De quoi remettre un peu plus les pendules à l'heure et tordre le cou à certains mythes...
Ralph Schoenman
Si la colonisation de la Palestine a été caractérisée par une série de déprédations, il nous faut prendre le temps d’examiner l’attitude du mouvement sioniste non seulement envers ses victimes palestiniennes (sur laquelle nous reviendrons), mais envers les juifs eux-mêmes. Herzl lui-même écrivait sur les juifs de la façon suivante " J’ai réussi à atteindre une attitude plus libre envers l’anti-sémitisme, que je commence maintenant à comprendre historiquement et à pardonner. Pardessus tout, je suis conscient de la vanité et la futilité de vouloir "combattre" l’anti-sémitisme. " (76).
L’organisation de jeunesse des sionistes, Hashomer Hatzair (Jeune Garde), avait publié ceci " Un j uif est la caricature d’un être humain naturel, normal, tant physiquemenet que spirituellement. Comme individu dans une société il se révolte et rejette le harnais des obligations sociales, ne reconnaît ni ordre ni discipline. " (77).
"Le peuple juif, écrivait Jabotinsky dans la même veine, est un très mauvais peuple ; ses voisins le haissent et à juste titre... La seule chose qui puisse le sauver c’est une immigration générale vers la terre d’Israêl. " (78).
Les fondateurs du sionisme désespéraient de combattre l’antisémitisme, et paradoxalement, considéraient les anti-sémites eux-mêmes comme des alliés, parce qu’ils partageaient avec eux le même désir de faire quitter aux juifs les pays où ils vivaient. Peu à peu, ils assimilèrent les valeurs de la haine des juifs et de l’anti-sémitisme, au fur et à mesure que le mouvement sioniste en venait à considérer les anti-sémites eux-mêmes comme leurs "sponsors" et protecteurs les plus dignes de confiance. Theodor Herzl alla voir le comte von Plehve lui-même - organisateur des pires pogroms qu’ait commis la Russie, les pogroms de Kishinev -, avec la proposition suivante " Aidez-moi à atteindre cette terre (la Palestine) plus rapidement et la révolte (contre la férule tsariste) cessera. " (79).
Von Plevhe donna son accord, et entreprit de financer le mouvement sioniste. Il devait se plaindre plus tard auprès de Herzl " Les juifs ont rejoint les partis révolutionnaires. Nous avions de la sympathie pour votre mouvement sioniste à partir du moment où il travaillait pour l’émigration. Vous n ’avez pas besoin de justifier votre mouvement à mes yeux. Vous prêchez un converti. " (80).
Herzl et Weissmann offrirent d’aider à garantir les intérêts tsaristes en Palestine et à débarrasser l’Europe de l’Est et la Russie de ces " juifs anarcho-bolcheviques nocifs et subversifs ". Comme nous l’avons déjà noté, le même appel avait été lancé par les sionistes à l’adresse du sultan de Turquie, du Kaiser allemand, de l’impérialisme français et de l’Empire britannique.
SIONISME ET FASCISME
L’histoire du sionisme - en grande partie dissimulée - est sordide. Mussolini fournit aux escadrons du mouvement de jeunesse des sionistes révisionnistes, le Betar, des chemises noires pour rivaliser avec ses propres bandes fascistes. Lorsque Menachem Begin devint le dirigeant du Betar, il préféra les chemises brunes des bandes de Hitler, un uniforme que Begin et les membres du Betar portaient dans tous leurs meetings et rassemblements - au cours desquels ils s’accueillaient, ouvraient et clôturaient leurs réunions par le salut fasciste.
Simon Petilura était un fasciste ukrainien qui dirigea personnellement 897 pogroms particuliers qui aboutirent à la mort de 28 000 juifs. Jabotinsky négocia une alliance avec Petilura, proposant qu’une force de police juive accompagne les forces de Petilura dans le combat contre-révolutionnaire contre l’Armée rouge et la révolution bolchevique - ce qui signifiait assassiner les paysans, les ouvriers et les intellectuels partisans de la révolution.
COLLABORATION AVEC LES NAZIS
Cette stratégie d’enrôlement des ennemis virulents des juifs en Europe, et d’alignement sur les mouvements et régimes les plus pervers pour patronner financièrement et militairement une colonie sioniste en Palestine, n’excluait pas les nazis. La Fédération sioniste d’Allemagne envoya un mémorandum de soutien au parti nazi le 21juin 1933. La Fédération y notait " ... Une renaissance de la vie nationale telle que celle qui se produit dans la vie de l’Allemagne.., doit également se produire dans le groupe national juif. A partir de la fondation du nouvel Etat (nazi) qui a établi le principe de la race, nous souhaitons insérer notre communauté dans l’ensemble de cette strucure de façon à ce que pour nous aussi, dans la sphère qui nous est assignée, une activité fructueuse pour la mère patrie soit possible... " (81). Loin de dénoncer cette politique, le congrès de l’Organisation sioniste mondiale en 1933 repoussa une résolution appelant à l’action contre Hitler, par un vote de 240 contre 43.
Au moment même où se tenait ce congrès, Hitler annonçait la conclusion d’un accord commercial avec la Banque anglo-palestinienne de l’Organisation sioniste mondiale, qui rompait ainsi le boycott du régime nazi par les juifs à une époque où l’économie allemande était extrêmement vulnérable. On était en plein coeur de la grande dépression et les gens poussaient des brouettes de deutschmarks sans valeur. L’Organisation sioniste mondiale rompit le boycott juif et devint l’un des principaux distributeurs des marchandises nazies dans tout le Moyen-Orient et en Europe du Nord. Ils établirent le Ha’avara, qui était une banque en Palestine ayant pour but de recevoir l’argent de la bourgeoisie juive allemande, avec lequel les marchandises nazies étaient achetées en quantité substantielle.
L’ACCOLADE AUX NAZIS
Par voie de conséquence, les sionistes firent venir en Palestine le baron von Mildenstein du Service de Sécurité S.S. pour une visite de six mois de soutien au sionisme. Cette visite aboutit à un rapport en douze chapitres de Joseph Goebbels, ministre de la Propagande de Hitler, dans DerAngriff (L’Assaut) en 1934, rapport louangeur pour le sionisme. Goebbels commanda un médaillon frappé d’un côté avec la swastika et de l’autre avec l’étoile de David sioniste.
En mai 1935, Reinhardt Heydrich, chef du Service de Sécurité S.S., écrivit un article dans lequel il séparait les juifs en "deux catégories". Les juifs qu’il aimait étaient les sionistes " Nos bons voeux et notre bonne volonté leurs sont acquis. " (82).
En 1937, la milice ouvrière "socialiste" sioniste, la Haganah (fondée par Jabotinsky) envoya un agent (Feivel Polkes) à Berlin, offrant d’espionner au compte du Service de Sécurité S.S. en échange du déblocage de richesses juives pour la colonisation sioniste. Adolf Eichmann fut invité en Palestine par les soins de la Haganah. Feivel Polkes informa Eichmann " Les cercles nationalistes juifs sont très satisfaits de la politique radicale de l’Allemagne, car la population juive en Palestine sera de ce fait tellement accrue que dans un futur proche les juifs pourraient compter sur une supériorité numérique face aux Arabes. " (83).
La liste des actes de collaboration des sionistes avec les nazis est longue. Qu’est-ce qui peut expliquer cette volonté incroyable des dirigeants sionistes de trahir les juifs d’Europe ? Tout le raisonnement avancé par ses défenseurs pour justifier l’Etat d’Israèl était qu’il a été conçu comme un refuge pour les juifs persécutés. Les sionistes, en fait, considéraient tout effort pour sauver les juifs d’Europe non comme l’accomplissement de leur objectif politique mais comme une menace pour leur mouvement tout entier. Si les juifs d’Europe étaient sauvés, ils voudraient aller ailleurs et l’opération de secours n’aurait rien à voir avec le projet sioniste de conquête de la Palestine.
Ralph Schoenman
Si la colonisation de la Palestine a été caractérisée par une série de déprédations, il nous faut prendre le temps d’examiner l’attitude du mouvement sioniste non seulement envers ses victimes palestiniennes (sur laquelle nous reviendrons), mais envers les juifs eux-mêmes. Herzl lui-même écrivait sur les juifs de la façon suivante " J’ai réussi à atteindre une attitude plus libre envers l’anti-sémitisme, que je commence maintenant à comprendre historiquement et à pardonner. Pardessus tout, je suis conscient de la vanité et la futilité de vouloir "combattre" l’anti-sémitisme. " (76).
L’organisation de jeunesse des sionistes, Hashomer Hatzair (Jeune Garde), avait publié ceci " Un j uif est la caricature d’un être humain naturel, normal, tant physiquemenet que spirituellement. Comme individu dans une société il se révolte et rejette le harnais des obligations sociales, ne reconnaît ni ordre ni discipline. " (77).
"Le peuple juif, écrivait Jabotinsky dans la même veine, est un très mauvais peuple ; ses voisins le haissent et à juste titre... La seule chose qui puisse le sauver c’est une immigration générale vers la terre d’Israêl. " (78).
Les fondateurs du sionisme désespéraient de combattre l’antisémitisme, et paradoxalement, considéraient les anti-sémites eux-mêmes comme des alliés, parce qu’ils partageaient avec eux le même désir de faire quitter aux juifs les pays où ils vivaient. Peu à peu, ils assimilèrent les valeurs de la haine des juifs et de l’anti-sémitisme, au fur et à mesure que le mouvement sioniste en venait à considérer les anti-sémites eux-mêmes comme leurs "sponsors" et protecteurs les plus dignes de confiance. Theodor Herzl alla voir le comte von Plehve lui-même - organisateur des pires pogroms qu’ait commis la Russie, les pogroms de Kishinev -, avec la proposition suivante " Aidez-moi à atteindre cette terre (la Palestine) plus rapidement et la révolte (contre la férule tsariste) cessera. " (79).
Von Plevhe donna son accord, et entreprit de financer le mouvement sioniste. Il devait se plaindre plus tard auprès de Herzl " Les juifs ont rejoint les partis révolutionnaires. Nous avions de la sympathie pour votre mouvement sioniste à partir du moment où il travaillait pour l’émigration. Vous n ’avez pas besoin de justifier votre mouvement à mes yeux. Vous prêchez un converti. " (80).
Herzl et Weissmann offrirent d’aider à garantir les intérêts tsaristes en Palestine et à débarrasser l’Europe de l’Est et la Russie de ces " juifs anarcho-bolcheviques nocifs et subversifs ". Comme nous l’avons déjà noté, le même appel avait été lancé par les sionistes à l’adresse du sultan de Turquie, du Kaiser allemand, de l’impérialisme français et de l’Empire britannique.
SIONISME ET FASCISME
L’histoire du sionisme - en grande partie dissimulée - est sordide. Mussolini fournit aux escadrons du mouvement de jeunesse des sionistes révisionnistes, le Betar, des chemises noires pour rivaliser avec ses propres bandes fascistes. Lorsque Menachem Begin devint le dirigeant du Betar, il préféra les chemises brunes des bandes de Hitler, un uniforme que Begin et les membres du Betar portaient dans tous leurs meetings et rassemblements - au cours desquels ils s’accueillaient, ouvraient et clôturaient leurs réunions par le salut fasciste.
Simon Petilura était un fasciste ukrainien qui dirigea personnellement 897 pogroms particuliers qui aboutirent à la mort de 28 000 juifs. Jabotinsky négocia une alliance avec Petilura, proposant qu’une force de police juive accompagne les forces de Petilura dans le combat contre-révolutionnaire contre l’Armée rouge et la révolution bolchevique - ce qui signifiait assassiner les paysans, les ouvriers et les intellectuels partisans de la révolution.
COLLABORATION AVEC LES NAZIS
Cette stratégie d’enrôlement des ennemis virulents des juifs en Europe, et d’alignement sur les mouvements et régimes les plus pervers pour patronner financièrement et militairement une colonie sioniste en Palestine, n’excluait pas les nazis. La Fédération sioniste d’Allemagne envoya un mémorandum de soutien au parti nazi le 21juin 1933. La Fédération y notait " ... Une renaissance de la vie nationale telle que celle qui se produit dans la vie de l’Allemagne.., doit également se produire dans le groupe national juif. A partir de la fondation du nouvel Etat (nazi) qui a établi le principe de la race, nous souhaitons insérer notre communauté dans l’ensemble de cette strucure de façon à ce que pour nous aussi, dans la sphère qui nous est assignée, une activité fructueuse pour la mère patrie soit possible... " (81). Loin de dénoncer cette politique, le congrès de l’Organisation sioniste mondiale en 1933 repoussa une résolution appelant à l’action contre Hitler, par un vote de 240 contre 43.
Au moment même où se tenait ce congrès, Hitler annonçait la conclusion d’un accord commercial avec la Banque anglo-palestinienne de l’Organisation sioniste mondiale, qui rompait ainsi le boycott du régime nazi par les juifs à une époque où l’économie allemande était extrêmement vulnérable. On était en plein coeur de la grande dépression et les gens poussaient des brouettes de deutschmarks sans valeur. L’Organisation sioniste mondiale rompit le boycott juif et devint l’un des principaux distributeurs des marchandises nazies dans tout le Moyen-Orient et en Europe du Nord. Ils établirent le Ha’avara, qui était une banque en Palestine ayant pour but de recevoir l’argent de la bourgeoisie juive allemande, avec lequel les marchandises nazies étaient achetées en quantité substantielle.
L’ACCOLADE AUX NAZIS
Par voie de conséquence, les sionistes firent venir en Palestine le baron von Mildenstein du Service de Sécurité S.S. pour une visite de six mois de soutien au sionisme. Cette visite aboutit à un rapport en douze chapitres de Joseph Goebbels, ministre de la Propagande de Hitler, dans DerAngriff (L’Assaut) en 1934, rapport louangeur pour le sionisme. Goebbels commanda un médaillon frappé d’un côté avec la swastika et de l’autre avec l’étoile de David sioniste.
En mai 1935, Reinhardt Heydrich, chef du Service de Sécurité S.S., écrivit un article dans lequel il séparait les juifs en "deux catégories". Les juifs qu’il aimait étaient les sionistes " Nos bons voeux et notre bonne volonté leurs sont acquis. " (82).
En 1937, la milice ouvrière "socialiste" sioniste, la Haganah (fondée par Jabotinsky) envoya un agent (Feivel Polkes) à Berlin, offrant d’espionner au compte du Service de Sécurité S.S. en échange du déblocage de richesses juives pour la colonisation sioniste. Adolf Eichmann fut invité en Palestine par les soins de la Haganah. Feivel Polkes informa Eichmann " Les cercles nationalistes juifs sont très satisfaits de la politique radicale de l’Allemagne, car la population juive en Palestine sera de ce fait tellement accrue que dans un futur proche les juifs pourraient compter sur une supériorité numérique face aux Arabes. " (83).
La liste des actes de collaboration des sionistes avec les nazis est longue. Qu’est-ce qui peut expliquer cette volonté incroyable des dirigeants sionistes de trahir les juifs d’Europe ? Tout le raisonnement avancé par ses défenseurs pour justifier l’Etat d’Israèl était qu’il a été conçu comme un refuge pour les juifs persécutés. Les sionistes, en fait, considéraient tout effort pour sauver les juifs d’Europe non comme l’accomplissement de leur objectif politique mais comme une menace pour leur mouvement tout entier. Si les juifs d’Europe étaient sauvés, ils voudraient aller ailleurs et l’opération de secours n’aurait rien à voir avec le projet sioniste de conquête de la Palestine.
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