Le plus célèbre des cinéastes égyptiens, Youssef Chahine, est dans un état de santé critique. Le père de Djamila l’Algérienne (1958) se trouve dans le coma à la suite d’une hémorragie.
A cause de son état jugé ainsi «grave», le réalisateur devait, au moment où on mettait sous presse, être transféré d’urgence à Paris pour y être soigné, a indiqué lundi Khaled Youssef, son assistant. M.Chahine, accompagné de sa nièce, a été conduit en ambulance à l’aéroport du Caire pour se rendre en France, a affirmé, sans autre précision, M.Youssef, qui a co-réalisé le dernier film du grand cinéaste, le Chaos (2007). Réalisateur, scénariste et producteur, Youssef Chahine est aujourd’hui âgé de 82 ans. Il est né en 1926 à Alexandrie (nord). Il est l’un des rares cinéastes arabes à avoir été distingué en 1997 au prestigieux Festival de Cannes pour l’ensemble de son oeuvre, en recevant le Prix du cinquantième anniversaire dudit événement.
Devenu le plus célèbre cinéaste égyptien, opposé au régime du président Hosni Moubarak comme aux islamistes, il a toujours dénoncé la censure et l’intégrisme qui, selon lui, n’a cessé de progresser. Connu pour son franc-parler et son ouverture d’esprit, les plus gros soucis de Chahine, symbole de tolérance par excellence, sont liés à la censure de son pays et particulièrement au renouveau d’un intégrisme islamique qu’il combat violemment. Le procès que lui font les islamistes au moment de la sortie de L’Emigré et auquel répond le Destin, en 1987 (prenant pour héros Averroès, le philosophe andalou, porte-flambeau de la tolérance), est un exemple patent de la témérité de ce réalisateur qui ne s’est jamais laissé faire. Aussi, parmi ses autres films cultes figurent le Destin (1987), une dénonciation du fanatisme, ainsi que la Terre (1969) et Alexandrie, Pourquoi (1978), premier volet d’une trilogie autobiographique. En 2006, il a été élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur par la France.
D’autres films viennent compléter ce riche palmarès comme Adieu, Bonaparte (1983), le Sixième Jour, avec la chanteuse Dalida (1986), Silence on tourne (2001), et notamment Alexandrie-New York (2004), qu’il présenta à Alger, où il est reçu avec les honneurs qu’on doit aux grands artistes. Youssef Chahine fera aussi un petit séjour en prison en 1984, suite à une cabale confuse qui le mène à poursuivre son oeuvre Adieu, Bonaparte avec l’aide financière du ministre de la Culture français (Lang, à l’époque).
Un exemple de réussite et modèle pour beaucoup de jeunes cinéastes égyptiens et dans le monde entier. Sa disparition marquera une grande perte dans l’univers du 7e art arabe, si elle venait à être annoncée.
Elle signera aussi la fin d’une génération de l’époque post-indépendance dont le souci premier est de faire évoluer sa société vers la liberté. L’obsession du désir qui se fixe dans un cinéma du corps et de l’excès (voir son superbe mélodrame le Sixième Jour avec l’immense Dalida) est, sans doute, le reproche principal, dit-on, que l’on a toujours fait à Chahine qui, dénonçant l’hermétisme des cultures, réalise des films sur le plaisir de créer comme antidote à toutes les formes de pouvoir: acteur et metteur en scène de théâtre (il monte pour la Comédie française Caligula de Camus en 1992), cinéaste et créateur d’une trilogie autobiographique qui fait date, le réalisateur prouve que le cinéma est aussi un moyen, un outil, une arme pour le combat humaniste.
Par l'Expression
A cause de son état jugé ainsi «grave», le réalisateur devait, au moment où on mettait sous presse, être transféré d’urgence à Paris pour y être soigné, a indiqué lundi Khaled Youssef, son assistant. M.Chahine, accompagné de sa nièce, a été conduit en ambulance à l’aéroport du Caire pour se rendre en France, a affirmé, sans autre précision, M.Youssef, qui a co-réalisé le dernier film du grand cinéaste, le Chaos (2007). Réalisateur, scénariste et producteur, Youssef Chahine est aujourd’hui âgé de 82 ans. Il est né en 1926 à Alexandrie (nord). Il est l’un des rares cinéastes arabes à avoir été distingué en 1997 au prestigieux Festival de Cannes pour l’ensemble de son oeuvre, en recevant le Prix du cinquantième anniversaire dudit événement.
Devenu le plus célèbre cinéaste égyptien, opposé au régime du président Hosni Moubarak comme aux islamistes, il a toujours dénoncé la censure et l’intégrisme qui, selon lui, n’a cessé de progresser. Connu pour son franc-parler et son ouverture d’esprit, les plus gros soucis de Chahine, symbole de tolérance par excellence, sont liés à la censure de son pays et particulièrement au renouveau d’un intégrisme islamique qu’il combat violemment. Le procès que lui font les islamistes au moment de la sortie de L’Emigré et auquel répond le Destin, en 1987 (prenant pour héros Averroès, le philosophe andalou, porte-flambeau de la tolérance), est un exemple patent de la témérité de ce réalisateur qui ne s’est jamais laissé faire. Aussi, parmi ses autres films cultes figurent le Destin (1987), une dénonciation du fanatisme, ainsi que la Terre (1969) et Alexandrie, Pourquoi (1978), premier volet d’une trilogie autobiographique. En 2006, il a été élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur par la France.
D’autres films viennent compléter ce riche palmarès comme Adieu, Bonaparte (1983), le Sixième Jour, avec la chanteuse Dalida (1986), Silence on tourne (2001), et notamment Alexandrie-New York (2004), qu’il présenta à Alger, où il est reçu avec les honneurs qu’on doit aux grands artistes. Youssef Chahine fera aussi un petit séjour en prison en 1984, suite à une cabale confuse qui le mène à poursuivre son oeuvre Adieu, Bonaparte avec l’aide financière du ministre de la Culture français (Lang, à l’époque).
Un exemple de réussite et modèle pour beaucoup de jeunes cinéastes égyptiens et dans le monde entier. Sa disparition marquera une grande perte dans l’univers du 7e art arabe, si elle venait à être annoncée.
Elle signera aussi la fin d’une génération de l’époque post-indépendance dont le souci premier est de faire évoluer sa société vers la liberté. L’obsession du désir qui se fixe dans un cinéma du corps et de l’excès (voir son superbe mélodrame le Sixième Jour avec l’immense Dalida) est, sans doute, le reproche principal, dit-on, que l’on a toujours fait à Chahine qui, dénonçant l’hermétisme des cultures, réalise des films sur le plaisir de créer comme antidote à toutes les formes de pouvoir: acteur et metteur en scène de théâtre (il monte pour la Comédie française Caligula de Camus en 1992), cinéaste et créateur d’une trilogie autobiographique qui fait date, le réalisateur prouve que le cinéma est aussi un moyen, un outil, une arme pour le combat humaniste.
Par l'Expression
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