Chronique d'un vécu d'une aliénation aiguë, «Mal Watni» est un long métrage de Fatima Belhadj qui raconte une Algérie prise en otage entre les difficultés sociales qui déchirent ses familles et une démence meurtrière qui ébranle ses fondements.
Projeté dimanche dernier 23 septembre 2007 à Alger, ce long métrage se veut comme un flash-back des années de braise, les années 90 où le terrorisme était loi. Fatima Belhadj n'en est pas restée là. Elle a tenu à faire vivre à cette période, une famille algérienne dans toutes ses difficultés, ses frustrations et ses privations. Synopsis de l'oeuvre: «Terrible tableau de l'enfermement physique, social, sexuel, symbolique. L'univers est simplement carcéral. On n'est pas dans un harem, puisque l'homme est mort, mais dans le gynécée.» Incarnée par Chafia Boudraa, El-Batoul, après la mort de son mari, se retrouve donc seule à la tête d'une famille, obligée «à sortir et faire commerce sur le marché, de produits alimentaires préparés par ses cinq filles en attente d'un mariage libérateur.» Au milieu de ce huis clos infernal de «frustrations sexuelles et de crises de colère», la réalisatrice a tenu à imposer, Hsissen le neveu d'El-Batoul, un aliéné mental que Salah Aougrout interprète merveilleusement bien.
alors l histoure du film
Quelque part en Algérie, dans une vieille ville, une famille modeste, une maman, El Batoul, alias la valeureuse Chafia Boudraâ, vit avec ses 5 filles et son fils unique attardé mental, campé admirablement par Salah aougrout. A cause de son veuvage, El Batoul est obligée de sortir et faire du commerce sur le marché public en vendant des produits alimentaires préparés par ses propres filles. Elle se retrouve donc seule, à la tête de toute une famille qui vit dans une maison ordinaire. Ses filles attendent vainement leur «mektoub»: le mariage libérateur qui mettra fin à leur frustration et enfermement. Une issue dramatique dont l’illustration vient de Thamani, une vieille fille recueillie par El Batoul. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est justement elle qui sera pour ces filles une source d’affection, une confidente, comme une partie intégrante de la famille, à l’image d’une tante aimante, une médiatrice quand s’élève le mur du silence, un équilibre dans les moments de crise, de cris et de colère. Thamani a connu l’amour et l’espérance du mariage, mais son fiancé est mort au maquis au cours de la guerre de Libération. Elle est dans ce monde traditionnel, une anomalie sentimentale et l’antithèse de l’image de la pleureuse. Un terrible tableau de l’enfermement social, sexuel, physique est brossé. Les invitées d’El Batoul, des vieilles femmes ou veuves sont, d’un geste mécanique, enfermées dans le formalisme et les phrases toutes faites et les convenances. Dehors, quelques lointains échos de la tragédie nationale se font entendre par les sirènes d’ambulances ou de voitures de police, par des cris, par des questions posées sur la santé d’un rescapé d’attentat, ou encore plus distinctement par les expressions des visages, comme celle de cette jeune fille séquestrée, puis relâchée par les terroristes et enfin l’assassinat d’El Batoul et ses filles par cette horde intégriste, et ce pour le simple tort d’avoir abrité cette jeune fille, de couvrir les «taghout»...Des scènes horribles, dramatiques sont montrées, lesquelles rappellent, quelque peu les scènes de «descente» de l’armée coloniale dans la Casbah...La vie de ses filles est loin de ressembler à un paradis. Elles vivent que pour manger, faire le ménage et dormir comme disait cette comédienne dans le film. Peu d’espoir émane en fait de ce téléfilm. La seule qui a pu échapper à cette triste fin, est la benjamine qui étudie et qui décide d’agir pour sa destinée en quittant le toit familial avec le fiancé de sa soeur. Quelle moralité doit-t-on tirer de ce genre de comportement? La liberté à n’importe quel prix? Beaucoup de monde en tout cas s’est déplacé dimanche dernier à la salle Ibn Zeydoun pour assister à l’avant-première de ce téléfilm de Fatima Belhadj. «Mel Watni, le titre de mon film, renvoie à cette tragédie nationale qu’on a vécue, cette violence extrême qu’on a tous subie. C’est pourquoi je me demande si réellement cela est lié à un problème de chômage, de misère, ou si c’est un problème encore plus profond que ça. C’est un problème de violence dans nos rapports, c’est-à-dire d’éducation. A l’école, on nous a appris à être violents, c’est comme ça qu’on a vu des filles en train de s’entre-tuer, à tout moment, même El Batoul fait violence à Hssissen, à ses filles, contre elle même. Dehors, il y a la violence. Je voudrais dire que quelque part nous avons une grande part de responsabilité, on est tous responsables. On est appelé à revoir nos comportements, notre façon de voir les choses, d’aimer les autres et de les accepter, tels quels. C’est comme ça qu’on pourra arrêter ce qu’on est en train d’endurer. Ce n’est surtout pas des décisions politiques qui vont l’arrêter», explique Fatima Belhadj.
Projeté dimanche dernier 23 septembre 2007 à Alger, ce long métrage se veut comme un flash-back des années de braise, les années 90 où le terrorisme était loi. Fatima Belhadj n'en est pas restée là. Elle a tenu à faire vivre à cette période, une famille algérienne dans toutes ses difficultés, ses frustrations et ses privations. Synopsis de l'oeuvre: «Terrible tableau de l'enfermement physique, social, sexuel, symbolique. L'univers est simplement carcéral. On n'est pas dans un harem, puisque l'homme est mort, mais dans le gynécée.» Incarnée par Chafia Boudraa, El-Batoul, après la mort de son mari, se retrouve donc seule à la tête d'une famille, obligée «à sortir et faire commerce sur le marché, de produits alimentaires préparés par ses cinq filles en attente d'un mariage libérateur.» Au milieu de ce huis clos infernal de «frustrations sexuelles et de crises de colère», la réalisatrice a tenu à imposer, Hsissen le neveu d'El-Batoul, un aliéné mental que Salah Aougrout interprète merveilleusement bien.
alors l histoure du film
Quelque part en Algérie, dans une vieille ville, une famille modeste, une maman, El Batoul, alias la valeureuse Chafia Boudraâ, vit avec ses 5 filles et son fils unique attardé mental, campé admirablement par Salah aougrout. A cause de son veuvage, El Batoul est obligée de sortir et faire du commerce sur le marché public en vendant des produits alimentaires préparés par ses propres filles. Elle se retrouve donc seule, à la tête de toute une famille qui vit dans une maison ordinaire. Ses filles attendent vainement leur «mektoub»: le mariage libérateur qui mettra fin à leur frustration et enfermement. Une issue dramatique dont l’illustration vient de Thamani, une vieille fille recueillie par El Batoul. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est justement elle qui sera pour ces filles une source d’affection, une confidente, comme une partie intégrante de la famille, à l’image d’une tante aimante, une médiatrice quand s’élève le mur du silence, un équilibre dans les moments de crise, de cris et de colère. Thamani a connu l’amour et l’espérance du mariage, mais son fiancé est mort au maquis au cours de la guerre de Libération. Elle est dans ce monde traditionnel, une anomalie sentimentale et l’antithèse de l’image de la pleureuse. Un terrible tableau de l’enfermement social, sexuel, physique est brossé. Les invitées d’El Batoul, des vieilles femmes ou veuves sont, d’un geste mécanique, enfermées dans le formalisme et les phrases toutes faites et les convenances. Dehors, quelques lointains échos de la tragédie nationale se font entendre par les sirènes d’ambulances ou de voitures de police, par des cris, par des questions posées sur la santé d’un rescapé d’attentat, ou encore plus distinctement par les expressions des visages, comme celle de cette jeune fille séquestrée, puis relâchée par les terroristes et enfin l’assassinat d’El Batoul et ses filles par cette horde intégriste, et ce pour le simple tort d’avoir abrité cette jeune fille, de couvrir les «taghout»...Des scènes horribles, dramatiques sont montrées, lesquelles rappellent, quelque peu les scènes de «descente» de l’armée coloniale dans la Casbah...La vie de ses filles est loin de ressembler à un paradis. Elles vivent que pour manger, faire le ménage et dormir comme disait cette comédienne dans le film. Peu d’espoir émane en fait de ce téléfilm. La seule qui a pu échapper à cette triste fin, est la benjamine qui étudie et qui décide d’agir pour sa destinée en quittant le toit familial avec le fiancé de sa soeur. Quelle moralité doit-t-on tirer de ce genre de comportement? La liberté à n’importe quel prix? Beaucoup de monde en tout cas s’est déplacé dimanche dernier à la salle Ibn Zeydoun pour assister à l’avant-première de ce téléfilm de Fatima Belhadj. «Mel Watni, le titre de mon film, renvoie à cette tragédie nationale qu’on a vécue, cette violence extrême qu’on a tous subie. C’est pourquoi je me demande si réellement cela est lié à un problème de chômage, de misère, ou si c’est un problème encore plus profond que ça. C’est un problème de violence dans nos rapports, c’est-à-dire d’éducation. A l’école, on nous a appris à être violents, c’est comme ça qu’on a vu des filles en train de s’entre-tuer, à tout moment, même El Batoul fait violence à Hssissen, à ses filles, contre elle même. Dehors, il y a la violence. Je voudrais dire que quelque part nous avons une grande part de responsabilité, on est tous responsables. On est appelé à revoir nos comportements, notre façon de voir les choses, d’aimer les autres et de les accepter, tels quels. C’est comme ça qu’on pourra arrêter ce qu’on est en train d’endurer. Ce n’est surtout pas des décisions politiques qui vont l’arrêter», explique Fatima Belhadj.
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