Delphine LaLaurie
la copine et voisine de l'autre monstre là-haut Marie Laveau
Née en 1775 au sein d’une famille de cinq enfants, Marie Delphine était la fille de Louis Barthélemy Chevalier de Macarty, responsable des armées, et de Marie Jeanne Anne L’Erable, une esclave affranchie, tous deux membres de la haute société créole de la Nouvelle-Orléans. Ils tenaient leur fortune des banques, de la canne à sucre, du coton, de la piraterie et de la traite des esclaves. Le 11 juin 1800, alors qu’elle était âgée de vingt-cinq ans, Delphine épousa Don Ramón de Lopez y Ángulo, un officier de haut rang espagnol, à la cathédrale Saint-Louis à la Nouvelle-Orléans. En 1804, pour une obscure raison, Don Ramón tomba en disgrâce, et le roi menaça de le faire revenir en Espagne. Pendant que son mari faisait route vers Cuba, Delphine partit pour l’Espagne afin de plaider sa cause à la Cour et sa beauté fit des merveilles.
Malheureusement, Don Ramón mourut le 26 Mars 1804 à La Havane, dans des circonstances inconnues. Durant son voyage vers l’Espagne, Delphine avait donné naissance à une fille, Marie Borgia Delphine Lopez y Angulla de la Candelaria, surnommé Borquita, et en apprenant la mort de son mari, la jeune femme retourna à la Nouvelle-Orléans.
En juin 1808, Delphine épousa Jean Blanque, un banquier réputé, commerçant, avocat, législateur et marchand d’esclaves bien connu. Afin d’y installer sa nouvelle famille, Jean acheta une grande maison au 409 rue Royale, à la Nouvelle Orléans, qui allait être connue comme la Villa Blanque. De leur union naquirent quatre enfants, Marie Louise Pauline, Louise Marie Laure, Marie Louise Jeanne et Pierre Paulin mais en 1816, Jean perdit la vie dans des circonstances aussi inattendues que suspectes et la jeune femme se retrouva veuve pour la seconde fois. Le 25 juin 1825, Delphine se remaria avec Leonard Louis Nicolas LaLaurie, un médecin de 10 ans de moins qu’elle. En 1831, elle acheta en son nom une propriété au 1140 rue Royale et l’année suivante, un magnifique manoir de trois étages se dressait sur les lieux. A cette époque Delphine, qui occupait la maison avec son mari et deux de ses filles, était devenue l’une des femmes les plus influentes de la ville. Elle régnait sur sa famille et sur ses affaires de main de maitre, mais elle était également une mondaine et menait grand train. Ses filles étaient réputées pour leurs somptueuses toilettes et son manoir de la Rue Royale, qui était orné de la plus exquise des manières, pour son luxe étourdissant.
Delphine donnait régulièrement des bals grandioses, où se pressait la haute-société de la ville. Parmi ses invités, se trouvait souvent le juge Caponage, qui était l’un de ses très chers amis. Tous ceux qui avaient l’honneur de compter parmi ses invités n’avaient de mots que pour elle. Elle était, selon leurs dires, une femme intelligente, douce, captivante, charmante et charmeuse. Ses manières raffinées et ses gestes gracieux étaient fréquemment soulignés. Delphine connaissait probablement Marie Laveau, la célèbre reine du Vaudou, car celle-ci tenait un salon de coiffure fréquenté par les riches dames créoles de la Nouvelle-Orléans et les deux femmes habitaient à quelques pâtés de maisons l’une de l’autre. La nature exacte de leurs relations reste un mystère mais la légende raconte qu’elles étaient très proches et que Marie Laveau aurait initié Delphine à l’occultisme, lui apprenant les secrets du Vaudou et de la sorcellerie. Un enfant du Diable serait né des expériences de Delphine et de son mari, Marie Laveau les aurait aidés dans leur funeste tâche, devenant par la suite la nounou de cet enfant maléfique, le nourrissant d’absinthe et de sang de chèvres. Delphine le gardait enfermé dans une chambre au deuxième étage de sa maison rue Royale et ses cris sauvages et démoniaques pouvaient être entendus à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Lors d’une nuit particulièrement sombre, alors qu’une pluie violente s’abattait sur la ville, l’enfant du Diable aurait brisé ses lourdes chaines avec ses dents et il aurait couru se cacher dans les bâtiments de la rue Bourbon, où il serait encore aujourd’hui.
M. et Mme LaLaurie possédaient plusieurs esclaves noirs qui vivaient dans des quartiers spécifiques attachés à leur maison de la rue Royale et selon la rumeur, Delphine les traitait de la plus horrible des manières, se montrant dédaigneuse, cruelle et abusant fréquemment de son autorité. Les visiteurs rapportaient souvent que ses esclaves semblaient » hagards et singulièrement misérables » et ses voisins étaient fréquemment témoins des terribles colères de Delphine, qui se déchainait sur ses serviteurs, ou même sur ses propres filles, à la moindre contrariété. Pourtant, lors de ses apparitions publiques, Delphine donnait d’elle une toute autre image, parlant avec la plus grande politesse à tous, quelle que soit la couleur de leur peau. Elle se montrait soucieuse de la santé de ses esclaves, faisait preuve d’une rare prévenance à leur égard et si l’un d’eux tremblait en sa présence ou sursautait au son de sa voix, alors elle le rassurait. Elle avait même émancipé deux d’entre eux, Jean-Louis en 1819 et Devince en 1832, ce qui semblait prouver sa grande humanité.
Une loi interdisant le traitement cruel des esclaves était en vigueur à la Nouvelle-Orléans et les différentes histoires colportées finirent par alerter les autorités, qui décidèrent d’envoyer un avocat enquêter. L’Homme rappela à Delphine les lois sur l’esclavage, mais il déclara par la suite n’avoir trouvé aucune preuve de méfaits ou de maltraitance. En fait, il avait trouvé Mme LaLaurie tout à fait charmante. Malgré cette visite, les histoires sur les mauvais traitements que Delphine infligeait à ses esclaves continuèrent à se propager et bientôt, dans toute la ville, il fut tenu pour certain qu’elle gardait une femme, une esclave très âgée, attachée aux fourneaux, dans la cuisine. Certains racontaient même qu’elle était rentrée dans une rage folle et qu’elle avait battu ses filles quand elle les avait surprises en train de nourrir ses esclaves affamés.
Et puis un jour, la rue se fit l’écho du terrible événement dont fut témoin l’une de ses voisines. La femme était en train de gravir ses escaliers quand soudain, elle entendit un cri perçant. Cherchant l’origine de ce cri, elle aperçut alors Mme LaLaurie en train de poursuivre l’une de ses esclaves, une petite fille âgée de douze ans nommée Lia ou Léa. Apparemment, la fillette était en train de brosser les cheveux de sa maitresse quand elle avait
malencontreusement tiré sur un nœud. Delphine était alors rentrée dans une colère folle, et lorsqu’elle avait saisi son fouet, la petite fille s’était enfuie dans les escaliers. Sa maitresse l’avait poursuivie dans les escaliers, puis dans la cour, et lorsque l’enfant était montée sur le toit, elle y était montée elle-aussi. Lorsque Delphine s’était approchée de sa jeune esclave affolée, la fillette avait reculé et elle était tombée du toit. A la nuit tombée, son corps avait été discrètement enterré dans une tombe juste au-dessous des cyprès de la cour. La rumeur de la mort de cette jeune esclave incita les autorités à lancer une nouvelle enquête sur la façon dont Delphine traitait ses esclaves. Cette fois, grâce au témoignage de sa voisine, il y eut suffisamment de preuves pour la condamner, même si la sentence fut légère. Mme LaLaurie reçut une amende de 300$ et elle dut renoncer à neuf de ses esclaves. Elle déclara à ses proches qu’elle n’était pour rien dans cette malheureuse affaire. Même si on l’accablait, elle n’était pas responsable de la mort de cette enfant. Elle réussit à convaincre un membre de sa famille de sa bonne foi et, par son intermédiaire, Delphine racheta ses anciens esclaves qui rejoignirent dès le lendemain leurs quartiers de la résidence rue Royale.
Le 10 avril 1834, un incendie éclata dans la cuisine de la résidence LaLaurie. Ses voisins remarquèrent la fumée qui s’échappait du manoir et ils appelèrent immédiatement les secours. Lorsque les pompiers se présentèrent sur les lieux, ils découvrirent une vieille femme de soixante-dix ans, la cuisinière, enchainée au poêle par la cheville. Après avoir été libérée de ses entraves, elle avoua avoir mis le feu pour tenter de se suicider car elle craignait d’être châtiée. Elle semblait persuadée qu’elle allait être menée dans la chambre du haut et elle affirmait que ceux qui y montaient n’en revenaient jamais. Le feu progressait rapidement. La cuisine était maintenant ravagée par les flammes et les étages supérieurs de la grande bâtisse s’emplissaient déjà d’une fumée opaque. Delphine s’affairait, tentant de récupérer ses assiettes, ses bijoux et ses robes avant qu’ils ne brûlent. La rue était remplie de spectateurs et bientôt la question sur les serviteurs de Mme LaLaurie commença à se poser. Où étaient-ils donc et pourquoi ne l’aidaient-ils pas à sauver ses affaires? Quelqu’un se mit alors à chuchoter que ses esclaves se trouvaient enchainés et enfermés derrière les lourdes portes des quartiers des esclaves et qu’ils étaient assurés de périr dans les flammes.
Le murmure devint rapidement une clameur et des hommes vinrent trouver les propriétaires des lieux pour leur réclamer les clefs de ces fameux quartiers. Pour quelque obscure raison, les LaLaurie refusèrent obstinément de les leur confier mais quelques courageux décidèrent malgré tout de s’introduire dans la maison afin de porter secours aux malheureux qu’ils pensaient enfermés quelque part. Les hommes fouillèrent le manoir, étage après étage mais les serviteurs de Mme LaLaurie semblaient avoir disparu. En arrivant au grenier, ils découvrirent une petite porte fermée dont ils firent sauter les barres de fer. Puis la porte céda aisément sous leurs assauts et soudain ils furent assaillis par » l’odeur de la mort mélangée à de mauvaises odeurs d’infection, d’urine, de selle, de peur, de crasse et de corps sales. »
la copine et voisine de l'autre monstre là-haut Marie Laveau
Née en 1775 au sein d’une famille de cinq enfants, Marie Delphine était la fille de Louis Barthélemy Chevalier de Macarty, responsable des armées, et de Marie Jeanne Anne L’Erable, une esclave affranchie, tous deux membres de la haute société créole de la Nouvelle-Orléans. Ils tenaient leur fortune des banques, de la canne à sucre, du coton, de la piraterie et de la traite des esclaves. Le 11 juin 1800, alors qu’elle était âgée de vingt-cinq ans, Delphine épousa Don Ramón de Lopez y Ángulo, un officier de haut rang espagnol, à la cathédrale Saint-Louis à la Nouvelle-Orléans. En 1804, pour une obscure raison, Don Ramón tomba en disgrâce, et le roi menaça de le faire revenir en Espagne. Pendant que son mari faisait route vers Cuba, Delphine partit pour l’Espagne afin de plaider sa cause à la Cour et sa beauté fit des merveilles.
Malheureusement, Don Ramón mourut le 26 Mars 1804 à La Havane, dans des circonstances inconnues. Durant son voyage vers l’Espagne, Delphine avait donné naissance à une fille, Marie Borgia Delphine Lopez y Angulla de la Candelaria, surnommé Borquita, et en apprenant la mort de son mari, la jeune femme retourna à la Nouvelle-Orléans.
En juin 1808, Delphine épousa Jean Blanque, un banquier réputé, commerçant, avocat, législateur et marchand d’esclaves bien connu. Afin d’y installer sa nouvelle famille, Jean acheta une grande maison au 409 rue Royale, à la Nouvelle Orléans, qui allait être connue comme la Villa Blanque. De leur union naquirent quatre enfants, Marie Louise Pauline, Louise Marie Laure, Marie Louise Jeanne et Pierre Paulin mais en 1816, Jean perdit la vie dans des circonstances aussi inattendues que suspectes et la jeune femme se retrouva veuve pour la seconde fois. Le 25 juin 1825, Delphine se remaria avec Leonard Louis Nicolas LaLaurie, un médecin de 10 ans de moins qu’elle. En 1831, elle acheta en son nom une propriété au 1140 rue Royale et l’année suivante, un magnifique manoir de trois étages se dressait sur les lieux. A cette époque Delphine, qui occupait la maison avec son mari et deux de ses filles, était devenue l’une des femmes les plus influentes de la ville. Elle régnait sur sa famille et sur ses affaires de main de maitre, mais elle était également une mondaine et menait grand train. Ses filles étaient réputées pour leurs somptueuses toilettes et son manoir de la Rue Royale, qui était orné de la plus exquise des manières, pour son luxe étourdissant.
Delphine donnait régulièrement des bals grandioses, où se pressait la haute-société de la ville. Parmi ses invités, se trouvait souvent le juge Caponage, qui était l’un de ses très chers amis. Tous ceux qui avaient l’honneur de compter parmi ses invités n’avaient de mots que pour elle. Elle était, selon leurs dires, une femme intelligente, douce, captivante, charmante et charmeuse. Ses manières raffinées et ses gestes gracieux étaient fréquemment soulignés. Delphine connaissait probablement Marie Laveau, la célèbre reine du Vaudou, car celle-ci tenait un salon de coiffure fréquenté par les riches dames créoles de la Nouvelle-Orléans et les deux femmes habitaient à quelques pâtés de maisons l’une de l’autre. La nature exacte de leurs relations reste un mystère mais la légende raconte qu’elles étaient très proches et que Marie Laveau aurait initié Delphine à l’occultisme, lui apprenant les secrets du Vaudou et de la sorcellerie. Un enfant du Diable serait né des expériences de Delphine et de son mari, Marie Laveau les aurait aidés dans leur funeste tâche, devenant par la suite la nounou de cet enfant maléfique, le nourrissant d’absinthe et de sang de chèvres. Delphine le gardait enfermé dans une chambre au deuxième étage de sa maison rue Royale et ses cris sauvages et démoniaques pouvaient être entendus à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Lors d’une nuit particulièrement sombre, alors qu’une pluie violente s’abattait sur la ville, l’enfant du Diable aurait brisé ses lourdes chaines avec ses dents et il aurait couru se cacher dans les bâtiments de la rue Bourbon, où il serait encore aujourd’hui.
M. et Mme LaLaurie possédaient plusieurs esclaves noirs qui vivaient dans des quartiers spécifiques attachés à leur maison de la rue Royale et selon la rumeur, Delphine les traitait de la plus horrible des manières, se montrant dédaigneuse, cruelle et abusant fréquemment de son autorité. Les visiteurs rapportaient souvent que ses esclaves semblaient » hagards et singulièrement misérables » et ses voisins étaient fréquemment témoins des terribles colères de Delphine, qui se déchainait sur ses serviteurs, ou même sur ses propres filles, à la moindre contrariété. Pourtant, lors de ses apparitions publiques, Delphine donnait d’elle une toute autre image, parlant avec la plus grande politesse à tous, quelle que soit la couleur de leur peau. Elle se montrait soucieuse de la santé de ses esclaves, faisait preuve d’une rare prévenance à leur égard et si l’un d’eux tremblait en sa présence ou sursautait au son de sa voix, alors elle le rassurait. Elle avait même émancipé deux d’entre eux, Jean-Louis en 1819 et Devince en 1832, ce qui semblait prouver sa grande humanité.
Une loi interdisant le traitement cruel des esclaves était en vigueur à la Nouvelle-Orléans et les différentes histoires colportées finirent par alerter les autorités, qui décidèrent d’envoyer un avocat enquêter. L’Homme rappela à Delphine les lois sur l’esclavage, mais il déclara par la suite n’avoir trouvé aucune preuve de méfaits ou de maltraitance. En fait, il avait trouvé Mme LaLaurie tout à fait charmante. Malgré cette visite, les histoires sur les mauvais traitements que Delphine infligeait à ses esclaves continuèrent à se propager et bientôt, dans toute la ville, il fut tenu pour certain qu’elle gardait une femme, une esclave très âgée, attachée aux fourneaux, dans la cuisine. Certains racontaient même qu’elle était rentrée dans une rage folle et qu’elle avait battu ses filles quand elle les avait surprises en train de nourrir ses esclaves affamés.
Et puis un jour, la rue se fit l’écho du terrible événement dont fut témoin l’une de ses voisines. La femme était en train de gravir ses escaliers quand soudain, elle entendit un cri perçant. Cherchant l’origine de ce cri, elle aperçut alors Mme LaLaurie en train de poursuivre l’une de ses esclaves, une petite fille âgée de douze ans nommée Lia ou Léa. Apparemment, la fillette était en train de brosser les cheveux de sa maitresse quand elle avait
malencontreusement tiré sur un nœud. Delphine était alors rentrée dans une colère folle, et lorsqu’elle avait saisi son fouet, la petite fille s’était enfuie dans les escaliers. Sa maitresse l’avait poursuivie dans les escaliers, puis dans la cour, et lorsque l’enfant était montée sur le toit, elle y était montée elle-aussi. Lorsque Delphine s’était approchée de sa jeune esclave affolée, la fillette avait reculé et elle était tombée du toit. A la nuit tombée, son corps avait été discrètement enterré dans une tombe juste au-dessous des cyprès de la cour. La rumeur de la mort de cette jeune esclave incita les autorités à lancer une nouvelle enquête sur la façon dont Delphine traitait ses esclaves. Cette fois, grâce au témoignage de sa voisine, il y eut suffisamment de preuves pour la condamner, même si la sentence fut légère. Mme LaLaurie reçut une amende de 300$ et elle dut renoncer à neuf de ses esclaves. Elle déclara à ses proches qu’elle n’était pour rien dans cette malheureuse affaire. Même si on l’accablait, elle n’était pas responsable de la mort de cette enfant. Elle réussit à convaincre un membre de sa famille de sa bonne foi et, par son intermédiaire, Delphine racheta ses anciens esclaves qui rejoignirent dès le lendemain leurs quartiers de la résidence rue Royale.
Le 10 avril 1834, un incendie éclata dans la cuisine de la résidence LaLaurie. Ses voisins remarquèrent la fumée qui s’échappait du manoir et ils appelèrent immédiatement les secours. Lorsque les pompiers se présentèrent sur les lieux, ils découvrirent une vieille femme de soixante-dix ans, la cuisinière, enchainée au poêle par la cheville. Après avoir été libérée de ses entraves, elle avoua avoir mis le feu pour tenter de se suicider car elle craignait d’être châtiée. Elle semblait persuadée qu’elle allait être menée dans la chambre du haut et elle affirmait que ceux qui y montaient n’en revenaient jamais. Le feu progressait rapidement. La cuisine était maintenant ravagée par les flammes et les étages supérieurs de la grande bâtisse s’emplissaient déjà d’une fumée opaque. Delphine s’affairait, tentant de récupérer ses assiettes, ses bijoux et ses robes avant qu’ils ne brûlent. La rue était remplie de spectateurs et bientôt la question sur les serviteurs de Mme LaLaurie commença à se poser. Où étaient-ils donc et pourquoi ne l’aidaient-ils pas à sauver ses affaires? Quelqu’un se mit alors à chuchoter que ses esclaves se trouvaient enchainés et enfermés derrière les lourdes portes des quartiers des esclaves et qu’ils étaient assurés de périr dans les flammes.
Le murmure devint rapidement une clameur et des hommes vinrent trouver les propriétaires des lieux pour leur réclamer les clefs de ces fameux quartiers. Pour quelque obscure raison, les LaLaurie refusèrent obstinément de les leur confier mais quelques courageux décidèrent malgré tout de s’introduire dans la maison afin de porter secours aux malheureux qu’ils pensaient enfermés quelque part. Les hommes fouillèrent le manoir, étage après étage mais les serviteurs de Mme LaLaurie semblaient avoir disparu. En arrivant au grenier, ils découvrirent une petite porte fermée dont ils firent sauter les barres de fer. Puis la porte céda aisément sous leurs assauts et soudain ils furent assaillis par » l’odeur de la mort mélangée à de mauvaises odeurs d’infection, d’urine, de selle, de peur, de crasse et de corps sales. »
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