"L’ignorance de la vérité maintient le deuil", a déclaré Nadia Matoub, veuve du Rebelle , à l’occasion du neuvième anniversaire de l’assassinat de l’artiste.
L’épouse du chanteur a estimé que malgré ses doutes sur l’impartialité de la justice algérienne, elle reste persuadée qu’un jour la vérité éclatera et que nous saurons ce qui s’est passé. Elle affirme avoir l’espoir d’un changement de gouvernement ou de révélations inattendues. « Il ne peut pas en être autrement, mon cœur ne peut pas pardonner ce que j’ai enduré le 25 juin 1998 », enchaîne-t-elle.
Nadia Matoub déclare souffrir d’autant plus que rien n’est fait pour que les criminels soient arrêtés : « Je souffre de ne pas connaître la vérité, savoir que ceux qui me l’ont enlevé sont en liberté me fend le cœur ». L’interviewée affirme être convaincue que les assassins avaient reçu l’ordre d’abattre Lounès et elle-même. Elle rappelle le fait qu’ils lui ont tiré dessus en la laissant pour morte... et que les meurtriers ne savaient pas quoi faire de ses sœurs...
La justice doit être rendue, les tueurs doivent être arrêtés et jugés, sinon la vie n’a aucun sens, explique- t -elle. Tout comme Malika Matoub, Nadia souligne pour sa part : « Je ne peux pas pardonner ».Une multitude de questions taraude l’esprit de la veuve qui ne semble pas encore s’être relevée du choc du 25 juin 1998. Elle se demande : “Que s’est-il passé ? Qui sont-ils ? Où sont-ils ? Pourquoi ? Si nous avions emprunté une autre route, aurions-nous été attaqués ? Et si nous n’étions pas sortis ? Qui a fait ça ? Par qui l’assassinat a-t-il été commandité ? A qui puis-je accorder ma confiance ? Dois-je me défier de tous ? Il est effroyable de rester sans réponse”. Nadia refuse de pardonner et rester dans l’ignorance : « Une loi peut être abrogée. On ne peut pas m’obliger à pardonner. Et pardonner à qui ? »
Sur un autre chapitre, Nadia déclare : « J’aurais aimé que cette journée n’ait jamais existé, j’aurais aimé que la journée du 25 juin 1998 soit absente du calendrier. Voilà maintenant neuf ans que cette affreuse journée a emporté mon mari, nous laissant mes sœurs et moi traumatisées à vie. Cela fait neuf ans que j’essaie de me reconstruire, d’avancer, de survivre. Je dois affronter au quotidien les images de cet attentat qui m’obsèdent tel un film éternellement rediffusé. Je dois, en plus, faire face à des attaques et des rumeurs ignobles. Seul l’amour que j’éprouve pour mon mari et mes proches me permet de ne pas m’effondrer. » Et d’ajouter : « Lounès a beaucoup souffert de la rumeur. Les rumeurs les plus fantaisistes couraient à son sujet. Ceux qui avaient une confiance totale en lui, n’y croyaient pas. Ceux qui avaient des doutes, non pas sur le poète mais sur le combattant les colportaient et contribuaient à lui donner une mauvaise réputation. Il a été tué, parce qu’il défendait ses idées, en combattant pour notre identité. Il a perdu la vie parce qu’il clamait haut et fort sa kabylité. Il a fallu malheureusement sa mort pour prouver, à ses adversaires, la sincérité de son combat culturel. De ce fait, les personnes qui ne le croyaient pas suivent, aujourd’hui, son exemple.
Je me demande souvent ce qu’il aurait dit ou fait. Lounès est en chacun de nous, les Kabyles assimilent son message. Je reste persuadée que s’il avait été là, beaucoup d’évènements auraient pris une autre tournure. En effet, que se serait-il passé en 2001 ? Comment aurait-il réagi ?
Bouteflika s’est rendu à Tizi Ouzou pour dire que tamazight ne serait jamais langue officielle, je pense que si Lounès était encore de ce monde, Bouteflika n’aurait pas eu cette audace.
Lounès était, je devrais dire est, un rassembleur, c’était un leader, il pouvait réunir, autour de lui les femmes et les hommes de Kabylie, il avait le don d’encourager les Kabyles à se battre, pour notre identité. S’il avait voulu faire un appel pour soulever les foules, beaucoup l’auraient suivi. Il savait trouver les mots justes pour rassembler, afin que les Kabyles aillent main dans la main pour défendre une cause commune. Les politiques actuels le savent ».
Pour Nadia, les Kabyles n’ont pas fait leur deuil, ils veulent savoir qui a tué Lounès. La douleur est là plus forte que jamais, et se fera de plus en plus insistante, pour ses fans, ses admirateurs et ceux dont il a réveillé la conscience.
Ses détracteurs ne peuvent pas arrêter le processus de revendication identitaire que Lounès a commencé, ils ne peuvent pas mettre fin au message que les gens ont assimilé. Il doit servir d’exemple aux générations futures. Il a servi déjà d’exemple.
Par la Dépêche de Kabylie
L’épouse du chanteur a estimé que malgré ses doutes sur l’impartialité de la justice algérienne, elle reste persuadée qu’un jour la vérité éclatera et que nous saurons ce qui s’est passé. Elle affirme avoir l’espoir d’un changement de gouvernement ou de révélations inattendues. « Il ne peut pas en être autrement, mon cœur ne peut pas pardonner ce que j’ai enduré le 25 juin 1998 », enchaîne-t-elle.
Nadia Matoub déclare souffrir d’autant plus que rien n’est fait pour que les criminels soient arrêtés : « Je souffre de ne pas connaître la vérité, savoir que ceux qui me l’ont enlevé sont en liberté me fend le cœur ». L’interviewée affirme être convaincue que les assassins avaient reçu l’ordre d’abattre Lounès et elle-même. Elle rappelle le fait qu’ils lui ont tiré dessus en la laissant pour morte... et que les meurtriers ne savaient pas quoi faire de ses sœurs...
La justice doit être rendue, les tueurs doivent être arrêtés et jugés, sinon la vie n’a aucun sens, explique- t -elle. Tout comme Malika Matoub, Nadia souligne pour sa part : « Je ne peux pas pardonner ».Une multitude de questions taraude l’esprit de la veuve qui ne semble pas encore s’être relevée du choc du 25 juin 1998. Elle se demande : “Que s’est-il passé ? Qui sont-ils ? Où sont-ils ? Pourquoi ? Si nous avions emprunté une autre route, aurions-nous été attaqués ? Et si nous n’étions pas sortis ? Qui a fait ça ? Par qui l’assassinat a-t-il été commandité ? A qui puis-je accorder ma confiance ? Dois-je me défier de tous ? Il est effroyable de rester sans réponse”. Nadia refuse de pardonner et rester dans l’ignorance : « Une loi peut être abrogée. On ne peut pas m’obliger à pardonner. Et pardonner à qui ? »
Sur un autre chapitre, Nadia déclare : « J’aurais aimé que cette journée n’ait jamais existé, j’aurais aimé que la journée du 25 juin 1998 soit absente du calendrier. Voilà maintenant neuf ans que cette affreuse journée a emporté mon mari, nous laissant mes sœurs et moi traumatisées à vie. Cela fait neuf ans que j’essaie de me reconstruire, d’avancer, de survivre. Je dois affronter au quotidien les images de cet attentat qui m’obsèdent tel un film éternellement rediffusé. Je dois, en plus, faire face à des attaques et des rumeurs ignobles. Seul l’amour que j’éprouve pour mon mari et mes proches me permet de ne pas m’effondrer. » Et d’ajouter : « Lounès a beaucoup souffert de la rumeur. Les rumeurs les plus fantaisistes couraient à son sujet. Ceux qui avaient une confiance totale en lui, n’y croyaient pas. Ceux qui avaient des doutes, non pas sur le poète mais sur le combattant les colportaient et contribuaient à lui donner une mauvaise réputation. Il a été tué, parce qu’il défendait ses idées, en combattant pour notre identité. Il a perdu la vie parce qu’il clamait haut et fort sa kabylité. Il a fallu malheureusement sa mort pour prouver, à ses adversaires, la sincérité de son combat culturel. De ce fait, les personnes qui ne le croyaient pas suivent, aujourd’hui, son exemple.
Je me demande souvent ce qu’il aurait dit ou fait. Lounès est en chacun de nous, les Kabyles assimilent son message. Je reste persuadée que s’il avait été là, beaucoup d’évènements auraient pris une autre tournure. En effet, que se serait-il passé en 2001 ? Comment aurait-il réagi ?
Bouteflika s’est rendu à Tizi Ouzou pour dire que tamazight ne serait jamais langue officielle, je pense que si Lounès était encore de ce monde, Bouteflika n’aurait pas eu cette audace.
Lounès était, je devrais dire est, un rassembleur, c’était un leader, il pouvait réunir, autour de lui les femmes et les hommes de Kabylie, il avait le don d’encourager les Kabyles à se battre, pour notre identité. S’il avait voulu faire un appel pour soulever les foules, beaucoup l’auraient suivi. Il savait trouver les mots justes pour rassembler, afin que les Kabyles aillent main dans la main pour défendre une cause commune. Les politiques actuels le savent ».
Pour Nadia, les Kabyles n’ont pas fait leur deuil, ils veulent savoir qui a tué Lounès. La douleur est là plus forte que jamais, et se fera de plus en plus insistante, pour ses fans, ses admirateurs et ceux dont il a réveillé la conscience.
Ses détracteurs ne peuvent pas arrêter le processus de revendication identitaire que Lounès a commencé, ils ne peuvent pas mettre fin au message que les gens ont assimilé. Il doit servir d’exemple aux générations futures. Il a servi déjà d’exemple.
Par la Dépêche de Kabylie
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