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I am Not Your Negro - Film

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    I am Not Your Negro , Raoul Peck signe à la fois un hommage au grand romancier James Baldwin et présente une Amérique sans fard.
    - Ceux qui ne connaissent pas James Baldwin, il faut savoir que c'est un poète et écrivain noir américain. Il était un fervent supporter de la Guerre d'Algerie, il a dit entre autres: “One was either French, or Algerian; one could not be both”. Dans ce film il y aura des références et des parallèles des noirs aux USA et des Algériens pendant la colonisation.




    Synopsis : en 1957, l’écrivain américain James Baldwin, qui s’était exilé en France pour fuir la politique ségrégationniste des États-Unis, décide de revenir dans son pays pour participer à la lutte pour l’égalité des droits.

    Trop peu connu de ce côté de l’Atlantique, James Baldwin a été un des grands écrivains américains du XXème siècle, inspirant, entre autres, la romancière et Prix Nobel de littérature Toni Morrisson. Il a longtemps souhaité faire un grand livre sur les États-Unis, un portrait sans fard de cette société américaine dont il a été un des plus fins analystes. Ce livre, il n’a jamais pu l’écrire.

    Le cinéaste haïtien Raoul Peck a eu accès à tous les textes, tous les documents concernant Baldwin, et il a tenté de reconstituer ce livre à partir des lettres de l’écrivain, de ses discours, ses débats, ses apparitions télé, etc.

    Je ne suis pas votre nègre est donc, d’abord, le portrait passionné et passionnant d’un homme. Un homme engagé, militant, qui portait un regard acéré sur son pays. Il s’agit, pour Raoul Peck, de faire revivre le romancier, de présenter aux spectateurs toute la force de son écriture, de « prendre sa parole en plein visage ». Ainsi donc, le documentaire ne présente que les propos de James Baldwin, que ce soit lors de documents d’archives (émissions télé, conférences) ou en voix-off (les textes de l’écrivain étant lus par Samuel L. Jackson en anglais, et Joey Starr en français). Une de ces rencontres émouvantes et stimulantes dont on sort enrichi.

    Et comme le propos de Baldwin est de militer pour l’égalité des droits aux États-Unis, le documentaire va forcément aborder frontalement ce sujet. Le romancier souhaitait que son livre tourne autour de trois personnalités parmi les plus représentatives de ce combat, Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr, tous trois assassinés. Baldwin ne cache pas les différences qui opposaient les personnalités, entre le combat pacifique de Martin Luther King et la recherche d’un affrontement prôné par Malcolm X. Mais au-delà de ces différences, c’est toute la question de l’engagement qui se pose.

    malcolm-x-

    Selon le romancier, être engagé ne signifie pas s’enfermer dans un clan pour s’opposer à d’autres clans. Être pour les droits des Noirs ne signifie pas que l’on soit contre les droits des Blancs. Et Baldwin montre, à travers son parcours, que sa volonté est bien celle d’une unité. Vivre ensemble, pas vivre les uns contre les autres. Mais cette unité est rendue impossible. C’est là que le propos du documentaire dépasse la simple lutte des Noirs pour l’égalité des droits pour se transformer en un portrait amer de l’Amérique, voire de l’Occident tout entier.


    « L’histoire des Noirs en Amérique, c’est l’histoire de l’Amérique, et ce n’est pas une belle histoire. »

    Ce formidable documentaire présente une double narration. D’un côté, en voix-off, nous avons les paroles de Baldwin. De l’autre côté, nous avons les images choisies par Raoul Peck. Et ce choix n’est jamais innocent. En décidant de nous montrer des archives sur le tabassage de Rodney King par des policiers de Los Angeles en 1991, en mettant en parallèle les conflits raciaux de Birmingham (Alabama) de 1963 et de Ferguson (Missouri) en 2014, le cinéaste démontre manifestement que la lutte est loin d’être finie. « L’Amérique n’est pas le pays des hommes libres », nous dit Baldwin. A l’émotion intense qui se dégage du documentaire, on peut comprendre à quel point ce constat est amer. Le « rêve américain » est un cauchemar social pour une partie de la population.

    L’Amérique, selon Baldwin c’est une société blanche et immature. « Le Blanc est une métaphore du pouvoir », affirme le romancier. Et il nous montre comment « être nègre » est une construction mentale et sociale, une invention des Blancs. Une classe blanche terrifiée, repliée sur elle-même, qui a besoin d’inférieurs pour se sentir forte, pour ressembler enfin aux images de héros à la John Wayne que lui renvoie le cinéma. Le Noir, comme les Indiens, c’est l’Autre. Celui que l’on ne veut pas côtoyer, que l’on ne cherche pas à connaître. Celui contre lequel on cherche à se construire.


    Partant des textes de l’écrivain, Raoul Peck fait donc un documentaire formidable, émouvant, passionnant, d’une grande intelligence, mais aussi un film choc, qui se veut brutal dans son propos pour mieux pouvoir nous interroger sur notre conception du monde, sur l’image que nos médias nous envoient de nous-mêmes, sur la notion d’engagement, sur la liberté et les combats qu’il faut mener pour la mériter. « Nous n’avons pas le droit d’être libres, nous avons le devoir d’être libres », affirme Martin Luther King au début du film. Un devoir qui justifie toute la lutte menée par Baldwin et qui continue à être d’actualité.
    (lemagducine)
    Dernière modification par lala-moulati, 27 février 2021, 22h20.
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    Quand l’injustice devient la loi, la Résistance est un Devoir !✊🏼DZ
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