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Quand l'Algérie nourrit les romanciers

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  • Quand l'Algérie nourrit les romanciers

    Blaise de Chabalier
    17/09/2009
    DOSSIER - Plusieurs romans de la rentrée évoquent la guerre d'Algérie. Pourquoi un tel intérêt pour ce sujet douloureux que les écrivains n'avaient jusqu'ici que peu abordé ?

    Pas d'anniversaire ou de commémoration en vue, et pourtant plusieurs romans de la rentrée évoquent les «événements» d'Algérie, comme on disait pudiquement à l'époque. Pourquoi un tel engouement ? Sans aucun doute le résultat d'une longue maturation, tant de la part d'écrivains contemporains de cette époque que de leurs cadets parvenus à s'emparer d'une histoire appartenant à leurs pères. De Laurent Mauvignier à Anouar Benmalek, en passant par Jean-Michel Guenassia, Marc Bressant, Annelise Roux ou encore Francine de Martinoir, autant d'auteurs d'âge et d'horizons différents qui ont choisi de regarder en face une histoire vieille de presque un demi-siècle.

    Chacun à leur manière, ces écrivains tentent d'exorciser un passé douloureux. Un travail d'autant plus utile que jusqu'ici les romanciers ont peu abordé ce sujet si complexe, même s'il ne faut pas oublier l'œuvre de Jules Roy (Les Chevaux du soleil), celle de Michel Déon (La Carotte et le Bâton) et beaucoup plus récemment, l'an dernier, le roman poignant de Mathieu Belezi C'était notre terre (Albin Michel).

    Un nouveau regard, 47 ans après les accords d'Évian, est proposé par des écrivains qui n'étaient pas nés en 1962. Ainsi Laurent Mauvignier et Annelise Roux s'emparent de cette période dont ils ont souffert à travers l'expérience de leurs aînés.

    Avec Des hommes (Minuit), Laurent Mauvignier, né en 1967, s'inspire de son père, qui fut appelé en Algérie. Un père qui se suicida alors que son fils était adolescent. « Est-ce que la guerre a participé du suicide de mon père, de l'alcoolisme d'un de mes oncles, ou même du racisme de beaucoup ?, confie au Figaro le romancier. Il m'a fallu beaucoup de temps pour me sentir prêt à affronter ces questions, longtemps pour me sentir capable, techniquement, de les mettre en forme dans un roman et plus longtemps encore pour me sentir capable, psychologiquement, d'en assumer la violence et, d'une certaine manière, pour trouver le courage d'assumer l'héritage de ce silence.»

    Laurent Mauvignier ajoute : «Être d'une autre génération (…) cela prédispose un peu à se poser comme témoin de ceux qui en sont revenus. Et quand ceux-là sont vos proches, c'est d'abord l'onde de choc que vous ressentez, et non la guerre.» Annelise Roux pourrait en dire autant. Si l'auteur de La Solitude de la fleur blanche (S. Wespieser) est née dans le Médoc et n'a pas connu les tragiques événements vécus par ses parents rapatriés, elle n'en a pas moins profondément souffert.

    Les autres romanciers inspirés par la guerre d'Algérie en cette rentrée sont contemporains de cette période. À l'image de Jean-Michel Guenassia, né en Algérie en 1950 de parents pieds-noirs. Dans Le Club des incorrigibles optimistes (Albin Michel), qui ne traite de la guerre d'Algérie que sur un tiers de ses 750 pages, l'auteur s'inspire largement de souvenirs personnels. Reste toujours la même question : pourquoi un tel livre aujourd'hui et pas plus tôt ? « Sur l'Algérie, c'est difficile de trouver le bon ton, répond-il. Je ne voulais pas faire ce qui a déjà été réalisé, dans le genre du Coup de sirocco avec Robert Hossein. Mon roman traite avant tout le thème de la trahison. Un de mes personnages, Franck, est un traître, un déserteur de l'armée française », ajoute Jean-Michel Guenassia.

    «Un regard à la fois distancié et impliqué»
    Marc Bressant, lui, fut appelé sous les drapeaux en 1960, et Francine de Martinoir, envoyée comme jeune enseignante en Algérie de 1957 à 1959. Marc Bressant s'est inspiré de son expérience de sous-lieutenant pour donner vie à son héros dans La Citerne (Éd. de Fallois). «J'ai ce sujet dans la tête depuis l'époque où j'ai été engagé dans cette guerre. Finalement, c'est après avoir publié l'an passé La Dernière Conférence que j'ai trouvé un regard à la fois distancié et impliqué pour aborder la guerre d'Algérie.»

    Si Francine de Martinoir a convoqué quelques-uns de ses souvenirs algériens dans ses précédents romans, seul L'Aimé de juillet (Jacqueline Chambon) est entièrement consacré au drame algérien. «Il y a dix ans, je n'aurais pas été capable d'écrire ce roman.» C'est la figure d'Hélie de Saint-Marc, lors de la publications de ses souvenirs, qui a déclenché l'écriture de ce livre.

    Anouar Benmalek, né en 1956 à Casablanca d'une mère marocaine et d'un père algérien publie Le Rapt (Fayard), un roman très dur, qu'il veut voir, malgré tout comme «un livre de réconciliation».

    Ce thème de la réconciliation nécessaire, à travers une vision équilibrée des responsabilités des uns et des autres, apparaît comme le fil conducteur de tous ces romans qui témoignent chacun dans leur veine d'un nouveau regard contemporain sur l'Algérie.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Salut l'ami! Je pense que l'écriture de l'histoire de l'Algérie 45/62 n'est qu'à ses préliminaires. Je souhaite que des algériens s'y mettent et approchent les témoins encore vivants pour garder des traces écrites. A écouter les récits de certains acteurs (que vous ne voyez pas, qui ne demandent rien, qui vivent paisiblement leur retraite) vous laissent abasourdis. D'ailleurs, ils demandent aux générations futures d'écrire l'histoire de leur pays dans le calme et la sérénité. Pour le moment c'est souvent une affaire extérieure, mais les tiroirs sont pleins de notes, de cahiers d'écoliers et beaucoup de témoignages aussi bien en france, en Algérie et ailleurs.
    - Eviter de froisser certains,
    - Géostratégie et chantages,
    - rapports de forces et arme économique!
    Une phrase de Chavez à Bouteflika (elle vaut ce qu'elle vaut): Tenez bon!

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