Le mouvement des scénaristes d'Hollywood lancé pour obtenir de meilleures conditions touche en premier les sitcoms et les talk-shows. Ils sont 12 000. Tous membres du syndicat de la Writers Guild of America, la Guilde des auteurs d’Amérique. Plutôt en colère. Et complètement en grève depuis lundi 5 novembre, pour une durée indéterminée. Ce qu’ils veulent ? Une meilleure rétribution sur la vente des DVD (8 cents l’unité au lieu de 4 actuellement) par les studios – cinéma et télévision – pour lesquels ils travaillent.
La dernière grève remonte à 1998. Elle avait duré vingt-deux semaines et coûté 500 millions de dollars à l’industrie du cinéma et de la télévision. La grève de ce nouveau millénaire s’annonce comme un bras de fer entre les majors des studios et ces individus de l’ombre, indispensables à la lumière des projecteurs. On parle cette fois d’un coût d’un milliard de dollars si la grève s’éternise.
Cette profession méconnue et souvent précaire travaille 40 à 80 heures par semaine, pour un revenu annuel moyen de 75 000 à 100 000 dollars (50 000 à 70 000 €) selon ses propres estimations, 200 000 dollars (environ 136 000 €) selon les studios et les grandes chaînes de télévision. En tout cas, bien loin des salaires souvent extravagants d’Hollywood.
Premiers secteurs touchés par la grève : les sitcoms et les talk-shows quotidiens à la télévision. Depuis lundi, celle-ci a dû programmer des rediffusions. Car les bons mots de David Letterman, par exemple, dans son émission quotidienne du « Late Show » sur CBS, ne doivent rien au hasard ou à un quelconque talent d’improvisateur.
Les chaînes ont commencé à licencier des grévistes
Cinq auteurs ratissent l’actualité du jour au peigne fin et concoctent à l’animateur des commentaires décalés et autres jeux de mots destinés à faire rire ses auditeurs. Pour les sitcoms, les textes sont écrits la même semaine que le tournage, et retravaillés, si besoin est, le jour même du tournage sur le plateau. Difficile pour les chaînes, dans ces conditions, de stocker suffisamment d’épisodes afin de garder une longueur d’avance sur la diffusion.
Des épisodes en avance, justement, les chaînes en ont quelques-uns en boîte pour les séries qui cartonnent. De quoi tenir jusqu’en décembre, peut-être même janvier. Mais après ? Desperate Housewives, CSI, Heroes ou Grey’s Anatomy devront s’effacer d’un petit écran exsangue si la grève persiste. Pas de scénario, pas d’histoire. Pas d’histoire, pas de tournage possible.
Pour l’heure, les chaînes n’entendent pas se laisser intimider. Elles ont déjà commencé à licencier des grévistes sur la base d’une clause de contrat prévoyant des causes exceptionnelles de résiliation. Pour éviter de possibles écrans noirs, des programmes de remplacement ont déjà été annoncés pour l’hiver : rediffusions, nouvelles émissions peu onéreuses à produire, avec essentiellement des jeux et le retour en force de la téléréalité.
La grève des scénaristes est suivie de près par les acteurs et réalisateurs d’Hollywood. Leurs contrats arrivent à échéance en 2008 et leur renégociation avec les studios pourrait bien être influencée par l’issue de la grève en cours.
Reste une dernière inconnue liée aux téléspectateurs. À l’ère d’Internet qui offre aujourd’hui toute une batterie de divertissements à la carte, certains vont-ils être tentés d’abandonner à cette occasion définitivement le petit écran ?
source : la croix
La dernière grève remonte à 1998. Elle avait duré vingt-deux semaines et coûté 500 millions de dollars à l’industrie du cinéma et de la télévision. La grève de ce nouveau millénaire s’annonce comme un bras de fer entre les majors des studios et ces individus de l’ombre, indispensables à la lumière des projecteurs. On parle cette fois d’un coût d’un milliard de dollars si la grève s’éternise.
Cette profession méconnue et souvent précaire travaille 40 à 80 heures par semaine, pour un revenu annuel moyen de 75 000 à 100 000 dollars (50 000 à 70 000 €) selon ses propres estimations, 200 000 dollars (environ 136 000 €) selon les studios et les grandes chaînes de télévision. En tout cas, bien loin des salaires souvent extravagants d’Hollywood.
Premiers secteurs touchés par la grève : les sitcoms et les talk-shows quotidiens à la télévision. Depuis lundi, celle-ci a dû programmer des rediffusions. Car les bons mots de David Letterman, par exemple, dans son émission quotidienne du « Late Show » sur CBS, ne doivent rien au hasard ou à un quelconque talent d’improvisateur.
Les chaînes ont commencé à licencier des grévistes
Cinq auteurs ratissent l’actualité du jour au peigne fin et concoctent à l’animateur des commentaires décalés et autres jeux de mots destinés à faire rire ses auditeurs. Pour les sitcoms, les textes sont écrits la même semaine que le tournage, et retravaillés, si besoin est, le jour même du tournage sur le plateau. Difficile pour les chaînes, dans ces conditions, de stocker suffisamment d’épisodes afin de garder une longueur d’avance sur la diffusion.
Des épisodes en avance, justement, les chaînes en ont quelques-uns en boîte pour les séries qui cartonnent. De quoi tenir jusqu’en décembre, peut-être même janvier. Mais après ? Desperate Housewives, CSI, Heroes ou Grey’s Anatomy devront s’effacer d’un petit écran exsangue si la grève persiste. Pas de scénario, pas d’histoire. Pas d’histoire, pas de tournage possible.
Pour l’heure, les chaînes n’entendent pas se laisser intimider. Elles ont déjà commencé à licencier des grévistes sur la base d’une clause de contrat prévoyant des causes exceptionnelles de résiliation. Pour éviter de possibles écrans noirs, des programmes de remplacement ont déjà été annoncés pour l’hiver : rediffusions, nouvelles émissions peu onéreuses à produire, avec essentiellement des jeux et le retour en force de la téléréalité.
La grève des scénaristes est suivie de près par les acteurs et réalisateurs d’Hollywood. Leurs contrats arrivent à échéance en 2008 et leur renégociation avec les studios pourrait bien être influencée par l’issue de la grève en cours.
Reste une dernière inconnue liée aux téléspectateurs. À l’ère d’Internet qui offre aujourd’hui toute une batterie de divertissements à la carte, certains vont-ils être tentés d’abandonner à cette occasion définitivement le petit écran ?
source : la croix
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