Encore un formidable coup de publicité pour la wilaya de Bordj Bou Arréridj avec le tournage d’un autre film dans la région : un feuilleton de deux parties dont la première est de 15 épisodes sur «la vie et le rôle dans le mouvement syndical algérien du chahid Aïssat Idir».
Tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette saga un succès : une histoire réelle mêlée à une vie mystérieuse, le tout allié à des paysages féeriques, ceux de la région des Bibans et les montagnes de Djaâfra.
L’histoire se passe entre les années 1920 et 1950, dans les montagnes de la Kabylie en Algérie ; là où en 1919 à Djamaâ Sahridj, village situé près de Tizi Ouzou, au sein d’une famille paysanne de condition modeste, naquit Aïssat Idir.
Il effectua ses études primaires dans son village natal avant de les poursuivre à l’Ecole normale de Bouzaréah. De là, il est affecté au lycée français de Tizi Ouzou où il demeure jusqu’à l’obtention du diplôme du premier cycle de l’enseignement secondaire. Cependant, la situation économique de sa famille ne lui permettant guère de continuer à étudier, il est contraint de quitter les bancs de l’école.
En 1935, il rejoint son oncle paternel à Tunis pour poursuivre des études supérieures en économie, au sein de l’université tunisienne et ce, jusqu’en 1938.
En 1944, Aissat Idir entre à l’usine d’aviation et ne tarde pas à être promu au grade de chef du service de contrôle administratif ; ce qui pousse l’administration de l’usine à l’envoyer au Maroc en vue d’occuper les mêmes fonctions, à l’aéroport de Casablanca. Dans ce milieu de travailleurs, ses penchants syndicalistes commencent à apparaître et il s’intéresse à la défense des intérêts des travailleurs algériens. Ceci conduit ses camarades à l’élire en tant que membre de la commission exécutive des travailleurs du secteur d’Etat, affiliée aux syndicats communistes français.
Dans le cadre de son activité syndicale au sein de cette commission, il réalise que les syndicats français, même de tendance communiste n’accordent pas le même intérêt aux problèmes du travailleur algérien qu’aux préoccupations des travailleurs européens. A son retour en Algérie, l’idée de fonder une organisation syndicale algérienne commence à le préoccuper. Les idées d’Aïssat Idir suscitent des réserves de la part des syndicats français lesquelles commencent à œuvrer pour l’écarter des postes de responsabilité. En 1951, la police française prend d’assaut l’usine dans laquelle il travaillait et il est arrêté avec 10 autres travailleurs algériens. Ils ne sont libérés que dix jours plus tard. Par la suite, il occupe un autre emploi à la caisse d’allocations familiales du secteur du bâtiment et travaux publics et devient responsable du comité central des affaires syndicales relevant du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques de 1949 à 1954.
Cependant, son action en vue de propager l’idée du syndicalisme algérien est la cause de son arrestation une seconde fois par les autorités coloniales. Le 22 décembre 1954, il est libéré.
Les efforts d’Aïssat Idir ainsi que ses démarches eurent une influence considérable sur la création, en février 1956, de la première organisation syndicale algérienne, représentée par l’Union générale des travailleurs algériens dont il est nommé secrétaire général.
Ce poste lui permet de procéder à la mise en place de sections et cellules de l’Union et il continue sur cette lancée jusqu’à son arrestation le 23 mai 1956, sur ordre de Robert Lacoste, ministre-délégué en Algérie, pour ses activités syndicales.
Il est emprisonné à Berrouaghia puis, déplacé dans d’autres prisons : Saint-Lo, Aflou, Bossuet et enfin, transféré à Alger pour être enfermé à la prison de Barberousse.Parmi les accusations qui lui sont imputées par les autorités coloniales, celle d’avoir porté atteinte à la sûreté externe de l’Etat français.
Le 13 janvier 1959, le tribunal militaire prononce un jugement reconnaissant son innocence. En dépit de cela, il n’est pas libéré mais de nouveau transféré à la prison de Birtraria où il subit les tortures les plus cruelles ; ce qui contraint l’administration de la prison à le transférer à l’hôpital militaire.
Aissat Idir meurt le 26 juillet 1959 des suites des tortures subies. L’assassinat du secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens suscite une large vague de réprobation et de colère de par le monde. Des télégrammes de protestation et de réprobation sont adressés par l’Organisation mondiale des syndicats libres, la Ligue mondiale des syndicats, l’Union internationale des agriculteurs et des syndicalistes arabes ainsi que des syndicats communistes français. Ces instances ne se contentent pas de protester mais exigent du gouvernement français de faire toute la lumière sur les circonstances obscures de son décès. Le scénario est écrit en arabe littéraire par le réalisateur lui-même pour que le film soit diffusé sur toutes les chaînes arabes et de cette manière il touche toute la jeunesse arabe. Le tournage des quinze épisodes débutera bientôt. Le réalisateur a fait appel à plusieurs grands acteurs bordjiens dont Atia Sofiane (héros du film le Sultan de l’eau de Belkacem Ouahdi).
Les caméras vont investir plusieurs endroits de la région comme Colla, Iffigou, Ouled Sidi Messaoud, El Mouthène, Djamaâ Amokrane, Djamâa Oudrer, Sidi Makhlouf…
Selon une source proche du film, le feuilleton, produit par l’ENTV et Espace de Rencontre, va permettre d’embaucher une centaine de techniciens, d’ouvriers et de figurants de la région.
A suivre les épisodes de ce feuilleton, l’on assiste à une «volonté de vaincre et de bien vivre». L’œuvre s’attache à décrire ce héros de la Révolution algérienne qui s’est montré courageux et déterminé, face à l’adversité.
Par Safa Kawthar B., la Nouvelle République
Tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette saga un succès : une histoire réelle mêlée à une vie mystérieuse, le tout allié à des paysages féeriques, ceux de la région des Bibans et les montagnes de Djaâfra.
L’histoire se passe entre les années 1920 et 1950, dans les montagnes de la Kabylie en Algérie ; là où en 1919 à Djamaâ Sahridj, village situé près de Tizi Ouzou, au sein d’une famille paysanne de condition modeste, naquit Aïssat Idir.
Il effectua ses études primaires dans son village natal avant de les poursuivre à l’Ecole normale de Bouzaréah. De là, il est affecté au lycée français de Tizi Ouzou où il demeure jusqu’à l’obtention du diplôme du premier cycle de l’enseignement secondaire. Cependant, la situation économique de sa famille ne lui permettant guère de continuer à étudier, il est contraint de quitter les bancs de l’école.
En 1935, il rejoint son oncle paternel à Tunis pour poursuivre des études supérieures en économie, au sein de l’université tunisienne et ce, jusqu’en 1938.
En 1944, Aissat Idir entre à l’usine d’aviation et ne tarde pas à être promu au grade de chef du service de contrôle administratif ; ce qui pousse l’administration de l’usine à l’envoyer au Maroc en vue d’occuper les mêmes fonctions, à l’aéroport de Casablanca. Dans ce milieu de travailleurs, ses penchants syndicalistes commencent à apparaître et il s’intéresse à la défense des intérêts des travailleurs algériens. Ceci conduit ses camarades à l’élire en tant que membre de la commission exécutive des travailleurs du secteur d’Etat, affiliée aux syndicats communistes français.
Dans le cadre de son activité syndicale au sein de cette commission, il réalise que les syndicats français, même de tendance communiste n’accordent pas le même intérêt aux problèmes du travailleur algérien qu’aux préoccupations des travailleurs européens. A son retour en Algérie, l’idée de fonder une organisation syndicale algérienne commence à le préoccuper. Les idées d’Aïssat Idir suscitent des réserves de la part des syndicats français lesquelles commencent à œuvrer pour l’écarter des postes de responsabilité. En 1951, la police française prend d’assaut l’usine dans laquelle il travaillait et il est arrêté avec 10 autres travailleurs algériens. Ils ne sont libérés que dix jours plus tard. Par la suite, il occupe un autre emploi à la caisse d’allocations familiales du secteur du bâtiment et travaux publics et devient responsable du comité central des affaires syndicales relevant du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques de 1949 à 1954.
Cependant, son action en vue de propager l’idée du syndicalisme algérien est la cause de son arrestation une seconde fois par les autorités coloniales. Le 22 décembre 1954, il est libéré.
Les efforts d’Aïssat Idir ainsi que ses démarches eurent une influence considérable sur la création, en février 1956, de la première organisation syndicale algérienne, représentée par l’Union générale des travailleurs algériens dont il est nommé secrétaire général.
Ce poste lui permet de procéder à la mise en place de sections et cellules de l’Union et il continue sur cette lancée jusqu’à son arrestation le 23 mai 1956, sur ordre de Robert Lacoste, ministre-délégué en Algérie, pour ses activités syndicales.
Il est emprisonné à Berrouaghia puis, déplacé dans d’autres prisons : Saint-Lo, Aflou, Bossuet et enfin, transféré à Alger pour être enfermé à la prison de Barberousse.Parmi les accusations qui lui sont imputées par les autorités coloniales, celle d’avoir porté atteinte à la sûreté externe de l’Etat français.
Le 13 janvier 1959, le tribunal militaire prononce un jugement reconnaissant son innocence. En dépit de cela, il n’est pas libéré mais de nouveau transféré à la prison de Birtraria où il subit les tortures les plus cruelles ; ce qui contraint l’administration de la prison à le transférer à l’hôpital militaire.
Aissat Idir meurt le 26 juillet 1959 des suites des tortures subies. L’assassinat du secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens suscite une large vague de réprobation et de colère de par le monde. Des télégrammes de protestation et de réprobation sont adressés par l’Organisation mondiale des syndicats libres, la Ligue mondiale des syndicats, l’Union internationale des agriculteurs et des syndicalistes arabes ainsi que des syndicats communistes français. Ces instances ne se contentent pas de protester mais exigent du gouvernement français de faire toute la lumière sur les circonstances obscures de son décès. Le scénario est écrit en arabe littéraire par le réalisateur lui-même pour que le film soit diffusé sur toutes les chaînes arabes et de cette manière il touche toute la jeunesse arabe. Le tournage des quinze épisodes débutera bientôt. Le réalisateur a fait appel à plusieurs grands acteurs bordjiens dont Atia Sofiane (héros du film le Sultan de l’eau de Belkacem Ouahdi).
Les caméras vont investir plusieurs endroits de la région comme Colla, Iffigou, Ouled Sidi Messaoud, El Mouthène, Djamaâ Amokrane, Djamâa Oudrer, Sidi Makhlouf…
Selon une source proche du film, le feuilleton, produit par l’ENTV et Espace de Rencontre, va permettre d’embaucher une centaine de techniciens, d’ouvriers et de figurants de la région.
A suivre les épisodes de ce feuilleton, l’on assiste à une «volonté de vaincre et de bien vivre». L’œuvre s’attache à décrire ce héros de la Révolution algérienne qui s’est montré courageux et déterminé, face à l’adversité.
Par Safa Kawthar B., la Nouvelle République