Voici comme promis un extrait sur la piraterie Barbaresque emprunter dans un sujet d'histoire universitaire qui serait intérressant d'analyser ensemble . Pour ma part j'ai comme un doute sur l'article que je croit quelque peu objectif , et un parti pris pour la rive nord méditerranéenne .
Il est bon cependant de lire cette article , car il fournis des sources .
Limites du sujet
La piraterie était endémique en Méditerranée depuis des temps immémoriaux, et la difficulté, pour rédiger cet article, est de savoir quand commencer, et où s'arrêter, à la fois dans le temps, dans l'espace, et dans les circonstances, car il y eut des actes de piraterie de Musulmans contre des Chrétiens, de Chrétiens contre des Musulmans, de Musulmans contre des Musulmans, et de Chrétiens contre des Chrétiens.
De plus, nos exemples mettent particulièrement l'accent sur Alger, la plus connue des Régences et la plus facile à étudier. Cependant, des auteurs récents ont écrit d'excellents articles sur Tunis, Tripoli et Salé. Nous nous sommes contentée (à ce stade) de traiter ces lieux en plaçant des liens vers ces articles à l'occasion de références. Nous invitons le lecteur à suivre ces liens. Cela en vaut la peine. Loin d'être des décalques d'Alger en plus petit, ces repaires ont chacun sa personnalité. Salé, le plus proche de l'Espagne, reçut en première ligne les flots de réfugiés de la Reconquista ; sa population morisque avide de vengeance, jointe à sa quasi-indépendance, le rendait particulièrement redoutable. Tunis essayait de jouer sur les deux tableaux : piraterie et commerce, d'où des situations particulièrement complexes et des manières plus amènes au moins extérieurement. Tripoli était un marché d'esclaves total, à la fois port de mer recevant les victimes européennes du corso, et "port du désert" (ainsi qu'elle se désignait elle-même) au débouché des caravanes transsaharienne de traite des noirs.
Enjeux contemporains
Le corso barbaresque n'inspire ni repentance ni regrets aux héritiers des pirates.
La marine algérienne a donné des noms de pirates à plusieurs de ses corvettes : Mourad Raïs, Raïs Hamidou, d'autres encore [1] . Le Raïs Hamidou a sa statue à Alger[2]
L'Algérie continue à exiger la repentance de la France pour la période de colonisation, qui seule à mis fin à la piraterie ( voici donc mes doutes sur l'auteur ).
Au moment de la conquête française, la marine algéroise avait pratiquement reconstitué le nombre de ses navires, mis à mal par les bombardements anglais et américains de 1815 et 1816. Ce fait est parfaitement établi en archives[3]. Cependant, l'idée qu'il n'y avait (prétendument) plus de piraterie algéroise au moment de la conquête française est trop utile idéologiquement pour que certains y renoncent, et elle se maintient dans les médias malgré toutes les preuves archivistiques[4].
La Lybie, héritière de la Régence de Tripoli, vient d'obtenir des excuses et une indemnisation de l'Italie, l'une des principales victimes du corso[5]. Le colonel Khadafi (et d'autres) cherchent à faire en sorte que cette indemnisation fasse précédent. La France, jusqu'ici, a dit non.
Quand on marche sur la tête .... il ne faut pas s'étonner de constater que "Le ventre est encore fécond dont est sortie la bête immonde"[6]. ( parti pris flagrant sur l'auteur)
Essai de chiffrage des victimes du corso
Un essai de chiffrage a été tenté par le Professeur Robert Davis dans son ouvrage Christian Slaves, Muslim Masters: White Slavery in the Mediterranean, the Barbary Coast, and Italy, 1500-1800.
Tout d'abord, il souligne certains raids massifs : 6000 captifs en 1554 lors du sac de Vieste en Italie ; 7000 esclaves dans la baie de Naples en 1544, au point que, sur le marché d' Alger le prix de l'esclave s'était effondré, et qu'un Chrétien y valait un oignon ; 4000 captifs en 1556 après un raid sur Grenade.
Thomas Jackson résume en ces termes la méthode et les hypothèses de chiffrage du Professeur Davis :
" Le Prof. Davis remarque que des recherches énormes ont été faites pour évaluer aussi exactement que possible le nombre de Noirs emmenés à travers l'Atlantique, mais qu'il n'y a pas eu d'effort semblable pour connaître l'ampleur de l'esclavage en Méditerranée. Il n'est pas facile d'obtenir un compte fiable -- les Arabes eux-mêmes ne conservaient généralement pas d'archives -- mais au cours de dix années de recherches le Prof. Davis a développé une méthode d'estimation.
Par exemple, les archives suggèrent que de 1580 à 1680 il y a eu une moyenne de quelques 35.000 esclaves en pays barbaresque. Il y avait une perte régulière du fait des morts et des rachats, donc si la population restait constante, le taux de capture de nouveaux esclaves par les pirates devait égaler le taux d'usure. Il y a de bonnes bases pour estimer les taux de décès. Par exemple, on sait que sur les près de 400 Islandais capturés en 1627, il ne restait que 70 survivants huit ans plus tard. En plus de la malnutrition, de la surpopulation, de l'excès de travail et des punitions brutales, les esclaves subissaient des épidémies de peste, qui éliminaient généralement 20 ou 30% des esclaves blancs.
Par un certain nombre de sources, le Prof. Davis estime donc que le taux de décès était d'environ 20% par an. Les esclaves n'avaient pas accès aux femmes, donc le remplacement se faisait exclusivement par des captures. Sa conclusion: «Entre 1530 et 1780, il y eut presque certainement un million et peut-être bien jusqu'à un million et un quart de chrétiens européens blancs asservis par les musulmans de la côte barbaresque». Cela dépasse considérablement le chiffre généralement accepté de 800.000 Africains transportés dans les colonies d'Amérique du Nord et, plus tard, dans les Etats-Unis. "
L'on ajoutera que les femmes constituent le vrai "trou noir" de tout essai de chiffrage. Majoritaires dans les captures (qui se déroulent souvent à terre, sur les villages côtiers), elles n'interessent pas les religieux rédemptionnistes et nul ne se démène pour les racheter, sachant qu'elles ont été victimes d'abus sexuels qui les exclueraient de la société. Elles sont les victimes les plus nombreuses et les moins visibles.
Suite .......
Il est bon cependant de lire cette article , car il fournis des sources .
Limites du sujet
La piraterie était endémique en Méditerranée depuis des temps immémoriaux, et la difficulté, pour rédiger cet article, est de savoir quand commencer, et où s'arrêter, à la fois dans le temps, dans l'espace, et dans les circonstances, car il y eut des actes de piraterie de Musulmans contre des Chrétiens, de Chrétiens contre des Musulmans, de Musulmans contre des Musulmans, et de Chrétiens contre des Chrétiens.
De plus, nos exemples mettent particulièrement l'accent sur Alger, la plus connue des Régences et la plus facile à étudier. Cependant, des auteurs récents ont écrit d'excellents articles sur Tunis, Tripoli et Salé. Nous nous sommes contentée (à ce stade) de traiter ces lieux en plaçant des liens vers ces articles à l'occasion de références. Nous invitons le lecteur à suivre ces liens. Cela en vaut la peine. Loin d'être des décalques d'Alger en plus petit, ces repaires ont chacun sa personnalité. Salé, le plus proche de l'Espagne, reçut en première ligne les flots de réfugiés de la Reconquista ; sa population morisque avide de vengeance, jointe à sa quasi-indépendance, le rendait particulièrement redoutable. Tunis essayait de jouer sur les deux tableaux : piraterie et commerce, d'où des situations particulièrement complexes et des manières plus amènes au moins extérieurement. Tripoli était un marché d'esclaves total, à la fois port de mer recevant les victimes européennes du corso, et "port du désert" (ainsi qu'elle se désignait elle-même) au débouché des caravanes transsaharienne de traite des noirs.
Enjeux contemporains
Le corso barbaresque n'inspire ni repentance ni regrets aux héritiers des pirates.
La marine algérienne a donné des noms de pirates à plusieurs de ses corvettes : Mourad Raïs, Raïs Hamidou, d'autres encore [1] . Le Raïs Hamidou a sa statue à Alger[2]
L'Algérie continue à exiger la repentance de la France pour la période de colonisation, qui seule à mis fin à la piraterie ( voici donc mes doutes sur l'auteur ).
Au moment de la conquête française, la marine algéroise avait pratiquement reconstitué le nombre de ses navires, mis à mal par les bombardements anglais et américains de 1815 et 1816. Ce fait est parfaitement établi en archives[3]. Cependant, l'idée qu'il n'y avait (prétendument) plus de piraterie algéroise au moment de la conquête française est trop utile idéologiquement pour que certains y renoncent, et elle se maintient dans les médias malgré toutes les preuves archivistiques[4].
La Lybie, héritière de la Régence de Tripoli, vient d'obtenir des excuses et une indemnisation de l'Italie, l'une des principales victimes du corso[5]. Le colonel Khadafi (et d'autres) cherchent à faire en sorte que cette indemnisation fasse précédent. La France, jusqu'ici, a dit non.
Quand on marche sur la tête .... il ne faut pas s'étonner de constater que "Le ventre est encore fécond dont est sortie la bête immonde"[6]. ( parti pris flagrant sur l'auteur)
Essai de chiffrage des victimes du corso
Un essai de chiffrage a été tenté par le Professeur Robert Davis dans son ouvrage Christian Slaves, Muslim Masters: White Slavery in the Mediterranean, the Barbary Coast, and Italy, 1500-1800.
Tout d'abord, il souligne certains raids massifs : 6000 captifs en 1554 lors du sac de Vieste en Italie ; 7000 esclaves dans la baie de Naples en 1544, au point que, sur le marché d' Alger le prix de l'esclave s'était effondré, et qu'un Chrétien y valait un oignon ; 4000 captifs en 1556 après un raid sur Grenade.
Thomas Jackson résume en ces termes la méthode et les hypothèses de chiffrage du Professeur Davis :
" Le Prof. Davis remarque que des recherches énormes ont été faites pour évaluer aussi exactement que possible le nombre de Noirs emmenés à travers l'Atlantique, mais qu'il n'y a pas eu d'effort semblable pour connaître l'ampleur de l'esclavage en Méditerranée. Il n'est pas facile d'obtenir un compte fiable -- les Arabes eux-mêmes ne conservaient généralement pas d'archives -- mais au cours de dix années de recherches le Prof. Davis a développé une méthode d'estimation.
Par exemple, les archives suggèrent que de 1580 à 1680 il y a eu une moyenne de quelques 35.000 esclaves en pays barbaresque. Il y avait une perte régulière du fait des morts et des rachats, donc si la population restait constante, le taux de capture de nouveaux esclaves par les pirates devait égaler le taux d'usure. Il y a de bonnes bases pour estimer les taux de décès. Par exemple, on sait que sur les près de 400 Islandais capturés en 1627, il ne restait que 70 survivants huit ans plus tard. En plus de la malnutrition, de la surpopulation, de l'excès de travail et des punitions brutales, les esclaves subissaient des épidémies de peste, qui éliminaient généralement 20 ou 30% des esclaves blancs.
Par un certain nombre de sources, le Prof. Davis estime donc que le taux de décès était d'environ 20% par an. Les esclaves n'avaient pas accès aux femmes, donc le remplacement se faisait exclusivement par des captures. Sa conclusion: «Entre 1530 et 1780, il y eut presque certainement un million et peut-être bien jusqu'à un million et un quart de chrétiens européens blancs asservis par les musulmans de la côte barbaresque». Cela dépasse considérablement le chiffre généralement accepté de 800.000 Africains transportés dans les colonies d'Amérique du Nord et, plus tard, dans les Etats-Unis. "
L'on ajoutera que les femmes constituent le vrai "trou noir" de tout essai de chiffrage. Majoritaires dans les captures (qui se déroulent souvent à terre, sur les villages côtiers), elles n'interessent pas les religieux rédemptionnistes et nul ne se démène pour les racheter, sachant qu'elles ont été victimes d'abus sexuels qui les exclueraient de la société. Elles sont les victimes les plus nombreuses et les moins visibles.
Suite .......
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