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  • #76
    Voici des extraits d'un texte du Pr Farid Benramdane (Université de Mostaganem) sur l'origine du nom Wahran:


    Très peu de témoignages, anciens, existent sur la signification de Wahran, des témoignages, par exemple d'origine latine, espagnole, turque. Le nom de Wahran est cité pour la première fois par Ibn Haouqal et el-Bekri, le premier vers 971 et le second en 1068. Nous supposons que le nom de Wahran existait avant l'arrivée des Arabes au Maghreb central.
    […]
    Dans l'Antiquité, les environs de Wahran sont mentionnés dans deux documents […] d'origine latine intitulés la Table de Peutinger et l'Itinéraire d'Antonin [qui] mentionnent plusieurs noms, dont les plus connus sont Portus Divini et Portus Magnum : «Les portes des Dieux». Les spécialistes les ont identifiés surtout à la baie de Mers-el-Kébir et d'Oran, sans pour autant que ne soient cités leurs noms originels, du moins tels qu'ils étaient usités par les populations autochtones.
    […]
    Tous les historiens s'accordent à dire que le peuplement initial de la région de Wahran était établi depuis la préhistoire sous le nom de Ifri [en référence aux grottes d'Oran, précisément celles du Murdjadjo, montagne surplombant la ville]… ayant donné naissance à un nom de peuplement humain… de souche berbère, tribu d'Ifri, ou qabilat Yifri, pour reprendre la formule usitée par les auteurs et chroniqueurs arabes.

    Pellegrin […] fait explicitement dériver Oran et non Wahran de la forme touareg Ouaran et non de l'autre forme tout aussi touareg et plus proche du vocable usité par les populations actuelles et anciennes, et telle que relevée par les auteurs arabes et non arabes (espagnols, portugais, italiens, français, etc.) à partir de Xe siècle : Wahran. De manière très subtile, il est suggéré que la forme française ou francisée Oran serait très proche du touareg Ouaran.
    […]
    Nous sommes, d'emblée, et de manière on ne peut plus récurrente, en face d'une expression de la thèse du caractère latiniste du peuplement initial de l'Algérie et d'une de ses manifestations historiques et idéologiques les plus manifestes qu'est la «continuité coloniale», mise en oeuvre par les officiers-archéologues français.
    […]
    Les formes relevées pour Oran par les historiens arabes, espagnols, portugais, etc. sont : Wahran, Ouaharan, Oued el-Haran, Ouaran, Ouarân, Ouadadaharan, Horan.
    […]
    Si nous décomposons[…] Wahran, nous relèverons la racine «hr». Ses dérivés lexicaux «ahar» ou «ihar» sont des termes berbères que nous retrouvons chez les Touaregs de l'Ahaggar…. La forme plurielle est déclinée sous «aharan» et «iharan», qui désignent «les lions».
    En effet, le terme «aharan» : «lions» en touareg, est nettement décelable dans les transcriptions passées citées plus haut.
    Ouadaharan = Ouad + Aharan
    […]
    L'hypothèse sur une étymologie arabe du toponyme Wahran bute sur une objection aussi simple que majeure. Elle est d'ordre éminemment linguistique : le duel en langue arabe wihrân : «les deux lions», et encore moins le singulier wihr avec le sens de «lion» ou de «petit lion», tel que le véhiculent les usages dominants locaux, n'existe pas dans la langue arabe. Ce vocable existe certes dans la langue arabe, d'un emploi rare, mais n'ayant absolument aucun rapport avec le monde animal. Il est d'un emploi si rarissime que seul Lissan al-'arab le mentionne…

    […] Ez-Ziyyani au XIXe siècle notait, de manière on ne peut plus normative, que l'appellation «correcte» du nom de la ville se réalisait avec l'emploi de la voyelle ouverte [a] et non avec la voyelle fermée [i], donc wahrân et non wihrân. De manière explicite, il considère et prescrit que l'emploi de la voyelle [i] dans Wihrân est d'un usage fautif:
    «ومن كسرها غلط وهران بفتح الواو»


    Plus loin encore, au XIIIe, Yagout al-Hamawi, dans son Dictionnaire, souligne avec précision et minutie l'articulation graphique et typographique […]
    وهران تبدأ بالقتح لآ بالكسر و تسكين الهاء


    Nous voyons, par conséquent, que l'alternance vocalique [a/i] (wahran/wihran) avait déjà fait, depuis bien longtemps, l'objet de commentaires les plus divers…

    En définitive, Wahran/Wihran sont les deux réalisations lexicales de «des lions» dans le parler berbère.
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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    • #77
      Bonjour benam

      Tahert est la lionne (qui donnera après Tiaret)





      ../..
      “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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      • #78
        Bonjour l'imprévisible.

        A propos de Tiaret, alias Tihart, Tahart, Tiyaret.

        Toujours au sujet de "la thèse du caractère latiniste du peuplement initial de l'Algérie" des officiers-archéologues français, Farid Benramdane note :
        Les historiens français au 19ème siècle établissent un parallèle historique ou du moins linguistique entre Tiaret et Tingartia. L'on notera au niveau sémantique le rapprochement voulu et privilégié : Tiaret est un mot berbère qui veut dire «station» ou «résidence». Ce qui est faux. En fait, cette explication tend, nous semble-t-il, beaucoup plus à établir un rapport sémantique direct entre «station» et le caractère antique «latin» de TIARET, comme «castellum», «poste militaire permanent», donc romain, tel que relevé par les historiens français.

        Oran ainsi que d'autres toponymes comme Tiaret, Tahert, Taher... sont des formes dérivées d'un nom de souche libyco-berbère qui veut dire «lion».
        "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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        • #79
          Je viens d'apprendre que Sedrata est une "arabisation" de Isedratent: "La Glorieuse".

          _
          "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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          • #80
            Bonsoir Benam

            Savais-tu que Sédrata est le nom d'une ancienne ville près de Ouargla ? Cette ville a tenu un rôle très important dans le commerce transsaharien ! Ce fut un centre principal de frappe d'or!



            ../..
            “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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            • #81
              Il ya un mot "hir" en Arabe pour chat ça pourrait etre une racine afrasanique commune vu que le lion et le chat sont du meme champs semantique
              يا ناس حبّوا الناس الله موصّي بالحبْ ما جاع فقير إلا لتخمة غني¡No Pasarán! NO to Fascism Ne olursan ol yine gel

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              • #82
                humanbyrace:Il ya un mot "hir" en Arabe pour chat ça pourrait etre une racine afrasanique commune vu que le lion et le chat sont du meme champs semantique
                tu parles de quelle ville human ?
                *Nobody is perfect..I'm Nobody*

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                • #83
                  la ville wahran
                  يا ناس حبّوا الناس الله موصّي بالحبْ ما جاع فقير إلا لتخمة غني¡No Pasarán! NO to Fascism Ne olursan ol yine gel

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                  • #84
                    humanbyrace:
                    Il ya un mot "hir" en Arabe pour chat...
                    Mais la thèse de l'origine arabe du nom de la ville d'Oran s'appuie sur le fait que "Wihran" est la forme duale (mouthanna) de "wihr" qui signifierait Lionceau.
                    On aurait donc wihran= deux lionceaux.

                    Si ce mot wihr existe effectivement dans la langue arabe, il se trouve que:
                    — c'est un mot d'un usage si rare qu'il ne serait cité que dans "Lisân al arab" d'Ibn Mandhûr (7è siècle hégire/XIIIè s.)
                    — sa signification n'a aucune relation avec lion ou félin.

                    Selon "Lisân al arab":

                    وهــر : توهـر الليـل والشتاء كتوهرت، وتوهر الرمـل كـتهور أيضا
                    والوهــر : توهج وقع الشمس على الأرض حتى ترى له اضطرابا كالبخار، يمانية. ولهب واهـر : ساطع.
                    وتوهرت الرجل في الكلام وتوعرته إذا اضطررته إلى ما بقي به متحيرا. ويقال : وهر فلان فلانا إذا أوقعه فيما لا مخرج له منه.
                    و وهران : اسم رجل وهو أبو بطن

                    ابن منظور، لسان العرب المحيط ، دار لسان العرب، بيروت، الجزء السادس، ص. 991

                    En gros :
                    Wihr : la lumière éclatante,
                    Wahar : mettre quelqu'un dans l'embarras,
                    Wihran (Wahran)= nom d'une personne: "Abou Batn" (homme bedonnant).

                    Quant à la relation de "Wahran" avec la racine "Hirr", à ma connaissance, aucun spécialiste de la toponymie n'en a parlé. C'est peut-être une voie à explorer même si, pour plusieurs raisons, je pense qu'elle ne mènera pas bien loin.

                    Il reste donc que l'origine la plus plausible est celle citée précédemment, à savoir: "En définitive, Wahran/Wihran sont les deux réalisations lexicales de «des lions» dans le parler berbère."
                    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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                    • #85
                      Non je ne parle pas de la ville qui logiquement devrait avoir un nom berbere si construite avant la venue des Arabes (et si son nom n'a pas ete changee) mais la remarque que hir=chat et wihr=lion en arabe seraient de la meme racine lislakh (afro-asiatique) que le berbere wahr=lion!
                      Comme vous savez le lion est de la meme famille que le chat
                      يا ناس حبّوا الناس الله موصّي بالحبْ ما جاع فقير إلا لتخمة غني¡No Pasarán! NO to Fascism Ne olursan ol yine gel

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                      • #86
                        Quelques toponymes de villages à proximité de n'gaous au nord ouest de batna :

                        Takslent(Les tigresses en chaoui / pluriel de aksel = le tigre qui est aussi un roi berbere de la tribu ourebas originaire du sud ouest des aurès et de l'est du hodna)) , Tinibaouine(Tin ibawen = celle des fèves mot à mot, en reference probablement au fait qu'elle est située sur une terre très fertile et que la recolte des fèves y est donc abondante), seggana(vient de seggen qui vient lui-même de suggan qui est une divinité berbere, certains ont avancé l'origine du mot "assegan" qui veut dire noir dans certains dialectes berberes, mais vu qu'ici c'est un territoire chaoui(où noir se dit aberkan) c'est peu probable; c'est aussi le nom d'une tribu (dont les individus se disent seggenias) entre oum bouagui et ain mlilla qui est une grande et noble tribu dont est originaire djo)..
                        Dernière modification par Bourguignon89, 03 décembre 2010, 14h35.

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