynastie Zirides, tribu des Ziri) qu'un îlien ou insulaire.
Al Bakri est considéré comme le tout premier polygraphe ayant couché par écrit la géographie de l'Afrique du Nord médiévale (il associait encore le terme « El-Maghrib » avec celui de « Ifriqya », il ne citait pas « d'îles du Maghreb »). Par conséquent, si l'on doit retranscrire rigoureusement en langue arabe le nom d'Alger tel qu'écrit pour la première fois, il ne faudra plus l'orthographier « El-Djazaïr »(الجزائر : avec la cassure entre le « a » et le « i »), mais « Djzèyèr » avec le « y » et sans « El » : ﺟﺯﺍﻳﺮ selon l'orthographe d' Al Bakri alors au plus proche du parler de l'époque de la dynastie Ziride.
2- Oran
Selon l'explication la plus courante, Oran ou Wahran, est la forme duelle du mot arabe wahr (وهر) « lion » et signifie donc « Deux Lions », la transcription de Wahran de l'arabe a donné Oran. Le nom arabe tend à se déformer en Wahren comme en attestent diverses chansons.
Il est toutefois possible que ce nom soit d'origine berbère [6] et que la ville soit nommée d'après un oued el-haran, cours d'eau dont le nom reçut diverses graphies au cours de l'histoire.
Les derniers lions de cette côte méditerranéenne furent chassés dans la montagne voisine d'Oran dénommée « Montagne des Lions », également connue sous les termes « Djebel Kar », le massif des amas de pierres.
Le nom français « Montagne des lions » laisse penser que des lions y vivaient encore au début du XIXe siècle. Plusieurs épisodes de chasses ont été rapportés, tant par les espagnols au XVIe siècle [a 1] que par les français jusque dans les années 1840. Les derniers évènements liés à des lions près d'Oran datent de 1939.
Différentes légendes oranaises lient le nom de la ville avec des lions. Dans la légende mystique, un lion fut aperçu sur la tombe du saint patron Sidi El Hourari [a 4]. Cependant, la tradition attribue le nom de la ville au songe du fils du Vizir de Cordoue :
« On raconte qu'un jeune homme, Djaffar fils du Visir de Cordoue, avait fui par la mer la tyrannie de son père opposé à son mariage avec la femme qu'il aimait. S'en suit une histoire de tempête, de vision de deux lionceaux, de songes prémonitoires, enfin de naufrage sur une superbe plage déserte qui ne pouvait pas s'appeler autrement, encore de nos jours, que la plage des Andalous. [7] »
— Pierrette Letourmy Aurin
Le nom Oran apparaît pour la première fois dans un portulan génois en 1384.
Un village séparé d'Oran et nommé Ifri est signalé sur les cartes jusqu'au XVIIIe siècle. Il est situé contre l'Aïdour au sud d'Oran, dans ce qui est aujourd'hui le quartier des planteurs. Ifri signifie « la caverne » en berbère. Le toponyme est sans doute lié aux nombreux abris dans les collines environnantes.
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