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Hommage à H’nifa

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  • Hommage à H’nifa

    Le 2 novembre 1978 était sa dernière apparition en public dans une fête à la Mutualité de Paris avec (Idir, Ferhat et Slimane Azem…), H’nifa était abattue. Elle finit ses jours dans une modeste habitation à Paris. Terrassée par la maladie et désespérance, elle rend son dernier souffle le mercredi 23 septembre 1981.

    De son vrai nom, Ighil-Larbaâ Zoubida, est née le 04 Avril 1924 à Ighil Mahni, Azzefoun. Elle était la cadette d’une famille composée de cinq filles et de deux garçons.

    Au début des années 30, la famille Ighil-Larbaâ quitte Ighil Mahni pour la Casbah d’Alger où se réfugiaient beaucoup de villageois, fuyant la pauvreté. Mais cette vie citadine ne tardera pas puisque la famille de H’nifa regagna le village natal quelques années plus tard. Depuis sa tendre enfance, Zoubida affectionnait le chant, elle fredonnait des airs et, plus tard, elle est la plus sollicitée dans les fêtes du village Ighil Mahni qu’elle animait avec brillance. Elle était une jeune fille pleine de vie, appréciée par ses co-villageois mais cela n’allait pas durer, car en 1942, alors qu’elle n’avait que 18 ans, son père la maria contre son gré à un ami du village voisin, Kanis.

    Son mariage fût un gâchis avec cet homme, très jaloux de sa beauté et violent; il la battait souvent. Ne supportant pas cette vie de misère, elle fugue du domicile conjugal six mois après pour revenir auprès des siens qu’elle trouva déchiré. Son père s’étant remarié, H’nifa emmena sa mère avec elle et s’installe une seconde fois à Alger. Redoutant les méfaits des mauvaises langues sur deux femmes vivants seules dans une grande ville, elle accepte le premier prétendant ; c’était un agent de la RSTA déjà marié, qu’elle épousa en 1947.

    Elle finit par divorcer mais revient cette fois-ci avec une fille en fardeau en 1950.

    Pour subvenir à ses besoins et à ceux de deux personnes à sa charge (sa mère et sa fille Leïla), elle travailla comme servante et avait pour abri une chambre en tôle qu’elle partageait avec la chanteuse Chérifa. Zoubida se marie une troisième fois avec un riche de la Glacière qui lui non plus n’arrangea rien. Elle divorce trois mois après ; son époux n’ayant pas accepté sa fille Leïla.

    H’nifa retrouve son travail de bonne ; étant illettrée, elle ne pouvait prétendre à un autre poste. Cherifa l’incite alors à chanter à la radio,situation qui, dans les années 50, n’était pas tolérée même pour un homme. Zoubida finit par accepter et retrouve sa vocation grâce à Mustapha Hasni, artiste à la radio.

    En 1952, elle débarque chez cheikh Nordine à la chaîne kabyle ; elle réussit son succès de test de voix dès son premier essai.

    H’nifa débute dans la chorale féminine "Tharbaâth n’Lkhalath" avec Cherifa, Djamila, la Zina, La Ounissa, et c’était en direct une fois par semaine, puis deux fois par semaine avec d’autres artistes : Amar Ouyakoub, El Djidda, Arab Ouzellag, ….. Après des brillants débuts, elle fit son premier enregistrement “achouik lquâa netzedthakth” et “lah yo rebbi ferredj”.

    En juillet 1956, elle fit sa première escale en France avec Mustapha Hasni et continue son œuvre avec d’autres artistes : Taleb Rabah, Kamal Hamadi, Missoum, Akli Yahiatène……

    En parallèle, à son travail artistique, H’nifa était activiste du FLN, à la collecte d’argent et de vêtements pour les enfants de chouhada et des prisonniers.

    En 1958, elle participe avec Bahia Farah dans la chorale de Cherif Kheddam dans la composition des chansons Djurdjura, Nadia, et celle de Taleb Rabah dans ifuq zit et weyy ak abnadem. En 1959, elle enregistre l’une de ses plus belles et célèbre chansons Yidhem yidhem en duo avec Kamal Hamadi qui lui écrivait ses chansons.

    En 1963, elle chante pour la première fois au TNA avec Fadhila Dziria et participe dans une tournée au sud algérien avec A/hamid Ababsa….

    En 1964, elle regagne Paris et arrêta de chanter pendant quatres années, pour reprendre en 1968 avec des titres : Yewwet-iyi u fus-iw, Ihmali.

    En 1973, elle interprète un rôle secondaire dans le célèbre feuilleton El Hariq, de Mustapha Badie. C’est sa première expérience de comédienne et sa dernière apparition en Algérie puisqu’elle repart pour Paris où elle participe avec Cheikh Nordine à une série télévisée : Chevaux du soleil.

    Selon le radar de Liberté du 25.08.2007 : "C’est le moindre des hommages que la chanson algérienne doit à celle qu’on compare à Edith Piaf de la chanson kabyle.

    Bientôt un film documentaire de 52 mn sur le parcours tumultueux de la grande chanteuse H’nifa qui va de 1924 à 1980. Le test est prêt par notre confrère Rachid Mokhtari et remis à un réalisateur pour le scénariser.



    Par Mohamed Chami, la Dépêche de Kabylie

  • #2
    yelli tsamezyante

    Hnifa, l'autre diva de la chanson kabyle!!!

    Merci Morjane pour ce grand hommage



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    • #3
      Bouin tets eth roumyine

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      • #4
        @mon amie la rose,
        C'est moi qui te remercie de tes généreuses contributions

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        • #5
          H'NIFA, La Piaf algérienne

          [SIZE=2][SIZE=2]Ceux qui ont donné à Hanifa le surnom d’Edith Piaf de la chanson kabyle ne se sont pas trompés. Outre la ressemblance frappante des thèmes de leurs chansons, les parcours des deux femmes eurent beaucoup de points communs : échecs successifs en mariage, errance, foyer désunis, bohème, incompréhension de la société, déchirement, et j’en passe.


          A tout cela s’ajoute, pour Hanifa, le mariage forcé qui la poussa à la fugue et puis à une sorte de révolte contre l’ordre établi : au moment où, en Kabylie et partout en Algérie, il était mal vu même d’écouter la radio en famille, Hanifa, défiant les interdits, chantait et exprimait en public et sans retenue ses goûts, ses envies de femmes et les plaisirs de la vie. Elle était une artiste-née et en avance sur son époque.
          Le succès fut d’ailleurs vite fulgurant notamment auprès de la gent féminin qui l’écoutait et apprenait ses chansons en cachette. Le charme de sa beauté et la suavité de sa voix la rendirent incontournable sur la scène musicale. Néanmoins, ceci n’a pas eu que de positives répercussions sur sa vie, bien au contraire.
          A l’âge de 18 ans, elle fut mariée de force par son papa à un ami à lui qui la dépassait de 12 ans. L’union ne dura pas longtemps, la jeune femme décida de fuguer parce que son mari, un homme jaloux, la battait sans cesse. A son retour au bercail, elle retrouva sa famille dans une ambiance délétère : ses parents se disputaient en permanence. Les choses empiraient de plus en plus : son frère, son unique confident, convoyeur de l’armée, mourut ; son père se remaria…
          Alors, en compagnie de sa maman, elle retourna à Alger où elle avait déjà habité avant avec sa famille. Elle se remaria et divorça quelques temps plus tard avec une fille en bas âge à sa charge.

          L’artiste en proie aux multiples difficultés se vit obligée de travailler pendant un certain moment comme bonniche pour subvenir aux besoins de sa fille et de sa mère. Son habitation de fortune, elle partageait avec Chérifa, l’autre pionnière de la chanson kabyle féminine. Hanifa se remaria une troisième fois avec un homme riche mais, encore une fois, ce mariage sera de courte durée. Troisième divorce, de nouvelles blessures. Malgré la misère, Hanifa tient à son rêve : un jour, dans les années 50, elle décida de tenter sa chance à la chaîne kabyle de Radio-Alger. Avec un coup de pouce du célèbre Cheikh Noureddine, chanteur et animateur, qui tomba illico sous le charme de sa voix, elle put chanter pour la première fois en direct et participer à la chorale féminine.
          En 1957, elle s’envola pour la France, à Paris plus exactement, où elle rencontra beaucoup de talentueux artistes algériens de l’époque et se produisit dans des cafés. On dit que Hanifa n’avait jamais eu un chez soi aussi bien en Algérie qu’en France. La chanson ne lui avait rien apporté sur le plan matériel, sinon pas grand-chose. C’est dans une chambre d’hôtel qu’on la retrouva morte en 1978, des suites d’une maladie. Elle sera retenue à la morgue durant un mois avant que sa dépouille mortelle ne soit rapatriée et enterrée au cimetière d’El-Alia. Hanifa disait dans l’une de ses chansons : "Je ne chante pas, je ne fais que dire la souffrance que j’ai endurée». Repose en paix, Hanifa, on ne t’oubliera jamais !
          Karim Kherbouche

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