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L'Algérie et le Nationalisme Algérien, quelle issue ?

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  • L'Algérie et le Nationalisme Algérien, quelle issue ?

    Bonsoir à tous

    Le passage est tiré d'une interview du grand sociologue algérien, Abdelmalek Sayad (paix à son âme), accordée à Hassan Arfaoui, parue dans la Revue MARS n°6 printemps-été.1996.

    ___________________________________________




    "
    [....] On peut dire que l'Algérie ne guérira jamais de sa situation actuelle, si elle ne se fait un travail de réévaluation intégrale de son nationalisme: son nationalisme né dans le contexte colonial, il est né de la colonisation, il est né anticolonial et il l'est resté, il le reste aujourd'hui encore, anachroniquement; et ce nationalisme survit tel quel aux conditions politiques et historiques de sa constitution.

    Ce nationalisme n'a jamais su se constituer en lui-même. Même aujourd'hui que la colonisation a disparu, il est resté te qu'il a commencé à sa fabrication en 1920. Il s'est donné une mythologie, prise à la France et apprise de la France- Le mythe de la Nation- qui continue à fonctionner.

    De ce point de vue, le nationalisme algérien est le bon élève, mais bien tardivement, du nationalisme français, à l'école duquel il s'est constitué, même en le combattant et cherchant à s'en émanciper. De manière générale, c'est la vision que la société algérienne s'est donnée d'elle-même: j'existe et j'ai toujours existé d'essence, de toute éternité. Je n'ai pas besoin d'histoire, même si je suis dans l'Histoire; je ne suis pas produit de l'Histoire mais l'Histoire elle-même. L'être que je suis aujourd'hui, l'être algérien de ce jour serait comme un être incréé, historiquement parlant. "


    Abdelmalek Sayad.


    ...../......
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    j'existe et j'ai toujours existé d'essence, de toute éternité. Je n'ai pas besoin d'histoire, même si je suis dans l'Histoire; je ne suis pas produit de l'Histoire mais l'Histoire elle-même. L'être que je suis aujourd'hui, l'être algérien de ce jour serait comme un être incréé, historiquement parlant. "
    Je ne comprends pas trop ce qu'il veut dire par "être incréé, historiquement".
    Le nationalisme algérien a été libérateur en insulflant la révolution de 54 mais depuis 62 il n'a servi que les despotes qui l'ont instrumenté à qui mieux mieux.
    ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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    • #3
      Ce que dit Abdelmalek Sayad est une vérité qui peut faire ressentir une certaine amertume, mais comme dit son ami Pierre Bourdieu :

      "Le sociologue rompt le cercle enchanté en essayant de faire savoir ce que l'univers du savoir ne veut pas savoir, notamment sur lui-même."

      Cependant, il faut prendre en considération le fait que la citation de A.Sayad a été recueillie dans le cadre d'un entretien, où il est important de lire tout l'échange entre l'interviewé et l'interviweur pour bien contextualiser les propos, et cerner l'idée.

      Merci l'impré d'avoir écrit sur ce grand monsieur qui reste, hélas, méconnu.
      "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
      Socrate.

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      • #4
        ce qui est dangereux pour l'algerie c'est pas le nationalisme, c'est les ideologies ecervelantes comme le communisme béa (c'est à dire un communisme stupide et ayant des relans de passeisme debridé, notamment sous sa forme stalinienne), l'islamisme ou le tiers-mondisme sans envergure...

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        • #5
          à lire aussi :"Petit éloge de mémoire"

          Bonjour Bachi,
          "incréé historiquement parlant", est la reprise de "je ne suis pas le produit de l'histoire". L'expression est un peu lourde mais toute la phrase précédente, chacune de ses propositions, est d'une justesse très utile. "Je n'ai pas besoin d'histoire" est une expression terrible pour n'importe quel peuple, n'importe quelle nation. ça voudrait dire qu'il y a une nature (algérienne ici) qui a existé de tout temps. Le refus de l'histoire permet de dire que le terrorrisme est bien de la "nature" arabe, la manière de traiter les femmes aussi, etc. Alors que tous ces comportements ont des contextes qui les font surgir ou pas.
          Quelqu'un du forum avait mis comme signature :"le patriotisme est l'amour de sa patrie, le nationalisme, c'est la haine des autres" De quel auteur?...
          En tout cas, cela rejoint la critique de Abdelmaled Sayad de ceux qui fondent le nationalisme algérien sur l'anti-colonialisme seulement. L'Histoire est beaucoup plus vaste et riche que cela.

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          • #6
            Influence française, bien sûr, mais :

            1) L'Algérie est né de l'influence française mais aussi soviétique, qui a bien enseigné que toute société est le produit de l'Histoire, que reste-il de cette période ?

            2) Là dessus est arrivé un islam moderne unificateur, avec une Histoire des musulmans enseignée à tous. Que devient cette Histoire-là ? Elle a une événement fondateur, un T=0.

            3) Les Kabyles se représentent comme un peuple "de toute éternite", anté-anté, anté islam, quelle est leur influence ?


            Nationalisme

            Je ne connais pas le régime exact de l'Algérie. J'aimerais d'abord pouvoir le définir avant d'en parler ... Si qq peut m'aider.

            Il y a un pays, à l'ONU, avec des frontières. OK.

            Une Nation ? C'est moins évident ... Du nationalisme, certes du mioins en déclaration, mais une Nation en acte, ce n'est pas si clair. Et d'ailleurs qu'est ce qui soude le plus les algériens entre eux ? Le passé colonial ? La guerre ? Le sol ? Le sang ? (au sens de filiation)

            Concernant Etat ce qui a unifié la France dans le passé et dans lequel les français se reconnaissent, un tel Etat existe-il en Algérie ? Dans l'idéal peut être mais dans la réalité, les algériens se reconnaissent-ils dans un Etat ?

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            • #7
              Alain,

              Je ne comprend pas ce que tu veux dire par influence sovietique? car a mons avis, l'elite algerienne si j'ose dire n'est pas le produit de la pensee communiste, peut-etre bien que des officiers de l'armee algerienne sont le produit du KGB mais pas le reste.

              L'islam en Algerie etait federateur avant l'independance et un point de discorde apres l'independance, l'introduction de mouvement international islamique sur la scene religieuse Algerienne et l'isolement de ce qui restait de l'islam souffi par l'administration Boumediene ont contribuer au chaos islamiste si j'ose employer le terme.

              Concernant le point Kabyle, je ne partage pas ton point de vue sur l'anti-islam des Kabyles, car si tu as vecu en Algerie tu comprendras que la kabylie est le berceau de grandes zaouis qui ont jadis contribuer au rayonnement de l'islam au maghreb et ailleurs en Afrique. Autre chose, les kabyles ne sont qu'une composante du berbere, et donc a mons avis il serait plus approprie de parler du Berbere si tu veux vraiment aborder la question de l'identite.

              Je pense que ce qui federe les Algeriens, est le sol, ce sol pour qui tout les Algeriens se sont sacrifie pour qu'enfin leurs liberte aura un sens, pour batir une nation.

              Commentaire


              • #8
                Ah maldonne ... Anté = avant pas "anti" (Anté l'islam= avant l'islam)

                Je n'ai pas écrit que "c'était le produit" mais qu'est devenu cette influence. Son degré si tu veux. Il y a eu combien de décennies de présence soviétique, de formation des militaires ?

                Je pense que ce qui federe les Algeriens, est le sol, ce sol pour qui tout les Algeriens se sont sacrifie pour qu'enfin leurs liberte aura un sens, pour batir une nation.
                Je comprends bien. Mais la filiation semble agir pas mal non ?
                Dernière modification par Alain, 23 novembre 2008, 16h14.

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                • #9
                  Tu as raison, desole pour la mal-interpretation.

                  Pour l'evolution de l'influence sovietique, je ne peux malheureusement te repondre, car je n'ai pas sous la main une etude de societe pour voir l'evolution de la pensee Algerienne.

                  Concernant la filiation, je pense qu'elle ne devient importante qu'a l'echelle microsociologique.

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                  • #10
                    ce qui est dangereux pour l'algerie c'est pas le nationalisme, c'est les ideologies ecervelantes comme le communisme béa (c'est à dire un communisme stupide et ayant des relans de passeisme debridé, notamment sous sa forme stalinienne), l'islamisme ou le tiers-mondisme sans envergure...
                    Je lis souvent sur FA sur le communisme de l'Algérie. Elle ne l'a jamais été. Même pas du temps de Boumédiene...Socialiste, certes, mais jamais communiste.
                    Actuellement, le régime est socialiste un peu, libéral beaucoup et surtout conservateur du fait de l'islamisation ( censée être un retour aux sources).

                    La nation algérienne pour le moment est soudée par l'Islam mais bien plus par les sacrifices consentis pour la libération du joug colonial. La soudure ne semble pas assez forte car le régionalisme continue de primer. Dans certaines régions moins développées, c'est le tribalisme...
                    Dernière modification par Bachi, 23 novembre 2008, 18h25.
                    ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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                    • #11
                      Boumedienne

                      Ce qui, à mon sens, peut constituer le ciment liant les algériens entre eux est leur guerre de révolution. Jamais à ma connaissance un peuple n'a su trouvé en son sein la même aptitude à s'organiser face à une telle adversité que fut le colonialisme français.
                      Quand à l'islam, en Algérie, il n'est lui même pas qu'un. Cela va de l'islam des salafistes pro-Belhadj à celui très permissif des kabyles ou des oranais par exemple.
                      S'agissant du nationalisme; celui d'avant guerre est à mon sens très différent de celui qu'à pervertit Boumedienne avec son pseudo-socialisme-spécifique.
                      Le nationalisme d'avant guerre était porté par une classe petite-bourgeoise faites de propriétaires agraires, commerçants, instituteurs et des quelques universitaires de l'époque d'où sont issus tous les chefs historiques de la révolution, et avant, du mouvement nationaliste.
                      Le nationalo-socialisme de Boumedienne visait à dé-légitimer le rôle de cette classe aisée, arguant les clichés communistes staliniens connus du genre: bourgeoisie égale capitalisme exploiteur du petit peuple, anti-révolutionaire et réactionnaire.
                      La révolution agraire ne visaient pas seulement les grands domaines coloniaux, de toute manière laissés vacant; mais aussi les fermes des familles algériennes qui ont elles aussi combattus le colonialisme.
                      Malek Sayad parlait plus de ce nationalisme là à la sovietique, pas de celui d'avant très révolution française et très tradition berbero-musulmano-méditéranéenne...
                      Dernière modification par cherif_38, 24 novembre 2008, 01h24.

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                      • #12
                        Cette histoire de ciment de la nation(guerre,religion ou langue commune)ne tient pas et surement va en s'affaiblissant.

                        Car elle sous-entend que ceux qui n'ont pas d'affiliation avec ces entites qui constituent ce dit ciment n'ont pas de place ou ne peuvent adherer a cette nation.

                        Quel ciment pourrait bien avoir des pays comme les USA ou la France par exemple avec leur centaines de religions,rites,sectes,races,ethnies,langues et guerres(non federatrices mais plutot civiles ou controversees comme la guerre de secession,de vietnam ou la revolution française)?
                        يا ناس حبّوا الناس الله موصّي بالحبْ ما جاع فقير إلا لتخمة غني¡No Pasarán! NO to Fascism Ne olursan ol yine gel

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