Ce qui manque dans le monde arabe ce sont les débats libres et réfléchis pour rendre vivante la culture, ressouder les liens sociaux et former un citoyen civilisé. Les espaces de rencontre sont rares, la culture est le parent pauvre. Les clubs style think-thank et d’études prospectives, où l’intelligentsia peut contribuer à la clarification des données et à la maitrise des questions de l’heure, manquent. Les intellectuels ou politiques, qui «parlent» vraiment au peuple pour l’éduquer et le sensibiliser, sont rares. Au lieu de la religion civilisation, de la science et du savoir, la démission gagne du terrain, le vide culturel fait rage, la religion refuge et l’inculture dominent. La langue de bois se propage au lieu de la critique constructive, le bavardage au lieu de la réflexion, la démagogie au lieu de la franchise.
Pour la crédibilité de l’Etat et le renouveau de la société, il est impérieux de donner la priorité à la parole vraie, à la culture et à la liberté de création. Depuis l’échec du projet de nouvel ordre international de l’information débattu à l’Unesco dans les années 70, puis la proclamation en 1993, par l’Assemblée générale des Nations unies, d’une Journée mondiale pour la liberté d’expression, on est en droit de se poser des questions. Qui nous parle objectivement du recul inquiétant de la culture, du droit des peuples et facilite la liberté d’expression? Ce sont les bibliothèques qui ne sont pas concernées par la vitesse des informations!
Qui veille à l’éducation culturelle du citoyen, contribue à la réflexion de fond, aux débats sereins et à la propagation du savoir? Les bibliothèques! Qui accueille la parole de tous ceux qui tentent d’analyser objectivement, sans amalgames, les contradictions de notre temps, les espérances et les besoins, les impasses, les contradictions, les questions de justice, les extrémismes et les dépassements des régimes puissants ou archaïques, ceux qui refusent la démocratie, emprisonnent, limitent le droit de parole et monopolisent les médias lourds, à l’ère des satellites et des Ntic? Principalement les bibliothèques.
Dans les pays en voie de développement, en retard sur le plan démocratique, la bibliothèque permet de former à la pédagogie du débat et au respect du droit à la différence. Quelle est la part consacrée au développement des bibliothèques et au soutien du livre par le monde arabe?
Une part insignifiante, car tant que ce secteur n’est pas déclaré prioritaire, la gestion bureaucratique continuera à ruiner l’avenir des générations. La mission de la bibliothèque est pourtant vitale, elle recueille, conserve, enrichit et communique le patrimoine culturel et documentaire national et universel. Une bibliothèque, du grec bibliothêkê, est le lieu de dépôt de l’intelligence qui s’exprime par les livres, généralement accessibles au public. Les bibliothèques modernes proposent toutes sortes de documents, périodiques, enregistrements sonores, enregistrements vidéo, cartes et plans, partitions, ainsi que des accès à Internet et sont parfois appelées médiathèques ou informathèques.
Les bibliothèques prêtent certains de leurs documents, et sont des sources de savoir et d’information. Un pays devient puissant et développé s’il dispose de bibliothèques d‘envergure, disponibles pour un large public. Aujourd’hui, avec près de 130 millions de documents, la plus grande bibliothèque du monde est la bibliothèque du Congrès à Washington.
Elle offre une amélioration continue des catalogues et des classifications de ses fonds, par un mouvement de normalisation de description, mais aussi par un souci de renforcer le service auprès du public.
Les bibliothèques d’enseignement et de recherche à travers le monde apportent leur appui aux activités pédagogiques et scientifiques qui se déroulent dans l’établissement. La bibliothèque de l’université d’Harvard qui dispose de 13 millions de volumes est ouverte 7 jours sur 7.
Les bibliothèques modernes proposent un bouquet de revues électroniques, qui permet d’accéder au texte intégral des revues spécialisées dans le monde comme celles en sciences de l’éducation, psychologie, linguistique et sciences sociales, présenté par l’Institut national de recherche pédagogique en France ou la Bibliothèque d’Alexandrie en Egypte. Le monde arabe, il y a mille ans, disposait pourtant des plus grandes bibliothèques publiques dans le monde, à Baghdad et à Cordoue. Alors que la plus ancienne bibliothèque publique en France et en Angleterre date du début du XVIIe siècle.
Les «défis» de l’inculture
Eléments décisifs dans la vie culturelle, le livre et la bibliothèque dans le monde arabe, aujourd’hui, sont comme délaissés. Dans notre pays, à l’instar d’autres Bibliothèques nationales dans le monde, la bibliothèque nationale d’Algérie, que l’on peut considérer comme la première institution culturelle en Algérie, fait des efforts méritoires pour se hisser à la hauteur de sa noble mission. Elle est une référence dans les domaines de la connaissance culturelle, du savoir et de l’information. Gardienne des patrimoines, préservatrice de la mémoire collective, elle dispose de certains moyens pour tenter de mener à bien ses missions dont, la satisfaction des aspirations à la culture. Cependant, l’Algérie profonde a besoin de voir multipliés les moyens et des programmes conséquents pour répondre aux défis de l’inculture. A la suite de l’incendie criminel qui a ravagé la Bibliothèque universitaire à la veille de l’Indépendance, la Bibliothèque nationale s’était vu obligée d’abriter des fonds qui ont pu, de cette manière, être sauvés. Après l’Indépendance, ses espaces sont devenus l’endroit privilégié des universitaires, scientifiques et hommes de lettres. A cela, s’ajoutent des contraintes liées à la conjoncture, dont l’accroissement des étudiants et à la quête de culture et de savoir d’une société jeune. Ces besoins exponentiels et l’avènement des technologies modernes ont rendu impérative la réalisation d’un édifice digne de la Bibliothèque nationale d’Algérie, conçu selon les normes internationales; elle ouvre la totalité de ses espaces au grand public en 1998, un quart de siècle après le recouvrement de la souveraineté nationale. Implantée au centre d’Alger, jouxtant le célèbre Jardin d’essai, le siège de la Bibliothèque nationale d’Algérie dispose d’une banque de données pour le chercheur, un lieu d’étude et de cognition pour l’étudiant, un espace d’apprentissage et d’éveil pour l’enfant, un lieu de culture et un forum d’expression. Elle dispose de près de 10.000.000 de volumes sur une longueur de 170km linéaires de rayonnages. Les activités bibliothéconomiques occupent l’essentiel des animations. Avec le triple statut de bibliothèque nationale, de bibliothèque publique et de bibliothèque universelle, sa capacité d’accueil est de 2500 lecteurs à la fois. Par l’installation de ses antennes et annexes à travers le territoire national, la Bibliothèque nationale d’Algérie vise un travail de proximité dans la vulgarisation de la lecture publique et la promotion du livre. C’est cela qui mérite d’être encouragé et soutenu. Il s’agit de s’impliquer dans la dynamisation de la vie culturelle, dans le renforcement de l’acquisition du savoir et la diffusion de l’information dans les coins les plus reculés du pays. Dans le monde arabe, la Bibliothèque d’Alexandrie et la BNA d’Alger sont des exemples positifs à généraliser partout dans les pays profonds. D’autant que le mutisme, l’inculture et la régression en matière de civisme et de conduite citoyenne sont préoccupants.
Les peuples arabes savent qu’ils disposent d’une culture ancestrale, humaine et riche et qu’ils sont capables de modernité et d’authenticité. Ce qui fait qu’il vaut mieux vivre sur les terres de nos aïeux, où la relation humaine et communautaire a encore un sens, que d’émigrer et s’exiler dans un monde étranger puissant mais soumis à la froideur et à la marchandisation de la vie, mais cela n’empêche pas de regarder nos problèmes culturels internes avec réalisme.
Pour la crédibilité de l’Etat et le renouveau de la société, il est impérieux de donner la priorité à la parole vraie, à la culture et à la liberté de création. Depuis l’échec du projet de nouvel ordre international de l’information débattu à l’Unesco dans les années 70, puis la proclamation en 1993, par l’Assemblée générale des Nations unies, d’une Journée mondiale pour la liberté d’expression, on est en droit de se poser des questions. Qui nous parle objectivement du recul inquiétant de la culture, du droit des peuples et facilite la liberté d’expression? Ce sont les bibliothèques qui ne sont pas concernées par la vitesse des informations!
Qui veille à l’éducation culturelle du citoyen, contribue à la réflexion de fond, aux débats sereins et à la propagation du savoir? Les bibliothèques! Qui accueille la parole de tous ceux qui tentent d’analyser objectivement, sans amalgames, les contradictions de notre temps, les espérances et les besoins, les impasses, les contradictions, les questions de justice, les extrémismes et les dépassements des régimes puissants ou archaïques, ceux qui refusent la démocratie, emprisonnent, limitent le droit de parole et monopolisent les médias lourds, à l’ère des satellites et des Ntic? Principalement les bibliothèques.
Dans les pays en voie de développement, en retard sur le plan démocratique, la bibliothèque permet de former à la pédagogie du débat et au respect du droit à la différence. Quelle est la part consacrée au développement des bibliothèques et au soutien du livre par le monde arabe?
Une part insignifiante, car tant que ce secteur n’est pas déclaré prioritaire, la gestion bureaucratique continuera à ruiner l’avenir des générations. La mission de la bibliothèque est pourtant vitale, elle recueille, conserve, enrichit et communique le patrimoine culturel et documentaire national et universel. Une bibliothèque, du grec bibliothêkê, est le lieu de dépôt de l’intelligence qui s’exprime par les livres, généralement accessibles au public. Les bibliothèques modernes proposent toutes sortes de documents, périodiques, enregistrements sonores, enregistrements vidéo, cartes et plans, partitions, ainsi que des accès à Internet et sont parfois appelées médiathèques ou informathèques.
Les bibliothèques prêtent certains de leurs documents, et sont des sources de savoir et d’information. Un pays devient puissant et développé s’il dispose de bibliothèques d‘envergure, disponibles pour un large public. Aujourd’hui, avec près de 130 millions de documents, la plus grande bibliothèque du monde est la bibliothèque du Congrès à Washington.
Elle offre une amélioration continue des catalogues et des classifications de ses fonds, par un mouvement de normalisation de description, mais aussi par un souci de renforcer le service auprès du public.
Les bibliothèques d’enseignement et de recherche à travers le monde apportent leur appui aux activités pédagogiques et scientifiques qui se déroulent dans l’établissement. La bibliothèque de l’université d’Harvard qui dispose de 13 millions de volumes est ouverte 7 jours sur 7.
Les bibliothèques modernes proposent un bouquet de revues électroniques, qui permet d’accéder au texte intégral des revues spécialisées dans le monde comme celles en sciences de l’éducation, psychologie, linguistique et sciences sociales, présenté par l’Institut national de recherche pédagogique en France ou la Bibliothèque d’Alexandrie en Egypte. Le monde arabe, il y a mille ans, disposait pourtant des plus grandes bibliothèques publiques dans le monde, à Baghdad et à Cordoue. Alors que la plus ancienne bibliothèque publique en France et en Angleterre date du début du XVIIe siècle.
Les «défis» de l’inculture
Eléments décisifs dans la vie culturelle, le livre et la bibliothèque dans le monde arabe, aujourd’hui, sont comme délaissés. Dans notre pays, à l’instar d’autres Bibliothèques nationales dans le monde, la bibliothèque nationale d’Algérie, que l’on peut considérer comme la première institution culturelle en Algérie, fait des efforts méritoires pour se hisser à la hauteur de sa noble mission. Elle est une référence dans les domaines de la connaissance culturelle, du savoir et de l’information. Gardienne des patrimoines, préservatrice de la mémoire collective, elle dispose de certains moyens pour tenter de mener à bien ses missions dont, la satisfaction des aspirations à la culture. Cependant, l’Algérie profonde a besoin de voir multipliés les moyens et des programmes conséquents pour répondre aux défis de l’inculture. A la suite de l’incendie criminel qui a ravagé la Bibliothèque universitaire à la veille de l’Indépendance, la Bibliothèque nationale s’était vu obligée d’abriter des fonds qui ont pu, de cette manière, être sauvés. Après l’Indépendance, ses espaces sont devenus l’endroit privilégié des universitaires, scientifiques et hommes de lettres. A cela, s’ajoutent des contraintes liées à la conjoncture, dont l’accroissement des étudiants et à la quête de culture et de savoir d’une société jeune. Ces besoins exponentiels et l’avènement des technologies modernes ont rendu impérative la réalisation d’un édifice digne de la Bibliothèque nationale d’Algérie, conçu selon les normes internationales; elle ouvre la totalité de ses espaces au grand public en 1998, un quart de siècle après le recouvrement de la souveraineté nationale. Implantée au centre d’Alger, jouxtant le célèbre Jardin d’essai, le siège de la Bibliothèque nationale d’Algérie dispose d’une banque de données pour le chercheur, un lieu d’étude et de cognition pour l’étudiant, un espace d’apprentissage et d’éveil pour l’enfant, un lieu de culture et un forum d’expression. Elle dispose de près de 10.000.000 de volumes sur une longueur de 170km linéaires de rayonnages. Les activités bibliothéconomiques occupent l’essentiel des animations. Avec le triple statut de bibliothèque nationale, de bibliothèque publique et de bibliothèque universelle, sa capacité d’accueil est de 2500 lecteurs à la fois. Par l’installation de ses antennes et annexes à travers le territoire national, la Bibliothèque nationale d’Algérie vise un travail de proximité dans la vulgarisation de la lecture publique et la promotion du livre. C’est cela qui mérite d’être encouragé et soutenu. Il s’agit de s’impliquer dans la dynamisation de la vie culturelle, dans le renforcement de l’acquisition du savoir et la diffusion de l’information dans les coins les plus reculés du pays. Dans le monde arabe, la Bibliothèque d’Alexandrie et la BNA d’Alger sont des exemples positifs à généraliser partout dans les pays profonds. D’autant que le mutisme, l’inculture et la régression en matière de civisme et de conduite citoyenne sont préoccupants.
Les peuples arabes savent qu’ils disposent d’une culture ancestrale, humaine et riche et qu’ils sont capables de modernité et d’authenticité. Ce qui fait qu’il vaut mieux vivre sur les terres de nos aïeux, où la relation humaine et communautaire a encore un sens, que d’émigrer et s’exiler dans un monde étranger puissant mais soumis à la froideur et à la marchandisation de la vie, mais cela n’empêche pas de regarder nos problèmes culturels internes avec réalisme.
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